The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "49 : Agriculture et aléas climatiques : du terrain aux politiques", publiée le 31 mars 2010.

Filières agrocarburant locales au Mali ou comment miser sur l’avenir des territoires ?

mtreboux/bpalliere

Changement climatiqueAgrocarburantMali

Le programme Alterre « Agrocarburants locaux, territoires ruraux et énergie » vise le développement d’une filière locale d’huile végétale de Jatropha curcas, substitut partiel du gasoil consommé localement. En quoi une telle filière participe-t-elle, au delà du développement, à l’atténuation du changement climatique ?

L’atténuation du changement climatique consiste à réduire les gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère de deux façons : (i) en captant les gaz déjà présents dans l’atmosphère qui seront stockés durablement dans des puits de carbone naturels, (ii) et en réduisant les futures émissions de GES dues aux activités humaines. La filière d’agrocarburants à base d’huile de Jatropha, un arbuste adapté aux zones sahéliennes dont les graines oléagineuses permettent la production d’une huile carburant, intervient théoriquement à ces deux niveaux. D’une part en tant que culture pérenne, le Jatropha fixe le carbone tant au niveau de ses bois et racines qu’au niveau de la couche superficielle du sol. La biomasse ainsi obtenue constitue un puits de carbone. Le Jatropha est alors considéré comme un boisement. D’autre part en tant que carburant, l’huile végétale de Jatropha peut se substituer au gasoil dans les groupes électrogènes utilisés pour l’électrification, ainsi que dans les moteurs diesel des moulins et décortiqueuses. La combustion d’un carburant fossile comme le pétrole émet des GES car schématiquement on transfère le carbone stocké en sous sol dans le pétrole vers l’atmosphère. De son côté, la combustion de l’huile carburant de Jatropha restitue des carbones absorbés par les arbustes quelques mois auparavant. Le bilan carbone est alors très avantageux. Pour un même service rendu (par exemple le fonctionnement d’un moulin), l’utilisation de l’huile de Jatropha va ainsi éviter le rejet de GES d’origine fossile. La filière Jatropha contribue ainsi à la réduction des émissions.
Mais pour la séquestration comme pour les réductions d’émissions, des projets ont montré que derrière un bon principe, il est possible d’avoir une mise en pratique contraire aux effets attendus. Qu’en est-il pour les filières Jatropha de proximité?

Une filière réellement propre… Évaluons d’abord les émissions directes de la filière de production d’huile, provenant des pratiques techniques (agricole, extraction) et des flux logistiques (transport des graines, de l’huile). Les filières de proximité s’appuient sur une organisation spatiale restreinte : les zones agricoles de production des graines, les unités d’extraction d’huile et les usagers potentiels de cette huile et des tourteaux sont rassemblés sur un même territoire de moins de 20 kilomètres de rayon. Cette proximité géographique permet de limiter les flux de matières, donc les émissions dues au transport routier. Les itinéraires techniques pratiqués correspondent aux pratiques locales peu énergétivores. Les plants sont produits en pépinières paysannes. Le travail du sol est fait par traction animale ou manuellement, généralement une fois les cultures alimentaires emblavées. Le Jatropha ne bénéficie pas d’une filière organisée d’intrants : les seuls apports en engrais sont ceux des compostières disponibles localement et prioritairement réservées aux céréales. Il n’y a pas de traitement chimique contre les nuisibles.
Le second point de calcul concerne les émissions indirectes appelés fuites. Le principal risque des filières de proximité est le changement d’usage des sols. Si, directement ou non, l’introduction de Jatropha dans les systèmes de production réduit la superficie des massifs forestiers, alors l’impact climat s’inverse car les écosystèmes boisés naturels sont des puits de carbone généralement plus importants que les systèmes de culture agroforestiers.
Dans le cas particulier d’Alterre, l’introduction du Jatropha tend à limiter l’impact sur les systèmes de production. À l’heure actuelle, 871 producteurs se sont engagés dans la plantation de Jatropha dans les cercles de Kouri et Yorosso, pour un total de 370000 plants (équivalents à 370 hectares de vergers). En 2008, 38% des plants étaient sous forme de haies et 62% en vergers. La production de graines de Jatropha est intégrée dans les systèmes d’agriculture familiale, avec moins de 0,5 ha par producteur, pour des exploitations agricoles 20 ha. L’introduction de Jatropha ne perturbe donc pas les grands équilibres de production et l’auto approvisionnement en céréales des familles rurales, d’autant plus dans le contexte actuel de déprise cotonnière qui libère des terres agricoles (10% de surfaces libérées).

