The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "43 : Hausse des prix agricoles", publiée le 17 décembre 2008.

Boum du maïs dans un pays de cacao. Sulawesi, grenier de l’Indonésie

François Ruf/Yoddang

Le boum du maïs à Sulawesi (Indonésie), dans une région où le cacao a apporté beaucoup de richesses, s’il est remarquable, pose question. Pourquoi? Comment les agriculteurs de Sulawesi ont-ils pu répondre aussi rapidement à la flambée du cours mondial ? Y a-t-il des enseignements à en tirer pour d’autres pays ?

L’ILE DE SULAWESI, plus connue sous son ancien nom des « Célèbes », domaine des fameux Bugis, peuple de marins et des romans de Conrad, a connu des évolutions remarquables de son agriculture. Dans les années 80, l’île est un des grands succès de la révolution verte, exportant du riz dans tout l’archipel indonésien et au-delà. Dans les années 90, elle révèle un des boums du cacao les plus spectaculaires de l’histoire. En juillet 2008, nous visitons l’entrepôt de cacao local du premier broyeur de cacao au monde. Mais loin des fèves de cacao, les silhouettes de manœuvres s’activent autour de dizaines de tonnes de maïs séchant sur les aires cimentées de l’usine.

Pourquoi ce développement soudain de la culture du maïs ? À Pongka, un de ces villages du Sud, où le maïs était déjà cultivé depuis plusieurs années, en grande partie pour la consommation familiale, avec un maigre surplus vendu les bonnes années, on trouve tous les éléments de réponse à cette question. Comme dans bien des histoires de diversification ou reconversion des cultures, tout un processus et de multiples facteurs ont préparé le boum :

  • une densité de population encore forte ;
  • l’émergence d’un marché local ;
  • un réseau de commerçants bugis s’appuyant sur des réseaux familiaux pour se faire connaître et créer la confiance avec les agriculteurs, y compris à travers les circuits d’émigration du sud vers le centre-sud et le centre de l’île ;
  • l’utilisation du progrès technique : hybrides, engrais et machines. Les commerçants et parfois aussi les services de vulgarisation jouent leur rôle d’information et de diffuseur de progrès technique. Ils introduisent l’hybride de maïs jaune. À partir de 2003, sans abandonner leur maïs blanc (préféré pour la consommation familiale), les agriculteurs adoptent rapidement cet hybride pour ses rendements, très élevés. L’hybride offre un ratio de 400 à 500 fois la semence contre 100 fois la quantité de semence pour le maïs jaune commun. Dès 2002, est également introduite une petite machine, facile à transporter à travers champs, assurant la séparation des grains de maïs du rachis.
  • le financement (crédit et transactions) assuré par le réseau de commerçants.

Séchage du maïs (© F. Ruf, Cirad)
Séchage du maïs (© F. Ruf, Cirad)

Le boum du maïs, danger pour le cacao ou locomotive ? Les planteurs de cacao ne sont pas seulement sensibles à la hausse du prix du maïs. Grâce à l’introduction de l’hybride et des engrais, ils sont aussi fort attirés par les gains de rendement, et donc au final par une progression très rapide des revenus du maïs. Or dans le même temps, ils subissent une aggravation des dégâts et de maladies sur les cacaoyers, s’ajoutant à un vieillissement de leurs arbres, d’où une baisse dramatique de leurs rendements.

À court terme, l’industrie du chocolat et les dirigeants de l’interprofession du cacao en Indonésie ont donc quelques soucis à se faire. Au cours des mêmes enquêtes conduites dans un « village typiquement cacaoyer », Noling, dépendant du cacao à 90 %, il y a bien adoption massive du maïs en 2008, et le plus souvent par abattage des cacaoyers. Mais à moyen terme, le danger peut se transformer en opportunité. En effet, c’est grâce à la hausse du prix et du revenu du maïs que les planteurs commencent à avoir le courage d’abattre une partie de leurs vieux cacaoyers. Ils peuvent compter sur un revenu du maïs se substituant avantageusement à celui du cacao, pour 1 à 2 ans. C’est donc l’occasion et une chance pour tenter simultanément la replantation de cacaoyers, associés au maïs. En définitive, tout se passe comme si la hausse des prix du maïs pouvait déclencher et financer la replantation, cette fois avec du matériel végétal sélectionné.

