The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "52-53 : Les semences : intrant stratégique pour les agriculteurs", publiée le 10 avril 2011.

Droits des agriculteurs sur leurs semences: le long chemin entre la conservation in et ex situ

Didier Bazile/Enrique A. Martinez/Harouna Coulibaly

Semences

La complémentarité entre les formes de gestions ex situ et in situ pour les plantes cultivées ne fait plus aujourd’hui débat mais l’analyse des savoirs et des pratiques mobilisés dans chacun de ces registres permet de repositionner chaque acteur et sa fonction dans la conservation de la biodiversité agricole.

À chacun sa conservation. Si nous nous plaçons sur les enjeux de la conservation de la bioversité à l’échelle mondiale et que nous considérons la question de l’intérêt de la biodiversité agricole pour l’alimentation et l’agriculture, alors il faut avoir en tête que près de 7 000 espèces de plantes sont consommées dans le monde. Mais, d’un autre côté, seulement 100 parmi elles ont aujourd’hui une importance alimentaire significative car elles apportent à elles-seules 90 % des calories [végétales] de notre alimentation. Plus inquiétant encore, 75 % des calories sont apportées par seulement 12 espèces cultivées, parmi lesquelles le blé, le maïs et le riz couvrent 60 % de nos besoins énergétiques.
Cette réduction de la diversité cultivée non seulement appauvrit notre régime alimentaire, mais aussi affaiblit notre agriculture. C’est pourquoi, depuis les années 60, différents projets ont vu le jour pour collecter ce patrimoine agricole et le conserver.
En agriculture, beaucoup de ressources phytogénétiques sont le résultat d’une sélection et amélioration par les agriculteurs depuis les origines de l’agriculture. De plus, la diversité in situ des plantes alimentaires est concentrée dans des régions particulières du monde, très souvent différentes des zones riches d’autres formes de biodiversité. Ces « centres de diversité » en agriculture restent largement situés dans les pays en développement où l’agriculture traditionnelle a permis de conserver une diversité de milieux exploités. Les systèmes de production traditionnels agricoles s’appuient encore sur une large diversité génétique maintenue par les pratiques locales de gestion de semences. Les semences paysannes fournissent les matières premières à la production agricole et sont un réservoir d’adaptabilité génétique pour faire face aux changements économiques et environnementaux.
Il nous apparaît donc essentiel de s’intéresser à l’approvisionnement en semences pour les différentes agricultures puisque c’est à partir de là que se construit la diversité des plantes cultivées grâce à la gestion et à la sélection des variétés locales. En se référant à la classification des plantes d’intérêt alimentaire de la FAO, le Mali est le deuxième pays au monde après le Burkina Faso à assurer l’essentiel de la satisfaction de ses besoins alimentaires avec le sorgho et le mil (FAO, 1996). Ces céréales occupent 75 % des superficies cultivées et les collections de variétés locales réalisées dans le passé ont permis de rassembler plus de 800 accessions* ou types différents. Malgré une agriculture vivante, intégrant au quotidien ses variétés locales, l’érosion variétale atteint jusqu’à 60 % des écotypes* dans le Sud du Mali sur les 20 dernières années et entraîne une perte irréversible de la diversité génétique. La mise en place de programmes de conservation de l’agrobiodiversité, qui considère toute l’ampleur de cette diversité cultivée, devient de plus en plus urgente.

