The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "52-53 : Les semences : intrant stratégique pour les agriculteurs", publiée le 10 avril 2011.

La production de semences dans une filière organisée : le cas du coton au Bénin

Emmanuel Sekloka

CotonSemencesBénin

Dans un contexte de réformes importantes de la filière coton béninoise, cet article cherche à décrire l’organisation actuelle de la production de semences dans le cadre de cette filière, les acteurs impliqués et leurs rôles respectifs, et à en dégager l’intérêt et les limites.

L’Association interprofessionnelle du coton (AIC) regroupe les trois familles professionnelles en charge de la filière coton du Bénin : Les producteurs, désormais réunis au sein de Coopératives villageoises de producteurs de coton (CVPC), les égreneurs et les importateurs / distributeurs d’intrants. Le Secrétariat permanent de l’AIC est la structure qui gère l’ensemble des fonctions qui concourent au développement de la filière. Parmi ces fonctions dites «Fonctions critiques » dont le financement fait l’objet d’un prélèvement de 20 FCFA/kg de coton graine commercialisé, on peut citer l’encadrement des producteurs, l’approvisionnement en intrants, la commercialisation du coton graine, la recherche et bien sûr la production et la distribution des semences. Au cours de la campagne 2010-2011, cette dernière fonction a subi de profondes réformes tant au niveau de la production qu’aux niveaux de l’usinage et de la distribution. Le principe de base qui gouverne la nouvelle stratégie de la chaîne semencière est la traçabilité qui permet de garantir aux producteurs des semences de qualité. La chaîne semencière de l’AIC se compose de plusieurs structures des secteurs publics et privés qui sont toutes engagées par des accords vis-à-vis de l’Interprofession pour rendre des services bien spécifiques. Au coeur de tout le dispositif de la chaîne semencière se trouve la recherche pour la sélection variétale et la production des semences de prébase*.

Lien entre la recherche et les producteurs dans la sélection et le choix des variétés. Le Centre de recherches agricoles coton et fibres (Cra-CF), branche « coton » de l’Institut national des recherches agricoles du Bénin (Inrab), élabore chaque année son programme de recherche qu’il soumet au Comité paritaire de gestion de la recherche cotonnière (CPGRC) qui, après validation, l’envoie à l’AIC pour financement.
Le Comité paritaire de gestion de la recherche cotonnière (CPGRC) est un comité mis en place par l’État et l’AIC dans le cadre d’un partenariat publicprivé en vu d’une gestion concertée de la recherche cotonnière au Bénin et du suivi de l’exécution des contrats signés dans ce domaine. Le CPGRC, qui homologue la variété, est composé aussi bien des producteurs que des égreneurs. Pour ces deux acteurs dont les intérêts ne sont pas toujours convergents, le consensus est indispensable pour aboutir au choix d’une variété. Les formations spécifiques données à toutes les étapes du processus aux différents acteurs, les tests de germination faits tout le long du processus d’usinage et de distribution, les suivis réguliers opérés par les services compétents et la présence d’un bout à l’autre de la chaîne de production des agents de la Direction de la promotion de la qualité et du conditionnement (DPQC) sont autant de dispositions qui sont prises pour garantir la qualité des semences. Dans l’organisation actuelle de la sélection variétale, le paysan intervient en aval, pour abriter des tests de pré vulgarisation et donner son appréciation sur les nouvelles variétés en fin de sélection. En 1996, une démarche de sélection participative a initié une implication plus forte du producteur, en amont de la chaîne, en l’associant précocement à la conduite de parcelles de sélection et au choix des meilleures variétés. Mais cette démarche n’a pu être formalisée. Toutefois, elle a abouti à la mise au point de certaines variétés dont les performances n’ont pas été forcément différentes selon les zones de production.

