The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "59-62 : Quelles politiques pour les populations rurales pauvres du Sahel ?", publiée le 7 décembre 2013.

Poser la question de la démographie en Afrique de l’Ouest

Jean-Pierre Guengant/Liora Stührenberg

DémographiePolitique agricole et rurale nationaleSécurité alimentaire et nutritionnelle

Enjeux cruciaux pour le développement et la sécurité alimentaire de l’Afrique de l’Ouest, les questions de population sont pourtant encore insuffisamment intégrées dans les politiques publiques des États. Accélérer la transition démographique et la maîtrise de la fécondité devrait constituer l’une des priorités majeures des pays.

L’Afrique de l’Ouest est l’une des dernières régions du monde à ne pas avoir achevé sa transition démographique. Si la première phase de cette transition (baisse de la mortalité) est bien avancée, la seconde (baisse de la fécondité) n’en est globalement qu’à ses débuts et reste très lente. Avec en moyenne plus de 5 enfants par femme, la plupart des pays de la région font partie de la vingtaine de pays qui ont les niveaux de fécondité les plus élevés du monde. La population augmente ainsi au rythme rapide de 2,7 % par an, dans une région où l’augmentation des densités de population conduit à une dégradation des ressources et des conflits liés à l’usage de ces ressources.

Les perspectives de la région nécessitent de poser la question de la démographie

Longtemps — et encore souvent — considérée comme un atout, cette forte croissance démographique pose plusieurs questions cruciales. Les États pourront-ils répondre aux besoins essentiels de leurs populations, notamment en santé et en éducation ? Les 100 millions de jeunes qui arriveront sur le marché du travail entre 2013 et 2030 trouveront-ils un emploi leur assurant des revenus décents ? Les systèmes agraires pourront-ils offrir des conditions de vie et de revenus permettant la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations ?

Les réponses à ces questions ne sont pas simples. La croyance selon laquelle la croissance et la taille de la population sont des facteurs de prospérité reste répandue en Afrique de l’Ouest, même si les travaux réalisés ces 15 dernières années sur la question prouvent le contraire. Une de ces études, qui a porté sur 103 pays, a montré qu’aucun pays ne s’est développé sans une baisse parallèle de la fécondité (« Africa’s Demographic Challenges: How a young population can make development possible », Berlin Institute for Population and Development, 2011).

La situation de l’Afrique de l’Ouest le confirme : malgré la croissance importante du PIB observée ces dernières années, la région n’a pas connu le développement économique et social espéré. Au Sahel, le PIB par tête a peu augmenté, voire a décru. La croissance économique a par ailleurs été absorbée par le coût des investissements sociaux (éducation et santé), qu’on appelle d’ailleurs des « investissements démographiques ». Alors que ces investissements ont été considérables depuis une cinquantaine d’années, les pays et les budgets ont passé leur temps à courir derrière la démographie, que ce soit en termes quantitatifs (alimentation, équipements, personnels) ou qualitatifs (qualité des soins, des enseignements, etc.). Certes, la jeunesse peut contribuer au dynamisme économique des pays, mais encore faut-il qu’elle soit formée, en bonne santé et qu’elle puisse accéder à des emplois offrant des revenus décents.

Le futur démographique de l’Afrique de l’Ouest n’est pas écrit

Contrairement à une autre idée reçue, le futur démographique de l’Afrique de l’Ouest n’est pas écrit. L’expérience des pays émergents l’a prouvé : il est possible d’agir sur l’évolution démographique.

Une diminution rapide de la fécondité permettrait une diminution relative du nombre de personnes à charge (enfants et personnes âgées) par actif potentiel âgé de 15 à 64 ans. Cette évolution permettrait aux actifs de diminuer les dépenses pour leurs enfants et de consacrer une part plus importante de leurs revenus à l’épargne et aux investissements productifs : cette fenêtre d’opportunité a été caractérisée par le terme de « dividende démographique ». Cependant on ne peut en bénéficier que sous certaines conditions : amélioration du capital humain, capacité des pays à créer un nombre suffisant d’emplois et à accroître la productivité du travail et ainsi les salaires, et capacité à épargner et investir.

