The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "46-47 : Répondre aux évolutions alimentaires, un défi majeur pour l’élevage africain", publiée le 8 septembre 2009.

Entretien avec Tamini Josué (version longue)

Tamini Josué

GDS : On parle de plus en plus de révolution de l’élevage. Est-elle nécessaire ? Si oui, en quoi consiste-t-elle selon vous ?
Tamini Josué : Nous pensons effectivement qu’il faut une révolution de l’élevage pour pouvoir répondre à la hausse croissante de la demande en produits animaux. Pour nous, la révolution de l’élevage consiste à pouvoir augmenter la productivité à travers l’amélioration génétique, à faciliter les conditions d’accès à l’alimentation du bétail de sorte qu’elle soit disponible en quantité et en qualité suffisantes. Il faut améliorer la productivité des races locales.
C’est vrai que l’on ne peut pas actuellement prôner la disparition de la transhumance qui demeure toujours le système d’élevage dominant, mais il faut véritablement tendre à sédentariser les élevages et mettre l’accent sur l’intensification si l’on veut améliorer la production.

GDS : Comment le ministère des Ressources animales du Burkina Faso pense-t-il réaliser cet objectif de sédentarisation des éleveurs mobiles ?
TJ : Pour atteindre cet objectif c’est assez simple. Il faut d’abord assurer une disponibilité de l’eau à travers le développement de l’hydraulique pastorale. Il faudra aussi mettre l’accent sur la délimitation et l’aménagement des zones pastorales pour stabiliser les éleveurs pasteurs. Au niveau de la sécurisation foncière, il faut que l’on parvienne à les sédentariser et à leur faire comprendre qu’ils peuvent investir dans leur zone, par exemple en production végétale. C’est en cela qu’ils pourraient accepter d’être moins mobiles et de se sédentariser.

GDS : La sédentarisation des éleveurs semble difficile à réaliser en zone sahélienne ?
TJ : Quoi qu’on dise, les productions végétales ne peuvent se développer qu’à travers l’élevage car elles ont besoin du fumier et de la traction attelée. C’est vrai qu’au niveau du Sahel, la situation agroécologique est assez difficile et très dégradée à l’heure actuelle, mais en même temps il ne faut pas perdre de vue que c’est aussi dans cette zone qu’il y a le plus de potentiel en ressources fourragères pour l’alimentation du bétail. Certes, les gens mettent l’accent sur la nécessité de prévenir la dégradation de cette zone et nous constatons de plus en plus en saison sèche que les éleveurs de la zone sahélienne descendent vers les zones du Sud. Ce qui est tout à fait normal parce que c’est là-bas qu’il y a plus de ressources disponibles. Mais ce genre de mouvements saisonniers ne sont pas les plus importants. Ce sont surtout les transhumances transfrontalières qui posent problème. Ces grandes transhumances sont dues à un manque d’eau et de ressources fourragères. Si l’on parvenait dans ces régions riches en ressources fourragères à faire de nombreux aménagements dans les zones pastorales, à mettre de l’eau en permanence à la disposition des éleveurs, à les sécuriser, il y aurait moins de mouvements et les ressources animales pourraient ainsi être mieux valorisées.
Les transhumances nationales, malgré les conflits qu’elles occasionnent, sont plus facilement maîtrisables que les transhumances transfrontalières.

GDS : Quelles sont les dispositions qui sont prises au Burkina Faso pour éviter les conflits entre agriculteurs et éleveurs ?
TJ : Au niveau du ministère des Ressources animales du Burkina Faso, nous avons la loi d’orientation sur le pastoralisme. Nous avons également au niveau national la loi sur la sécurisation foncière en milieu rural qui vient d’être adoptée et qui réglemente aussi l’utilisation de l’espace. Tous ces outils actuellement disponibles sont de nature à permettre aux agriculteurs et aux éleveurs de cohabiter en symbiose et en parfaite harmonie pour peu que chacun accepte de jouer sa partition.

