The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "44 : Les organisations interprofessionnelles", publiée le 10 avril 2009.

Les organisations interprofessionnelles en Afrique de l’Ouest, des réponses à la libéralisation

Cécile Broutin/Guillaume Duteurtre/joelteyssier/lliagre

Organisations interprofessionnellesAfrique de l’Ouest

Qu’entend-on par organisation interprofessionnelle ? Comment ces organisations sont-elles apparues, sous l’impulsion de quels acteurs, dans quelles filières et pour répondre à quels enjeux ? Quelles sont les réalités actuelles de ces organisations en Afrique de l’Ouest ? Présentation et analyses.

On assiste depuis 15 ans à l’émergence de nouvelles organisations dans les filières agricoles africaines. Les interprofessions, cadres de concertation, comités interprofessionnels ou tables filières, sont autant de formes d’organisations dites « interprofessionnelles » qui sont apparues ces dernières années, notamment en Afrique de l’Ouest. Ces dispositifs, inconnus auparavant, suscitent aujourd’hui un fort intérêt de la part des acteurs économiques des filières agricoles, des décideurs politiques et des partenaires au développement.
Qu’entend-on par organisation interprofessionnelle (OIP) ? Ce terme est utilisé pour désigner le regroupement d’au moins deux « familles » professionnelles (ou « métiers ») présents sur une filière, familles d’acteurs réunies pour dialoguer, se concerter, établir des accords et/ou mener collectivement des actions autour d’un ou plusieurs produit(s) agricole(s). Ces organisations peuvent prendre de multiples formes en fonction notamment des acteurs qui les composent, de leurs missions, des produits concernés, du territoire qu’elles couvrent, etc.
Très souvent les OIP ont pour principaux objectifs :

  • d’« organiser » le marché : écouler la production à des prix stables, en fonction d’objectifs négociés en termes de gestion de l’offre, de partage de la valeur ajoutée, mais également de qualité et de régularité de l’approvisionnement ;
  • de « structurer » la filière : améliorer les relations socio-économiques entre les différents métiers d’une filière et appuyer leur « professionnalisation» ;
  • de faciliter les relations entre les acteurs des filières et les pouvoirs publics, et d’influer les politiques publiques dans un sens favorable au développement des filières concernées.
    Quels ont été les déterminants à l’origine de cette émergence ? Quelles ont été les filières concernées par ces organisations d’acteurs en Afrique de l’Ouest ? Comment ces organisations s’inscrivent-elles dans les politiques de libéralisation du secteur agricole ?

    L’émergence des OIP en Afrique de l’Ouest : conséquence du retrait de l’État ?

    Des OIP, dans la suite des sociétés d’État

    Jusqu’à la fin des années 80, les services publics ouest africains étaient très impliqués dans la gestion des filières céréalières et des filières d’exportation (coton, café, cacao, arachide, etc.) notamment. Ils intervenaient en déterminant (parfois de manière unilatérale) les modes de fonctionnement de ces filières : ils fixaient le prix d’achat aux producteurs, les conditions d’approvisionnement en intrants, les modes de commercialisation et les modalités d’exportation.
    Dans certaines filières, ils pouvaient même être opérateur central unique : ils détenaient un monopole d’achat aux producteurs, une exclusivité dans la transformation et/ou dans l’exportation, ou réglementaient la fourniture en intrants.
    Les programmes d’ajustement structurel des années 80 ont conduit les États à se désengager des filières agricoles, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et d’autres bailleurs de fonds estimant en effet que la privatisation des filières serait plus efficace en matière de développement et de régulation des filières. Les fonctions techniques d’approvisionnement, de commercialisation, etc., prises en charge par les sociétés d’État ont ainsi été transférées en grande partie au secteur privé et aux organisations professionnelles existantes, bien qu’émergentes et encore peu structurées.
    Dans ce contexte de libéralisation et devant l’incapacité des organisations professionnelles à initier de véritables stratégies de régulation collectives des filières et des marchés, l’importance stratégique (en termes de sources de devises) de ces filières autrefois administrées a amené les pouvoirs publics à impulser la création des premières OIP en Afrique de l’Ouest : en 1992, le Conseil national interprofessionnel de l’arachide (CNIA) au Sénégal et la même année, le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (CICC) au Cameroun.
    Quelques années plus tard, des OIP furent également créées dans les filières cotonnières de plusieurs pays de la sous-région suite aux privatisations des diverses sociétés cotonnières : l’Association interprofessionnelle du coton (AIC) fut fondée au Bénin en 1999, puis l’Intercoton en Côte d’Ivoire en 2000, l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina Faso (AICB) en 2006 et l’Association sénégalaise interprofessionnelle du coton (ASIC) en 2007.