Entre 1970 et 2000, la plupart des régions en développement ont bénéficié de cette fenêtre d’opportunité. La baisse rapide de la fécondité qui a permis cette évolution n’a pas été la simple conséquence de la croissance économique ; elle est le résultat de politiques visant simultanément à maîtriser la croissance démographique, à augmenter les niveaux d’éducation et de santé des populations et à diversifier les économies. Les politiques de population ont cherché à légitimer la planification familiale dans des contextes qui n’y étaient pas a priori favorables. Elles ont aussi contribué à la mise en place de services en santé de la reproduction en quantité suffisante, accessibles et de qualité. La transformation des pays en développement en pays émergents doit donc autant aux politiques économiques et sociales (en éducation et en santé) qu’aux politiques de population. En outre, la rapidité des transitions démographiques qui y ont été observées doit autant, sinon plus, aux politiques de population qu’aux progrès économiques et sociaux.

Enjeux de population : une prise en compte récente et encore incomplète

En Afrique de l’Ouest, tous les pays de la sous-région, excepté le Ghana qui a adopté en 1969 une Déclaration de politique de population, ont longtemps considéré l’évolution de leur population et leurs niveaux de fécondité comme satisfaisants.

Ce n’est qu’au cours des années 1990 et 2000 que les pays de la région adoptèrent des politiques de population, des plans et programmes de santé, et de santé de la reproduction, ainsi que des stratégies et feuilles de route en référence aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Mais ces initiatives n’ont pas permis de maîtriser la forte croissance de la population.

Les résultats mitigés obtenus s’expliquent à la fois par la faiblesse des moyens politiques, financiers et humains octroyés à ce domaine, par le manque de données, frein à la formulation de diagnostics objectifs, et par l’élaboration de politiques trop vagues, ne priorisant pas suffisamment les interventions de maîtrise de la fécondité. Certes le Niger a adopté en 2007 une déclaration de politique avec des objectifs centrés sur l’augmentation de l’utilisation de la contraception, les droits reproductifs et la maîtrise de la fécondité, mais l’engagement politique et programmatique fort qui aurait dû suivre n’a pas été suffisant.

Les droits reproductifs sont des droits inaliénables, garantissant à tous l’accès aux services de santé reproductive. Ils incluent aussi le droit de prendre les décisions reproductives (sur le nombre ou l’espacement des naissances notamment).

Les pays et leurs partenaires ont concentré leurs efforts sur les défis les plus immédiats pour la population (prévention des grossesses à risques, droits reproductifs et accès à des services de planification familiale et de la promotion de l’utilisation de la contraception), au détriment d’une vision à moyen et long terme de l’impact d’une croissance rapide de la population.

Enfin, il faut noter que tout ce qui touche au domaine de la fécondité est encore souvent l’objet de passions et de polémiques, car la fécondité reste un enjeu de pouvoir entre genre et générations (souvent au travers de l’instrumentalisation des traditions).


Accélérer la baisse de la fécondité par un usage accru de la contraception

Accélérer la maîtrise de la fécondité est l’une des conditions indispensables pour bénéficier du dividende démographique, mais nécessite de lever nombre d’obstacles. Un des plus importants est la faiblesse de l’utilisation de la contraception moderne, qui ne concerne que 5 à 25 % des femmes (un niveau parmi les plus faibles au monde). Pourtant, 20 % à 30 % des femmes dans les pays de la région ont exprimé des besoins en contraception non satisfaits. Il existe ainsi une marge de diffusion importante pour les méthodes contraceptives. Ceci ne se fera pas tout seul car le « développement n’est pas le meilleur contraceptif » comme l’affirment encore certains. Le meilleur contraceptif est celui qui est accepté, efficace, disponible, accessible, comme le prouve l’expérience dans la plupart des pays émergents.

L’engagement programmatique et financier des gouvernements, des sociétés civiles et des partenaires du développement est indispensable dans chaque pays. Ceux-ci pourraient notamment s’engager à réduire de moitié, d’ici à 2030, les besoins non satisfaits en planification familiale ou, ce qui revient plus ou moins au même, d’augmenter de 1,5 point de pourcentage par an l’utilisation de la contraception. La mise en œuvre de cet engagement nécessiterait, selon les pays, des moyens 3 à 5 fois supérieurs à ceux actuellement affectés à la planification familiale (pour les 12 pays analysés dans l’étude « Comment bénéficier du dividende démographique ? »). Mais ces coûts doivent être appréciés en fonction « des moins à dépenser » que les investissements en planification familiale rendraient possibles, c’est-à-dire des économies potentielles (pour l’éducation, les vaccinations, l’approvisionnement en eau, la santé maternelle et la lutte contre le paludisme) 3 fois plus importantes en moyenne.