GDS : Quels sont aujourd’hui, les principaux axes et priorités de la politique du Burkina Faso en matière d’élevage ?
TJ : Nous venons de tenir un atelier de validation du document définissant la politique nationale de développement de l’élevage qui est le document de référence en matière de politique d’élevage au Burkina Faso. En plus de cela, nous avons des stratégies que nous sommes en train de finaliser : la stratégie nationale d’amélioration génétique, la stratégie nationale de sécurité alimentaire du cheptel, la stratégie nationale de sécurisation, de valorisation et d’aménagements des espaces et aménagements pastoraux, sans oublier la politique de sécurisation foncière en milieu rural qui coiffe les trois départements du développement rural (agriculture, élevage, environnement). Nous avons aussi un plan d’action, le Papise (Plan d’actions et programme d’investissements du secteur de l’élevage) qui nous permettra de mettre en œuvre cette politique nationale de développement du secteur de l’élevage.

GDS : Pouvez-vous nous parler plus précisément du Papise ?
TJ : Le Papise est un programme de mise en œuvre pratique et concrète de la politique du développement de l’élevage au niveau du ministère des Ressources animales du Burkina. Il prend en compte les principaux axes que nous avons aujourd’hui déclinés en stratégies, à savoir l’amélioration génétique du cheptel, l’amélioration de l’alimentation des animaux, les aménagements pastoraux mais aussi le renforcement des capacités des acteurs. Le Papise date de 2000, il a été actualisé et aujourd’hui nous sommes en train de le relire pour le mettre en cohérence avec la nouvelle politique que nous venons d’adopter.

GDS : Quels sont les acteurs impliqués dans l’élaboration des différents programmes et politiques ? Y a t-il une coordination avec les politiques régionales ?
TJ : Tous nos programmes sont fédérés aux programmes sous-régionaux et régionaux. Au Burkina Faso, nous avons un secrétariat permanent de coordination des politiques au niveau du développement rural. Aussi, dans le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, nous avons des politiques et programmes sectoriels qu’il faut mettre en place en rapport avec les organes sous-régionaux. C’est ainsi que le Programme d’investissement agricole (PIA) de l’Uemoa et de la Cedeao est en parfaite adéquation avec ce que nous mettons en place au niveau national. Nous avons aussi le programme sectoriel de développement rural productif qui est la résultante de toutes les politiques sectorielles de chaque département ministériel. A notre niveau le Papise se fédère à ce programme qui lui-même se fédère au programme régional. Il y a donc une véritable cohérence et intégration entre les programmes des différents pays qui sont coiffés par le niveau régional.

GDS : Les éleveurs sont-ils associés à l’élaboration de ces différents programmes et politiques ?
TJ : Nous avons une démarche participative. Dans le cadre de l’élaboration de la politique nationale de développement de l’élevage, les éleveurs, les partenaires techniques, les acteurs au niveau régional et central ont été associés à la phase d’élaboration et de validation du document. Nous recevons toujours les amendements des uns et des autres que nous intègrerons dans le document de sorte que la politique nationale de l’élevage qui sera présentée à la rentrée gouvernementale (mi-septembre) soit cohérente et qu’elle prenne en compte les intérêts de tous les acteurs.

GDS : Avec la crise alimentaire, les États d’Afrique de l’Ouest ont pris des mesures en faveur de l’agriculture pour encourager la production alimentaire. Y a t-il eu des actions et interventions dans le secteur de l’élevage au Burkina Faso ?
TJ : Oui et depuis 2008, le gouvernement a accordé plus d’importance au secteur de l’élevage. Le un programme du gouvernement dénommé « Plan d’urgence pour la réalisation de la sécurité alimentaire au Burkina Faso» intègre les trois secteurs du développement rural (agriculture, élevage, environnement). Les partenaires financiers, aussi, ont compris l’intérêt de prendre en compte le secteur de l’élevage. C’est ainsi qu’avec la Banque islamique de développement (BID), nous avons pu bénéficier d’un financement qui intègre l’agriculture et l’élevage par rapport aux semences d’urgence. Au niveau de la Banque Mondiale, il y a le programme d’appui à la productivité et à la sécurité alimentaire qui est en cours de finalisation et qui va nous permettre d’avoir plus de moyens pour intervenir surtout au niveau des filières bétail-viande et lait.