    Des OIP issues de la nécessité de concertations entre acteurs des filières et avec l’État

    Les acteurs de nombreuses filières se sont trouvés devant l’obligation de se concerter et de s’organiser pour lever des contraintes qui dépassaient leur seule profession, comme l’amélioration de la qualité d’un produit, la défense d’une filière locale vis-à-vis des importations, l’établissement d’accords sur les prix, etc.
    Ce fut particulièrement le cas dans les filières de produits transformés, de produits périssables ou confrontés à la concurrence d’importations. Dans ces filières en effet, la concertation et la coordination entre producteurs, commerçants et/ou transformateurs étaient nécessaires, voire obligatoires, pour conforter leurs activités. Souvent, même, ces organisations furent créées à l’occasion de crises. C’est le cas par exemple de la filière « tomate industrielle » au Sénégal.
    Dans certaines filières, la concertation s’avère aussi nécessaire entre les acteurs privés et l’État, en raison du rôle important des services publics dans la gestion de certaines fonctions : réglementations commerciales, niveau de barrières aux importations, appui au crédit ou à la fourniture d’intrants, etc. Dans ce cas, l’émergence d’une organisation interprofessionnelle ou d’un cadre de concertation permet de négocier l’intervention de l’État. C’est le cas notamment dans la filière arachidière au Sénégal où l’État a continué à subventionner le prix de vente de l’arachide pendant les années qui suivirent la libéralisation de la filière.

    Les OIP, de nouveaux outils pour réguler les marchés et structurer les filières agricoles ?

    Plus récemment, certains États se sont vivement intéressés aux OIP, au point de les inclure dans des orientations plus générales de développement et de régulation des filières.
    Les récentes lois d’orientation agricole promulguées au Sénégal (en 2004) et au Mali (en 2006) confient aux OIP un rôle important dans la régulation des marchés (gestion de l’offre, gestion des marchés et pilotage des filières). Au niveau supranational, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) encourage également la création de cadres régionaux interprofessionnels de concertation par grandes filières.
    De même, les interventions actuelles des coopérations et des organisations internationales appuient de plus en plus d’initiatives de concertations interprofessionnelles dans les filières et ce, aux niveaux local, national et supranational.
    Dans certains pays, la mise en place d’OIP est même présentée comme « la » solution à toute une gamme de problèmes allant de la régulation des marchés à l’organisation des filières, en passant par l’amélioration de leur compétitivité et la défense des « intérêts » des professionnels.


    La diversité des OIP aujourd’hui

    Il n’existe pas de modèle standardisé d’OIP, mais plutôt des formes très diverses d’organisations, notamment en fonction du contexte historique des filières dans lesquelles ces OIP sont apparues, des missions qu’elles s’assignent, des acteurs qui les composent, du rôle et de la place des pouvoirs publics dans la filière et dans l’OIP.