… mais à l’impact climat limité. Les réductions d’émissions de GES que va générer le remplacement partiel du gasoil par de l’huile de Jatropha sur la zone d’intervention Alterre ont été évaluées. La séquestration n’a pas été prise en compte, notamment du fait que les haies et les très petites surfaces (soit la grande majorité des plantations) ne sont pas éligibles à la définition du reboisement en vigueur au niveau de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Le calcul des réductions des émissions de GES s’effectue en deux temps : d’abord estimer les émissions produites avec un approvisionnement classique en gasoil, ensuite calculer les émissions de la filière de production d’huile de Jatropha. La différence des deux permet d’obtenir les réductions réelles. Un diagnostic énergétique réalisé sur chaque territoire a permis de déterminer le profil de consommation en carburant ainsi que les taux de substitution possibles. Les taux de substitution potentiels du gasoil par l’huile de Jatropha ont été estimés à 80% dans les générateurs d’électrification rurale et à 30% pour les moulins villageois. Pour estimer les émissions de la filière huile de Jatropha, l’ensemble de la chaîne de production doit être analysée. Le rendement moyen prévu en graines est de 2T/ha, et le rendement d’extraction en huile de 0,225 litre/kg de graines. Les transports ont été considérés comme négligeables au vu des courtes distances et du recours à la traction animale (charrette avec âne). Les modules motorisés des procédés de production (pressage, filtration) supposent l’autoconsommation d’environ 10% de l’huile produite. Pour la zone d’intervention d’Alterre Mali, les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous.


Tableau: Réductions d’émissions de gaz à effet de serre par le remplacement du gasoil par de l’huile de Jatropha dans différents communes du Mali

Pour mettre en perspective ces résultats, on peut donner différentes équivalences. L’impact climatique est positif mais les ordres de grandeur restent modestes.
406 Teq CO2 /an
= réductions d’émissions par substitution du gasoil par huile végétale du programme Alterre
= émissions moyennes de 4000 maliens
= émissions moyennes de 37 citoyens OCDE
= émissions de 223 vols A/R Paris- Bamako
Au delà des équilibres de chiffres, quelle est l’explication de tels résultats ? Ici, la filière de proximité d’huile de Jatropha ne vise que les usages de carburant pour les services énergétiques, délaissant le secteur des transports. Ce choix correspond à une approche territoriale, l’accès aux services énergétiques représentant un levier de développement local. De ce fait les réductions d’émission sont modestes car dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, et à fortiori en zone rurale, la précarité énergétique est marquée. À l’échelle nationale, seuls 8% des maliens ont accès à l’électricité. Le mode de vie d’un malien revient à consommer 160 kg équivalent pétrole par an, soit 20 fois moins que la consommation énergétique d’un citoyen d’un pays de l’OCDE. Les réductions d’émission sont donc limitées car la consommation existante en énergie est faible.