GDS : Quelle est la situation des exportations de viande du Burkina Faso ?
TJ : Depuis que notre abattoir frigorifique connaît quelques difficultés, les exportations de viande sont assez faibles. Avec la crise qui a sévi en Côte d’Ivoire, nous avons connu des répercussions négatives au Burkina Faso. Grâce à l’appui de la Banque mondiale, nous sommes en train d’essayer de remonter la pente avec quelques initiatives pour exporter la viande vers les pays côtiers (Togo, Ghana, Côte d’Ivoire). _ Nous mettons également l’accent sur la réhabilitation des abattoirs pour pouvoir exporter plus de viandes. Nous sommes à ce sujet actuellement en pourparlers avec certains pays, comme la Guinée équatoriale. En dehors de cela, c’est plutôt pour l’instant le bétail sur pied qui est exporté. Mais nous travaillons à inverser la tendance afin d’exporter plus de viande crue que de bétail sur pied.

GDS : Il y a des déclarations récentes sur le souhait du gouvernement d’exporter plus de viande crue. Pourquoi pensez-vous que cela est possible dans le contexte actuel ?
TJ : Les viandes extra africaines commencent à connaître de nombreux problèmes dans les pays qui les importent. De plus en plus aussi, les viandes sahéliennes commencent à entrer dans les habitudes alimentaires de certaines classes sociales au niveau de ces pays. En conséquence la demande est de plus en plus forte au niveau des viandes sahéliennes. Rappelez-vous un passé récent, quand l’Office national d’exploitation des ressources animales (Onera) existait, nous étions un grand exportateur de viande vers les pays côtiers. C’est à la suite de la disparition de cet outil, que nous avons commencé à avoir des problèmes au niveau des exportations de viandes du Burkina Faso. Si ce système fonctionnait il y a quelques années, il n’y a pas de raison qu’il ne marche pas aujourd’hui, surtout que nous avons des demandes fortes émanant de certains pays côtiers comme le Ghana notamment. Il nous suffit maintenant d’organiser et de former les bouchers et les autres acteurs du secteur pour qu’ils puissent se mettre aux normes internationales. C’est parce que nous n’avons pas encore réussi à développer les outils nécessaires pour répondre à ces besoins que nous en sommes là aujourd’hui.

GDS : Disposez-vous des outils et moyens pour relever ce défi de l’exportation de viande crue ?
TJ : Avec l’accompagnement de la Banque mondiale et de nombreux partenaires techniques et financiers tels que la BID nous pensons que dans un très proche avenir nous allons tout mettre en œuvre pour satisfaire cette demande. Nous avons un abattoir qui n’est pas aux normes internationales. Il y a donc à ce niveau un travail à faire. Au niveau de cet abattoir, il y a aussi des problèmes de gestion. La Banque mondiale est prête à nous accompagner à condition que nous en confiions la gestion à un privé pour mieux valoriser cet outil. Il y a aussi un problème de formation en amont des acteurs pour qu’ils puissent travailler selon les normes internationales. À coté de cela, avec les partenaires financiers nous sommes en train de voir dans quelle mesure nous pouvons réaliser en zones péri-urbaines et dans les zones pastorales des systèmes de ranching avec des abattoirs modernes.

GDS : Comment pourrait se faire le transport de la viande crue vers les pays demandeurs ?
TJ : Il y a trois possibilités : soit par camions frigorifiques pour les pays proches, soit par le train dans des wagons frigorifiques pour aller vers la Côte d’Ivoire notamment, soit par le fret aérien pour les pays éloignés. Des pays comme la Guinée équatoriale sont prêts à venir ici chercher eux-mêmes la viande.

