The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "52-53 : Les semences : intrant stratégique pour les agriculteurs", publiée le 10 avril 2011.

Les risques de crise liés à la nouvelle hausse des prix internationaux

Nicolas Bricas

Commerce internationalCrise alimentaireSécurité alimentaire et nutritionnelleSécurité alimentaire et nutritionnelleSemences

La récente hausse des prix agricoles apparaît pour le moment de moindre ampleur qu’en 2008 dans les risques qu’elle fait courir aux consommateurs. Mais elle intervient dans un contexte de plus grande vulnérabilité de la population. Décryptage.

Les prix agricoles internationaux connaissent depuis début 2011 une flambée historique, comparable à celle de 2008. L’indice FAO des prix des produits alimentaires a atteint 236 points contre 213,5 au moment des records de mars et juin 2008. Celle-ci s’accompagne d’une hausse du prix du pétrole préoccupante.

Des impacts à nuancer sur les consommateurs des pays vulnérables. La hausse des prix internationaux ne se répercute pas de façon automatique et avec la même intensité sur les consommateurs des pays pauvres. Les effets de cette hausse dépendent en effet de deux phénomènes.
Le premier est la possibilité pour les pays importateurs de limiter la hausse des prix des produits importés sur leurs marchés intérieurs, pour protéger leurs consommateurs. Des mesures telles que la réduction des taxes à l’importation, le relâchement de stocks, la substitution par des produits similaires de moindre qualité permettent d’atténuer les effets d’une hausse des prix des produits importés. Encore faut-il que les pays disposent des marges de manoeuvre pour prendre de telles mesures. Or celles-ci ont été en partie exploitées lors de la crise de 2008 et n’ont pas été complètement reconstituées : les taxes à l’importation sont désormais très limitées, il n’y a pas d’importants stocks dans ces pays qui pourraient être injectés sur le marché, les commerçants n’ont plus tellement de marge de manoeuvre pour importer des produits de moindre qualité et moins cher. À défaut de pouvoir atténuer les prix sur les marchés intérieurs, les pays peuvent mettre en oeuvre des filets de sécurité pour soutenir l’accès des plus vulnérables aux produits de base. Là encore, la marge de manoeuvre des pays affectés par la crise financière s’est restreinte.
Le second phénomène qui détermine l’impact de la hausse des prix internationaux sur les consommateurs est la transmission de la hausse des prix des produits importés sur les prix des produits locaux. Par effet de substitution, la demande en produits importés dont les prix augmentent peut se reporter sur les produits locaux et entraîner leur hausse. Cette substitution s’opère d’autant mieux que l’alimentation est diversifiée et que les consommateurs passent facilement par exemple du riz importé au maïs ou au manioc locaux. Sur le continent africain, particulièrement vulnérable aux hausses de prix, les importations ne dominent les régimes alimentaires que dans un nombre limité de pays. La plupart ont vu se développer une production alimentaire qui assure la base de la nourriture de la majorité de la population, y compris en ville. Céréales, racines, tubercules, plantains, légumineuses, produits animaux, plantes à huile, légumes sont devenus des cultures largement commercialisées vers les marchés urbains. Ces productions alimentaires en 2008 et 2009 ont été plutôt bonnes, voire exceptionnelles dans certains pays, et on peut espérer que les prix de ces produits locaux restent relativement stables.

Une transmission de hausse sur les pays vulnérables encore partielle. Pour le moment (février 2011), on n’observe pas encore de hausse sensible des prix alimentaires de base sur les marchés intérieurs, que ce soit pour les produits importés ou les produits locaux. Mais il faut toujours un certain délai avant de voir une répercussion sur les prix domestiques, le temps de renouveler les stocks. Sur les marchés d’Afrique, d’Asie centrale, d’Amérique Latine et des Caraïbes suivis par FewsNet[[Le réseau des systèmes d’alerte précoce Fewsnet (Famine Early Warning Systems Network) est financé par l’USAID, qui collabore avec des partenaires internationaux, régionaux et nationaux, pour fournir des informations opportunes et rigoureuses d’alerte précoce et de vulnérabilité sur des questions de sécurité alimentaire.]], les prix des produits de base augmentent moins vite que les prix internationaux du fait de bonnes récoltes dans ces pays (avec bien sûr des exceptions) et d’une relativement faible transmission des prix. Les hausses observées s’expliquent en partie par les variations annuelles classiques. Les prix du sucre et de l’huile importés ont cependant augmenté dans plusieurs pays.