Une première option, la conservation en dehors de son habitat naturel. Aujourd’hui, au travers de campagnes internationales de prospection, des millions de semences sont stockées dans des centaines de banques de gènes du monde entier, aux fins de conservation et d’utilisation. L’interdépendance des pays est particulièrement forte en ce qui concerne les ressources génétiques des plantes cultivées. Les systèmes de production alimentaire et agricole de tous les pays sont largement tributaires des ressources génétiques de plantes domestiquées dans une région du monde, puis développées dans d’autres pays et régions depuis des centaines ou des milliers d’années. Par conséquent, l’attribution de la propriété et les différentes manières de « partager les avantages » tirés de ces ressources génétiques pour l’alimentation et l’agriculture sont fondamentalement différentes des méthodes qui pourraient s’appliquer à des espèces « sauvages ».
Depuis les années 60, de nombreuses missions de prospection et de collecte ont été organisées par des organismes internationaux (FAO, Icrisat, Orstom (actuel IRD), etc.) en collaboration avec les instituts nationaux de recherches agricoles des pays africains. Les écotypes des céréales africaines issus de ces collectes sont conservés dans les principaux centres de conservation des collections que sont l’Icrisat (Niger, Inde) pour le mil, le sorgho et, l’IRD (France) pour le fonio, le mil, et le sorgho. Malheureusement, la conservation des semences ex situ* (en chambres froides) pose des problèmes spécifiques pour la conservation des semences en dehors de leur milieu d’origine. Périodiquement, il faut les cultiver pour disposer de semences viables. Comme elles ne sont pas placées dans leurs écosystèmes naturels durant cette campagne de culture pour leur renouvellement, la co-évolution avec la microflore du sol ou avec les parasites locaux et l’adaptation qui devrait s’en suivre, sont absents.
D’autre part, lors de la prospection de l’Orstom en 1978, plus de 800 écotypes de sorghos ont été recensés au Mali. Une collection complète des accessions* issues de ces prospections a été répartie dans les 6 centres régionaux de la recherche agronomique du Mali. Le budget de l’État malien ne permet pas de maintenir cette collection sous forme d’une banque de gènes ex situ. En effet, dans les instituts nationaux de recherche, les structures de conservation sont souvent défectueuses et l’entretien des collections permet rarement de maintenir un taux satisfaisant de survie des semences. D’autre part, l’État n’a pas non plus les moyens de poursuivre leur inventaire. Pourtant, ces collections constituent la base pour l’amélioration des variétés dans le futur.


Légende: Diagnostic participatif des variétés de sorgho dans un village au Mali

Le maintien dans les systèmes cultivés par les paysans. La conservation in situ* de la biodiversité est celle que réalisent chaque jour les paysans. Ils sélectionnent chaque année les meilleures plantes de leurs parcelles pour produire les semences de l’année suivante. Pour cela, ils travaillent à partir des variétés héritées de leurs parents, de variétés traditionnelles de la zone, ou venant de zones voisines, des variétés certifiées achetées, à partir desquelles ils puisent le matériau pour les semences de demain et, dans lesquelles ils peuvent parfois intégrer, volontairement ou non, la variabilité génétique des parents sauvages des espèces qu’ils cultivent (manioc, sorgho, mil).
Pour de nombreuses raisons, ces champs paysans constituent donc une « mine d’or » pour la diversité génétique. Ainsi, la variabilité du germoplasme* n’est pas fixée comme dans le cas des variétés certifiées, ce qui permet une évolution constante et une adaptation permanente aux conditions du milieu. La sélection naturelle qui s’opère ainsi facilite l’adéquation des variétés au milieu dans lequel elles sont cultivées du fait de ce large potentiel génétique à la base. Cette diversité génétique est donc un facteur de stabilité de la production paysanne.
Les savoirs traditionnels des paysans permettent d’exploiter ce potentiel génétique en le valorisant sous tous ses aspects économique, social et culturel. La conservation de ce patrimoine agricole in situ passe ainsi par son insertion dans la vie et sa reconnaissance quotidienne que ce soit pour un usage alimentaire, cultuel, culturel, ou encore d’adaptation à des conditions climatiques et/ou de sols. C’est pourquoi la conservation in situ englobe le patrimoine tangible et intangible de la semence paysanne afin d’en faire une ressource génétique ayant un véritable sens pour les sociétés agraires. La gestion de cette biodiversité agricole, ou agrobiodiversité, se doit donc d’aller bien au delà d’une simple technique que l’on appliquerait à la conservation des variétés paysannes.