S’il se confirme, le boum du maïs vat- il accélérer le déclin du secteur cacao à Sulawesi ou contribuera-t-il à sa modernisation ? Il est encore trop tôt pour trancher, d’autant que les maladies du cacaoyer se multiplient et peuvent décourager la replantation. Les Bugis de Sulawesi nous rappellent quelques clés de la réussite pour répondre à la hausse rapide d’un prix : progrès technique, crédit, réseaux d’information et de commerçants, mais aussi problèmes et déclin de revenus sur des cultures existantes. Ils nous rappellent aussi que les agriculteurs raisonnent plus en termes de revenus relatifs que de prix. Ils nous rappellent enfin le jeu de concurrence et complémentarité entre les cultures dites vivrières, annuelles, et les cultures dites pérennes.

L’économie agricole indonésienne témoigne d’un beau foisonnement d’innovations et de dynamisme dans lequel le Cirad a joué et joue un rôle d’expertise en partenariat avec le secteur public et privé, notamment sur les cultures pérennes. À Sulawesi, avec une équipe indonésienne, un observatoire des dynamiques locales a été monté depuis plusieurs années, susceptible d’alimenter une forme de conseil au plan des politiques publiques et des actions de partenariat public/privé.

Version intégrale sur notre site : http://inter-reseaux.org/publications/revue-grain-de-sel/43-hausse-des-prix-agricoles/article/boum-du-mais-dans-un-pays-de-cacao?lang=fr

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

« * » indique les champs nécessaires

Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Défis agricoles africains
Jean-Claude Devèze

Défis agricoles africains. Sous la direction de Jean- Claude Devèze. Préface de Jean-Michel Debrat Éd. Karthala, Agence française de développement juin 2008, 414 p., 26 euros ISBN 978-2-8111-011-7 Cet ouvrage, centré sur le devenir des agricultures subsahariennes et leur rôle dans le développement du sous-continent, montre l’importance des enjeux démographiques, économiques et environnementaux, mais aussi sociaux, culturels et politiques. Alors que la question de l’alimentation de la planète redevient cruciale, le premier défi à relever par les agricultures…

Lire
Ils nous ont rendu visite… Entre nous GDS 43

Ils nous ont rendu visite… L’équipe du secrétariat exécutif d’Inter- réseaux Développement rural a pu rencontrer au cours des derniers mois différentes personnes très concernées par l’agriculture familiale et le développement rural. De nombreux membres du réseau sont passés à Paris et nous avons été très heureux de pouvoir les rencontrer et bénéficier de leurs expériences. Des membres de l’équipe ont aussi pu aller en Afrique de l’Ouest dans des cadres leurs permettant de rencontrer d’autres membres du…

Lire
Les défis de l’agriculture à moyen terme
Bruno Vindel

Les spectaculaires augmentations des prix des produits agricoles ont relancé les débats sur la sécurité alimentaire mondiale et les inquiétudes sur la capacité de la planète à nourrir une population croissante. Au-delà des mesures prises actuellement pour conjurer la crise, qu’en sera-t-il réellement à terme ?_ À l’horizon de 2030, les principales forces motrices de la question alimentaire et agricole mondiale sont multiples : accroissement démographique mondial, changement climatique, questions énergétiques, transition alimentaire ¹ dans les pays émergents,…

Lire PDF
Grain de Sel N°43 – Hausse des prix agricoles

La hausse des prix agricoles a fait couler beaucoup d’encre, mais relativement peu de choses on été écrites sur le sort des producteurs ouest africains. Quel a été l’impact de ce phénomène sur les producteurs, et quelles leçons en tirer ? Actualité d’Inter-réseaux Présentation et actualité d’Inter-réseaux Editorial : Hausse des prix : pour le meilleur et pour le pire ? Gros sel L’invité de Grain de sel : Moussa Para Diallo Moussa Para Diallo est un des…