La multiplication des semences. Le Cra-CF produit à partir de la variété en cours de vulgarisation, des semences de prébase fournies à des producteurs individuels appelés de ce fait paysans multiplicateurs, et à la Direction de l’agriculture (Dagri) pour la production des semences de base* dans des villages autour de Parakou et dans la ferme spécialisée pour cette opération (Alafiarou). Cette production de semences de base, faite sur environ 150 ha, est livrée à la campagne suivante à des paysans multiplicateurs soigneusement choisis dans un village de la commune de Sinendé pour la production de la première génération de semences certifiées appelée « zone 1 ». Cette étape est produite sur une superficie allant de 1 500 à 3 000 ha. En fonction des besoins en semences pour la campagne d’après, les semences issues de la « zone 1 » sont multipliées dans le reste de la commune de Sinendé et dans la commune de Gogounou toujours par des producteurs multiplicateurs soigneusement choisis. Cette dernière étape constitue la deuxième génération de semence certifiée appelée « zone 2 ».
Les paysans multiplicateurs sont choisis par le Centre régional pour la promotion agricole (Cerpa Borgou- Alibori) à travers ses services décentralisés. Ils doivent être membres d’une CVPC, disposer d’au moins 2 ha en un seul tenant, s’engager à respecter les textes relatifs à la production des semences, résider dans la zone de production, être ouverts aux innovations techniques, être disponibles et jouir d’une bonne moralité. En général, les paysans multiplicateurs bénéficient d’un encadrement spécial de la part du Cerpa Borgou-Alibori, appuyé par l’AIC à travers des actions de formation et même par le recrutement et la mise à disposition d’agents d’encadrement complémentaires. Le contrôle de qualité et la certification des semences sont assurés par des agents assermentés mis en place par l’État à travers la DPQC.
Pour le respect strict des exigences qu’impose la production semencière, chaque paysan multiplicateur signe avec l’AIC un engagement personnel qui l’oblige à consigner sur une fiche de suivi toutes les opérations effectuées dans son champ et à respecter rigoureusement le calendrier des traitements. En guise de motivation, l’AIC prend en charge le coût de certaines opérations (remboursement partiel au producteur du coût des produits de traitement phytosanitaire par exemple), réduisant ainsi le coût de production du paysan multiplicateur.
L’égrenage du coton graine destiné à produire les semences certifiées (zone 1 et 2) se fait dans deux usines : l’usine de Parakou 1 et l’usine de Bembèrèkè. La Sodeco, propriétaire de ces usines, met en oeuvre un dispositif spécifique pour assurer diligemment l’évacuation du coton graine semencier. Etant donné que ces usines n’égrènent pas que de la semence, l’égrenage du coton graine semencier se fait à des jours fixes de la semaine après un nettoyage complet de l’usine, en particulier les équipements intervenant dans le nettoyage et l’égrenage du coton graine et dans la réception et le transport des semences. Les semences issues de cet égrenage sont conditionnées dans des sacs de 25 kg pour les semences « zone 1 » et 40 kg pour les semences « zone 2 ». Ces sacs sont mis à disposition auprès de la Sodeco par l’AIC. Pour des mesures de traçabilité, ces sacs seront également pré-numérotés par l’usine avant leur utilisation à partir de cette campagne 2010-2011.
La distribution se fait ensuite sur la base des superficies déclarées par les producteurs individuels en assemblé générale de la CVPC auquel ils appartiennent, et validés par le Comité local de crédit intrant (CLCI), un comité composé de l’agent local d’encadrement, des responsable des CVPC, et d’un Agent d’appui à la gestion coopérative (AAGC) recruté et mis à disposition par l’AIC. Le CLCI est une structure d’appui à la gestion comptable et financière de la CVPC. Elle coordonne au niveau de la CVPC toutes les activités liées à l’expression des besoins en intrants et à leur distribution aux producteurs.