Conserver pour partager, ou les limites aux conservations actuelles. Si nous nous plaçons sur les enjeux de la conservation de la biodiversité à l’échelle nationale ou mondiale, il apparaît que chaque mode de conservation pris indépendamment a ses limites.
La disparition des variétés est importante dans un modèle de conservation in situ car il y a, à l’échelle de l’exploitation agricole, un renouvellement permanent des variétés cultivées et certaines espèces peuvent même en supplanter d’autres (exemple du remplacement du sorgho par le maïs dans le Sud du Mali). Les échanges de variétés traditionnelles entre paysans ou, l’introduction de variétés améliorées, conduit nécessairement à des changements. À l’opposé, la conservation en banques de semences (ex situ) permet de conserver ce qui a pu être collecté pour éviter sa perte définitive lors de sa disparition au champ. Les accessions de la banque de semences, qui représentent la diversité des variétés existantes répertoriées, sont donc moins vulnérables aux catastrophes naturelles, économiques ou climatiques.
De plus, la conservation in situ est dynamique c’est à dire que la variété d’aujourd’hui, même si elle porte le même nom que celle de mon grandpère, a été modifiée au cours du temps par les processus de sélection naturelle et du paysan : « je conserve donc une variété en constante évolution qui s’adapte aux changements mais qui n’est plus la même que celle dont j’ai héritée de mes parents. » C’est ce qui la différencie de la variété stockée dans la banque de semences qui est figée : on parle alors de conservation « statique » car il se peut que lors de sa mise en culture dans 25 ou 50 ans, elle ne soit plus adaptée aux conditions de l’environnement. L’entité « variété » n’est donc pas forcément l’objet à maintenir ex situ mais plutôt le germoplasme et les gènes d’intérêt (ressources génétiques) qu’elle représente.
La question qui surgit alors est : « Mais pour qui conserver in ou ex situ ? » On pose ainsi directement la question de l’accès aux ressources génétiques et de la possibilité de poursuivre le travail d’amélioration des variétés. Dans le cas de l’in situ, les règles sociales de la communauté déterminent en général le libre accès pour tous aux ressources génétiques. L’accès aux collections ex situ est formalisé au travers de contrats tant pour les banques publiques que privées. La disponibilité pour le paysan des semences stockées dans ces banques de semences est quasi nulle sauf exception, comme c’est le cas dans les programmes de recherches participatives (cf. article page 20).
Cette brève comparaison met bien en exergue la nécessité de tirer le meilleur parti de chaque mode de conservation pour améliorer au final la préservation des variétés cultivées. Il est cependant regrettable que le paysan soit tant déconnecté de la conservation ex situ, alors que les sources de semences qui alimentent le système dépendent surtout de lui.