Lire PDF
Défis agricoles africains

Défis agricoles africains. Sous la direction de Jean- Claude Devèze. Préface de Jean-Michel Debrat Éd. Karthala, Agence française de développement juin 2008, 414 p., 26 euros ISBN 978-2-8111-011-7 Cet ouvrage, centré sur le devenir des agricultures subsahariennes et leur rôle dans le développement du sous-continent, montre l’importance des enjeux démographiques, économiques et environnementaux, mais aussi sociaux, culturels et politiques. Alors que la question de l’alimentation de la planète redevient cruciale, le premier défi à relever par les agricultures…

Lire PDF
Dossier : Hausse des prix : opportunités et défis pour les producteurs africains

La hausse des prix agricoles a fait couler beaucoup d’encre, mais relativement peu de choses on été écrites sur le sort des producteurs ouest africains. Quel a été l’impact de ce phénomène sur les producteurs, et quelles leçons en tirer ?Après avoir remis en perspective le phénomène à l’échelle mondiale et régionale, pour mieux saisir l’insertion de la sous-région dans l’économie mondiale, ce dossier se propose d’étudier le cas des producteurs de riz, objets de toutes les attentions….

Lire
Repère : conséquences de l’échec de la mini-ministérielle pour les agricultures paysannes
Anne Wagner

UNE SEMAINE INTENSIVE de négociations, «mini-ministérielle» rassemblant au Secrétariat de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève les ministres de l’Agriculture d’une trentaine de pays, s’est tenue du 21 au 28 juillet 2008. Pour mieux comprendre quels étaient les objectifs de cette rencontre, il importe de la resituer dans une perspective plus large : l’Accord agricole de l’OMC, qui fixe le cadre réglementaire des échanges mondiaux de produits agricoles et agro-alimentaires, est en renégociation depuis janvier 2000. À…

Lire PDF
Riz, un marché incertain
Patricio Mendez del Villar

Si l’évolution du marché mondial du riz se caractérise par de fortes incertitudes, un fait demeure : les stocks sont faibles et les besoins croissants. Au lendemain de l’envolée des prix de cette matière première, base alimentaire de plus de la moitié de l’humanité, un regard sur les grandes tendances du marché s’impose.En collaboration avec Produit Doc LE RIZ EST LA TROISIEME CEREALE produite dans le monde après le maïs et le blé. Mais, il est la première…

Lire PDF
Kiosque

L’Afrique de Sarkozy – Un déni d’histoire. J.-P. Chrétien (dir.) Le décryptage du « discours de Dakar » (dont le texte intégral figure en annexe) apporté par ce petit livre va beaucoup plus loin que la critique faite jusqu’alors. Contre l’Afrique « qui ne connaît que l’éternel recommencement » et « l’homme africain qui n’est pas assez entré dans l’histoire », chacun des cinq auteurs, rappelle à sa façon « la dimension historique dans laquelle s’inscrit le destin,…

Lire PDF
Ils nous ont rendu visite… Entre nous

Ils nous ont rendu visite… L’équipe du secrétariat exécutif d’Inter- réseaux Développement rural a pu rencontrer au cours des derniers mois différentes personnes très concernées par l’agriculture familiale et le développement rural. De nombreux membres du réseau sont passés à Paris et nous avons été très heureux de pouvoir les rencontrer et bénéficier de leurs expériences. Des membres de l’équipe ont aussi pu aller en Afrique de l’Ouest dans des cadres leurs permettant de rencontrer d’autres membres du…

Lire PDF
Cameroun : les éleveurs s’organisent
Aimé Landry Dongmo, Marta Kasprzyk, Patrick Dugué