    Des OIP dans les grandes filières d’exportations

    La création de structures interprofessionnelles a été fortement encouragée par les États et les bailleurs de fonds au moment de la libéralisation des filières agricoles nationales d’exportation en Afrique de l’Ouest (arachide, cacao/café, coton).
    Les membres de ces OIP sont généralement des organisations des principales familles professionnelles ayant un intérêt collectif stratégique à sécuriser les approvisionnements et les débouchés à des prix minimum garantis. Chaque famille est représentée au sein d’un collège. Par exemple, le CICC au Cameroun (café, cacao) est composé de quatre collèges : 1) des organisations de producteurs, 2) des transformateurs industriels, 3) des usiniers conditionneurs et 4) des exportateurs. De son côté, l’AICB au Burkina Faso (coton) est composée de deux collèges : collège des producteurs (représentés par l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina Faso, UNPCB) d’une part, et collège des sociétés d’égrenage (représentées par l’Association professionnelle des sociétés cotonnières du Burkina Faso, APROCOB) d’autre part.
    Ces OIP ont pour objectif général de « faciliter les relations entre les acteurs de la filière et la concertation avec l’État, de définir, de gérer et d’assurer le suivi de toutes les activités et fonctions relatives à la survie et à la bonne marche de la filière ». En particulier, elles assurent une grande partie des fonctions stratégiques, auparavant du ressort des États : l’organisation des négociations des prix entre producteurs et sociétés de transformation ou d’égrenage, la gestion de la commercialisation, la gestion de l’approvisionnement en intrants, le financement de services (conseil agricole, recherche, entretien des pistes de collecte, etc.), la collecte et la diffusion d’informations sur la filière, le règlement des litiges entre les acteurs de la filière, etc. Elles ont également un rôle de représentation des professionnels (du « secteur privé ») auprès des pouvoirs publics et des partenaires techniques et financiers.
    Même s’ils ne font pas parfois officiellement partie de ces OIP, les États restent très présents dans ces filières qui présentent d’importants enjeux pour les économies nationales. Par exemple, l’État sénégalais intervient régulièrement lors des négociations sur la fixation des prix aux producteurs d’arachide, en tant que recours et arbitre en cas de désaccord au sein du CNIA, et aussi en octroyant des subventions sur les prix aux producteurs. Les mêmes types d’interventions de l’État (subventions, arbitrage, etc.) se retrouvent fréquemment dans les filières cotonnières.
    Le financement de ces OIP est en partie assuré par des prélèvements de cotisations sur le produit effectués au niveau des sociétés de transformation, d’égrenage (coton) ou d’exportation.

    Des OIP dans les filières céréalières nationales

    Les filières rizicoles sont considérées comme stratégiques par les États, en particulier pour la sécurité alimentaire des centres urbains. Avant la vague de libéralisation, les filières de productions rizicoles irriguées étaient entièrement administrées. Depuis la fin des années 90, des OIP rizicoles se sont mises en place, sur l’initiative des États ou d’organismes publics et de partenaires au développement : le Comité interprofessionnel du riz (Ciriz) au Sénégal en 1998, le Comité interprofessionnel du riz du Burkina Faso (CIRB) en 2001, et le Ghana Rice Interprofessional Body (Grib) au Ghana en 2004.
    Malgré leur rôle dans la sécurité alimentaire, les filières « céréales sèches » semblent présenter moins d’intérêt pour les pouvoirs publics : faible production commercialisée, faible réponse à l’intensification, importance stratégique considérée comme moindre pour l’alimentation des centres urbains, etc. Des OIP naissent néanmoins ça et là, tel le Comité interprofessionnel des céréales du Burkina Faso (CICB) en 2003.
    Contrairement aux filières d’exportation, ces OIP englobent souvent toutes les familles professionnelles, de l’amont à l’aval des filières : fournisseurs d’intrants, producteurs agricoles, transformateurs, transporteurs, distributeurs, importateurs, et parfois aussi des services publics.
    Elles affichent un mandat très large – réguler les marchés et organiser les filières – ce qui ne favorise pas une large adhésion des membres. Souvent peu dynamiques, leurs activités restent aujourd’hui assez limitées.
    En l’absence de point de passage obligé du produit (goulet d’étranglement dans la filière), ces OIP n’ont pas pu mettre en place des systèmes de prélèvement pour s’assurer un financement autonome et elles restent donc fortement dépendantes de fonds extérieurs pour leur fonctionnement.

    Des OIP dans les petites filières agroalimentaires, industrielles ou semi-industrielles