Une population plus vulnérable qu’en 2008. Cela dit, si une hausse des prix aux consommateurs devait s’amorcer progressivement et même si elle devait être de moindre ampleur qu’en 2008, elle interviendra sur une population plus vulnérable qu’en 2008. Depuis deux ans, même si le pic est passé, le niveau de prix des produits alimentaires de base est resté nettement plus élevé que les années précédentes. Les prix mensuels au consommateur du riz importé sur les marchés des capitales des pays d’Afrique de l’Ouest restent plus élevés qu’avant la crise de 2008. Les variations de prix de ces produits restent en grande partie liées à des causes internes de conditions climatiques et de fonctionnement des marchés.

Facteurs de la hausse et perspectives à moyen terme. Plusieurs facteurs combinés sont mis en avant pour expliquer la hausse des prix internationaux :
– Des accidents climatiques (Canada, Ukraine, Russie, Australie et Argentine) se sont traduits par une production moins élevée que celle espérée. Les productions de blé de Russie et d’Australie accusent une forte baisse : de 84 Mt en 2009/10 à 66 Mt en 2010/11 pour ces deux pays. La production mondiale de blé estimée pour 2010/11 chute de 5,4 % par rapport à l’année d’avant.
– La crainte et le constat d’une hausse provoquent des réactions de rétention sur le marché : limitations d’exportations et constitutions de stocks, ou achats importants pour sécuriser des approvisionnements à des coûts encore raisonnables. La crise de 2008 est encore dans tous les esprits. La Russie exportait plus de 18 Mt en 2008/09 et 2009/10. Elle n’exportera que 4 Mt en 2010/11. Plusieurs pays ont acheté massivement des céréales fin 2010 et début 2011 pour se constituer des stocks.
– Bien qu’il soit difficile d’en mesurer l’impact sur les prix, les volumes de contrats sur les marchés à terme ont nettement augmenté depuis 2009. Cette augmentation concerne à la fois les contrats commerciaux (provenant d’opérateurs des filières) et les contrats purement spéculatifs. Par ailleurs, la hausse des prix de certains produits se transmet à d’autres produits :
– La hausse du prix du pétrole augmente la rentabilité des agrocarburants dont l’accroissement de la production crée une tension sur le marché du maïs et de l’éthanol issus de la canne à sucre. De même, la hausse du prix du sucre entraine une demande accrue pour les sirops de glucose et fructose fabriqués à base de maïs, accentuant encore la tension sur le marché du maïs.
– Le prix du pétrole détermine largement celui des intrants de l’agriculture, de la transformation agroalimentaire et du transport, affectant les coûts de production des aliments.
– L’accroissement de la production de maïs s’effectue au détriment de la production notamment de blé et contribue à la hausse du prix de cette céréale.
– La hausse du prix des céréales renchérit le coût de l’alimentation animale et contribue directement à l’augmentation du prix de la viande.
La demande alimentaire des pays industrialisés, et notamment la demande en produits animaux, ne fléchit pas malgré la prise de conscience des effets de cette surconsommation sur l’environnement et la santé. La croissance de la consommation des pays émergents, qui restent encore des consommateurs raisonnables, contribue aussi à cette tension du marché et est souvent stigmatisée comme un des facteurs explicatifs de la hausse des prix.
Si l’on raisonne sur le volume des stocks en tenant compte de l’accroissement démographique et des utilisations industrielles, le ratio stock/demande s’est fortement dégradé depuis un an.