Quel intérêt de chercher un développement propre ? Considérant cette précarité énergétique, la part de responsabilité du Mali dans la pollution et les enjeux de développement, il peut sembler incongru de s’attarder sur la question des impacts climatiques. Mais la situation énergétique des pays d’Afrique de l’Ouest n’a pas vocation à rester figée en l’état, à un niveau insatisfaisant par rapport aux attentes en terme d’activités économiques et de conditions de vie. Mettre dès à présent en place des solutions locales d’approvisionnement en carburant, c’est inscrire ces territoires dans un développement sobre en carbone. Sur le long terme, développement propre et économie ne s’opposent pas. Réduire la dépendance aux produits pétroliers, c’est aussi se préparer à faire face à l’augmentation structurelle et attendue du prix du carburant fossile. Si aucune solution alternative n’est mise en place de façon pratique, alors les services énergétiques (électricité, services motorisés) deviendraient trop onéreux pour les populations rurales. Au lieu d’être amélioré, l’accès à l’énergie serait compromis.
De plus, envisager dès maintenant l’impact climatique des solutions énergétiques mises en place, c’est également permettre l’appropriation de mécanismes internationaux sur le climat, et donc accéder à de nouveaux financements. Au vu des réductions d’émissions générées, le projet Alterre peut théoriquement les vendre dans le cadre du Mécanisme de développement propre (MDP) issu du Protocole de Kyoto. Mais ce système, fiable et rigoureux, est cependant lourd, avec de forts coûts d’entrée pour de petits projets : recherche de méthodologie, collecte de données, honoraires d’audit. Généralement, la vente des réductions d’émissions couvre les coûts d’entrée dans le MDP lorsque le seuil critique de 5000 Teq CO² par an est dépassé. Pour les projets à petite échelle comme Alterre, une solution consiste à recourir à la finance carbone volontaire. Pour la filière de proximité d’huile végétale, cette finance carbone pourrait avoir différentes fonctions, selon le contexte : participer au fonctionnement des coopératives de producteurs, financer une part du conseil technique agricole, subventionner l’adaptation des moteurs. Explorer dès à présent la piste de la finance carbone, à une période où la cotation du CO² est encore faible, permet également de renforcer les capacités des acteurs locaux. Ces compétences sont indispensables pour instaurer un contrôle collectif sur cette rente carbone et s’assurer qu’elle soit effectivement réinvestie dans des actions à forte valeur ajoutée de développement.

Le programme Alterre « Agrocarburants locaux, territoires ruraux et énergie » est mis en place par le consortium Iram- Geres et l’ONG Amedd (Association malienne d’éveil au développement durable) dans la région de Koutiala, au sudest du Mali.

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

« * » indique les champs nécessaires

Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Quelle place pour les agricultures paysannes dans la lutte contre le changement climatique ? (supplément)
Frédéric Apollin, Pierril Lacroix

Alors que les agricultures paysannes sont accusées de dégrader l’environnement, leur potentiel en matière d’adaptation et de lutte contre les changements climatiques demeure important. Quel rôle pour les agricultures familiales de demain, promotrices de systèmes de production « écologiquement intensifs » ? A l’iniquité du développement, s’ajoute aujourd’hui l’inégalité de situation devant un changement climatique avéré dont les populations paysannes du Sud sont parmi les premières victimes. Elles dépendent en effet directement des ressources naturelles pour le maintien…

Lire
Le Roppa en action sur le thème des changements climatiques (supplément)
Ndiogou Fall

Entretien de la rédaction avec N’Diogou Fall, président du Réseau des organisations paysannes et es producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (Roppa) Grain de Sel : Quelle est la vision du Roppa vis à vis du sujet agriculture et aléas climatique ou changement climatique ? N’Diogou Fall : La question de changement climatique ou d’aléas climatiques est devenue une préoccupation universelle. Partout à travers le monde on ressent des phénomènes qui nous confirment que quelque chose est en…

Lire
Editorial : Agriculture et climat : les paysans au coeur de l’action
bretaudeau

L’Afrique subsaharienne a de tout temps été confrontée aux aléas climatiques. Les populations, les États et les organisations régionales sont depuis longtemps conscients de cette menace pour le développement de la région. La création du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss) en 1973 a été une des réponses à ce contexte de variabilité climatique pour l’Afrique de l’Ouest. Cette prise de conscience collective a permis également un début de mise en œuvre…