    Tournées vers le marché intérieur ou l’exportation (aviculture, lait, concentré de tomate, fruits et légumes frais, fruits transformés), de « petites » filières voient le jour grâce à l’investissement de capitaux nationaux. Mais elles souffrent souvent d’absence de relais au niveau de l’État pour développer une politique économique sécurisante.
    Dans ces filières, des OIP ont parfois été impulsées par des projets ou des associations locales, même si les professionnels restent généralement directement impliqués dans leur création. Souvent elles se sont formées suite à une « crise » ou à un problème de fond identifié dans la filière et en l’absence de réaction des pouvoirs publics : importation massive d’un produit au détriment d’une production locale (filières avicoles), crise sanitaire, qualité insuffisante d’un produit (lait), manque de débouchés commerciaux (banane), nécessité de gestion de la ressource (pêche), etc.
    Elles prennent des formes très variables : associations privées inspirées du modèle d’interprofessions « à la française », comités interprofessionnels, ou « tables filières » conçues sur le modèle québécois. Souvent promues par un noyau dur d’acteurs, ces OIP ne rassemblent que les principales familles professionnelles des filières concernées, c’est-à-dire les acteurs qui vivent directement du produit en question. Par exemple, des fabricants d’aliments, des accouveurs, des producteurs (oeufs de consommation et poulets de chair) et des abattoirs/conditionneurs sont majoritairement impliqués dans les OIP des filières avicoles. Dans les OIP des filières laitières, ce sont des producteurs laitiers, des transformateurs et quelques collecteurs et distributeurs.
    Les missions de ces OIP sont assez ciblées et spécifiques : par exemple, sur des actions de lobbying politique et de plaidoyer (défense des intérêts des professionnels, lutte contre les importations, etc.), des actions de promotion collective de produits, des actions pour améliorer la qualité d’un produit, des accords interprofessionnels de commercialisation, etc.
    Les financements de ces OIP s’effectuent soit par prélèvements (cas des filières avicoles), soit par des cotisations fixes des membres (cas des filières laitières). Ils sont quand même généralement complétés par des financements extérieurs (via des projets, des ONG).

    Selon les contextes, les missions des OIP vont ainsi de la mise en oeuvre de plans d’action élaborés par l’État, en mobilisant pour cela l’ensemble des opérateurs privés (ex. : le Comité interprofessionnel des céréales au Burkina Faso), ou de la gestion de filières autrefois administrées (ex. : des OIP coton en Afrique de l’Ouest, CICC au Cameroun), à la structuration et à l’élaboration de stratégies de souveraineté alimentaire (ex. du riz dans les pays d’Afrique de l’Ouest) en passant par le déploiement de filières « non traditionnelles » sur des marchés de niche (ex. table filière karité au Burkina Faso). Dans la réalité, la participation de l’État à ces processus est souvent fonction des enjeux stratégiques dont la filière est porteuse : importance dans la sécurité alimentaire, source de devises et/ou d’emplois, répartition « équitable » des revenus aux producteurs… et parfois de l’intérêt privé que les représentants de l’État peuvent avoir dans les filières.

    Cécile Broutin, du Groupe de recherche et d’échanges technologiques (Gret) a travaillé sur les interprofessions au Sénégal, au Burkina Faso et en Guinée.
    Guillaume Duteurtre, chercheur au Cirad et en poste à l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) à Dakar, conduit des recherches sur le commerce des produits agricoles.
    Laurent Liagre, agroéconomiste à l’Institut de recherche et d’applications des méthodes de développement (Iram), a participé à des travaux sur les interprofessions au Maghreb et en Afrique de l’Ouest.
    Joël Teyssier, agroéconomiste à Inter-réseaux, est animateur du Groupe de travail sur les OIP.

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

L’agriculture africaine sous les projecteurs : deux rencontres organisées à Paris fin 2008

Alors que la crise alimentaire mondiale ouvre de nouvelles perspectives pour l’agriculture africaine, la Présidence française de l’Union européenne (PFUE) a pris l’initiative de réunir le 8 décembre, des ministres d’Europe et d’Afrique subsaharienne, des bailleurs de fonds, des producteurs mais aussi des banques et des opérateurs économiques autour d’un Forum de haut niveau sur le financement des investissements pour l’agriculture en Afrique subsaharienne. Le lendemain, un débat s’est concentré sur la politique agricole régionale de la Cedeao…

Lire PDF
Vie du réseau GDS 44
joelteyssier

Quelques rencontres, parmi tant d’autres… Les 28 et 29 janvier 2009 s’est déroulée la deuxième édition de « La journée du paysan » à Niamey (Niger). Inter-réseaux Développement rural était présent aux côtés de la Plate-forme paysanne du Niger (PFPN) et de ses partenaires. Cette année, la PFPN a donné à l’événement une dimension internationale en invitant d’autres plates-formes paysannes de la région, de même que des partenaires européens et canadiens. Trois platesformes d’Afrique de l’Ouest étaient ainsi…