Indice nominal FAO des prix alimentaires

Une situation à suivre de près. En résumé, la hausse apparaît pour le moment de moindre ampleur qu’en 2008 dans les risques qu’elle fait courir aux consommateurs. Mais elle intervient dans un contexte d’une plus grande vulnérabilité de la population face aux hausses de prix. Celle-ci souffre depuis 2008 de prix qui sont restés élevés. La crise de 2008 n’a pas donné le moindre espoir d’une amélioration de la situation à une population déjà fragile et désormais à bout. Il n’y a pas eu de créations massives d’emplois et de revenus depuis 2008 qui auraient permis de soutenir le pouvoir d’achat, bien au contraire. La crise financière a affecté les pays pauvres et les transferts financiers des émigrés employés dans les pays riches. La situation reste donc à haut risque d’autant que le scénario 2008 semble se reproduire. Comme pour Haïti en 2008, les émeutes en Tunisie sont parvenues à faire tomber le gouvernement.
De tels constats incitent à suivre de près la situation, concernant l’évolution des prix internationaux, et surtout concernant d’une part les prix des produits de base quotidiens (alimentation et énergie) sur les marchés intérieurs et d’autre part les facteurs déterminant l’accès à l’alimentation. Car comme en 2008, le risque de crise n’est pas dû à une pénurie mondiale d’aliments, mais à la vulnérabilité et la détresse de la population paupérisée.

Cet article a été rédigé sur la base de deux notes d’analyses, en ligne sur le site du Cirad :
http://www.cirad.fr/ media/documents/ actualites-doc/lesrisques- de-crise-lies-ala- nouvelle-hausse-desprix- internationaux-janvier- 2011-nicolas-bricas
http://www.cirad.fr/ media/documents/ actualites-doc/suivi-desfacteurs- de-risque-decrise- alimentairefevrier- 2011-nicolas-bricas

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Grain de Sel n°52-53 : Les semences: intrant stratégique pour les agriculteurs
Inter-réseaux

Les semences sont essentielles dans les systèmes agricoles. Elles sont la première étape vers la production d’aliments et sont donc cruciales pour assurer la sécurité alimentaire des populations. De leur qualité, leur accessibilité et leur diversité, dépend le succès des agriculteurs dans leurs activités de production. Les semences sont ainsi au cœur de multiples enjeux, et suscitent beaucoup d’attention et de débats, notamment en Afrique. Du fait de la complexité à traiter de façon exhaustive un sujet si…

Lire
Grain de sel vu par ses lecteurs
Ghita Aouami

Pour les seize ans de sa revue Grain de sel, Inter-réseaux a réalisé une enquête auprès de ses lecteurs. Il s’agissait de comprendre en quoi Grain de sel intéresse les lecteurs et de mesurer leur satisfaction sur les aspects formels. En voici les principaux résultats. Grain de sel, la revue d’Inter-réseaux. Vous connaissez majoritairement Inter- réseaux de nom (96 % des réponses), l’association qui publie Grain de sel, mais connaissez très peu l’association en tant que telle et…

Lire PDF
Semences et biodiversité: les grandes déclarations ne suffisent pas!…
Inter-réseaux

En 2001, le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (Tirpaa, appelé aussi « Traité des semences ») est adopté par les États membres de la FAO. Entré en vigueur en 2004, après ratification par une centaine d’États (les États-Unis ne l’ont pas ratifié), il vise à soutenir la conservation exsitu et in-situ de la biodiversité cultivée. Il reconnaît la contribution des agriculteurs dans la conservation et la mise en valeur des ressources phytogénétiques. Il…

Lire PDF
L’invité de Grain de Sel: Sylvestre Ouedraogo
Sylvestre Ouedraogo

Grain de sel : Pouvez-vous nous présenter votre parcours, ainsi que votre association Yam Pukri ? Sylvestre Ouedraogo : Yam Pukri est une association basée au Burkina Faso et spécialisée dans la formation, l’information et le conseil en nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Chez nous, la micro-informatique et le réseau Internet sont considérés comme un luxe. C’est pour faciliter l’accès à ces technologies, notamment pour des publics de jeunes ou de ruraux, que Yam…

Lire PDF
Les risques de crise liés à la nouvelle hausse des prix internationaux
Nicolas Bricas

