The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "67-70 : Année internationale de l’agriculture familiale : bilan et perspectives", publiée le 17 juillet 2015.

Emplois agricoles et viabilité des exploitations familiales

Roger Blein/Bio Goura Soulé

Agriculture familialeJeunesEmploiAnalyse, synthèse

L’agriculture familiale est-elle une réponse au sous-emploi des jeunes ? Pas si sûr ! L’amenuisement des facteurs de production par actif est une des sources de la pauvreté. Il faut dès lors accroître la productivité du travail, limiter le nombre d’actifs agricoles et promouvoir l’emploi en amont et en aval de la production pour absorber l’excédent de main d’œuvre agricole.

Depuis longtemps, les défenseurs de l’agriculture familiale soutiennent, à juste titre, cette forme d’agriculture en raison de sa forte contribution à l’emploi, alors que la transition économique vers l’industrie et les services tarde à s’amorcer, dans un contexte de forte croissance démographique. Cette transition considérée comme inéluctable et salutaire par certains, est présentée par d’autres comme une forme de mimétisme occidental non souhaitable. Cette question complexe est sensible politiquement et socialement. Plusieurs raisons expliquent un tel débat.

Agriculture et pauvreté en milieu rural. La migration vers les villes n’est pas synonyme de sortie de la précarité. Les familles et les jeunes qui rejoignent les centres urbains ne trouvent pas d’emploi dans l’industrie et les services formels, mais massivement dans un secteur informel peu rémunérateur, dénué de protections sociales, et ce, alors que les solidarités familiales ou communautaires s’effritent avec l’urbanisation et la montée de l’individualisme, y compris dans le monde rural.
Parallèlement, les stratégies et politiques de réduction de la pauvreté se focalisent sur les conditions de vie des pauvres et très pauvres. En améliorant les conditions de vie en milieu rural, elles freinent les transferts de population des campagnes vers les villes, sans pour autant esquisser un modèle de développement socioéconomique pérenne pour les générations futures. La gestion de la pauvreté, massive, tend à figer le sous-bassement de cette même pauvreté : une base productive trop réduite pour permettre aux ménages d’enclencher un processus d’investissement et de capitalisation. C’est ainsi que la croissance démographique annule régulièrement les progrès obtenus sur le terrain de la lutte contre la pauvreté ou de la croissance économique. D’après les données FAOSTAT sur l’Afrique subsaharienne, chaque actif agricole moyen n’a comme marché pour ses produits agricoles et alimentaires, qu’un seul actif non agricole. On comprend dès lors aisément l’extrême faiblesse des revenus moyens agricoles, et l’importance que prennent les revenus non agropastoraux et les transferts des migrants dans l’économie des ménages ruraux.
Enfin, environ 75 % des exploitations familiales en Afrique auraient moins de deux hectares, toujours selon les données de la FAO, confirmées par les recensements généraux et les travaux récents des OP. Hormis quelques systèmes de production très spécifiques (maraichage périurbain, élevage intensif, productions spécialisées), et très connectés à des marchés dynamiques et rémunérateurs, ces exploitations rencontrent les plus grandes difficultés à dégager suffisamment de production. Les rendements de mil et du sorgho qui constituent les principales productions céréalières des exploitations familiales des zones sahéliennes se situent autour de 500 kg/ha, largement insuffisant pour nourrir convenablement un ménage composé souvent de plus de 8 personnes. Améliorer les rendements et augmenter les prix, les deux variables fréquemment évoquées ne change rien à cette situation.