À l’instar des agriculteurs, les éleveurs ont-ils pu développer des organisations fonctionnelles, rendant service à leurs membres ? Les auteurs d’une étude menée auprès des groupements d’éleveurs et d’agro-éleveurs au nord du Cameroun sur l’intensi- fication en élevage font le point sur les avancées de ces groupes professionnels.EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE, les organisations de producteurs encouragées par les États dès les années 60 ont surtout concerné les agriculteurs. Les éleveurs, du fait de leur mobilité et de leur faible…

Lire PDF
La hausse des prix internationaux de 2007/2008 : panorama mondial et régional.
Benoît Daviron, Nicolas Bricas

De janvier 2007 à mi 2008, les prix internationaux des produits alimentaires ont augmenté de près de 60 %. Depuis, à la faveur de la crise financière puis de ses implications sur « l’économie réelle », le mouvement s’est inversé. Pour ouvrir le dossier, cet article revient sur les manifestations et les causes de cette hausse.LA HAUSSE DE 2007/2008 peut être interprétée comme l’accélération d’un mouvement entamé depuis début 2002, mouvement certes moins spectaculaire, mais qui, par paliers,…

Lire PDF
La transmission des prix internationaux sur les prix des céréales dans le Sahel.
Moussa Cissé, Niama Nango Dembélé, Roger Blein

Le sahel n’a pas échappé à la flambée des prix alimentaires Mais selon les pays et les produits, la transmission des prix mondiaux a fortement varié et affecté diversement l’approvisionnement des populations. Les raisons de ces disparités sont riches d’enseignements pour la réforme des politiques agricoles et alimentaires.DANS L’ENSEMBLE DES PAYS ouest-africains les prix des produits alimentaires ont commencé à grimper à partir de fin 2006. Le prix de la poudre de lait, matière première importée par les…

Lire PDF
Hausse des prix et compétitivité des producteurs de riz.
Mamadou Diarra, Salifou Konaté

La hausse des prix internationaux du riz profite-t-elle aux producteurs sahéliens? La question est sur toutes les lèvres mais la réponse n’est pas si simple. S’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives, les premières enquêtes montrent que les producteurs peuvent tirer leur épingle du jeu. Mais à certaines conditions. LE RIZ a pris une place considérable dans l’alimentation des sahéliens, notamment en milieu urbain. Ce phénomène est beaucoup plus marqué au Sénégal et au Mali….

Lire PDF
Lait : les secteurs locaux menacés par la volatilité des prix.
Cécile Broutin, lliagre

Au Niger comme au Sénégal, consommateurs, producteurs et importateurs se sont adaptés tant bien que mal à la hausse des prix du lait. Les gouvernements ont aussi tenté de réagir. Mais avec des prix désormais volatiles, rien ne remplacera une politique pérenne d’appui à des producteurs locaux fragilisés par la crise. La flambée des prix des produits laitiers sur le marché international a surpris : le lait en poudre écrémé, négocié à environ 2 300 USD la tonne…

Lire PDF
Boum du maïs dans un pays de cacao. Sulawesi, grenier de l’Indonésie
François Ruf, Yoddang

Le boum du maïs à Sulawesi (Indonésie), dans une région où le cacao a apporté beaucoup de richesses, s’il est remarquable, pose question. Pourquoi? Comment les agriculteurs de Sulawesi ont-ils pu répondre aussi rapidement à la flambée du cours mondial ? Y a-t-il des enseignements à en tirer pour d’autres pays ?L’ILE DE SULAWESI, plus connue sous son ancien nom des « Célèbes », domaine des fameux Bugis, peuple de marins et des romans de Conrad, a connu…

Les prix agricoles mondiaux flambent, les producteurs vont-ils gagner plus ?
Philippe Somé, alothore, bpeneau

Dans un contexte d’instabilité des prix agricoles, les décisions de gestion des exploitations familiales sont à repenser : le conseil à l’exploitation familiale représente une des modalités existantes pour aider les producteurs et les organisations de producteurs à mieux faire face à la volatilité des prix.« Donnez nous des prix comme ça pour 10 ans, et on est content !» disent des producteurs. Mais est-ce là une vision partagée par tous ? Une série de questions se pose….