Lire PDF
Kiosque GDS 44

École aux champs. Pour une démarche de communication. Hugues Dupriez « École aux champs » se veut un outil de travail à l’usage des acteurs du développement rural, aidant à comprendre le monde paysan, avec ses contraintes et les connaissances et expériences qu’il a accumulées. Adoptant un point de vue critique sur les relations de savoir et de pouvoir dont sont victimes les paysans africains, cet ouvrage cherche à fournir des éléments pédagogiques et méthodologiques pour soutenir leurs…

Lire
Repères : Éclairage sur les agrocarburants
La rédaction de GDS

Auteur: Sarah Bouziri, la rédaction de Grain de sel gds@interreseaux.org Raréfaction du pétrole, hausse des prix du baril et réchauffement climatique ont accéléré le développement des agrocarburants. Mais, du fait de la hausse des prix agricoles et d’un bilan environnemental discutable, ces derniers sont aujourd’hui de plus en plus décriés. Qu’en est-il précisément et quels sont les enjeux ? Éclairages… Une petite place dans les énergies Dans le bouquet énergétique global, on trouve 35 % de pétrole contre…

Lire PDF
Coton : une crise de plus pour une filière qui était déjà mal en point…
Hadj Lakhal

L’année 2008 a été celle de toutes les incertitudes pour le négoce du coton. À l’instar des autres matières premières, le marché a connu des mouvements incessants pour, finalement, tomber dans « la déprime » lors du dernier trimestre. En dépit de la volatilité des cours entre janvier et août, la filière pouvait, mutatis mutandis, entretenir certaines illusions quant à une évolution favorable des choses. Et patatras ! Entre le mois d’août avec une moyenne mensuelle de l’indice…

Lire PDF
Une Plate-forme riz pour des concertations constructives
Faliry Boly, Patrick Delmas

La Plate-forme nationale des riziculteurs du Mali est officiellement née le 19 janvier 2008. Pour autant, cette jeune structure a fait preuve de maturité, se donnant le temps de la construction pour mieux défendre les intérêts de ses membres et devenir le cadre de concertation incontournable des OP rizicoles maliennes. Article rédigé à partir d’une note de Patrick Delmas (Afdi AO) en ligne sur notre site : www.interreseaux.org/article.php3?id_article=2775, complétée par un entretien de la rédaction avec Faliry Boly,…

Lire PDF
Diversité, enjeux et conditions de succès des organisations interprofessionnelles
Cécile Broutin, Guillaume Duteurtre, joelteyssier, lliagre

Après plusieurs années de fonctionnement, que peut-on dire aujourd’hui des organisations interprofessionnelles existantes en Afrique de l’ouest ? Constituent-elles des modèles à encourager ? Après avoir examiné les organisations interprofessionnelles (OIP) dans leur diversité, nous soulignerons leurs facteurs de réussite et nous discuterons de leur capacité à participer, à côté de l’État, aux fonctions de régulation des marchés agricoles et alimentaires. Des dispositifs interprofessionnels variés en fonction des filières et des contextes En Afrique subsaharienne, on peut distinguer…

Lire PDF
En France, des interprofessions différentes adaptées à leur contexte
afdicentre

Les interprofessions en France sont nées de la mobilisation des producteurs agricoles, dans des filières et des contextes variés. Cet article présente trois exemples venant illustrer leur diversité. Les interprofessions agricoles « à la française » sont un type très spécifique d’organisation de filière. Elles ont souvent valeur de référence en Afrique de l’Ouest, mais on oublie parfois qu’elles sont le fruit d’histoires et d’engagements d’acteurs des filières, et en particulier des producteurs, dans des circonstances souvent difficiles….

Lire PDF
Préparer les organisations paysannes à mieux investir les OIP
Daouda Diagne

Au Sénégal, la Fongs – Action paysanne, fédération rassemblant 31 associations paysannes (et plus de 150 000 membres), mène des actions à différents niveaux afin de préparer les producteurs et leurs organisations à mieux s’impliquer dans les dynamiques interprofessionnelles. Depuis le désengagement de l’Etat sénégalais des filières agricoles dans les années 90, plusieurs organisations interprofessionnelles (OIP) ont vu le jour, certaines plutôt impulsées par les autorités publiques (sur les filières riz, arachide, etc.), d’autres nées de la volonté…

Lire PDF
La Plate-forme de concertation et de pilotage de la filière riz, base pragmatique et progressive d’une interprofession
benz, ojenntreyer