GDS : Pourquoi, en dépit de sa place centrale dans l’économie rurale, le budget consacré à l’élevage demeure très faible par rapport aux autres secteurs du développement rural ?
TJ : Nous nous posons la même question. Si vous prenez l’ensemble du secteur du développement rural, il ne représente pas plus de 10% du budget. C’est le volet production végétale qui a la plus grosse part, puis suivent l’élevage et l’environnement. Au Burkina Faso, l’élevage ne perçoit pas plus de 1 % du budget national.
Au départ, on n’a pas accordé beaucoup d’importance au secteur de l’élevage parce qu’on se disait que l’éleveur est quelqu’un qui a déjà les moyens, en oubliant que si rien n’est fait, ces moyens ne peuvent pas être valorisés de façon adéquate. Nous travaillons toujours à ce que l’État consente plus d’efforts en faveur du secteur de l’élevage et nous sentons de plus en plus que les choses évoluent favorablement.

GDS : Pour protéger le marché sous-régional, la Cedeao vient d’adopter une cinquième bande du Tec à 35 %, quels sont pour le Burkina Faso les produits animaux qu’il est prioritaire d’intégrer dans cette cinquième bande ?
TJ : Si je prends en compte des intérêts politico-économiques de notre pays, ce sont surtout les viandes crues bovine, ovine, caprine qui sont prioritaires, à long terme.
Concernant le lait, notre préoccupation pour l’instant est de développer la filière locale pour pouvoir satisfaire les besoins des populations de façon régulière car en hivernage on a beaucoup de lait mais en saison sèche c’est difficile. C’est pourquoi nous sommes en train de mettre en place deux grandes laiteries à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso qui vont permettre aux acteurs périurbains de pouvoir augmenter leur production. _ À plus long terme l’objectif est d’inverser la tendance actuelle où nous sommes importateurs malgré notre cheptel élevé, pour devenir un pays exportateur. Dans ce sens, il faudra aussi que les taxes soient plus fortes pour limiter les importations et favoriser le développement de la filière lait locale, d’autant plus qu’avec la hausse des prix des produits alimentaires importés, nos productions locales sont devenues beaucoup plus compétitives.

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Rural tourism development, between dreams and realities
Mascha Middelbeek

Livelihood diversification has become an important issue in rural areas for farmer organizations, donors and developing countries governments. Not surprisingly, since global surveys suggest that non-farmer sources account for 30-45% of average rural household income with the majority coming from local rural sources rather than urban migration . One popular non-farm sector, both in rural areas in developing as in western countries – is tourism development. Rural tourism has potential to combine economic development and acknowledgment of rural…

Lire
Entretien avec Dodo Boureima (version longue)
Dodo Boureima

Grain de sel : Pour répondre à la demande croissante en produits animaux, on entend de plus en plus parler de la nécessité d’une « révolution de l’élevage ». Qu’est ce que cela signifie ? Est-elle nécessaire selon vous et comment doit-elle être menée ? Dodo Boureima : Il y a quelques années encore, le pastoralisme, qui est le système d’élevage dominant en Afrique, était ignoré et banalisé. Mais aujourd’hui, on assiste de plus en plus à une…

Lire
Entretien avec Issoufou Daré (version longue)
idare

_ GDS : Quelles sont les actions et les politiques mises en place par l’Uemoa pour répondre au défi de la croissance de la demande en produits animaux ? Issoufou Daré : L’Uemoa a mis en chantier un certain nombre de programmes qui permettront à terme d’accroître la production animale. La première des initiatives que nous avons prise est de faire en sorte de réduire la mortalité et la morbidité des troupeaux en luttant contre les maladies qui…

Lire
Entretien avec Tamini Josué (version longue)
Tamini Josué

GDS : On parle de plus en plus de révolution de l’élevage. Est-elle nécessaire ? Si oui, en quoi consiste-t-elle selon vous ? Tamini Josué : Nous pensons effectivement qu’il faut une révolution de l’élevage pour pouvoir répondre à la hausse croissante de la demande en produits animaux. Pour nous, la révolution de l’élevage consiste à pouvoir augmenter la productivité à travers l’amélioration génétique, à faciliter les conditions d’accès à l’alimentation du bétail de sorte qu’elle soit disponible…