Intérêt et limites de l’organisation actuelle. L’AIC, en tant que principal régulateur des financements de la filière, joue un rôle important de médiateur et d’organisateur, garant de la qualité et de la traçabilité des semences. Par ailleurs, l’AIC veille à améliorer la rentabilité de l’ensemble de la production, de la distribution et de l’utilisation des semences. Pour emblaver 400 000 ha (un voeu cher à l’Interprofession), il faut rendre disponible 8 000 tonnes de semences à raison de 20 kg/ha. Le coût d’une telle production revient à environ 2 milliards de FCFA. Pour minimiser ces coûts, l’AIC travaille essentiellement sur trois axes :
Le premier axe consiste à renforcer l’encadrement des producteurs semenciers et à faire respecter le nombre de graines recommandé par poquet. Arguant du fait que les taux de germination des semences livrées aux magasins des producteurs ne dépassent guère 40 %, les producteurs mettent en fait toute une poignée de semences dans chaque poquet, ce qui les amène à utiliser plus de 20 kg/ha. L’AIC envisage par ailleurs d’aller vers l’utilisation de semences délintées*, ce qui va améliorer sensiblement les taux de germination et les taux d’utilisation des semences.
Le deuxième axe consiste à renforcer les mesures pour améliorer la traçabilité et le contrôle de la qualité à tous les niveaux depuis l’égrenage jusqu’au magasin des CVPC.
Le troisième axe consiste à limiter les gaspillages divers et les trafics illicites de semences par la mise en place d’un mécanisme plus rigoureux de cession des semences, basé sur des bons de commande ferme validés par un CLCI institué par les réformes de la filière. Par ailleurs, l’AIC envisage fortement de mettre en place un mécanisme de cession des semences à titre payant, comme l’ont recommandé de nombreuses études pour discipliner la gestion de cet intrant au niveau du producteur. En effet, jusqu’à présent, le coût de production de la semence est supporté par la filière à travers les fonctions critiques et les subventions diverses. Cette charge n’est donc pas incorporée aux crédits intrants ; elle n’est pas alors directement ressentie par le producteur, ce qui donne l’impression que la semence est cédée gratuitement.
En plus du problème du gaspillage de semences mises à disposition des producteurs gratuitement, il est important de replacer ce problème de la filière semencière par rapport à d’autres problèmes de la filière cotonnière béninoise : le niveau technique et la capacité de gestion des producteurs qui doivent les conduire à être plus exigent sur le choix des variétés et plus économe dans les quantités de semences utilisées ; les capacités de l’AIC à concilier dans la durée les intérêts des producteurs et des égreneurs et à mobiliser l’ensemble de la recherche cotonnière pour non seulement la sélection des variétés, mais aussi leur bonne utilisation dans le cadre des systèmes de production coton/vivrier ; et la capacité des producteurs à s’organiser pour peser dans le fonctionnement de la filière et à adopter une stratégie responsable pour la consolider.

La filière coton a subi des réformes importantes ces dernières années. Ces réformes ont touché presque tous les compartiments de la filière dont la production et la distribution des semences. Cet article présente la nouvelle stratégie de l’AIC pour assurer l’approvisionnement des producteurs en semences de qualité en vue de l’amélioration de la production.

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Grain de Sel n°52-53 : Les semences: intrant stratégique pour les agriculteurs
Inter-réseaux

Les semences sont essentielles dans les systèmes agricoles. Elles sont la première étape vers la production d’aliments et sont donc cruciales pour assurer la sécurité alimentaire des populations. De leur qualité, leur accessibilité et leur diversité, dépend le succès des agriculteurs dans leurs activités de production. Les semences sont ainsi au cœur de multiples enjeux, et suscitent beaucoup d’attention et de débats, notamment en Afrique. Du fait de la complexité à traiter de façon exhaustive un sujet si…

Lire
Grain de sel vu par ses lecteurs
Ghita Aouami

Pour les seize ans de sa revue Grain de sel, Inter-réseaux a réalisé une enquête auprès de ses lecteurs. Il s’agissait de comprendre en quoi Grain de sel intéresse les lecteurs et de mesurer leur satisfaction sur les aspects formels. En voici les principaux résultats. Grain de sel, la revue d’Inter-réseaux. Vous connaissez majoritairement Inter- réseaux de nom (96 % des réponses), l’association qui publie Grain de sel, mais connaissez très peu l’association en tant que telle et…

Lire PDF
Semences et biodiversité: les grandes déclarations ne suffisent pas!…
Inter-réseaux

En 2001, le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture (Tirpaa, appelé aussi « Traité des semences ») est adopté par les États membres de la FAO. Entré en vigueur en 2004, après ratification par une centaine d’États (les États-Unis ne l’ont pas ratifié), il vise à soutenir la conservation exsitu et in-situ de la biodiversité cultivée. Il reconnaît la contribution des agriculteurs dans la conservation et la mise en valeur des ressources phytogénétiques. Il…