Gestion « sociale » de l’agriculture vs. Transformation structurelle ? L’argumentaire généralement développé est que les ménages sont moins vulnérables en restant reliés à l’activité agricole, qu’ils ne le deviendraient s’ils devaient quitter l’agriculture. C’est très probablement vrai, en particulier parce que l’activité agropastorale leur permet de couvrir une part de leurs besoins alimentaires. Mais la question plus délicate, porte sur la transformation du secteur agricole : le maintien dans des conditions de survie de cette frange importante de la population agricole n’empêche-t-elle pas l’émergence d’une agriculture familiale viable, avec des structures de production et des dotations en facteurs suffisants pour dégager des revenus décents à ses actifs ? Certaines OP ont amorcé cette discussion. Autrement dit, est-ce qu’une gestion «sociale » du secteur agricole ne s’oppose pas à une transformation structurelle, via des formes de restructuration foncière en particulier ?
Certains Etats de la région contournent cette question, mais y apportent une forme de réponse discutable. Ils considèrent que l’agriculture familiale est en incapacité de se moderniser et de satisfaire la demande alimentaire croissante. Ils privilégient dès lors des formes diverses d’agriculture de type capitalistiques, à «vocation économique ». Sans que la performance et la durabilité de ces modèles d’exploitation soient avérées, cette option ignore le potentiel des exploitations familiales dont une part est engagée dans un processus d’accumulation (et de substitution progressive du travail par le capital) et une autre part se trouve « au milieu du gué», en capacité de rejoindre le groupe précédent, ou soumise à un risque de « déclassement » et de précarisation croissante.

Attractivité et transformations du métier d’agriculteur. Certes, le secteur agricole est devenu plus attractif à la faveur de la hausse des prix des produits ; on peut « gagner de l’argent » dans l’agriculture et l’élevage. Mais cette vision est surtout portée par les décideurs et les cadres urbains, les hommes d’affaires, des commerçants, qui y voient des opportunités d’investissements. En revanche, les organisations paysannes rencontrent des difficultés pour véhiculer une image positive et attractive pour les jeunes ruraux, désireux d’accéder à des formes de modernité et qui ont des besoins monétaires sans commune mesure avec les générations passées (nouvelles technologies, habillement, déplacement, logement, loisirs, etc.). Ils sont, comme partout dans le monde, attirés par les modes de vie urbains, par des activités de service, pour lesquels, les retours sur investissements sont plus rapides.
Enfin, il faut avoir à l’esprit l’ampleur des adaptations/transformations du métier de producteur agricole ou d’éleveur, tant sur le plan des techniques de production, que de la gestion économique des exploitations, de la maîtrise de la mise en marché, des réglementaires et normes et, d’une façon plus générale, des rapports avec les institutions (banques, administrations, collectivités, etc.). Conduire demain une exploitation familiale mobilisera des compétences multiples et pointues. Une transformation maîtrisée et durable de ces agricultures ne pourra être assumée sans que les actifs, en premier lieu les chefs d’exploitations, ne soient alphabétisés et ne disposent d’une formation professionnelle suffisante.

Miser sur des emplois en dehors de la sphère de production. Une évolution de l’agriculture familiale vers des systèmes d’exploitation de type capitalistique (capitaux et travail non familial) serait catastrophique pour l’emploi en général. L’agriculture familiale représente une opportunité globale en termes d’emploi, et peut contribuer beaucoup mieux que l’agriculture entrepreneuriale, à résoudre la difficile équation de l’emploi des jeunes. Mais si l’on parle d’emplois suffisamment rémunérateurs pour permettre aux actifs concernés et à leurs familles de vivre décemment, la question est plus délicate.
C’est dans la catégorie des exploitations nanties et moyennes que se situe le réservoir d’emplois. Mais ces agricultures doivent poursuivre dans la voie d’une amélioration de la productivité du travail, via l’intensification et des formes maîtrisées de mécanisation. Elles vont donc progressivement utiliser moins de travail et plus de capitaux et de consommations intermédiaires par unité produite.
Les exploitations familiales pauvres et très pauvres sont celles qui rémunèrent très mal leurs actifs. Elles sont certes un réservoir d’emplois, mais seule une faible part pourra, sur la base des activités agropastorales, fournir un revenu décent à leurs actifs. Celles qui s’en sortent empruntent des trajectoires qui les éloignent de la production agricole au profit d’une diversité d’activités rurales non agricoles. Elles se rangent dès lors dans l’économie rurale et appellent des politiques publiques qui dépassent le cadre sectoriel, et s’intéressent notamment au développement territorial.
le sur l’exploitation familiale permet de bâtir une stratégie de croissance agricole inclusive. Mais c’est surtout dans les services en amont de la production et dans les chaines de valeur en aval que se situe le principal réservoir d’emploi. De plus cet environnement de la production est une condition sine qua none pour que l’agriculture familiale se transforme, réponde à la croissance de la demande et améliore la valorisation de ses productions. Mais dès lors, ce n’est pas seulement le modèle agricole qui est en débat, mais aussi le modèle de développement des chaines de valeur : industries à faible intensité de travail, ou artisanat, PME/PMI modernes mais à forte intensité de travail ? Cette dernière option est porteuse d’espoirs pour l’emploi, mais exige d’investir considérablement dans la formation professionnelle.