La récente hausse des prix agricoles apparaît pour le moment de moindre ampleur qu’en 2008 dans les risques qu’elle fait courir aux consommateurs. Mais elle intervient dans un contexte de plus grande vulnérabilité de la population. Décryptage. Les prix agricoles internationaux connaissent depuis début 2011 une flambée historique, comparable à celle de 2008. L’indice FAO des prix des produits alimentaires a atteint 236 points contre 213,5 au moment des records de mars et juin 2008. Celle-ci s’accompagne d’une…

Genèse de l’organisation panafricaine des producteurs agricoles
Elisabeth Atangana, Igor Besson, Souleymane Traoré

L’organisation panafricaine des producteurs agricoles (PAFO, de l’anglais Pan African Farmers Organisation) a été créée en octobre 2010 à Lilongwe au Malawi. Mme Atangana, présidente fondatrice, explique le processus qui a engendré la constitution de cette plateforme continentale et indique les grands défis à relever. Grain de sel : Pourriez-vous nous parler de la genèse de la PAFO, que vous présidez depuis fin octobre dernier ? Elisabeth Atangana : Je voudrais d’abord souligner que la création de la…

Lire PDF
Courrier des lecteurs
Loic Barbedette

Commentaires de Loïc Barbedette, sociologue, sur le numéro 50 de Grain de sel consacré aux leaders paysans J’ai eu l’occasion d’échanger avec l’équipe d’Inter- réseaux pendant la préparation du numéro spécial de Grain de sel sur les leaders paysans, et je souhaiterais apporter quelques commentaires pour enrichir la réflexion. « Leader » ou « responsable » ? Un premier point concerne le terme de « leader ». Un « responsable » n’est pas automatiquement un « leader »…

Lire PDF
Tribune: pour un véritable commerce intra-africain
Marc Levy, barisp

Les vertus de l’intégration régionale dans une économie globalisée ne sont plus à prouver, en Afrique comme ailleurs. Pourtant aujourd’hui, pas plus de 10 % des échanges commerciaux du continent africain ne se font entre nations africaines. Présentation de quelques bonnes raisons de promouvoir un véritable commerce intra-africain. Par deux fois en moins de quatre ans, la flambée des prix attaque les pays africains en dépendance alimentaire. Le prix du riz a triplé et celui du maïs a…

Lire PDF
Evolution des dispositifs de services agricoles au Nord-Cameroun
Bourou, michelhavard

Au Nord-Cameroun, les dispositifs de services agricoles se sont fortement diversifiés ces dernières années. Ils s’efforcent de mettre en oeuvre des démarches de plus en plus participatives. Demeurant fragiles en termes de gouvernance et de financement, la question de leur pérennité reste encore posée. Depuis vingt ans, le contexte socio-économique de l’agriculture au Nord-Cameroun (désengagement de l’État, libéralisation de l’économie, responsabilisation des agriculteurs) a entraîné l’évolution des dispositifs de services agricoles. En plus de l’offre traditionnelle de services…

Lire PDF
Introduction du dossier GDS 52-53

LE DOSSIER Les semences: intrant stratégique pour les agriculteurs Les semences sont essentielles dans les systèmes agricoles. Elles sont la première étape vers la production d’aliments et sont donc cruciales pour assurer la sécurité alimentaire des populations. De leur qualité, leur accessibilité et leur diversité, dépend le succès des agriculteurs dans leurs activités de production. Les semences sont ainsi au cœur de multiples enjeux, et suscitent beaucoup d’attention et de débats, notamment en Afrique. Du fait de la…

Lire PDF
Quelques définitions clés pour aborder ce dossier « semences »
Fanny Grandval

Voici présentées les définitions des mots et expressions du dossier « semences » (pages 12- 34) identifiés par un astérisque * Semences La semence est la matière première de l’agriculture. Elle influence fortement le rendement d’une culture. Que ce soit pour une variété paysanne ou de sélectionneur, l’emploi de semences de mauvaise qualité peut entraîner une réduction qualitative et quantitative des récoltes. Dans les schémas des obtenteurs de variétés et des organismes officiels de multiplication, la production de…

