Pastoralisme, agro-éleveurs, ranching… : de quoi parle-t-on ?
Principaux cheptels d’Afrique de l’Ouest et du Sahel
Les données présentées ci-dessus proviennent de la note précédemment publiée par Inter-Réseaux en partenariat avec le PRAPS, intitulée « L’élevage au sahel et en Afrique de l’Ouest : 5 idées reçues à l’épreuve des faits ».
Source : FAOSTAT 2017 * Les chiffres de la FAO sont basés sur des recensements anciens et des estimations de croissance du cheptel. Des études ont montré qu’ils étaient souvent largement sous-estimés. Des révisions ont toutefois lieu régulièrement.
Le Sahel est connu pour être une grande zone d’élevage pastoral. L’existence de vastes zones semi- arides y rend très difficile — voire impossible — d’élever des animaux de manière sédentaire. Mais la mobilité des animaux concerne aussi quasiment tous les systèmes d’élevage de l’Afrique de l’Ouest. Au cours des dernières décennies, le Sud des pays sahéliens et les États côtiers ont connu un développement important des cheptels. Ces animaux partent aussi en transhumance. Partout, le cloisonnement des animaux dans des élevages péri-urbains ou des ranchs reste marginal.
Au Niger, 60 % du cheptel appartient aux agro-éleveurs et agro-pasteurs vivant dans le Sud du pays.
De plus en plus, les agriculteurs des zones cotonières intègrent des animaux dans leur système de production. Parallèlement, les familles d’éleveurs ont tendance à se sédentariser, sans pour autant modifier la mobilité des troupeaux. Cette sédentarisation partielle facilite l’accès des familles aux soins, à l’école, au ravitaillement et à la vie politique du pays. En se sédentarisant, les familles développent pour la plupart des activités agricoles. L’agro-pastoralisme et l’agro-élevage s’imposent donc dans la région. Cette tendance modifie profondément les complémentarités historiques entre communautés d’éleveurs et d’agriculteurs (dons et échanges de céréales et de bétail, gardiennage des animaux des sédentaires par les pasteurs en transhumance, etc.).
Lexique
Agropasteur : Agriculteur qui élève du bétail par tradition et dont les pratiques, dans le domaine des animaux, s’apparentent à celles des pasteurs, comme pour la transhumance.
Agro-éleveur : Agriculteur qui pratique aussi l’élevage. Mobilité : Désigne une chose qui est susceptible de mouvement. Dans le cas de l’élevage, il désigne des troupeaux qui se déplacent, de manière saisonnière ou occasionnelle, sur de petites ou de grandes distances.
Nomadisme : Déplacement continuel des hommes et de leurs troupeaux. C’est un système de production très mobile, non prévisible, souvent sans culture et sans retour systématique à une base fixe chaque année.
Pastoralisme : Mode d’exploitation fondé sur l’élevage extensif intégrant les systèmes où les déplacements d’animaux et/ou d’hommes sont importants : nomadisme, transhumance, semi-transhumance.
Ranching : Terme ambigu et mal fixé qui désigne le plus souvent une activité moderne d’élevage extensif comprenant en général l’élevage (au sens strict) et l’embouche plus longue. C’est un mode d’élevage reposant sur l’exploitation extensive de pâturages naturels en utilisant un minimum de main-d’oeuvre. Les animaux sont sur une surface bien délimitée (un ranch) et ne se déplacent pas en dehors de cet espace.
Semi-transhumance : Système de production dans lequel une partie de la famille et/ou du bétail est mobile de façon saisonnière et l’autre partie, sédentaire, cultive dans une des bases saisonnières.
Transhumance : Mode d’élevage avec migration saisonnière des troupeaux. Le système est très mobile et il y a retour à des bases saisonnières chaque année. Les éleveurs ont une résidence permanente. Le calendrier et les itinéraires sont réguliers. Les déplacements, le plus souvent prévisibles dans leurs grandes lignes, sont calqués sur les saisons et se font vers des pâturages connus.