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Ceci est un article de la publication "54-56 : Les céréales au coeur de la souveraineté alimentaire en Afrique l’Ouest", publiée le 15 décembre 2011.

Qui approvisionnera l’Afrique de l’Ouest en riz importé ?

Jean-Martin Bauer/Patricio Mendez del Villar

CéréalesCommerce internationalRizAfrique de l’Ouest

Une demande en riz qui explose en Afrique de l’Ouest, une offre locale qui progresse plus lentement : à ce rythme, l’autosuffisance en riz n’est pas pour demain. Dans ce contexte, la région se doit de mettre en place une stratégie de diversification des approvisionnements, chemin qu’elle prend déjà en important de plus en plus de riz d’Amérique Latine.

L’Afrique de l’Ouest représente actuellement un pôle majeur d’importation pour le riz. Malgré les progrès réalisés dans l’accroissement de la production, par extension des surfaces et intensification des systèmes de culture, la zone ouest africaine n’est autosuffisante en riz qu’à hauteur de 60%. Pratiquement inexistante au moment des indépendances, l’importation annuelle atteint plus de 5 millions de tonnes de riz blanchi. Le premier importateur de la région, le Nigeria, importe à lui seul chaque année quelques 2 millions de tonnes de riz. Il est suivi de la Côte d’Ivoire (900 000 tonnes) et du Sénégal (700 000 tonnes). Actuellement, l’importation assure l’essentiel des disponibilités en riz des pays côtiers (Sénégal, Ghana, Libéria, Bénin). Seul le Mali, pays sahélien enclavé, couvre lui-même 90% de ses besoins en riz.

Dépendance des marchés internationaux. Les importations ouest africaines de riz, équivalentes à 17% des échanges internationaux en 2010, ont explosé au cours des années 1990, en raison de la libéralisation des filières agro-alimentaires. La région importait quelques 2 millions de tonnes par an dans les années 90, et elle a franchi, pour la première fois en 2001, la barre des 5 millions de tonnes. La croissance des importations régionales est essentiellement le fait du Nigeria, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire ; dans ces grands pays importateurs, les volumes importés ont doublé lors de la décennie 1995-2005.
La tendance à l’augmentation des importations rizicoles ouest africaines devrait se poursuivre au cours des prochaines décennies, sous l’effet d’une expansion continue de la consommation et des contraintes à la progression de la production locale.
La consommation de riz est en effet destinée à poursuivre son augmentation sous le triple effet de l’accroissement démographique, de l’urbanisation croissante et de l’augmentation de la consommation par personne. Au Nigeria par exemple, le géant de la région, on ne consomme actuellement « que » 20 kg de riz par personne et par an. Or, la convergence inévitable de la consommation nigériane vers la moyenne régionale de 32 kg va constituer à terme un facteur important d’expansion de la demande. D’autre part, ces dernières décennies, la production régionale — souvent entravée par des contraintes au niveau de la transformation et de la commercialisation — progresse moins vite que la consommation. Même après les appuis conséquents concédés par les pouvoirs publics à la filière locale depuis la crise de 2008, la production du riz n’a augmenté que de 5,4% par an dans la région — un taux équivalent à celui de la croissance de la consommation. Ces dynamiques permettent de conclure que la région continuera à faire face à une dépendance chronique vis-à-vis du marché international en riz.

Une diversification des approvisionnements. Le marché d’importation du riz en Afrique de l’Ouest représente aussi un enjeu financier de taille : la valeur cumulée des importations rizicoles représentait en 2009 près de 2 milliards de dollars. Si les pays asiatiques ont historiquement été les premiers fournisseurs de la région, on constate depuis 2008 une diversification des approvisionnements. On voit en particulier sur les marchés africains des riz en provenance d’Amérique du Sud (Uruguay et Brésil). On peut alors s’interroger sur les perspectives futures des riz sud-américains dans les marchés ouest africains.
Les limitations volontaires des exportations par les pays asiatiques en 2008 ont amené les pays ouest africains à diversifier leurs approvisionnements. En 2007, 60% des importations de riz provenaient de Thaïlande. Or, depuis 2008, la prédominance de la Thaïlande a diminué au profit du Vietnam, dont la part de marché est passée de 14% en 2007 à 25% en 2010. Les gouvernements ouest africains ont également cherché à diversifier la nature de leurs contrats d’importations en entamant des négociations directes, au niveau politique, avec des pays dotés de surplus en riz, tels que l’Inde et la Chine.
Si le Sud Est asiatique fournit encore près des trois-quarts des importations ouest africaines, on constate aussi l’apparition de nouvelles sources d’approvisionnement. En Gambie, par exemple, une forte proportion des disponibilités en riz est d’origine brésilienne. À Banjul, le riz brisé du Brésil se vend à un prix comparable à celui du riz pakistanais ou vietnamien, mieux connu du consommateur (cf. graphe). La stratégie semble être de le vendre en sacs conditionnés de 25 kg, plutôt que de 50 kg, afin de différencier le produit et de lui créer une niche de marché.