Lire PDF
L’invité de Grain de Sel: Sylvestre Ouedraogo
Sylvestre Ouedraogo

Grain de sel : Pouvez-vous nous présenter votre parcours, ainsi que votre association Yam Pukri ? Sylvestre Ouedraogo : Yam Pukri est une association basée au Burkina Faso et spécialisée dans la formation, l’information et le conseil en nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Chez nous, la micro-informatique et le réseau Internet sont considérés comme un luxe. C’est pour faciliter l’accès à ces technologies, notamment pour des publics de jeunes ou de ruraux, que Yam…

Lire PDF
Les risques de crise liés à la nouvelle hausse des prix internationaux
Nicolas Bricas

La récente hausse des prix agricoles apparaît pour le moment de moindre ampleur qu’en 2008 dans les risques qu’elle fait courir aux consommateurs. Mais elle intervient dans un contexte de plus grande vulnérabilité de la population. Décryptage. Les prix agricoles internationaux connaissent depuis début 2011 une flambée historique, comparable à celle de 2008. L’indice FAO des prix des produits alimentaires a atteint 236 points contre 213,5 au moment des records de mars et juin 2008. Celle-ci s’accompagne d’une…

Lire PDF
Genèse de l’organisation panafricaine des producteurs agricoles
Elisabeth Atangana, Igor Besson, Souleymane Traoré

L’organisation panafricaine des producteurs agricoles (PAFO, de l’anglais Pan African Farmers Organisation) a été créée en octobre 2010 à Lilongwe au Malawi. Mme Atangana, présidente fondatrice, explique le processus qui a engendré la constitution de cette plateforme continentale et indique les grands défis à relever. Grain de sel : Pourriez-vous nous parler de la genèse de la PAFO, que vous présidez depuis fin octobre dernier ? Elisabeth Atangana : Je voudrais d’abord souligner que la création de la…

Lire PDF
Courrier des lecteurs
Loic Barbedette

Commentaires de Loïc Barbedette, sociologue, sur le numéro 50 de Grain de sel consacré aux leaders paysans J’ai eu l’occasion d’échanger avec l’équipe d’Inter- réseaux pendant la préparation du numéro spécial de Grain de sel sur les leaders paysans, et je souhaiterais apporter quelques commentaires pour enrichir la réflexion. « Leader » ou « responsable » ? Un premier point concerne le terme de « leader ». Un « responsable » n’est pas automatiquement un « leader »…

Lire PDF
Tribune: pour un véritable commerce intra-africain
Marc Levy, barisp

Les vertus de l’intégration régionale dans une économie globalisée ne sont plus à prouver, en Afrique comme ailleurs. Pourtant aujourd’hui, pas plus de 10 % des échanges commerciaux du continent africain ne se font entre nations africaines. Présentation de quelques bonnes raisons de promouvoir un véritable commerce intra-africain. Par deux fois en moins de quatre ans, la flambée des prix attaque les pays africains en dépendance alimentaire. Le prix du riz a triplé et celui du maïs a…

Lire PDF
Evolution des dispositifs de services agricoles au Nord-Cameroun
Bourou, michelhavard

Au Nord-Cameroun, les dispositifs de services agricoles se sont fortement diversifiés ces dernières années. Ils s’efforcent de mettre en oeuvre des démarches de plus en plus participatives. Demeurant fragiles en termes de gouvernance et de financement, la question de leur pérennité reste encore posée. Depuis vingt ans, le contexte socio-économique de l’agriculture au Nord-Cameroun (désengagement de l’État, libéralisation de l’économie, responsabilisation des agriculteurs) a entraîné l’évolution des dispositifs de services agricoles. En plus de l’offre traditionnelle de services…

Lire PDF
Introduction du dossier GDS 52-53

LE DOSSIER Les semences: intrant stratégique pour les agriculteurs Les semences sont essentielles dans les systèmes agricoles. Elles sont la première étape vers la production d’aliments et sont donc cruciales pour assurer la sécurité alimentaire des populations. De leur qualité, leur accessibilité et leur diversité, dépend le succès des agriculteurs dans leurs activités de production. Les semences sont ainsi au cœur de multiples enjeux, et suscitent beaucoup d’attention et de débats, notamment en Afrique. Du fait de la…

Lire PDF
Quelques définitions clés pour aborder ce dossier « semences »
Fanny Grandval