Bio Goura Soulé (soule_goura@yahoo.fr) est chargé de programme au Laboratoire d’analyse régionale et d’expertise sociale (Lares) au Bénin. Il s’investit dans l’analyse des politiques agricoles et des échanges régionaux en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Roger Blein (roger.blein@bureau-issala.com) est consultant au sein du Bureau Issala. Ses domaines d’expertise couvrent le champ des politiques agricoles et commerciales, de la sécurité alimentaire et de l’intégration régionale des économies agricoles et des échanges.

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

« * » indique les champs nécessaires

Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Editorial : L’agriculture familiale, au-delà de l’Année internationale
François Doligez, Liora Stührenberg

L’agriculture familiale quitte-t-elle la scène ? Heureusement, non ! Ce n’est pas l’extinction des projecteurs de l’Année internationale de l’agriculture familiale (AIAF) qui signe, en ce qui nous concerne, la fin d’un intérêt ancré dans le projet de l’Inter-réseaux depuis ses origines. Au-delà de cette continuité, ce numéro de Grain de sel vient clore travaux et réflexions que les membres, l’équipe technique et les partenaires ont menés durant l’année et se propose d’en restituer un certain nombre d’éléments…

Lire PDF
Les exploitations familiales vues par elles-mêmes
CNCR - Sénégal

Le mouvement paysan sénégalais a entrepris dès les années 1990 de s’intéresser à la situation et aux dynamiques des exploitations familiales. Ce travail a permis de construire une connaissance de l’intérieur de la réalité de ces exploitations. Au total, 2 000 exploitations familiales sont aujourd’hui suivies au Sénégal selon la méthode des bilans simplifiés. Une étude basée sur les résultats de ce suivi a été publiée en août 2014. Cet article reprend une partie de ces résultats. Partant…

Lire PDF
Vers une transformation des systèmes agricoles ouest-africains
Philipp Heinrigs, Thomas Allen

Cet article reprend des travaux de prospective réalisés sur l’Afrique de l’Ouest. Il souligne la tendance à l’augmentation de la taille et à la concentration des exploitations agricoles. Selon les auteurs, cette évolution nécessitera pour l’agriculture familiale une transition vers une vocation plus commerciale. L ’un des enjeux majeurs des prochaines décennies en Afrique de l’Ouest est celui de la transformation des systèmes de production agricole. Ceux-ci devront s’adapter aux évolutions de la demande si la région veut…

Lire PDF
L’agrobusiness est-il en train de tuer l’agriculture familiale ouest-africaine ?
Loic Barbedette

Inter-réseaux a animé début 2015 un débat ayant abouti à la rédaction d’un Bulletin de synthèse qui visait à décortiquer quelques affirmations souvent rebattues sur l’agriculture familiale. Cet article est une contribution du sociologue Loïc Barbedette à ce débat. « L’agrobusiness , dit-on, est en train de tuer l’agriculture familiale ». La critique faite par certains de cette « idée reçue » est juste : l’agrobusiness n’est pas en train de tuer l’agriculture familiale en Afrique de l’Ouest….