Au-delà de cet aspect « coût-bénéfice », les enjeux associés à l’augmentation de la prévalence contraceptive sont considérables, en termes d’évolution du nombre de naissances, des taux d’accroissement de la population, des charges pesant sur les personnes actives et aussi de la liberté accordée aux femmes. Et donc en termes de développement économique et social et de sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest : un renouvellement des approches ?
Inter-réseaux

En juillet 2003, les chefs d’État africains prenaient l’engagement d’accorder 10 % de leur budget à l’agriculture afin de favoriser la croissance agricole et réduire la faim. Dix ans plus tard, la situation de l’Afrique de l’Ouest et plus particulièrement du Sahel reste problématique. Des crises de forte ampleur se sont succédé : crise alimentaire et nutritionnelle grave au Niger en 2005, crise régionale liée à la hausse des prix en 2007/8, crises pastorales en 2009 et 2011,…

Lire PDF
Sécurité alimentaire, nutrition, résilience : quelques définitions
Inter-réseaux

Sécurité alimentaire, moyens d’existence, risques, résilience… Ce glossaire apporte des éléments de définition des principaux concepts utilisés actuellement dans le domaine de la lutte contre la faim. Le concept de sécurité alimentaire a été constamment élargi depuis sa première définition en 1974. Axé initialement sur la quantité de nourriture disponible, il a évolué notamment vers la notion d’accès des populations à l’alimentation. La définition la plus consensuelle aujourd’hui est celle du Sommet mondial de l’alimentation de 2009 :…

Lire PDF
Les travaux des OP sur les réalités des exploitations familiales
Marc Gansoré, Nadjirou Sall

Plusieurs organisations paysannes ouest-africaines réalisent actuellement des travaux de suivi des exploitations familiales, pour mieux comprendre leurs situations et cibler leurs besoins d’accompagnement. Ces travaux témoignent des réalités vécues par les agriculteurs ouest-africains, de leurs réussites, leurs difficultés et leurs perspectives. GDS : La CPF travaille actuellement à la mise en place d’un dispositif de suivi des exploitations familiales (EF) au Burkina. Pourquoi avoir lancé un tel travail ? Marc Gansoré (MG) : Le dispositif sur lequel la…

Lire PDF
Les exploitations familiales d’éleveurs à travers les enquêtes de l’Apess
Ibrahima Aliou, Loic Barbedette

L’Apess a récemment mené, avec le sociologue Loïc Barbedette, des enquêtes auprès des exploitations familiales d’éleveurs au Sahel. Ce travail apporte des éléments sur la situation de ces exploitations, les difficultés auxquelles elles sont confrontées, ainsi que les stratégies de sécurisation développées par les populations. GDS : L’Apess a réalisé des enquêtes sur les exploitations familiales (EF) d’éleveurs. Quels en étaient les objectifs et la méthode ? Ibrahima Aliou (AI) : L’Apess a mené en 2010 et en…

Lire PDF
Les Greniers de sécurité alimentaire au Burkina Faso
Dominique Lesaffre, Ganamé Amidou, Soré Adama

Au Burkina Faso, la Fédération nationale des Groupements Naam (FNGN) a mis en place depuis les années 1970 des banques de céréales qui ont connu ces dernières années une série d’évolutions leur permettant d’améliorer leur fonctionnement, de renforcer leur autonomie financière et de mieux répondre aux enjeux de la sécurité alimentaire. Les « banques de céréales » (BC) avaient été promues au Sahel dans les années 70, suite aux sécheresses qui ont sévi dans la région. Si les…

Lire PDF
Le warrantage paysan, un outil de protection des ressources
Andrea Ghione, Félicité Kambou, Gauthier Malnoury, Tristan Le Cotty, Élodie Maître d’Hôtel

Souvent présenté comme un outil de spéculation sur les fluctuations de prix et d’accès au crédit, le warrantage permet aussi aux producteurs de se protéger d’une pression sociale qui les pousse à ponctionner régulièrement une partie de leurs récoltes et peut mettre en danger la sécurité alimentaire de leur ménage en période de soudure. Le warrantage existe au Burkina Faso depuis 2005 et connaît un vif succès auprès des producteurs et des institutions financières. Les deux plus anciennes…

Lire PDF
Niger : points de vue sur l’initiative 3N
Mamoudou Hassane, Moussa Tchangari

En avril 2012, le Niger a adopté une nouvelle politique de lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Reposant sur une approche décentralisée et multisectorielle, cette stratégie se veut résolument novatrice. Mamoudou Hassane (Haut commissariat à l’i3N) et Moussa Tchangari (Alternative Niger) exposent leur point de vue sur cette initiative. GDS : Dans quelle mesure l’initiative 3N (i3N) constitue- t-elle une approche novatrice pour lutter contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Niger ? Mamoudou Hassane (MH) : Pour rappel,…