En juillet 2005, la Plate-forme de concertation et de pilotage de la filière riz (PCPRiz) a été créée à Madagascar. Cette instance de suivi, concertation et pilotage de la filière, bien que manquant de moyens à sa création, s’est assez vite imposée dans le secteur rizicole malgache.Madagascar a vécu en 2004-2005 une sérieuse crise sur son marché du riz, suite à une combinaison de facteurs physiques et monétaires, internes et externes : cyclones, estimation erronée de la production…

Lire PDF
Le CICB, une interprofession utile et nécessaire pour les producteurs ?
cicb, tressapoulou

Malgré les difficultés du Comité interprofessionnel des filières céréales et niébé du Burkina Faso (CICB), les producteurs de céréales ne souhaitent pas enterrer cette interprofession. Pourquoi ? Quels intérêts trouvent-ils dans cette organisation ? Entretien avec Soumaïla Sanou, président du CICB et Bassiaka Dao, président de la Confédération paysanne du Faso (CPF) Grain de sel : Pouvez-vous présenter brièvement le CICB ? Soumaïla Sanou et Bassiaka Dao : Le Comité interprofessionnel des filières céréales et niébé du Burkina…

Lire PDF
Dans la vallée du fleuve Sénégal, différentes histoires interprofessionnelles autour de la tomate industrielle et du riz
Amadou Abdoulaye Fall, Saliou Sarr

Alors que l’expérience interprofessionnelle de la filière tomate industrielle est présentée comme un succès, celle du riz laisse plus sceptique. Une même zone de production, les mêmes producteurs et leaders paysans, les mêmes idées et ambitions… et pourtant deux organisations bien différentes. Pourquoi ? Une Success story du comité « tomate industrielle » ? La culture industrielle de la tomate a été introduite au Sénégal en 1969. Dès cette époque, une entreprise franco-sénégalaise, la Société de conserves alimentaires…

Lire PDF
Les organisations interprofessionnelles en Afrique de l’Ouest, des réponses à la libéralisation
Cécile Broutin, Guillaume Duteurtre, joelteyssier, lliagre

Qu’entend-on par organisation interprofessionnelle ? Comment ces organisations sont-elles apparues, sous l’impulsion de quels acteurs, dans quelles filières et pour répondre à quels enjeux ? Quelles sont les réalités actuelles de ces organisations en Afrique de l’Ouest ? Présentation et analyses. On assiste depuis 15 ans à l’émergence de nouvelles organisations dans les filières agricoles africaines. Les interprofessions, cadres de concertation, comités interprofessionnels ou tables filières, sont autant de formes d’organisations dites « interprofessionnelles » qui sont apparues…

Introduction dossier GDS 44
joelteyssier

En Afrique subsaharienne, les organisations d’acteurs au sein des filières agricoles – entre autres, les organisations interprofessionnelles -, se multiplient ces dernières années et suscitent un fort intérêt de la part des acteurs économiques des filières, des décideurs politiques et des partenaires au développement. Présentées par certains comme des outils efficaces permettant d’organiser les marchés, de structurer les filières et de faciliter les relations entre les acteurs privés et les pouvoirs publics, les expériences des organisations interprofessionnelles (OIP)…

Lire
OGM, du Mali au Burkina Faso, quels enjeux ?
asamake, legilea

Où en est-on avec les OGM en Afrique de l’Ouest ? Alors que le Mali adoptait une loi sur la biosécurité controversée en novembre dernier, le Burkina Faso a introduit le coton OGM. GDS donne la parole à A.-F. Samaké, membre de la Copagen et A. Legile (AFD), qui a assisté au forum coton OGM organisé à Ouagadougou (Burkina Faso). Entretien avec Assétou Founè Samaké, asamake@ml.refer.org, biologiste généticienne à l’Irpad, membre de la Coalition pour la protection du…

Lire PDF
L’État au secours de la production rizicole au Burkina Faso ?
Patrick Delmas, guenguere_armel

Le « programme d’urgence pour la sécurité alimentaire » du gouvernement burkinabè comprenait un gros volet de soutien à la production rizicole. À l’heure de la commercialisation du riz, les débats apparaissent. Pas facile de satisfaire producteurs et consommateurs, en fixant un prix non prohibitif et rémunérateur… Le riz fait partie des habitudes alimentaires du Burkina (25 kg par habitant et par an) surtout en milieu urbain (50 kg par personne et par an). La croissance de la…