Lire PDF
Quelle perception de la variabilité climatique par les agriculteurs et les éleveurs ?
Christophe Kohonou Didolanvi, Issa Chaïbou

La variabilité climatique n’est pas chose nouvelle pour les paysans et les éleveurs ouest-africains. Ils l’observent depuis plusieurs dizaines d’années. Mais comment se manifeste-t-elle et que font-ils pour y faire face ? Regards croisés d’un agriculteur au Bénin et d’éleveurs au Niger. Entretien avec Christophe Kohonou Didolanvi Grain de sel : Pouvez-vous nous présenter brièvement votre activité ? Christophe Kohonou Didolanvi : Mon nom est Christophe Kohonou Didolanvi, je suis agriculteur sur la commune de Zogbodomè, située à…

Lire PDF
Variabilité et changements du climat au Sahel : ce que l’observation nous apprend sur la situation actuelle
Abdou Ali (Agrhymet)

Quelle évolution du climat observe-t-on ces dernières décennies dans les pays du Sahel ? Comment explique-t- on la variabilité spatiale et temporelle qui s’est manifestée plus ou moins fortement depuis une dizaine d’années ? Que peut-on prédire pour l’avenir ? Le climat d’une période, au sens utilisé dans cette analyse, se réfère aux moyennes et à l’irrégularité de variables telles que la température, la hauteur des précipitations et le vent. L’importance relative accordée à chacune de ces variables…

Lire PDF
Pratiques et stratégies d’adaptation des agriculteurs aux aléas climatiques en Afrique subsaharienne
Philippe Jouve

Confrontés depuis des décennies à des conditions pluviométriques très fluctuantes, les paysans du Sahel ont peu à peu adapté leurs systèmes de production aux risques climatiques. Quelles sont les pratiques et stratégies utilisées pour y parvenir ? Le risque est inhérent à l’activité agricole. Il peut être de différentes natures : économique, avec notamment la fluctuation des prix, sanitaire du fait des maladies et parasites qui menacent les animaux et les cultures, ou climatique. En agriculture pluviale, c’est…

Lire PDF
Techniques de maintien de la fertilité des sols : une révolution silencieuse de l’agriculture sahélienne
Philippe Zoungrana

Face à la variabilité climatique de plus en plus présente au Sahel, les agriculteurs ont développé une palette de techniques d’adaptation. Ces techniques engendrent des augmentations de rendements non négligeables dans ces zones géographiques menacées par la désertification. En Afrique de l’Ouest et au Sahel en particulier, la désertification et la variabilité climatique ont entraîné une baisse des rendements et de la fertilité des sols. Pour s’y adapter, les producteurs ont élaboré une diversité de techniques qui ont…

Lire PDF
Cases de la diversité biologique : les organisations paysannes maliennes anticipent la variation du climat
Salif Foulani

Les organisations paysannes du Mali se sont très tôt senties concernées par la question de la sauvegarde du patrimoine génétique, notamment au regard des risques de l’impact climatique et de l’introduction des OGM dans leurs systèmes de production. Elles tentent de prévenir ces risques via des banques de semences appelées « cases de la biodiversité ». Les populations rurales du Sahel, qui dépendent en grande partie du secteur agricole, sont particulièrement vulnérables aux changements climatiques et tentent d’adapter…

Lire PDF
L’assurance indicielle, une réponse face aux risques climatiques ?
Damien Lagandré

_ Les catastrophes climatiques peuvent avoir des conséquences désastreuses sur la production agricole et les revenus des paysans des pays du Sud. Depuis quelques années, des expériences d’assurance indicielle sont initiées et offrent des perspectives d’outils financiers de lutte contre les changements climatiques. L’agriculture constitue l’un des secteurs les plus directement menacés par le changement climatique. L’augmentation de la variation des températures et des précipitations modifie profondément l’activité agricole. La rapidité de ces changements menace fortement la résilience…