Lire PDF
Burkina Faso : vers une nouvelle politique nationale de sécurité alimentaire
Stéphane Degueurce, Tinga Ramdé

Le Burkina Faso révise actuellement sa stratégie de sécurité alimentaire. Tinga Ramdé (Conseil national de sécurité alimentaire) et Stéphane Degueurce (Pam) évoquent les enjeux et objectifs de cette stratégie, ainsi que les outils développés par l’État pour lutter contre l’insécurité alimentaire. GDS : Pourquoi vous êtes-vous engagés dans une révision de la stratégie de sécurité alimentaire du Burkina Faso ? Tinga Ramdé : Cette stratégie était en place depuis plusieurs années et notre contexte évolue vite. Avant les…

Lire PDF
Filets sociaux en Afrique de l’Ouest : des outils en constante évolution
Inter-réseaux

Les filets sociaux sont largement utilisés pour lutter contre la faim en Afrique de l’Ouest. Ils ont connu de nombreuses évolutions au cours des dernières années, se diversifiant et visant des objectifs dépassant la simple réponse à une situation d’urgence. Les « filets de sécurité sociaux » (Traduction du terme anglais « social safety net ») sont des transferts de ressources non contributifs (aucune participation financière n’est demandée aux bénéficiaires) visant à venir en aide aux populations pauvres…

Lire PDF
Vers des filets sociaux « prévisibles » en Afrique de l’Ouest ?
Henri Leturque, Nathalie Jarno, Yoann Jolly

La récurrence des crises alimentaires et la prévalence de la faim en Afrique de l’Ouest ont conduit les partenaires au développement et les États à envisager des systèmes de transferts sociaux allant au-delà de la réponse ponctuelle d’urgence suite aux crises. Cet article s’intéresse à l’émergence de ces filets sociaux « prévisibles » en Afrique de l’Ouest. Filets sociaux : systèmes réactifs versus prévisibles En Afrique de l’Ouest, la plupart des filets sociaux existant sont de nature réactive…

Lire PDF
Lutter contre la vulnérabilité et la faim à l’échelle régionale ?
Alain Sy Traoré, Ibrahima Aliou, Kalilou Sylla

Quelles initiatives la Cedeao a-t-elle initié pour faire face à l’insécurité alimentaire des populations de la région ? Avec quels succès et limites ? Quelles sont les priorités pour les années à venir ? Alain Sy Traoré (Cedeao), Kalilou Sylla (Roppa) et Aliou Ibrahima (Apess) apportent quelques éclairages à ces questions. GDS : Huit ans après son adoption, la politique agricole de la Cedeao (l’Ecowap) est-elle toujours adaptée aux enjeux auxquels l’Afrique de l’Ouest est confrontée ? Alain…

Lire PDF
L’Alliance « Agir » : une opportunité pour les populations vulnérables au Sahel ?
Hélène Berton, Jan Eijkenaar, Philippe Thomas, Zoltan Agai

L’Alliance globale pour l’initiative résilience — Sahel et Afrique de l’Ouest (Agir) vise l’éradication de la faim et de la malnutrition dans cette région d’ici 20 ans. À court terme, son objectif est de renforcer la résilience des ménages et communautés vulnérables. Entretien avec des responsables de la Commission européenne. GDS : Pourquoi l’alliance Agir a-t-elle été lancée ? Philippe Thomas & Zoltan Agai : Le Sahel a connu ces dernières années des crises alimentaires qui n’ont plus…

Lire PDF
Nutrition : enjeux et intégration dans les politiques publiques
Anne Bichard, Nanthilde Kamara

La malnutrition touche l’Afrique de l’Ouest avec une ampleur et des impacts considérables. Depuis peu à l’agenda politique, la vulnérabilité nutritionnelle nécessite des approches multisectorielles et intégrées, que les États de la région ont encore des difficultés à mettre en œuvre. L’Afrique de l’Ouest et le Sahel en particulier présentent des taux de malnutrition aiguë et chronique chez les enfants parmi les plus élevés au monde. Selon l’Unicef, 18 % des enfants de moins de 3 ans, soit…

Lire PDF
Lutter contre la malnutrition au Sénégal : les enjeux de la coordination
Abdoulaye Ka