Lire PDF
Pourquoi faut-il s’intéresser aux familles en agriculture ?
Hélène Guétat-Bernard, Jean-Michel Sourisseau

Les analyses sur la famille restent peu assimilées par les acteurs et les politiques du développement agricole. Pourtant, les rapports au sein des membres de la famille jouent un rôle essentiel dans la réussite et les capacités de survie des exploitations familiales. Au sortir de l’Année internationale de l’agriculture familiale, on peut se réjouir du nombre d’études produites ou remises en lumière, et de recherches mises en œuvre sur les différentes dimensions et contributions de l’agriculture familiale. On…

Lire PDF
Investissements « privés » dans l’agriculture : contours et enjeux
Augustin Wambo Yamdjeu, Benoît Faivre-Dupaigre

Depuis le milieu des années 2000, on assiste à une implication croissante du « secteur privé » dans le développement et le financement de l’agriculture. Cette dynamique soulève de nombreux débats et interroge la définition — souvent floue — de ce « secteur privé ». Grain de sel (GDS) : Il y a eu un débat cette année sur les rapports entre agriculture familiale et agriculture d’entreprise. Pensez-vous que ces deux modèles peuvent coexister ? Augustin Wambo Yamdjeu…

Lire PDF
Les APE, « une opportunité pour la région » ?
Salifou Tiemtoré

L’Année 2014 était l’année internationale de l’agriculture familiale, mais aussi celle de la signature de l’APE entre la Cedeao et l’UE, après plus de dix ans de négociations et malgré les critiques très vives de nombreuses organisations paysannes et d’ONG. Selon Salifou Tiemtoré, cet APE constitue pourtant une opportunité pour la région. Grain de sel (GDS) : Où en est-on dans le processus de ratification de l’Accord de partenariat économique (APE) entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne…

Lire PDF
Du nouveau pour la sécurisation foncière des agricultures familiales ?
Amel Benkahla, Aurore Mansion, Sandrine Vaumourin

Cet article analyse les avancées obtenues pour les exploitations familiales en matière de sécurisation foncière en Afrique. Il identifie plusieurs défis à venir, comme la régulation des investissements à grande échelle, le renforcement des acteurs de la société civile ou encore l’élargissement de l’offre de sécurisation foncière. La terre et ses ressources sont des facteurs de production essentiels pour les agricultures familiales. Alors que la pression foncière augmente, que les conflits autour de l’accès à l’espace se multiplient,…

Lire PDF
Produire localement : opportunités et enjeux d’une demande croissante
Cécile Broutin, Liora Stührenberg

Cet article interroge les opportunités et les défis de la demande et de la consommation locales en Afrique de l‘Ouest. Permettre à l’agriculture familiale de bénéficier pleinement de la croissance de la demande régionale nécessitera de travailler davantage sur la structuration des filières, l’aval de la production et le commerce. Il existe aujourd’hui en Afrique de l’Ouest une opportunité pour l’agriculture africaine en raison de la forte croissance de la demande locale. Tirer parti de cette croissance nécessitera…

Lire PDF
Emplois agricoles et viabilité des exploitations familiales
Bio Goura Soulé, Roger Blein

L’agriculture familiale est-elle une réponse au sous-emploi des jeunes ? Pas si sûr ! L’amenuisement des facteurs de production par actif est une des sources de la pauvreté. Il faut dès lors accroître la productivité du travail, limiter le nombre d’actifs agricoles et promouvoir l’emploi en amont et en aval de la production pour absorber l’excédent de main d’œuvre agricole. Depuis longtemps, les défenseurs de l’agriculture familiale soutiennent, à juste titre, cette forme d’agriculture en raison de sa…

Capitaliser les innovations locales et paysannes pour promouvoir l’agriculture familiale
Henri Rouillé d’Orfeuil