Lire PDF
Boum du maïs dans un pays de cacao : Sulawesi, grenier de l’Indonésie
François Ruf

Le Boum du Maïs à Sulawesi (Indonésie), dans une région où le cacao a apporté beaucoup de richesses, s’il est remarquable, pose question. Pourquoi ? Comment les agriculteurs de Sulawesi ont-ils pu répondre aussi rapidement à la flambée du cours mondial ? Y a-t-t’il des enseignements à en tirer pour d’autres pays? L’île de Sulawesi, plus connue sous son ancien nom des « Célèbes », domaine des fameux Bugis, peuple de marins et des romans de Conrad, a…

Lire PDF
Entretien avec Hammou Haïdara, consultant en développement des entreprises et organisations, Président de la fondation Mahamane Alassane Haïdara
Hammou Haïdara

Grain de sel (GDS) : Pouvez-vous vous présenter ? Hammou Haïdara (HH) : Consultant indépendant dans le secteur de l’appui aux entreprises, la formation professionnelle et la micro finance dans tout secteur, je travaille avec différents bailleurs de fonds (coopération Suisse, la coopération belge, danoise, luxembourgeoise, allemande, etc.) pour la formulation de projets, l’identification, l’évaluation, l’audit organisationnel, etc. J’ai auparavant travaillé durant 6 ans au service du programme Boutique de gestion d’échanges et de conseils (BGECO) en tant…

Lire
Entretiens avec Moussa Para Diallo et Mamadou Kourahoye Diallo, de la Fédération des paysans du Fouta Djallon
Mamadou Kourahoye Diallo, fpfd2002

Moussa Para Diallo est le président de la Fédération des paysans du Fouta Djallon, et Mamadou Kourahoye Diallo est responsable de la commercialisation de la Fédération des paysans du Fouta Djallon. Grain de sel (GDS) : Qu’entendez-vous par « agriculture familiale » ? Moussa Para Diallo Moussa Para Diallo (MPD) : Voici ce qu’est pour moi, à titre personnel, l’agriculture familiale : c’est une agriculture qui emploie en première position les membres de la famille qui travaillent pour subvenir…

Lire
Pour l'agriculture familiale. Oui, mais laquelle ?
Inter-réseaux

Qu’est-ce que l’agriculture familiale ? Est-on tous d’accord sur le sens et les implications de cette expression ? Grain de sel a profité d’une invitation à une rencontre organisée en Pologne pour interroger différents acteurs des 4 coins du monde, et leur demander : c’est quoi l’agriculture familiale ? Petit tour d’horizon…   Brésil. Une manière de vivre. Au Brésil, la notion d’agriculture familiale se développe depuis environ 20 ans. Avant, on parlait de petites paysanneries, mais petit…

Lire PDF
Maïs, mil, sorgho : des cultures d'avenir ou laissés pour compte de la crise?
G. Roger Zangré

Les céréales sèches sont cruciales pour la sécurité alimentaire dans nombre de pays sahéliens mais leurs systèmes de production sont encore peu performants. Dans le contexte des prix mondiaux élevés, seront-elles davantage valorisées ? Entretien avec G. Roger Zangré, phytogénéticien burkinabè Grain de sel : En réaction à la hausse des prix, les céréales sèches ont-elles bénéficié d’autant d’attention de la part des politiques publiques que le riz ? Roger Zangré Roger Zangré : La quasi-totalité des pays…

Lire PDF
La réponse ouest-africaine à la crise des prix
Bio Goura Soulé, Cecilia Bellora, Roger Blein

Face à la flambée des prix, les gouvernements ouest-africains ont cherché à réduire les prix aux consommateurs et à relancer la production vivrière. Des mesures dictées par l’urgence, conçues dans un cadre national, et qui posent de nombreuses questions quant à leur durabilité financière et au modèle d’agriculture qu’elles véhiculent implicitement. AVRIL ET MAI 2008 sont marqués en Afrique de l’Ouest par la montée de la colère des consommateurs et des syndicats. La hausse des prix des produits…

Lire PDF