Reconnecter les conservations par un véritable droit des agriculteurs, pour un accès illimité du paysan à leurs semences. Lorsque sont élaborées les lois de protection des variétés végétales, il n’est que trop rarement fait état du travail d’amélioration génétique de générations de paysans : on pourrait parler de l’origine ultime des semences au travers de différentes phases de domestication et d’enrichissement à partir des parents sauvages. Ce travail de longue haleine porté par des générations de petits agriculteurs souvent isolés, sans voix et sans vote pendant les phases d’élaboration et d’approbation de ces lois, fait qu’ils perdent le fruit de leur travail alors qu’il n’a pu être conservé tout ce temps que grâce eux.
Dans des contextes variés d’agricultures, cette diversité de pratiques sert l’amélioration des plantes car toutes ces adaptations se traduisent par de nombreuses variétés paysannes, locales, qui possèdent de fait des caractéristiques propres tant sur les plans agronomique, physiologique, que nutritionnel. Ce sont autant d’antécédents dont les paysans font don à la science lorsqu’ils les remettent à une banque de semences, sorte de « boite noire » à laquelle ils n’ont ensuite plus accès et que seuls les scientifiques (privés ou publics) sont en droit d’utiliser à leur guise pour leurs recherches.
Vouloir reconnecter les formes de conservation, c’est se donner comme objectif ambitieux la reconnaissance du travail d’améliorateur du paysan, ceci pour sortir d’un schéma où il n’est que le fournisseur de quelques grains au scientifique lors de ses missions de prospection.
La proposition de ce travail est extrêmement simple : inclure dans chaque collecte, même au sein d’un pays (hors des cadres de la Convention sur la diversité biologique et du traité international de ressources phytogénétiques de la FAO), l’obligation pour le collecteur, au nom de la banque à qui il va fournir ces semences, de donner un certificat de traçabilité de ce qu’il reçoit du paysan. Le paysan (et/ou sa communauté paysanne) est alors reconnu comme fournisseur officiel de semences à une banque bien identifiée, cette reconnaissance n’étant pas limitée au chercheur dans le cadre de sa mission de prospection. Ce certificat doit alors inclure toute l’information nécessaire (code d’entrée, numéro de registre) pour pouvoir localiser l’accession, ou échantillon de sa variété, dans la banque de semences.
Cette première étape exprime la reconnaissance du travail de générations de paysans pour créer ces variétés. L’origine paysanne des variétés peut alors être mentionnée tout au long du processus d’amélioration pour toute variété construite à partir de cette ressource paysanne.
Cette première reconnaissance partielle doit être adossée à une seconde reconnaissance, celle de paysan améliorateur, qui ne peut poursuivre son travail reconnu dans la première étape que s’il dispose lui aussi d’un accès sans limite au stock de diversité génétique, reconnu comme patrimoine mondial. Cela doit alors se traduire, à partir du don qu’il a fait de sa variété paysanne, par une garantie de justice et d’équité pour son accès dans le futur. Connaissant la localisation de son accession dans une banque particulière, son code d’identification en son sein, il peut alors à tout moment émettre une demande pour récupérer un échantillon de la semence fournie lors d’une étape de mise en culture de ses semences pour un renouvellement des stocks de la banque.

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Grain de Sel n°52-53 : Les semences: intrant stratégique pour les agriculteurs
Inter-réseaux

Les semences sont essentielles dans les systèmes agricoles. Elles sont la première étape vers la production d’aliments et sont donc cruciales pour assurer la sécurité alimentaire des populations. De leur qualité, leur accessibilité et leur diversité, dépend le succès des agriculteurs dans leurs activités de production. Les semences sont ainsi au cœur de multiples enjeux, et suscitent beaucoup d’attention et de débats, notamment en Afrique. Du fait de la complexité à traiter de façon exhaustive un sujet si…

Lire
Grain de sel vu par ses lecteurs
Ghita Aouami

Pour les seize ans de sa revue Grain de sel, Inter-réseaux a réalisé une enquête auprès de ses lecteurs. Il s’agissait de comprendre en quoi Grain de sel intéresse les lecteurs et de mesurer leur satisfaction sur les aspects formels. En voici les principaux résultats. Grain de sel, la revue d’Inter-réseaux. Vous connaissez majoritairement Inter- réseaux de nom (96 % des réponses), l’association qui publie Grain de sel, mais connaissez très peu l’association en tant que telle et…

Lire PDF
Semences et biodiversité: les grandes déclarations ne suffisent pas!…
Inter-réseaux

En 2001, le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (Tirpaa, appelé aussi « Traité des semences ») est adopté par les États membres de la FAO. Entré en vigueur en 2004, après ratification par une centaine d’États (les États-Unis ne l’ont pas ratifié), il vise à soutenir la conservation exsitu et in-situ de la biodiversité cultivée. Il reconnaît la contribution des agriculteurs dans la conservation et la mise en valeur des ressources phytogénétiques. Il…

Lire PDF
L’invité de Grain de Sel: Sylvestre Ouedraogo
Sylvestre Ouedraogo

Grain de sel : Pouvez-vous nous présenter votre parcours, ainsi que votre association Yam Pukri ? Sylvestre Ouedraogo : Yam Pukri est une association basée au Burkina Faso et spécialisée dans la formation, l’information et le conseil en nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Chez nous, la micro-informatique et le réseau Internet sont considérés comme un luxe. C’est pour faciliter l’accès à ces technologies, notamment pour des publics de jeunes ou de ruraux, que Yam…

Lire PDF
Les risques de crise liés à la nouvelle hausse des prix internationaux
Nicolas Bricas