Un nouveau regard sur les relations élevage et environnement
Bernard Faye

Selon un récent rapport de la FAO , l’élevage est rendu responsable de bien des désordres environnementaux, allant de la dégradation des parcours à l’émergence de nouvelles maladies dangereuses pour l’homme en passant par la désertification, la pollution par les effluents et la contribution à l’effet de serre, sans parler de la participation des produits animaux aux risques sanitaires d’origine nutritionnelle, à tel point que seuls fruits et légumes sont aujourd’hui recommandés pour un meilleur bien-être. Pourtant, cette…

Lire
Qualité et risques des denrées alimentaires d’origine animale
Bassirou Bonfoh

Déterminants de la qualité et de la sécurité sanitaire des denrées animales et d’origine animale En Afrique subsaharienne, l’offre et la demande croissante en protéines animales (viandes, lait, œufs et produits dérivés…) entraînent des changements dans les habitudes alimentaires et contribuent de façon significative à modifier les systèmes de production et de distribution des Denrées animales et d’origine animale (DAOA). La qualité et le prix y apparaissent comme les principaux facteurs de compétitivité sur les marchés formels et…

Lire
Accès au marché et commercialisation de produits agricoles

Accès au marché et commercialisation de produits agricoles. Valorisation d’initiatives de producteurs et enseignements d’une démarche de réflexions collectives. Groupe de travail « Accès au marché et commercialisation de produits agricoles » Présenté par A. Lothoré, P. Delmas. Inter-réseaux, CTA, AFD, 2009, 160 p + annexes Recension par Dominique Gentil : En Afrique subsaharienne, les paysans rencontrent des difficultés pour vendre leurs produits agricoles et en tirer un revenu : manque de débouchés, prix peu élevés et volatils,…

Lire PDF
Entre nous GDS 46-47

Inter-réseaux se mécanise… Inter-réseaux a réalisé en avril 2009 un bulletin de veille (BDV) thématique sur un sujet remis au goût du jour par l’actualité : la mécanisation agricole. Avec la crise alimentaire, des initiatives pour mécaniser les opérations culturales, améliorer la productivité du travail et augmenter la production ont fleuri dans tous les pays d’Afrique subsaharienne. Mais au-delà des déclarations des autorités ouest-africaines, qu’en est-il réellement ? Où vont les nombreux tracteurs indiens et chinois ? Quelles…

Lire PDF
L’Afrique subsaharienne arrivera-t- elle à nourrir ses habitants ?
Jean-Claude Devèze

De nombreux ouvrages et colloques traitent des problèmes cruciaux de l’alimentation de la population mondiale, de la nécessité de consacrer plus d’attention à cet enjeu majeur et donc de faire du développement agricole une priorité, en particulier en Afrique. Un point de vue sur ce sujet pour continuer ce débat… L’afrique subsaharienne est la région du monde où la part de la population agricole est, en proportion, la plus importante (près des deux tiers), mais où la ration…

Lire PDF
Vers une plateforme panafricaine des organisations paysannes
Mamadou Cissokho

Grain de sel : Pouvez vous présenter la plateformepanafricaine des organisations paysannes ? Mamadou Cissokho : La Plateforme panafricaine des organisations paysannes n’existe pas encore officiellement, elle est en cours de création. Elle fait suite au processus de structuration des organisations paysannes (OP) en Afrique, qui a débuté avec la naissance du Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest (Roppa) et d’autres réseaux dans les régions africaines — la Fédération des agriculteurs est africains…

Lire PDF
Kiosque GDS 46-47

Nourrir le monde, vaincre la faim Sylvie Brunel Dans un livre destiné d’abord aux futurs professeurs, l’auteure, géographe, aborde sans tabous ni idées reçues les problèmes de l’alimentation et de la population croissante de notre planète. Elle rappelle que ce n’est que lorsque le monde craint de manquer de nourriture qu’il se préoccupe de l’agriculture vivrière. Dans les situations de paix, rares sont ceux qui se préoccupent des malnutris. Pire, la légitime vague des préoccupations écologiques risque d’ancrer…