Lire PDF
Des subventions aux intrants stimulent la production au Malawi
Dyborn Chibonga

En 2005, le Malawi a appuyé ses petits producteurs par la fourniture d’intrants à prix subventionnés. La production a atteint 3,6 Mt de maïs, soit plus du double des besoins du pays. La communauté internationale, après s’être montrée sceptique, constate et admire les résultats. Cette médaille a-t-elle un revers ? Entretien avec Dyborn Chibonga, dchibonga@nasfam.org, secrétaire exécutif de l’Association des petits producteurs du Malawi (National Smallholder Farmers’ Association of Malawi, Nasfam). Plus d’information: www.nasfam.org Grain de sel :…

Lire PDF
Grain de sel n°44 : Les organisations interprofessionnelles

En Afrique subsaharienne, les organisations d’acteurs au sein des filières agricoles – entre autres, les organisations interprofessionnelles -, se multiplient ces dernières années et suscitent un fort intérêt de la part des acteurs économiques des filières, des décideurs politiques et des partenaires au développement. Présentées par certains comme des outils efficaces permettant d’organiser les marchés, de structurer les filières et de faciliter les relations entre les acteurs privés et les pouvoirs publics, les expériences des organisations interprofessionnelles (OIP)…

Lire
L’invitée de Grain de sel : Salimata Diarra
Salimata Diarra

Salimata Diarra est présidente de l’Association des consommateurs du Mali (Ascoma) depuis sa création, en 1991, ascoma70@yahoo.fr. Elle était de passage à Paris à l’occasion de la conférence « Défi alimentaire mondial, la contribution des sociétés civiles organisées » par le Conseil économique, social et environnemental français et le Comité économique et social européen. Grain de sel : Qu’est-ce que l’Ascoma ? Salimata Diarra : L’Association des consommateurs du Mali (Ascoma) est la première du genre au Mali….

Lire PDF
Editorial : Difficultés de prise en compte des contre pouvoirs
La rédaction de GDS

Grain de sel souhaite partager avec vous sa préoccupation relative à deux événements récents qui illustrent une dégradation des relations entre pouvoir et société civile. Au Cameroun, Bernard Njonga, président de l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (Acdic), directeur des publications de La Voix du paysan était interpellé le 10 décembre 2008 par la police au cours d’une manifestation contre la corruption. Interrogé puis placé en détention, il devait rester enfermé 24 heures. Son crime ? Avoir…

Lire PDF
Présentation et actualité d’Inter-réseaux (GDS44)

Les opinions exprimées ne reflètent pas nécessairement celles d’Inter-réseaux, mais celles des auteurs. Les photos, quand elles ne sont pas créditées, sont de la rédaction, de même que les articles non signés. Photo de couverture : © H. David-Benz Tous les articles sont libres de droit. En cas de rediffusion, merci de faire figurer la mention « © Grain de sel » et de nous envoyer une copie de la publication. Grain de sel est imprimé sur du…

Lire PDF
Editorial : Hausse des prix : pour le meilleur et pour le pire ?
La rédaction de GDS

Hausse des prix : pour le meilleur et pour le pire ? Longtemps nous avons hésité entre titrer notre dossier sur la « hausse » des prix ou sur leur « volatilité ». Après le pic des prix début 2008 sur les marchés internationaux, on assiste à une baisse. Après des prix records, le baril de pétrole est en chute libre. Dans de nombreux pays, les récoltes, dopées par les bonnes conditions climatiques et les programmes d’urgence, s’annoncent…

Lire PDF
Les défis de l’agriculture à moyen terme
Bruno Vindel

Les spectaculaires augmentations des prix des produits agricoles ont relancé les débats sur la sécurité alimentaire mondiale et les inquiétudes sur la capacité de la planète à nourrir une population croissante. Au-delà des mesures prises actuellement pour conjurer la crise, qu’en sera-t-il réellement à terme ?À l’horizon de 2030, les principales forces motrices de la question alimentaire et agricole mondiale sont multiples : accroissement démographique mondial, changement climatique, questions énergétiques, transition alimentaire ¹ dans les pays émergents, règles…