Une montée en puissance du Mercosur ? Les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay) pourraient être amenés à jouer un rôle croissant dans l’approvisionnement en riz de l’Afrique de l’Ouest. Ils disposent de potentialités en terres et en eau permettant d’en faire une zone largement excédentaire en riz. Ce bloc régional a récemment augmenté sa part dans les échanges internationaux et se positionne comme une source de riz de qualité à des prix compétitifs. Des experts estiment qu’en 2011, le bloc pourrait exporter quelques 2,3 millions de tonnes vers l’Amérique du Sud, l’Amérique Centrale, l’Europe, le Moyen Orient et l’Afrique.
Selon USDA, le Brésil a produit quelques 13 millions de tonnes de riz blanchi en 2010/2011, quantité qui dépasse, d’au moins 1 à 1,5 millions, les besoins de consommation du pays. Au Brésil, les riziers du sud du pays (Santa Catarina et Rio Grande do Sul) sont, depuis 2009, à la recherche de nouveaux débouchés. Une quarantaine de riziers du Sud Brésil ont conjugué leurs efforts pour trouver des marchés d’exportation. C’est ainsi que le riz étuvé brésilien, réputé de bonne qualité, concurrence désormais directement la Thaïlande sur le marché africain. En juillet 2011, le Brésil a par exemple réalisé sa première exportation de riz vers l’Afrique du Sud, et envisage d’envoyer 40 containers par mois, équivalent toutefois à un volume relativement modeste de 1200 tonnes par mois.
Compte tenu des potentialités du Brésil et de sa capacité à augmenter significativement sa production alors que par ailleurs la demande nationale est plutôt stable, voire à terme en diminution, les enjeux sont énormes pour trouver de nouveaux débouchés. En 2011, les producteurs brésiliens ont fait face à des prix jugés si bas que l’on prévoit pour la campagne 2011/2012 une possible diminution des superficies emblavées en riz au profit de cultures comme le soja et le maïs. Pour faire face à des phénomènes d’excédents de production, l’association des riziculteurs du Rio Grande do Sul souhaite aussi que le riz soit utilisé pour l’alimentation animale ou la production de biocarburant. Un autre lobby brésilien, l’IRGA (Institut Riograndense do Arroz), recommande de porter le volume de l’assistance humanitaire brésilienne en riz de 100 000 à 500 000 tonnes. On le voit, les exportations brésiliennes sont la manifestation d’une volonté politique répondant au besoin de soutenir les prix au Brésil, face aussi à un lobby de riziculteurs très puissants dans le Sud du pays, l’une des régions clés en termes d’électorat pour le parti au pouvoir (Parti des Travailleurs).
Mais, si l’avantage compétitif du Brésil repose avant tout sur des subventions et sur une politique volontariste, l’avenir appartient sans doute à l’Uruguay et à l’Argentine, pays plus compétitifs que le Brésil sur le terrain de la production. Effectivement, USDA estime que le coût de production d’un hectare de riz s’élève à 2 200 dollars américains au Sud du Brésil, nettement plus qu’en Uruguay (1 600 dollars américains) ou en Argentine (1 300 dollars américains). Le coût de production d’une tonne de paddy au Brésil, estimé à 300 dollars américains, dépasse de 43% les niveaux de l’Argentine ou de l’Uruguay (cf. graphe). Compte tenu de leur faible coût, on s’attend à ce que les productions uruguayennes et argentines soient les concurrentes les plus durables des riz thaïlandais et vietnamiens sur le marché ouest africain. La comparaison des coûts de production avec certains pays africains montre des performances similaires par rapport aux pays sud-américains. Le manque de compétitivité des riz africains serait lié davantage à des contraintes à l’aval de la filière, dans la transformation et la commercialisation.
D’ores et déjà, les riz sud-américains ont trouvé le chemin des marchés ouest africains. En 2007, le Sénégal a importé 112 000 tonnes de riz brisé du Brésil, 26 500 tonnes d’Argentine et 23 000 tonnes d’Uruguay, représentant globalement 15% des importations du pays. Le consommateur ouest africain apprécie les riz du Mercosur : la qualité du riz étuvé brésilien constitue son principal argument de vente sur le marché de Monrovia. À l’heure où la Thaïlande, premier exportateur mondial de riz, s’interroge sur le devenir de sa politique rizicole, longtemps fondée sur l’exportation à bas prix, les perspectives semblent aujourd’hui augurer d’une augmentation des parts de marché du Mercosur sur le marché ouest africain.

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