Lire PDF
Repères : La définition du Tarif extérieur commun de la Cedeao : le pari du moyen terme
Anne Wagner

La décision d’étendre le Tarif Extérieur Commun (Tec) de l’Union économique monétaire ouest africain (Uemoa) aux États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao B) a été prise par les Chefs d’États et de Gouvernements de la Cedeao le 12 janvier 2006. La définition d’une protection tarifaire commune aux frontières de l’espace Cedeao est une étape importante de l’approfondissement du processus d’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. La région dispose du potentiel de…

Lire PDF
Développement du tourisme rural, entre rêves et réalités
Mascha Middelbeek

Depuis quelques années, le tourisme rural semble représenter une réelle opportunité de diversification des revenus en milieu rural. Comment les paysans peuvent-ils s’intégrer dans le développement de ce tourisme ? Comment les accompagner dans cette démarche ? Un point de vue de l’organisation Agriterra. Les organisations paysannes, les bailleurs de fonds et les gouvernements des pays en développement s’intéressent de plus en plus à la diversification des moyens de subsistance dans les zones rurales. En effet, plusieurs enquêtes…

Lire PDF
L’élevage africain, source possible d’une révolution alimentaire attendue ?
Philippe Lhoste

L’élevage ouest africain parviendra t-il à nourrir une population en constante hausse ? Le chemin à parcourir est encore long, mais les initiatives sont nombreuses et encourageantes pour permettre aux éleveurs de répondre à ce défi. Les institutions internationales attiraient fortement notre attention, à la fin du XXème siècle, sur les évolutions très rapides de la consommation et de la production animales, avec une étude prospective qui a fait date : « L’élevage d’ici 2020 : la prochaine…

Lire PDF
Quel avenir pour le pastoralisme ? Des acteurs s’expriment…
Dodo Boureima, Tamini Josué, idare

Le pastoralisme est le système d’élevage dominant en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Quand on envisage son avenir et sa capacité à répondre à une demande en viande en hausse constante, les avis divergent… Trois interviews, trois points de vue, illustrant la complexité de cette problématique. Entretien avec Dodo Boureima Grain de sel : Qu’est ce que le pastoralisme ? Dodo Boureima : Le pastoralisme est un système de production basé sur la mobilité des éleveurs et…

Lire PDF
Développer la pisciculture en Afrique tropicale humide pour renforcer la sécurité alimentaire
Isabelle Hanquiez, moswald

La pisciculture est un secteur important de l’économie rurale en Afrique tropicale humide. Nécessitant peu de moyens de production, elle pourrait contribuer considérablement à l’alimentation des populations. Alors que la demande en produits animaux ne cesse d’augmenter au niveau mondial, en Afrique une stagnation voire une diminution de la consommation de protéines d’origine animale par habitant est un cas fréquent : dans maints endroits, les faibles niveaux de consommation engendrent des carences nutritionnelles sévères. Selon la FAO, en…

Lire PDF
Enjeux et contraintes des filières porcines en Afrique de l’Ouest
Vincent Porphyre

En Afrique de l’Ouest, les cheptels porcins connaissent des croissances de l’ordre de 5 à 10 %. Bien que pratiqués majoritairement de façon extensive, on assiste toutefois à une certaine intensification des systèmes de production, se heurtant à des contraintes d’ordre économique, environnemental et sanitaire. L’élevage porcin est en pleine expansion en Afrique de l’Ouest, avec selon les pays des croissances des cheptels de l’ordre de 5 à 10% (FAO, 2007). La production de viande de porc en…

Lire PDF
Contraintes et défis de l’aviculture en Afrique de l’Ouest : Cas du Bénin
guezolionel

L’aviculture est un secteur en plein essor en Afrique de l’Ouest. Au Bénin, grâce à l’accompagnement des autorités, on assiste au développement de cette filière, qui fait toutefois face à de nombreuses contraintes, liées notamment aux conditions d’accès au crédit, à la concurrence des importations et aux enjeux fonciers. L’aviculture en Afrique de l’Ouest est une activité complexe dont l’importance varie d’un pays à l’autre. Au Bénin, pays de plus de 7 millions d’habitants, deux grands types d’aviculture…