Abdoulaye Ka est le Coordonnateur national de la Cellule de lutte contre la malnutrition, créée en 2001 au Sénégal. Il témoigne dans cet entretien de l’expérience sénégalaise en matière de coordination de la lutte contre la malnutrition. GDS : Pourquoi la malnutrition est-elle encore aussi répandue au Sénégal alors que des traitements efficaces et relativement peu coûteux sont connus ? Abdoulaye Ka : Si on sait ce qu’il faut faire contre la malnutrition, il est désormais crucial de…

Lire PDF
Quelles perspectives pour l’agriculture ouest-africaine ?
Sibiri Jean Zoundi

Quelles sont les perspectives démographiques de l’Afrique de l’Ouest d’ici 2050 ? Quelles sont les implications de ces transformations pour les agriculteurs et le monde rural ? Quelle est la responsabilité des pouvoirs publics face aux enjeux de demain ? Quelques questions auxquelles répond Sibiri Jean Zoundi dans cet entretien. GDS : Quelles sont les perspectives démographiques en Afrique de l’Ouest pour les années à venir et leurs implications pour la sécurité alimentaire ? Sibiri Jean Zoundi :…

Lire PDF
Intégrer la question de l’emploi dans les politiques publiques
Jérôme Coste

La question de l’emploi en Afrique est un enjeu crucial placé sous une triple contrainte : la population agricole continue d’augmenter, les terres disponibles sont de plus en plus rares et les créations d’emploi dans les autres secteurs demeurent lentes. Dans ce contexte, les solutions devront combiner les instruments de plusieurs politiques sectorielles. Au cours des 15 prochaines années, 330 millions de jeunes vont arriver sur le marché du travail en Afrique subsaharienne, dont 190 millions dans les…

Lire PDF
Poser la question de la démographie en Afrique de l’Ouest
Jean-Pierre Guengant, Liora Stührenberg

Enjeux cruciaux pour le développement et la sécurité alimentaire de l’Afrique de l’Ouest, les questions de population sont pourtant encore insuffisamment intégrées dans les politiques publiques des États. Accélérer la transition démographique et la maîtrise de la fécondité devrait constituer l’une des priorités majeures des pays. L’Afrique de l’Ouest est l’une des dernières régions du monde à ne pas avoir achevé sa transition démographique. Si la première phase de cette transition (baisse de la mortalité) est bien avancée,…

Les transferts monétaires au Niger : des conditionnalités mal perçues et contournées
Jean-Pierre Olivier de Sardan

Il existe toujours des écarts entre une politique sur le papier et son application sur le terrain. La mise en œuvre des transferts monétaires (CT) au Niger est un exemple typique de l’imposition de normes externes contestées et contournées par les destinataires. Cet article décrit les perceptions et les stratégies des populations face à ces transferts. Cet article est la version longue de l’article du même auteur publié dans le numéro 59-62 de la revue Grain de Sel….

Lire PDF
Cibler les politiques de sécurité alimentaire sur les plus pauvres
Bakari Seidou

Les politiques de sécurité alimentaire mises en œuvre en Afrique de l’Ouest parviennent-elles à toucher les plus pauvres ? Comment les approches de ciblage ont-elles évolué ces dernières années ? Dans cet entretien, Dr Bakari Seidou témoigne des enjeux du ciblage des interventions en faveur de la sécurité alimentaire. GDS : Les politiques de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest sont-elles ciblées sur les plus pauvres ? Bakari Seidou : Très peu, même si la situation commence à…

Lire PDF
L’aide internationale face aux enjeux de la sécurité alimentaire au Sahel
Alain Sy Traoré, Jean-Luc François, Éric Hazard

Les récentes crises alimentaires au Sahel ont conduit les partenaires au développement à revoir leurs modes d’action pour intégrer les « nouveaux » enjeux de la sécurité alimentaire. Cette évolution n’est pas sans poser plusieurs défis, dont témoignent dans ces entretiens Jean-Luc François (AFD), Éric Hazard (Oxfam) et Alain Sy Traoré (Cedeao). GDS : Les récentes crises alimentaires au Sahel ontelles conduit les partenaires au développement de la région à revoir leurs approches pour lutter contre l’insécurité alimentaire…

Lire PDF
La « résilience » : renouvellement des approches contre l’insécurité alimentaire ?