La récente hausse des prix agricoles apparaît pour le moment de moindre ampleur qu’en 2008 dans les risques qu’elle fait courir aux consommateurs. Mais elle intervient dans un contexte de plus grande vulnérabilité de la population. Décryptage. Les prix agricoles internationaux connaissent depuis début 2011 une flambée historique, comparable à celle de 2008. L’indice FAO des prix des produits alimentaires a atteint 236 points contre 213,5 au moment des records de mars et juin 2008. Celle-ci s’accompagne d’une…

Lire PDF
Genèse de l’organisation panafricaine des producteurs agricoles
Elisabeth Atangana, Igor Besson, Souleymane Traoré

L’organisation panafricaine des producteurs agricoles (PAFO, de l’anglais Pan African Farmers Organisation) a été créée en octobre 2010 à Lilongwe au Malawi. Mme Atangana, présidente fondatrice, explique le processus qui a engendré la constitution de cette plateforme continentale et indique les grands défis à relever. Grain de sel : Pourriez-vous nous parler de la genèse de la PAFO, que vous présidez depuis fin octobre dernier ? Elisabeth Atangana : Je voudrais d’abord souligner que la création de la…

Lire PDF
Courrier des lecteurs
Loic Barbedette

Commentaires de Loïc Barbedette, sociologue, sur le numéro 50 de Grain de sel consacré aux leaders paysans J’ai eu l’occasion d’échanger avec l’équipe d’Inter- réseaux pendant la préparation du numéro spécial de Grain de sel sur les leaders paysans, et je souhaiterais apporter quelques commentaires pour enrichir la réflexion. « Leader » ou « responsable » ? Un premier point concerne le terme de « leader ». Un « responsable » n’est pas automatiquement un « leader »…

Lire PDF
Tribune: pour un véritable commerce intra-africain
Marc Levy, barisp

Les vertus de l’intégration régionale dans une économie globalisée ne sont plus à prouver, en Afrique comme ailleurs. Pourtant aujourd’hui, pas plus de 10 % des échanges commerciaux du continent africain ne se font entre nations africaines. Présentation de quelques bonnes raisons de promouvoir un véritable commerce intra-africain. Par deux fois en moins de quatre ans, la flambée des prix attaque les pays africains en dépendance alimentaire. Le prix du riz a triplé et celui du maïs a…

Lire PDF
Evolution des dispositifs de services agricoles au Nord-Cameroun
Bourou, michelhavard

Au Nord-Cameroun, les dispositifs de services agricoles se sont fortement diversifiés ces dernières années. Ils s’efforcent de mettre en oeuvre des démarches de plus en plus participatives. Demeurant fragiles en termes de gouvernance et de financement, la question de leur pérennité reste encore posée. Depuis vingt ans, le contexte socio-économique de l’agriculture au Nord-Cameroun (désengagement de l’État, libéralisation de l’économie, responsabilisation des agriculteurs) a entraîné l’évolution des dispositifs de services agricoles. En plus de l’offre traditionnelle de services…

Lire PDF
Introduction du dossier GDS 52-53

LE DOSSIER Les semences: intrant stratégique pour les agriculteurs Les semences sont essentielles dans les systèmes agricoles. Elles sont la première étape vers la production d’aliments et sont donc cruciales pour assurer la sécurité alimentaire des populations. De leur qualité, leur accessibilité et leur diversité, dépend le succès des agriculteurs dans leurs activités de production. Les semences sont ainsi au cœur de multiples enjeux, et suscitent beaucoup d’attention et de débats, notamment en Afrique. Du fait de la…

Lire PDF
Quelques définitions clés pour aborder ce dossier « semences »
Fanny Grandval

Voici présentées les définitions des mots et expressions du dossier « semences » (pages 12- 34) identifiés par un astérisque * Semences La semence est la matière première de l’agriculture. Elle influence fortement le rendement d’une culture. Que ce soit pour une variété paysanne ou de sélectionneur, l’emploi de semences de mauvaise qualité peut entraîner une réduction qualitative et quantitative des récoltes. Dans les schémas des obtenteurs de variétés et des organismes officiels de multiplication, la production de…