Lire PDF
Les semences, un intrant stratégique concentrant beaucoup d’enjeux
Fanny Grandval, Valentin Beauval

Cet article présente l’évolution des dispositifs publics et privés en matière de sélection végétale. Il vise à mettre en lumière, au regard des dispositifs et contraintes existantes dans les pays riches, les enjeux associés à la sélection, la multiplication et la diffusion des semences dans les PED, notamment en Afrique. La semence est un élément stratégique des systèmes de production agricole : sans semences de qualité et adaptées aux évolutions des contextes pédoclimatiques, la survie des sociétés rurales…

Lire PDF
Droits des agriculteurs sur leurs semences: le long chemin entre la conservation in et ex situ
Didier Bazile, Enrique A. Martinez, Harouna Coulibaly

La complémentarité entre les formes de gestions ex situ et in situ pour les plantes cultivées ne fait plus aujourd’hui débat mais l’analyse des savoirs et des pratiques mobilisés dans chacun de ces registres permet de repositionner chaque acteur et sa fonction dans la conservation de la biodiversité agricole. À chacun sa conservation. Si nous nous plaçons sur les enjeux de la conservation de la bioversité à l’échelle mondiale et que nous considérons la question de l’intérêt de…

Lire PDF
Enjeux de la préservation des « semences paysannes » de sorgho en Mauritanie
Mamadou Sow, Yvan le Coq

En Mauritanie, face à un environnement climatique aléatoire et à des conditions de production contraignantes, les producteurs de sorgho cherchent avant tout à préserver une certaine hétérogénéité du matériel végétal pour garantir une récolte au moindre coût, fut-elle de faible niveau. Si la Mauritanie est très largement excédentaire en viande rouge, elle importe en revanche 70 % de sa consommation céréalière. Pourtant, suite au déficit pluviométrique des années 1970-1980, l’État a consenti de très importants moyens pour le…

Lire PDF
OGM, où en est-on ?
Fanny Grandval

Cet article fait un état des lieux de la place des plantes génétiquement modifiées dans l’agriculture mondiale, avec un focus sur le continent africain. Face aux nouveaux enjeux liés aux filières semencières notamment privées, il propose aussi des éléments pour alimenter le débat « OGM et sécurité alimentaire ». L’année 2010 est la quinzième année de commercialisation des cultures « génétiquement modifiées » (GM) sur notre planète. Quelle a été la progression de la mise en culture de…

Lire PDF
Violet de Galmi, après la marque, l’IG !
Fanny Grandval

Éléments introductifs Les informations contenues dans le présent article sont issues d’un entretien avec Moumouni Assane Dagna (m.dagna@yahoo.fr), docteur en développement rural et ingénieur agroéconomiste au ministère de l’Agriculture et de l’Élevage du Niger. Cet article fait écho à celui paru dans la revue Grain de sel nº 45 de début 2009 : Télécharger l’article : « Le Violet de Galmi est-il menacé ? » Nous recommandons au lecteur de lire cet article dans un premier temps afin…

Lire PDF
Sélection variétale au Burkina Faso : un nouveau type de partenariat entre chercheurs et agriculteurs
Gilles Trouche, Kirsten vom Brocke, Nonyeza Bonzi, hocde

Voici une expérience originale de sélection variétale de sorgho, conduite via une étroite collaboration entre chercheurs et agriculteurs au Burkina Faso. Présentation du principe, de la méthode, des résultats et de quelques recommandations. Dans la Boucle du Mouhoun, au Nord-Ouest du Burkina Faso, le sorgho est la culture dominante, surtout pour les exploitations ne cultivant pas de coton et ayant de ce fait peu accès aux engrais. Ces 40 dernières années, des conditions climatiques plus erratiques (sécheresse, début…

Lire PDF
Le Resopp et ses filières semencières : du producteur au producteur
Elodie Bonnefin, Mamadou Mactar Thiam

Depuis 2002, le Réseau des organisations paysannes et pastorales du Sénégal (Resopp), l’un des plus grands réseaux de coopératives rurales du pays, a mis en place un modèle original et audacieux dans la production de semences vivrières. Le Réseau des organisations paysannes et pastorales du Sénégal (Resopp) est un réseau de coopératives rurales au Sénégal qui compte aujourd’hui 6 coopératives, composées de 28 antennes réparties sur l’ensemble du territoire national et représentant plus de 30 000 membres (cf….