Voici présentées les définitions des mots et expressions du dossier « semences » (pages 12- 34) identifiés par un astérisque * Semences La semence est la matière première de l’agriculture. Elle influence fortement le rendement d’une culture. Que ce soit pour une variété paysanne ou de sélectionneur, l’emploi de semences de mauvaise qualité peut entraîner une réduction qualitative et quantitative des récoltes. Dans les schémas des obtenteurs de variétés et des organismes officiels de multiplication, la production de…

Lire PDF
Les semences, un intrant stratégique concentrant beaucoup d’enjeux
Fanny Grandval, Valentin Beauval

Cet article présente l’évolution des dispositifs publics et privés en matière de sélection végétale. Il vise à mettre en lumière, au regard des dispositifs et contraintes existantes dans les pays riches, les enjeux associés à la sélection, la multiplication et la diffusion des semences dans les PED, notamment en Afrique. La semence est un élément stratégique des systèmes de production agricole : sans semences de qualité et adaptées aux évolutions des contextes pédoclimatiques, la survie des sociétés rurales…

Lire PDF
Droits des agriculteurs sur leurs semences: le long chemin entre la conservation in et ex situ
Didier Bazile, Enrique A. Martinez, Harouna Coulibaly

La complémentarité entre les formes de gestions ex situ et in situ pour les plantes cultivées ne fait plus aujourd’hui débat mais l’analyse des savoirs et des pratiques mobilisés dans chacun de ces registres permet de repositionner chaque acteur et sa fonction dans la conservation de la biodiversité agricole. À chacun sa conservation. Si nous nous plaçons sur les enjeux de la conservation de la bioversité à l’échelle mondiale et que nous considérons la question de l’intérêt de…

Lire PDF
Enjeux de la préservation des « semences paysannes » de sorgho en Mauritanie
Mamadou Sow, Yvan le Coq

En Mauritanie, face à un environnement climatique aléatoire et à des conditions de production contraignantes, les producteurs de sorgho cherchent avant tout à préserver une certaine hétérogénéité du matériel végétal pour garantir une récolte au moindre coût, fut-elle de faible niveau. Si la Mauritanie est très largement excédentaire en viande rouge, elle importe en revanche 70 % de sa consommation céréalière. Pourtant, suite au déficit pluviométrique des années 1970-1980, l’État a consenti de très importants moyens pour le…

Lire PDF
OGM, où en est-on ?
Fanny Grandval

Cet article fait un état des lieux de la place des plantes génétiquement modifiées dans l’agriculture mondiale, avec un focus sur le continent africain. Face aux nouveaux enjeux liés aux filières semencières notamment privées, il propose aussi des éléments pour alimenter le débat « OGM et sécurité alimentaire ». L’année 2010 est la quinzième année de commercialisation des cultures « génétiquement modifiées » (GM) sur notre planète. Quelle a été la progression de la mise en culture de…

Lire PDF
Violet de Galmi, après la marque, l’IG !
Fanny Grandval

Éléments introductifs Les informations contenues dans le présent article sont issues d’un entretien avec Moumouni Assane Dagna (m.dagna@yahoo.fr), docteur en développement rural et ingénieur agroéconomiste au ministère de l’Agriculture et de l’Élevage du Niger. Cet article fait écho à celui paru dans la revue Grain de sel nº 45 de début 2009 : Télécharger l’article : « Le Violet de Galmi est-il menacé ? » Nous recommandons au lecteur de lire cet article dans un premier temps afin…

Lire PDF
Sélection variétale au Burkina Faso : un nouveau type de partenariat entre chercheurs et agriculteurs
Gilles Trouche, Kirsten vom Brocke, Nonyeza Bonzi, hocde

Voici une expérience originale de sélection variétale de sorgho, conduite via une étroite collaboration entre chercheurs et agriculteurs au Burkina Faso. Présentation du principe, de la méthode, des résultats et de quelques recommandations. Dans la Boucle du Mouhoun, au Nord-Ouest du Burkina Faso, le sorgho est la culture dominante, surtout pour les exploitations ne cultivant pas de coton et ayant de ce fait peu accès aux engrais. Ces 40 dernières années, des conditions climatiques plus erratiques (sécheresse, début…

Lire PDF
Le Resopp et ses filières semencières : du producteur au producteur
Elodie Bonnefin, Mamadou Mactar Thiam

Depuis 2002, le Réseau des organisations paysannes et pastorales du Sénégal (Resopp), l’un des plus grands réseaux de coopératives rurales du pays, a mis en place un modèle original et audacieux dans la production de semences vivrières. Le Réseau des organisations paysannes et pastorales du Sénégal (Resopp) est un réseau de coopératives rurales au Sénégal qui compte aujourd’hui 6 coopératives, composées de 28 antennes réparties sur l’ensemble du territoire national et représentant plus de 30 000 membres (cf….