Lire PDF
Les semences, un intrant stratégique concentrant beaucoup d’enjeux
Fanny Grandval, Valentin Beauval

Cet article présente l’évolution des dispositifs publics et privés en matière de sélection végétale. Il vise à mettre en lumière, au regard des dispositifs et contraintes existantes dans les pays riches, les enjeux associés à la sélection, la multiplication et la diffusion des semences dans les PED, notamment en Afrique. La semence est un élément stratégique des systèmes de production agricole : sans semences de qualité et adaptées aux évolutions des contextes pédoclimatiques, la survie des sociétés rurales…

Lire PDF
Droits des agriculteurs sur leurs semences: le long chemin entre la conservation in et ex situ
Didier Bazile, Enrique A. Martinez, Harouna Coulibaly

La complémentarité entre les formes de gestions ex situ et in situ pour les plantes cultivées ne fait plus aujourd’hui débat mais l’analyse des savoirs et des pratiques mobilisés dans chacun de ces registres permet de repositionner chaque acteur et sa fonction dans la conservation de la biodiversité agricole. À chacun sa conservation. Si nous nous plaçons sur les enjeux de la conservation de la bioversité à l’échelle mondiale et que nous considérons la question de l’intérêt de…

Enjeux de la préservation des « semences paysannes » de sorgho en Mauritanie
Mamadou Sow, Yvan le Coq

En Mauritanie, face à un environnement climatique aléatoire et à des conditions de production contraignantes, les producteurs de sorgho cherchent avant tout à préserver une certaine hétérogénéité du matériel végétal pour garantir une récolte au moindre coût, fut-elle de faible niveau. Si la Mauritanie est très largement excédentaire en viande rouge, elle importe en revanche 70 % de sa consommation céréalière. Pourtant, suite au déficit pluviométrique des années 1970-1980, l’État a consenti de très importants moyens pour le…

Lire PDF
OGM, où en est-on ?
Fanny Grandval

Cet article fait un état des lieux de la place des plantes génétiquement modifiées dans l’agriculture mondiale, avec un focus sur le continent africain. Face aux nouveaux enjeux liés aux filières semencières notamment privées, il propose aussi des éléments pour alimenter le débat « OGM et sécurité alimentaire ». L’année 2010 est la quinzième année de commercialisation des cultures « génétiquement modifiées » (GM) sur notre planète. Quelle a été la progression de la mise en culture de…

Lire PDF
Violet de Galmi, après la marque, l’IG !
Fanny Grandval

Éléments introductifs Les informations contenues dans le présent article sont issues d’un entretien avec Moumouni Assane Dagna (m.dagna@yahoo.fr), docteur en développement rural et ingénieur agroéconomiste au ministère de l’Agriculture et de l’Élevage du Niger. Cet article fait écho à celui paru dans la revue Grain de sel nº 45 de début 2009 : Télécharger l’article : « Le Violet de Galmi est-il menacé ? » Nous recommandons au lecteur de lire cet article dans un premier temps afin…

Lire PDF
Sélection variétale au Burkina Faso : un nouveau type de partenariat entre chercheurs et agriculteurs
Gilles Trouche, Kirsten vom Brocke, Nonyeza Bonzi, hocde

Voici une expérience originale de sélection variétale de sorgho, conduite via une étroite collaboration entre chercheurs et agriculteurs au Burkina Faso. Présentation du principe, de la méthode, des résultats et de quelques recommandations. Dans la Boucle du Mouhoun, au Nord-Ouest du Burkina Faso, le sorgho est la culture dominante, surtout pour les exploitations ne cultivant pas de coton et ayant de ce fait peu accès aux engrais. Ces 40 dernières années, des conditions climatiques plus erratiques (sécheresse, début…

Lire PDF
Le Resopp et ses filières semencières : du producteur au producteur
Elodie Bonnefin, Mamadou Mactar Thiam

Depuis 2002, le Réseau des organisations paysannes et pastorales du Sénégal (Resopp), l’un des plus grands réseaux de coopératives rurales du pays, a mis en place un modèle original et audacieux dans la production de semences vivrières. Le Réseau des organisations paysannes et pastorales du Sénégal (Resopp) est un réseau de coopératives rurales au Sénégal qui compte aujourd’hui 6 coopératives, composées de 28 antennes réparties sur l’ensemble du territoire national et représentant plus de 30 000 membres (cf….