Lire PDF
Production et écoulement des semences certifiées dans la zone d’intervention de l’Office Riz Mopti
ahmedbdiakite

L’organisation de la production et de la distribution de semences certifiées dans la zone de l’Office Riz Mopti (ORM) a connu plusieurs évolutions organisationnelles. Un exemple concret de la façon dont les acteurs se sont adaptés aux différentes contraintes. Durant la dernière décennie, suite au désengagement de l’État malien de nombre d’activités liées à l’agriculture lors des Programmes d’ajustement structurels, la production et la distribution des semences certifiées de riz ont connu différentes évolutions dans la zone d’intervention…

Lire PDF
La production de semences dans une filière organisée : le cas du coton au Bénin
Emmanuel Sekloka

Dans un contexte de réformes importantes de la filière coton béninoise, cet article cherche à décrire l’organisation actuelle de la production de semences dans le cadre de cette filière, les acteurs impliqués et leurs rôles respectifs, et à en dégager l’intérêt et les limites. L’Association interprofessionnelle du coton (AIC) regroupe les trois familles professionnelles en charge de la filière coton du Bénin : Les producteurs, désormais réunis au sein de Coopératives villageoises de producteurs de coton (CVPC), les…

Lire PDF
« Accaparement des semences » et nouveaux enjeux en Afrique de l’Ouest
Mamadou Goïta

Cet entretien vise à mettre en lumière les constats, évolutions et positionnements des institutions, comportements du secteur privé, et risques pour les agricultures familiales dans le secteur des semences en Afrique de l’Ouest. Retour sur le point de vue d’un expert du sujet, occupant aujourd’hui une place stratégique au sein de l’Afrique de l’Ouest. Grain de sel : Quels constats faitesvous sur l’évolution du secteur des semences en Afrique ? Mamadou Goïta : La question des semences, au…

Lire PDF
Quelques éléments de conclusion
Fanny Grandval

Au regard des expériences et témoignages rapportés dans ce dossier, quels éléments clés retenir, quels autres aspects du sujet convient-il d’explorer et quelles pistes pour une évolution durable et constructive des systèmes agricoles au Sud, dans un contexte où l’agriculture demeure au centre de tous les débats ? Sélection variétale et biodiversité cultivée : le rôle central des agriculteurs. Comme le constate Didier Bazile, « pour de nombreuses raisons, les champs paysans constituent une “mine d’or” pour la…

Lire PDF
Echos de la recherche internationale sur l'agriculture familiale
Denis Pesche

Pour renouveler les pratiques d’accompagnement et les modes de pensée de l’agriculture familiale, il importe de suivre les résultats de la recherche et notamment celle du monde anglophone. Dans cette interview, Denis Pesche attire l’attention sur certaines zones d’ombres et questionne les argumentaires des ONG de plaidoyer. Grain de sel: Quel regard porte aujourd’hui la recherche sur l’agriculture familiale ? Denis Pesche : Je souhaiterais partager quelques doutes et zones d’incertitudes que la recherche met en relief dans…

Lire PDF
Actualité d’Inter-réseaux (GDS 52-53)

_ Légende: Rencontre-débat à Ouagadougou autour du Grain de sel no 50 sur les leaders paysans Actualité d’Inter-réseaux Bulletin de veille et site Internet Une charte graphique pour les publications d’Inter-réseaux est en cours de réalisation : les bulletins de veille (BDV) auront donc bientôt un nouveau look ! Une nouvelle série de bulletins de synthèse va prendre la suite des BDV sur la souveraineté alimentaire qui paraissaient depuis 2008. Les premiers numéros seront sur les thèmes suivants…

Lire PDF