En collaboration avec Produit Doc
LE RIZ EST LA TROISIEME CEREALE produite dans le monde après le maïs et le blé. Mais, il est la première pour l’alimentation humaine et la base alimentaire pour plus de la moitié de l’humanité. En 2007, la production mondiale a été estimée à 438 millions de tonnes (FAO) en équivalent riz blanchi. Cette céréale est cultivée sur les cinq continents mais la production et les échanges commerciaux sont largement concentrés sur le continent asiatique (+90 %), avec la Chine, l’Inde et l’Indonésie qui produisent et consomment près de 60 % de la production mondiale.
Leur consommation de riz, comme dans la plupart des pays du Sud Est asiatique, dépasse les 100 kg/an/hab. En Afrique subsaharienne, le riz est surtout consommé en Afrique de l’Ouest où la consommation moyenne avoisine les 37 kg/hab., tandis que dans le reste de l’Afrique, la consommation varie entre 10 et 15 kg ; un niveau assez proche de celles des pays occidentaux, où la consommation moyenne est inférieure à 10 kg. Le commerce mondial, bien qu’il ait triplé depuis le début des années 80, reste très marginal, avec seulement 7 % de la production qui est commercialisée dans le monde, contre près de 20% pour le blé et 12 % pour le maïs. Les pays producteurs destinent principalement leur production à leur propre consommation. Ainsi, par exemple, les trois principaux pays producteurs et consommateurs de riz (Chine, Inde et Indonésie), qui à eux seuls représentent plus de 60 % de la production mondiale, n’interviennent sur le marché mondial que pour 1 % à 3 % de leur production nationale. En Afrique, la production rizicole représente 4 % de la production mondiale.
Toutefois, le continent constitue l’un des principaux pôles d’importation avec près d’un tiers des importations mondiales. La situation rizicole en Afrique subsaharienne n’a cessé de se dégrader malgré une amélioration constante de la production, mais insuffisante par rapport à l’accroissement de la demande locale. La production a progressé presque deux fois moins vite que la consommation avec un taux d’auto-approvisionnement qui est passé de 80 % au milieu des années 70 à 60 % seulement au cours de la décennie actuelle. Les pays africains hautement dépendants du marché international ont été touchés de plein fouet par la flambée du prix international du riz, survenue brutalement au cours du premier trimestre 2008. En quelques semaines, les prix mondiaux ont été multipliés par trois en raison des mesures limitatives des exportations imposées par les gouvernements des pays producteurs et exportateurs d’Asie afin de protéger leurs propres marchés internes des risques inflationnistes observés sur d’autres produits alimentaires (blé, maïs, soja, etc.). Si les mesures restrictives des exportateurs asiatiques ont été l’élément déclencheur de l’envolée des prix du riz, des facteurs plus structurels sont précurseurs d’une nouvelle ère de pénurie alimentaire en raison d’un déséquilibre persistant entre l’évolution de l’offre et de la demande de riz. Avec une production mondiale qui progresse deux fois moins vite que la croissance démographique, du fait du plafonnement des rendements et de la stagnation des surfaces rizicoles, les pays producteurs et exportateurs ont dû puiser dans leurs réserves pour répondre à la demande globale. Aussi, les stocks mondiaux sont-ils aujourd’hui à leur niveau le plus bas des 25 dernières années. Les incertitudes qui caractérisent l’évolution du marché mondial du riz rendent prudents les nouveaux pays exportateurs hors Asie et non consommateurs de riz, tels que les pays exportateurs du Mercosur (Argentine et Uruguay). Le niveau élevé du prix du pétrole et des intrants agricoles rend en effet aléatoires les investissements productifs pour un développement durable de la riziculture mondiale et la sécurisation des approvisionnements rizicoles.
Évolution par continent de la production de riz blanc, du rendement et des échanges (Source FAO 2008)