Lire PDF
Contribution de l’agriculture africaine au changement climatique et potentiel d’atténuation (version longue)
Frédéric Bazin

Les activités agricoles sont souvent pointées du doigt comme étant responsables en grande partie de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre et donc du réchauffement climatique. Si la contribution de l’agriculture et de l’élevage africains à ce phénomène demeure faible, comment son potentiel d’atténuation peut-il être valorisé ? Quelle contribution de l’agriculture africaine aux émissions de gaz à effet de serre ? Les émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales ont atteint, selon…

Lire
Contribution de l’agriculture africaine au changement climatique et potentiel d’atténuation
Frédéric Bazin

Les activités agricoles sont souvent pointées du doigt comme étant responsables en grande partie de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre et donc du réchauffement climatique. Si la contribution de l’agriculture et de l’élevage africains à ce phénomène demeure faible, comment leur potentiel d’atténuation peut-il être valorisé ? Les émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales ont atteint, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), 49 Gt d’équivalent CO² en…

Lire PDF
Filières agrocarburant locales au Mali ou comment miser sur l’avenir des territoires ? (version longue)
bpalliere, mtreboux

Le programme Alterre « Agrocarburants locaux, territoires ruraux et énergie » vise le développement d’une filière locale d’huile végétale de Jatropha curcas, substitut partiel du gasoil consommé localement. En quoi une telle filière participe-t-elle, au delà du développement, à l’atténuation du changement climatique ? Lors du sommet de Copenhague, la Chine a marqué une rupture dans l’approche des négociations climatiques. Plutôt que des engagements de réductions d’émissions de gaz à effet de serre (GES), elle a présenté des…

Lire PDF
Filières agrocarburant locales au Mali ou comment miser sur l’avenir des territoires ?
bpalliere, mtreboux

Le programme Alterre « Agrocarburants locaux, territoires ruraux et énergie » vise le développement d’une filière locale d’huile végétale de Jatropha curcas, substitut partiel du gasoil consommé localement. En quoi une telle filière participe-t-elle, au delà du développement, à l’atténuation du changement climatique ? L’atténuation du changement climatique consiste à réduire les gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère de deux façons : (i) en captant les gaz déjà présents dans l’atmosphère qui seront stockés durablement dans…

Désertification et changements climatiques au Sahel : des plans d’action nationaux difficiles à mettre en oeuvre
Edwige Botoni, François Tapsoba

Les pays sahéliens se sont dotés ces 15 dernières années de plans d’actions nationaux de lutte contre la désertification et d’adaptation aux changements climatiques, en vue de mettre en oeuvre des actions concrètes pour faire face à ces phénomènes. Qu’en est-il aujourd’hui de leur avancement et de leur efficacité ? Les programmes d’action nationaux de lutte contre la désertification (Pan/LCD) et les Programmes nationaux d’adaptation aux changements climatiques (Pana) sont les instruments de mise en oeuvre au niveau…

Lire PDF
L’agriculture dans le changement climatique, le sujet qui va tout changer !
Patrice Burger

Quelle est la place de l’agriculture dans les négociations sur le climat qui prennent de l’ampleur ces dernières années ? Au lendemain du Sommet de Copenhague, quel bilan tirer de l’intégration des enjeux de développement sous-tendus par l’interaction entre pratiques agricoles et changements climatiques ? Ces derniers 8 mois, l’agriculture a pris une place croissante dans les négociations internationales sur le régime climatique d’après-2012. En juin 2009, un consensus sur l’importance du rôle de l’agriculture dans l’atténuation des…

Lire PDF
Quelles capacités de réponse des sociétés paysannes aux risques et changements climatiques ?
Philippe Jouve