Lire PDF
Production et écoulement des semences certifiées dans la zone d’intervention de l’Office Riz Mopti
ahmedbdiakite

L’organisation de la production et de la distribution de semences certifiées dans la zone de l’Office Riz Mopti (ORM) a connu plusieurs évolutions organisationnelles. Un exemple concret de la façon dont les acteurs se sont adaptés aux différentes contraintes. Durant la dernière décennie, suite au désengagement de l’État malien de nombre d’activités liées à l’agriculture lors des Programmes d’ajustement structurels, la production et la distribution des semences certifiées de riz ont connu différentes évolutions dans la zone d’intervention…

Lire PDF
La production de semences dans une filière organisée : le cas du coton au Bénin
Emmanuel Sekloka

Dans un contexte de réformes importantes de la filière coton béninoise, cet article cherche à décrire l’organisation actuelle de la production de semences dans le cadre de cette filière, les acteurs impliqués et leurs rôles respectifs, et à en dégager l’intérêt et les limites. L’Association interprofessionnelle du coton (AIC) regroupe les trois familles professionnelles en charge de la filière coton du Bénin : Les producteurs, désormais réunis au sein de Coopératives villageoises de producteurs de coton (CVPC), les…

« Accaparement des semences » et nouveaux enjeux en Afrique de l’Ouest
Mamadou Goïta

Cet entretien vise à mettre en lumière les constats, évolutions et positionnements des institutions, comportements du secteur privé, et risques pour les agricultures familiales dans le secteur des semences en Afrique de l’Ouest. Retour sur le point de vue d’un expert du sujet, occupant aujourd’hui une place stratégique au sein de l’Afrique de l’Ouest. Grain de sel : Quels constats faitesvous sur l’évolution du secteur des semences en Afrique ? Mamadou Goïta : La question des semences, au…

Lire PDF
Quelques éléments de conclusion
Fanny Grandval

Au regard des expériences et témoignages rapportés dans ce dossier, quels éléments clés retenir, quels autres aspects du sujet convient-il d’explorer et quelles pistes pour une évolution durable et constructive des systèmes agricoles au Sud, dans un contexte où l’agriculture demeure au centre de tous les débats ? Sélection variétale et biodiversité cultivée : le rôle central des agriculteurs. Comme le constate Didier Bazile, « pour de nombreuses raisons, les champs paysans constituent une “mine d’or” pour la…

Lire PDF
Echos de la recherche internationale sur l'agriculture familiale
Denis Pesche

Pour renouveler les pratiques d’accompagnement et les modes de pensée de l’agriculture familiale, il importe de suivre les résultats de la recherche et notamment celle du monde anglophone. Dans cette interview, Denis Pesche attire l’attention sur certaines zones d’ombres et questionne les argumentaires des ONG de plaidoyer. Grain de sel: Quel regard porte aujourd’hui la recherche sur l’agriculture familiale ? Denis Pesche : Je souhaiterais partager quelques doutes et zones d’incertitudes que la recherche met en relief dans…

Lire PDF
Actualité d’Inter-réseaux (GDS 52-53)

_ Légende: Rencontre-débat à Ouagadougou autour du Grain de sel no 50 sur les leaders paysans Actualité d’Inter-réseaux Bulletin de veille et site Internet Une charte graphique pour les publications d’Inter-réseaux est en cours de réalisation : les bulletins de veille (BDV) auront donc bientôt un nouveau look ! Une nouvelle série de bulletins de synthèse va prendre la suite des BDV sur la souveraineté alimentaire qui paraissaient depuis 2008. Les premiers numéros seront sur les thèmes suivants…

Lire PDF