Lire PDF
La fête du mouton, des moutons pour la fête. Enjeux économiques de la Tabaski au Sénégal
Olivier Ninot

La Tabaski ou fête du mouton donne lieu à une grande effervescence sur le marché ovin au Sénégal. Durant cette période, où la consommation de viande de mouton atteint des pics exceptionnels, on assiste au développement d’une véritable « économie de la Tabaski », à laquelle les autorités étatiques portent une attention particulière. L’Aïd El Kabir, appelé Tabaski en Afrique de l’Ouest, est un événement majeur au Sénégal et dans les autres pays sahéliens. La « grande »…

Lire PDF
Nord Cameroun : pour une utilisation concertée des ressources entre pasteurs sédentarisés et agroéleveurs
Aimé Landry Dongmo, Philippe Lhoste

Au Nord Cameroun, la sédentarisation des pasteurs et l’introduction de l’élevage chez les agriculteurs ont entraîné des conflits sur la gestion des ressources et des espaces agropastoraux. Pour y remédier, l’accompagnement des producteurs avec des instruments innovants de gestion et de valorisation de la biomasse s’avère nécessaire. Comme dans diverses régions d’Afrique subsaharienne, la population va doubler au Nord Cameroun dans les 20 prochaines années. Accroître la production est désormais urgent pour répondre à la demande croissante en…

Lire PDF
Les systèmes de collecte du lait en Afrique de l’Ouest : échec ou espoir ?
Cécile Broutin, Guillaume Duteurtre, djibydia

Après l’échec de l’industrialisation laitière en Afrique de l’Ouest, de nombreuses mini laiteries se sont développées avec plus ou moins de réussite et ont permis une meilleure valorisation de la production locale. Mais celles ci ont besoin d’améliorer leurs dispositifs de collecte et de distribution pour être plus performantes. Depuis les années 90, les filières laitières sont une des priorités des programmes de développement de l’élevage en Afrique de l’Ouest. Pourtant, les grands projets industriels des années 60…

Lire PDF
Consommation urbaine de viandes en Afrique de l’Ouest : l’exemple de Dakar
Andrien Mankor

En Afrique de l’Ouest, les habitudes alimentaires des populations sont en pleine mutation, surtout en zone urbaine. Dans la mégalopole de Dakar où le marché de la viande est en pleine explosion, on assiste depuis quelques années à un changement dans les modes de consommation des produits d’origine animale. Sous l’effet conjuguée de l’urbanisation, de la croissance des revenus et des nouvelles attentes socioculturelles des populations, on assiste, dans les pays du Sud, à l’émergence d’une demande croissante…

Lire PDF
Afrique de l’Ouest : la révolution de l’élevage aura-t-elle lieu ?
Guillaume Duteurtre

Le secteur de l’élevage en Afrique de l’Ouest est à un tournant. Diversification des systèmes alimentaires et croissance de la population se joignent pour doper la demande en produits animaux. Des mutations qui questionnent la capacité des systèmes d’élevage locaux et des filières à s’adapter à une demande exigeante. Depuis 50 ans, l’essor des villes africaines a induit une transformation profonde du modèle alimentaire. Comme dans les autres pays en développement, le secteur de l’élevage a été particulièrement…

Lire PDF
Introduction du dossier

L’élevage joue un rôle central dans les économies ouest africaines : il contribue à près de la moitié du PIB agricole (en incluant la traction animale et la fumure organique) et constitue une source importante d’emplois et de revenus. Cette région se caractérise aussi par un faible apport dans l’alimentation humaine des produits d’origine animale. Avec une croissance annuelle estimée à 4%, la demande de produits d’origine animale est appelée à augmenter en Afrique subsaharienne, et notamment en…

Lire PDF
Des conventions locales pour gérer ensemble les ressources naturelles ?
Philippe Lavigne-Delville