Quelle relation y a-t-il entre les risques et les aléas climatiques ? Si l’on en croit les travaux du Giec , les changements climatiques vont entraîner une augmentation de température dans différentes parties du globe et particulièrement en Afrique. La première conséquence de cette évolution sera un accroissement de l’aridité du climat et une accentuation des aléas climatiques et de leurs conséquences pour l’agriculture. Face à une telle évolution, les paysans d’Afrique subsaharienne peuvent recourir à trois grands…

Lire PDF
L’AOPP et ses coopératives semencières au Mali
sdenoray

Après seulement quelques années d’existence, la filière semencière paysanne de l’AOPP au Mali affiche de bons résultats. Elle a réussi à se positionner aussi bien au niveau d’actions concrètes de production et de commercialisation de semences certifiées en milieu paysan, qu’au niveau de la politique semencière nationale. Depuis sa création en 1995, l’Association des organisations professionnelles paysannes (AOPP) s’attelle à la résolution des nombreux problèmes du monde rural malien. Parmi eux, la production et la commercialisation des céréales…

Lire PDF
Le warrantage au Niger, pour renforcer la trésorerie des paysans
Daniel Marchal

Le warrantage, ou « crédit stockage », est une technique qui permet aux paysans de mieux valoriser leurs produits agricoles tout en sécurisant le financement rural. Il connaît un franc succès au Niger, où il a été introduit il y a plus de 10 ans. Au Niger, comme ailleurs en Afrique subsaharienne, bon nombre de paysans sont contraints de vendre leurs produits agricoles au moment de la récolte, alors que les prix sont les plus bas, pour faire…

Lire PDF
La ferme-école Sain, pour former au métier d’agriculteur
Gbenou Pascal, duguepmj

Au Bénin, la ferme-école Sain vise à former de jeunes agriculteurs à des pratiques agricoles intégrées et durables. Véritable laboratoire d’innovations, elle propose un dispositif de formation professionnelle d’une grande qualité technique, ancré dans la pratique et en prise avec les réalités locales. En Afrique de l’Ouest, la crise alimentaire a contribué à faire changer le regard porté sur l’agriculture et certains gouvernements ont des discours volontaristes en faveur des agricultures familiales, au Bénin notamment. Pourtant, dans ce…

Lire PDF
Les mécanismes de marché du carbone : fonctionnement et opportunités pour l’Afrique
Fanny Grandval

Dans un effort commun et à long terme de lutte contre les changements climatiques, la communauté internationale a adopté deux accords clés. (1) La Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), adoptée lors du Sommet de la Terre à Rio en 1992, est entrée en vigueur le 21 mars 2004. Ratifiée par 194 pays, elle reconnaît l’existence du changement climatique d’origine humaine et impose que les pays industrialisés soient en premier lieu responsabilisés pour lutter…

Lire PDF
Création de revenus par une production durable de café au Kenya
Johannes Woelcke, Timm Tennigkeit

Des coopératives de producteurs de café au Kenya bénéficient d’un financement carbone à travers le Fonds Biocarbone de la Banque mondiale. Le financement rémunère la réduction d’émissions de gaz à effet de serre liée à l’adoption de pratiques de gestion durable des terres agricoles. Dans la région du mont Kenya, le développement économique est étroitement lié au cours du café. Lorsque les cours du café ont chuté en 1997, les paysans ont délaissé les itinéraires techniques recommandés, entraînant…

Lire PDF
4ème de couverture

Inter-réseaux en quelques mots Inter-réseaux Développement rural a été créé en 1996, à l’initiative de personnes engagées dans le développement rural, et avec l’appui des pouvoirs publics français. Ses objectifs sont les suivants : – permettre la participation des acteurs du Sud à la construction des politiques agricoles nationales et sous-régionales, en disposant de moyens de s’informer et d’échanger en réseau sur les enjeux du développement rural ; – animer et renforcer un réseau de réflexions, d’échanges, de…

Lire PDF
Un financement innovant des services agricoles à Madagascar
Gérard Andriamandimby, Philippe Martel, rand_elias