Lire PDF
L’invité de Grain de sel : Moussa Para Diallo
fpfd2002

Moussa Para Diallo est un des leaders paysans ouest africains les plus aguerris et respectés (coauteur, avec Jean Vogel de L’Afrique qui réussit. Éd. Syros, 1996). Il est, depuis 1992, président de la Fédération des paysans du Fouta Djallon. Il nous a consacré une heure lors d’un passage à Paris (15/09/08), entretien mené avec la participation de Mamadou Kourahoye Diallo, responsable commercialisation. Grain de sel : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Moussa Para Diallo : Je…

Lire PDF
Le « Pourghère » ou Jatropha, agrocarburant d’avenir ?
Les équipes siège et antenne pays (Mali et Bénin) du Geres

A l’heure où nombre d’acteurs dénoncent un engouement aveugle pour les agrocarburants, loin des plantations industrielles, le Geres expérimente la culture du Pourghère dont un usage adapté pourrait répondre aux besoins des paysans africains sans menacer leur sécurité alimentaire. Cet article vous inspire ? Écrivez-nous à gds@inter-reseaux.org.De nombreux pays (en Amérique latine, Asie, aux États- Unis, en Europe) ont adopté des politiques ambitieuses de développement des agrocarburants, impliquant généralement des modes de production à échelle industrielle. Ainsi, l’Union…

Lire PDF
Côte d’Ivoire : la terre de plus en plus chère
François Ruf

Certaines régions de Côte d’Ivoire seraient-elles en passe de prendre modèle sur le Brésil en matière de foncier rural ? À l’heure où les investisseurs se bousculent pour acheter des terres où planter des forêts d’hévéas, la question se pose. Si l’hévéa est une chance pour les petits agriculteurs familiaux, ils ne sortent pas gagnants de cette concurrence sur la terre.« LES GROSSES VOITURES tournent constamment à la recherche de forêts » . À l’orée d’un village de…

Lire PDF
Poser les bonnes questions, inventer de nouvelles réponses pour des politiques agricoles adaptées et efficaces
Ibrahim Assane Mayaki

L’actualité est là pour nous le rappeler : l’agriculture est un des grands enjeux du 21ème siècle. L’augmentation des prix des produits alimentaires dans le monde, due en grande partie à leur raréfaction, vient rappeler soudain que la planète doit maîtriser sa consommation et sa production. Auparavant, les famines semblaient réservées à l’Afrique, aux pays en conflit, aux zones victimes de catastrophes climatiques. Désormais la rareté menace pratiquement tous les pays, y compris les plus riches. D’un autre…

Lire PDF
Pour aller plus loin et participer aux échanges : Un Groupe de travail Inter-réseaux sur les OIP
joelteyssier

Si les organisations interprofessionnelles (OIP) suscitent aujourd’hui de l’intérêt de la part de nombreux acteurs (professionnels des filières agricoles, États et partenaires au développement, etc.), force est de constater que leurs expériences restent mal connues, faiblement analysées et peu partagées. Devant ces constats, il est apparu important d’ouvrir un espace de réflexions collectives sur la thématique des OIP, autour d’expériences concrètes. Pour cela, un Groupe de travail thématique sur les OIP est animé par le secrétariat exécutif d’Inter-réseaux,…

Lire
Initiatives et réflexions d'acteurs autour de la vidéo pour le développement
Loic Colin, Nadjirou Sall, Souleymane Ouattara, alothore, vtitep

De multiples organisations d’agriculteurs, ONG, projets, services agricoles, chercheurs, utilisent aujourd’hui l’outil vidéo, pour diffuser de l’information, partager des expériences, sensibiliser sur un problème, promouvoir leurs activités, faire entendre leur voix… Les modes de faire et les démarches de ces acteurs diffèrent en fonction notamment de : Qui demande la vidéo ? Qui la finance ? Qui décide de son contenu ? Qui fait les prises de vues) ? Qui visionne l’ensemble des scènes filmées et donc décide…

Lire PDF
Présentation et actualité d'Inter-réseaux

Les opinions exprimées ne reflètent pas nécessairement celles d’Inter-réseaux, mais celles des auteurs. Les photos, quand elles ne sont pas créditées, sont de la rédaction, de même que les articles non signés. Photo de couverture : © P. Delmas (Afdi). Tous les articles sont libres de droit. En cas de rediffusion, merci de faire figurer la mention « © Grain de sel » et de nous envoyer une copie de la publication. Grain de sel est imprimé sur…

Lire PDF