L’Année internationale de l’agriculture familiale a été l’occasion de mettre en évidence les capacités d’innovation des agricultures familiales. Pourquoi capitaliser ces innovations et comment permettre leur changement d’échelle ? Grain de sel : Pourquoi capitaliser les innovations paysannes ? Henri Rouillé d’Orfeuil (HRO) : Le changement dans les agricultures provient d’innovations qui peuvent être d’origine scientifique ou paysanne. Dans les pays où la recherche est faible, comme souvent en Afrique, l’innovation est d’abord et essentiellement paysanne. Elle provient…

Lire PDF
Capitaliser les innovations locales et paysannes pour promouvoir l’agriculture familiale (version longue)
Henri Rouillé d’Orfeuil, Hélène Basquin, Isabelle Duquesne

L’Année internationale de l’agriculture familiale a été l’occasion de mettre en évidence les capacités d’innovation des agricultures familiales. Pourquoi capitaliser ces innovations et comment permettre leur changement d’échelle ? Cet article sur les enjeux de capitaliser les innovations conduites par les agricultures familiales est une version augmentée de l’article ci-dessus (publié dans l’édition papier du Grain de sel n°67-70). Il a été enrichi par les apports d’Isabelle Duquesne et d’Hélène Basquin du CFSI. Grain de sel : Pourquoi…

Lire PDF
Accompagner l’agriculture familiale selon une approche paysanne
Nadjirou Sall

L’AIAF a été l’occasion pour plusieurs fédérations paysannes ouest-africaines d’échanger sur leurs expériences d’appui et de conseil aux exploitations familiales. Ces réflexions leur ont permis d’affirmer la pertinence et la plus-value de systèmes d’accompagnement de l’agriculture familiale, d’origine paysanne et de dimension nationale. Dans le cadre de l’Année internationale de l’agriculture familiale, nous — organisations paysannes membres du Roppa — avons voulu réfléchir aux moyens de capitaliser et de poursuivre nos expériences dans l’accompagnement des exploitations familiales (EF)….

Lire PDF
Pourquoi soutenir les agricultures familiales ?
José Tissier

Les agricultures familiales sont les mieux à mêmes de répondre au défi du développement durable et à ses dimensions économique, sociale, environnementale et culturelle. Au-delà de 2014, il reste donc essentiel d’encourager l’élaboration de politiques publiques territorialisées et orientées en faveur des exploitations familiales. En 2014, la communauté internationale a célébré l’agriculture familiale, les agricultures familiales devrait-on dire, tant celles-ci sont diverses (par exemple en ce qui concerne les superficies exploitées ou les niveaux de capitalisation) et susceptibles…

Lire PDF
Avancées et limites des politiques ciblées en Amérique latine
Eric Sabourin, Gilles Massardier, Jacques Marzin, Jean François Le Coq, Marie Gisclard, Mario Samper, Octavio Sotomayor, Sandrine Fréguin-Gresh

Depuis les années 1990, plusieurs pays d’Amérique latine ont engagé des politiques publiques d’appui à l’agriculture familiale. Si ces politiques favorisent la reconnaissance d’agriculteurs jusque-là marginalisés, elles nécessitent un certain nombre d’approfondissements pour pouvoir bénéficier à l’ensemble de la catégorie. Avant les années 1980, les politiques agricoles en Amérique latine n’étaient pas ciblées spécifiquement sur un type d’agriculture. L’État facilitait l’accès aux ressources afin d’accroître la production à travers divers instruments : programmes d’investissements matériels, soutien à l’acquisition…

Lire PDF
Des « politiques duales » pour l’Afrique de l’Ouest ?
Augustin Wambo Yamdjeu, Auxtin Ortiz, Benoît Faivre-Dupaigre, Henri Rouillé d’Orfeuil, Mahamadou Fayinkeh, Nadjirou Sall, Zacharie Mechali