À Madagascar, deux dispositifs complémentaires sont en cours de mise en place pour faciliter l’accès des paysans aux services agricoles : les Centres de services agricoles qui mettent en relation la demande et l’offre de services, et les Fonds régionaux de développement agricole qui assurent leur financement. Madagascar est confrontée à un déficit de financement du secteur agricole : les projets ont des durées limitées et concernent des zones spécifiques ; les financements publics, réduits, sont difficiles à…

Lire PDF
Introduction du dossier

La question du changement climatique est au cœur des débats, tant au niveau des négociations internationales qu’aux échelles plus locales. Les prévisions sont alarmantes : le Giec prévoit que, d’ici à 2100, la température de la Terre s’élèvera de 3°C en moyenne ; l’Afrique pourra perdre entre 25 et 40% de ses habitats naturels ; la montée du niveau de la mer pourra détruire près de 30% de ses infrastructures côtières; les sécheresses et les inondations se multiplieront….

Lire PDF
L’invité de Grain de sel : Jean-Louis Ratsimbazafy
Jean-Louis Ratsimbazafy

Jean-Louis Ratsimbazafy est président du Réseau syndical des organisations agricoles (Soa) à Madagascar. Grain de sel : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Jean-Louis Ratsimbazafy : Je suis issu d’une famille paysanne des hautes terres de Madagascar. J’ai commencé par être enseignant, puis j’ai eu envie de revenir à la terre en espérant mieux réussir que mes parents. J’ai émigré en 1958 à l’est de Madagascar et c’est là-bas que j’ai commencé mon exploitation en faisant du…

Lire
Évolution et défis du mouvement paysan au Cameroun
fongangfouepe

Au Cameroun, le début des années 90 marque une nouvelle ère pour le mouvement paysan, avec l’adoption de lois promouvant la création d’organisations de producteurs véritablement indépendantes de l’État. Quelle est aujourd’hui la situation du mouvement paysan camerounais ? Comment a-t-il évolué ces vingt dernières années ? Au Cameroun, jusqu’au début des années 90, le mouvement associatif rural se caractérisait principalement par des associations rurales traditionnelles, à l’échelle de quartiers ou de villages, avec des objectifs principalement socioculturels….

Lire PDF
Actualité d’Inter-réseaux (GDS49)

_ Bulletin de veille et site Internet Ce trimestre, plusieurs bulletins de veille électroniques (BDV) ont été envoyés à plus de 6 500 personnes. À noter en particulier la parution de deux BDV thématiques sur : les semences et les politiques agricoles. Vous pouvez les retrouver en ligne, et vous abonner au bulletin à : www.inter-reseaux.org. Le site Internet d’Inter-réseaux connaît un franc succès : il reçoit chaque mois plus de 20 000 visites ! Alimenté de nouveaux…

Lire PDF
Code rural du Niger : une gestion décentralisée et concertée du foncier
codrural, pennecjerome

Le Code rural du Niger constitue une expérience novatrice de mise en place d’outils de gestion du foncier et des ressources naturelles en Afrique de l’Ouest. Il se structure autour de commissions foncières à différents échelons, qui constituent des cadres uniques de concertation et de prise de décisions. Le Code rural du Niger est né d’une réflexion sur la question foncière engagée dès les années 80, à travers plusieurs séminaires nationaux, notamment sur les stratégies d’intervention en milieu…

Lire PDF
Grain de sel n°49 : Agriculture et aléas climatiques : du terrain aux politiques
Inter-réseaux

La question du changement climatique est au cœur des débats, tant au niveau des négociations internationales qu’aux échelles plus locales. Les prévisions sont alarmantes et les secteurs de l’agriculture et l’élevage sont souvent pointés du doigt comme étant une cause majeure du réchauffement climatique. Alors que les pays industrialisés ont une responsabilité importante à endosser, le continent africain en fait aujourd’hui les frais et doit faire face à plusieurs enjeux: forte croissance démographique, insécurité alimentaire chronique et baisse…

Lire