Comment gérer durablement des ressources naturelles soumises à des pressions croissantes ? Avec des règles partagées, légitimes et appuyées par des instances locales et par l’État. Les « conventions locales » peuvent être des outils pour cela, permettant de concilier règles coutumières et règles de l’État. À certaines conditions… La compétition croissante sur l’espace et les ressources naturelles, les carences des dispositifs de régulation, provoquent une surexploitation des ressources et des conflits : les réserves forestières sont défrichées,…

Lire PDF
Le commerce des produits agricoles à Nouna : au-delà des prix
Quentin Stoeffler

La région de Nouna au Burkina Faso connaît ces dernières années d’importants changements dans les conditions de commercialisation des produits agricoles. Culture emblématique de ces évolutions, le sésame en dit long sur les blocages de la zone ainsi que sur les décisions et attentes des producteurs. Nouna, décembre 2008. Les récoltes viennent de s’achever dans les villages entourant cette petite ville enclavée à l’Ouest du Burkina Faso. Les agriculteurs engrangent leur mil et leur sorgho, ainsi que les…

Lire PDF
L’invitée de Grain de sel : Edwige Botoni
Edwige Botoni

Edwige Botoni est experte en gestion des ressources naturelles, chargée du suivi des conventions environnementales au Comité permanent inter États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss, www.cilss.bf). En 2009, le Cilss a publié un rapport intitulé « la transformation silencieuse de l’environnement et des systèmes de production au Sahel : Impacts des investissements publics et privés dans la gestion des ressources naturelles » : www.cilss.bf/ spip.php?article58 Grain de sel : Vous venez de publier un…

Lire PDF
Editorial : Vers une réhabilitation de l’élevage ?
Ludovic Larbodière

Les productions animales semblent revenir au goût du jour dans les débats. Est-ce dû à la crise alimentaire, aux statistiques alarmistes de la FAO sur la faim et la malnutrition ? Peu importe, on revient aux solutions simples, aux valeurs sûres et on ne peut que s’en réjouir. Car il est temps de reconnaître que l’élevage peut jouer un rôle central pour relever les grands défis auxquels sont confrontés les pays du Sud : l’insécurité alimentaire d’un milliard…

Lire PDF
Grain de sel n°46-47 : Répondre aux évolutions alimentaires, un défi majeur pour l’élevage africain

L’élevage joue un rôle central dans les économies ouest africaines : il contribue à près de la moitié du PIB agricole (en incluant la traction animale et la fumure organique) et constitue une source importante d’emplois et de revenus. Cette région se caractérise aussi par un faible apport dans l’alimentation humaine des produits d’origine animale. Avec une croissance annuelle estimée à 4%, la demande de produits d’origine animale est appelée à augmenter en Afrique subsaharienne, et notamment en…

Lire
Actualité d’Inter-réseaux (GDS46-47)

_ Idrissa Moumouni Idrissa Moumouni, Plate-forme Paysanne du Niger Conseil d’administration d’Inter-réseaux Il s’est réuni le 16 juin 2009. Le débat a principalement porté sur la question suivante : « Comment améliorer les outils d’Inter-réseaux (site internet, Grain de sel, bulletins de veille électroniques, groupes de travail) et leur synergie pour augmenter leurs diffusions et leurs impacts ? ». Des tentatives intéressantes de liens entre ces supports ont été notées : un bulletin de veille sur la mécanisation…

Lire PDF
Enjeux et défis de l’introduction des agrocarburants au Burkina Faso
Elodie Hanff, Garance Faugère, Joël Blin, Nathalie Weisman, marie-helenedabat

Au Burkina Faso, les ressources énergétiques sont rares, et l’énergie importée coûte cher du fait de l’enclavement du pays. Dans ce contexte, le développement de la culture d’agrocarburants ne pourrait-elle pas être un levier pour le développement du pays et de son agriculture ? Le renchérissement de l’énergie fossile entraîne, pour les populations du Sud, une perte de compétitivité ainsi qu’une augmentation du coût de la vie. Soucieux de sa dépendance énergétique et de l’augmentation de sa facture…

Lire PDF