Lire PDF
Production et écoulement des semences certifiées dans la zone d’intervention de l’Office Riz Mopti
ahmedbdiakite

L’organisation de la production et de la distribution de semences certifiées dans la zone de l’Office Riz Mopti (ORM) a connu plusieurs évolutions organisationnelles. Un exemple concret de la façon dont les acteurs se sont adaptés aux différentes contraintes. Durant la dernière décennie, suite au désengagement de l’État malien de nombre d’activités liées à l’agriculture lors des Programmes d’ajustement structurels, la production et la distribution des semences certifiées de riz ont connu différentes évolutions dans la zone d’intervention…

Lire PDF
La production de semences dans une filière organisée : le cas du coton au Bénin
Emmanuel Sekloka

Dans un contexte de réformes importantes de la filière coton béninoise, cet article cherche à décrire l’organisation actuelle de la production de semences dans le cadre de cette filière, les acteurs impliqués et leurs rôles respectifs, et à en dégager l’intérêt et les limites. L’Association interprofessionnelle du coton (AIC) regroupe les trois familles professionnelles en charge de la filière coton du Bénin : Les producteurs, désormais réunis au sein de Coopératives villageoises de producteurs de coton (CVPC), les…

Lire PDF
« Accaparement des semences » et nouveaux enjeux en Afrique de l’Ouest
Mamadou Goïta

Cet entretien vise à mettre en lumière les constats, évolutions et positionnements des institutions, comportements du secteur privé, et risques pour les agricultures familiales dans le secteur des semences en Afrique de l’Ouest. Retour sur le point de vue d’un expert du sujet, occupant aujourd’hui une place stratégique au sein de l’Afrique de l’Ouest. Grain de sel : Quels constats faitesvous sur l’évolution du secteur des semences en Afrique ? Mamadou Goïta : La question des semences, au…

Lire PDF
Quelques éléments de conclusion
Fanny Grandval

Au regard des expériences et témoignages rapportés dans ce dossier, quels éléments clés retenir, quels autres aspects du sujet convient-il d’explorer et quelles pistes pour une évolution durable et constructive des systèmes agricoles au Sud, dans un contexte où l’agriculture demeure au centre de tous les débats ? Sélection variétale et biodiversité cultivée : le rôle central des agriculteurs. Comme le constate Didier Bazile, « pour de nombreuses raisons, les champs paysans constituent une “mine d’or” pour la…

Lire PDF
Echos de la recherche internationale sur l'agriculture familiale
Denis Pesche

Pour renouveler les pratiques d’accompagnement et les modes de pensée de l’agriculture familiale, il importe de suivre les résultats de la recherche et notamment celle du monde anglophone. Dans cette interview, Denis Pesche attire l’attention sur certaines zones d’ombres et questionne les argumentaires des ONG de plaidoyer. Grain de sel: Quel regard porte aujourd’hui la recherche sur l’agriculture familiale ? Denis Pesche : Je souhaiterais partager quelques doutes et zones d’incertitudes que la recherche met en relief dans…

Lire PDF
Actualité d’Inter-réseaux (GDS 52-53)

_ Légende: Rencontre-débat à Ouagadougou autour du Grain de sel no 50 sur les leaders paysans Actualité d’Inter-réseaux Bulletin de veille et site Internet Une charte graphique pour les publications d’Inter-réseaux est en cours de réalisation : les bulletins de veille (BDV) auront donc bientôt un nouveau look ! Une nouvelle série de bulletins de synthèse va prendre la suite des BDV sur la souveraineté alimentaire qui paraissaient depuis 2008. Les premiers numéros seront sur les thèmes suivants…

Lire PDF