La mise en oeuvre de politiques spécifiques à l’agriculture familiale, à côté d’une politique agricole plus « classique », permettrait-elle de mieux soutenir les exploitations familiales ouest-africaines ? La question des « politiques duales » fait débat. Plusieurs acteurs nous ont donné leur point de vue sur cette question. Un nombre croissant de pays mettent en place des politiques agricoles visant à répondre au « dualisme » de leur agriculture, avec d’une part un volet visant les grandes…

Lire PDF
Les comités nationaux de l’agriculture familiale : de nouveaux acteurs clés ?
Auxtin Ortiz, Mahamadou Fayinkeh

Des Comités nationaux de l’agriculture familiale ont été créés dans 52 pays en 2014. Selon Auxtin Ortiz du Forum rural mondial et Mahamadou Fayinkeh, coordinateur du Comité national de Gambie, ces plateformes sont des leviers importants pour la mise en place de politiques publiques en faveur de l’agriculture familiale. Grain de sel : Qu’est ce qu’un Comité national pour l’agriculture familiale ? Auxtin Ortiz (AO) : C’est une plateforme qui réunit à l’échelle nationale différents acteurs impliqués dans…

Lire PDF
IYFF National Committees: the emergence of key stakeholders for the development of public policies in favor of family farming?
Auxtin Ortiz, Mahamadou Fayinkeh

National Committees for family farming were created in 52 countries in 2014. According to Auxtin Ortiz of the World Rural Forum, and Mahamadou Fayinkeh, of the National Committee in Gambia, these platforms offer opportunities for public. This article is the English version of the article published in French in Grain de sel n°67-70. Grain de sel (GDS): What is a National Committee for family farming? Auxtin Ortiz (AO): It is a platform at national level gathering different stakeholders…

Lire PDF
Repenser les alliances entre organisations agricoles
Steven Le Faou, Yann Nédélec

En France, plusieurs dispositifs visent à préserver l’agriculture familiale. Ils sont pourtant remis en question par les règles du commerce international. Soulignant le lien fort entre agriculture familiale et territoire, Yann Nédélec et Stéven Le Faou invitent à repenser l’actuelle gouvernance agricole mondiale. Le concept d’agriculture familiale est universel car il traduit le lien viscéral qu’entretient l’agriculteur avec sa terre. L’agriculture familiale, parce qu’elle est ancrée sur son territoire, n’oppose pas les modèles de production et leur compétitivité…

Lire PDF
Regards croisés sur l’Année internationale de l’agriculture familiale
Augustin Wambo Yamdjeu, Auxtin Ortiz, Benoît Faivre-Dupaigre, Henri Rouillé d’Orfeuil, Mahamadou Fayinkeh, Nadjirou Sall, Zacharie Mechali

L’Année internationale de l’agriculture familiale a-t-elle été un succès ? A-t-elle permis des avancées politiques concrètes, au-delà des déclarations d’intentions formelles ? Plusieurs acteurs livrent leur point de vue sur ces questions. Grain de sel : Quel bilan faites-vous de l’Année internationale de l’agriculture familiale ? Augustin Wambo Yamdjeu (AWY) et Benoit Faivre Dupaigre (BFD) : Cette année de l’agriculture familiale est entrée en résonnance avec l’Année de l’agriculture africaine décrétée par l’Union africaine et qui célébrait les…

Lire PDF
Un cycle d’échange et de réflexions sur l’agriculture familiale
Inter-réseaux

Ce numéro de Grain de sel s’inscrit dans le cadre d’un cycle de réflexions et d’échanges animé par Inter-réseaux et qui a impliqué plusieurs membres et partenaires. Il restitue un certain nombre d’éléments de ces réflexions. Deux autres publications en particulier ont été réalisées par Inter-réseaux. Un Bulletin de synthèse  visant à décortiquer quelques affirmations souvent rebattues sur l’agriculture familiale a été publié en mars 2015. Un Bulletin thématique (Bulletin de veille n°256 – Spécial “Année internationale de…

Lire PDF