Le concept de « résilience » a envahi ces dernières années le champ de la réflexion et de l’action dans le domaine de la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest. Quelles avancées concrètes apporte-t-il ? Quels défis soulève-t-il ? Différents acteurs impliqués dans les questions de sécurité alimentaire s’expriment à ce sujet. GDS : Le concept de « résilience » évoque-t-il quelque chose de nouveau pour vous ? Alain Sy Traoré (Cedeao) : Le terme de résilience est…

Lire PDF
Comment financer des politiques en faveur des ruraux pauvres ?
Alain Sy Traoré, Frédéric Bontems, Moussa Kaboré, Roger Blein, Éric Hazard

Comment financer les politiques en faveur des plus démunis ? Les États disposent-ils de marges de manœuvre suffisantes ? L’aide internationale et le secteur privé offrent-ils des opportunités ? Plusieurs personnes de diverses institutions apportent quelques éclairages sur ces questions. GDS : En 2003 à Maputo, les États africains se sont engagés à allouer au moins 10 % de leur budget à l’agriculture, afin de réduire de moitié l’extrême pauvreté et la faim d’ici 2015 ou 2020. Ces…

Lire PDF
Construire une vision partagée des enjeux ruraux ouest-africains
Roger Blein

Dans la conclusion de ce Grain de sel consacré à l’évolution du débat et des politiques concernant la sécurité alimentaire au Sahel, Roger Blein relève les avancées qui ont eu lieu ces dernières années. Il montre aussi que beaucoup reste à faire pour bâtir des stratégies de sécurité alimentaire durables et émancipées de l’aide extérieure. Ce numéro reflète l’évolution du débat et des politiques consacrés à la sécurité alimentaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Il illustre…

Lire PDF
Le HEA au Sahel : Les enseignements tirés de 3 ans de travail de terrain
Jérôme Bernard

Les enquêtes HEA fournissent une description dynamique de l’économie alimentaire des ménages ruraux. 51 profils de référence utilisant le cadre d’analyse complet du HEA ont été réalisés à ce jour depuis 2010 dans sept pays du Sahel. Cet article détaille les enseignements tirés de 3 années de travail de terrain. Le cadre d’analyse de l’approche HEA (Household Economy Approach), ou Analyse de l’Economie des Ménages (AEM), a été développé par l’ONG Save the Children et le Food Economy…

Lire
Soutenir et renforcer la résilience de l’élevage pastoral
Bernard Bonnet

Longtemps oubliés des politiques publiques, les systèmes pastoraux ont fait preuve de grandes capacités d’adaptation et de résistance, toutefois mises à mal par des facteurs de vulnérabilité croissants. La reconnaissance accrue de l’importance de ces systèmes pourrait permettre de renforcer les politiques publiques en leur faveur. Les sociétés pastorales des espaces saharo-sahéliens font preuve de longue date de capacités de résilience et d’un capital social exceptionnel, leur permettant de tirer parti d’un accès très aléatoire aux ressources vitales…

Lire PDF
Pauvreté et vulnérabilité en Afrique de l’Ouest : quelles évolutions ?
Mado Evrard Diakité

La pauvreté et la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire ont connu des évolutions profondes au cours des dernières décennies dans les zones rurales ouest-africaines. Ces transformations nécessitent de renouveler les analyses ainsi que les outils de prévention et gestion des crises et de lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Une fragilisation progressive de l’environnement et des moyens d’existence. Ces dernières décennies, le Sahel rural a été globalement marqué par une dégradation progressive de l’environnement et des systèmes et moyens…

Lire PDF
Mooriben : des banques de céréales pour la sécurité alimentaire
Amadou Moussa Abdoulaye

Amadou Moussa Abdoulaye, Secrétaire exécutif de la Fédération des Unions de groupements paysans du Niger (FUGN-Mooriben), détaille la stratégie mise en place par son organisation face à des crises alimentaires de plus en plus récurrentes au Niger depuis le milieu des années 2000. GDS : Comment sont nées et ont évolué les banques de céréales (BC) de Mooriben ? Amadou Moussa Abdoulaye : Elles sont nées de la volonté des membres de lutter contre l’insécurité alimentaire, se protéger…

Lire PDF
Construire la résilience des ménages grâce à la gestion durable des terres
Edwige Botoni, Sébastien Subsol, mbadiao

L’ampleur de la dégradation des terres dans les pays ouest-africains nécessite de développer les techniques de gestion durable des terres, qui ont déjà prouvé leur efficacité. Cet article évalue les effets d’une telle mise à l’échelle sur la résilience des populations, ainsi que ses coûts et bénéfices pour les pays. Les pays sahéliens sont particulièrement sujets à la dégradation des terres. Au Niger, ce sont plus de la moitié des terres agricoles qui sont considérées comme dégradées, au…

Lire PDF