The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "71 : Jeunesses rurales africaines : contours, aspirations et perspectives", publiée le 11 janvier 2016.

Quel bilan des politiques en faveur des jeunes ruraux ?

Bio Goura Soulé/Dr. Ibrahima Hathié/Marie Louise Cissé/Christian Fusillier/Ben White

JeunesAnalyse, synthèse

Les pouvoirs publics prennent-ils davantage en compte les jeunes ruraux dans leurs politiques ? Les programmes et dispositifs accompagnant les jeunes ruraux sont-ils pertinents et efficaces ? Comment financer de façon durable de tels dispositifs pour des milliers de jeunes ? Nous avons posé la question à plusieurs acteurs.

Grain de Sel (GDS) : La volonté affichée de nombreux gouvernements africains de développer des stratégies en faveur des jeunes s’est-elle traduite par des changements politiques concrets ?
Ben White : Il me semble que ce regain d’intérêt des politiques pour les jeunes et l’agriculture est en partie lié à une sorte de panique politique et morale. Les frustrations des jeunes, nées du chômage chronique, de la faible qualité de l’éducation, de la pauvreté et de la corruption ont conduit les élites et les gouvernements à s’inquiéter du potentiel de radicalisation de la jeunesse. Surtout depuis que les « printemps arabes » et d’autres événements récents ont montré que la jeunesse a le pouvoir de renverser des gouvernements. Mais les décideurs politiques n’ont souvent que peu d’idées concrètes pour résoudre le problème du chômage des jeunes, en dehors de « maintenir les jeunes ruraux dans l’agriculture ».
Ibrahima Hathie : Les autorités ont pris conscience de l’ampleur de la question de l’emploi des jeunes. Les réponses proposées sont néanmoins largement en deçà des défis posés par l’insertion des jeunes. Partout, en Afrique subsaharienne, prolifèrent des agences et des fonds de promotion de l’emploi des jeunes qui n’ont souvent aucune prise sur la réalité, fournissent des ressources à des jeunes peu préparés et ne mettent pas en place des systèmes de suivi-évaluation permettant de tirer les leçons et de progresser. Ces efforts visent le plus souvent les jeunes diplômés chômeurs, plus vocaux et mieux organisés. Même dans le cas de projets agricoles et ruraux, les promoteurs ciblent souvent des jeunes diplômés urbains (ou ruraux vivant en ville), ce qui explique leur taux d’échec élevés. Peu d’expériences ciblent spécifiquement les jeunes ruraux et dans ces cas, la réflexion n’est pas centrée sur une installation qui respecte la structuration du milieu. Les fermes agricoles calquées sur un modèle occidental de l’organisation patronale et/ou de firme, survivent le temps que durent les financements de ces types de projets.
Christian Fusillier : Afficher la volonté politique est une première étape importante et nécessaire. Mais la plupart des pays ne la concrétise pas encore dans les choix budgétaires, et compte encore trop sur l’aide internationale. La Banque mondiale par exemple met en œuvre de nombreux projets nationaux en appui à l’emploi des jeunes, avec des montants importants. Par ailleurs, l’accent est davantage mis sur les jeunes en milieu urbain, où se situent le plus d’entreprises formelles susceptibles d’employer des jeunes. Travailler sur la formation et l’emploi des jeunes en milieu rural reste complexe et les réponses sont assez standardisées : apprentissage, appui à l’installation de jeunes agriculteurs. Il y a plus important que la formation : créer des conditions plus favorables au développement du tissu de petites entreprises souvent informelles, afin qu’elles soient demandeuses de compétences et de jeunes formés.
Bio Goura Soulé : Pour le moment, il y a peu de changements politiques concrets. Peut-être aussi parce qu’on ne sait pas très bien ce qu’il faut faire exactement au-delà des instruments classiques de création de fonds ou d’agences spécialisés. Or, c’est de la démagogie de penser que l’on va résoudre les problèmes de formation et d’emploi de cette manière. La vraie question est de savoir comment dynamiser l’activité économique en milieu rural et comment créer des liens forts entre les différents secteurs d’activité, pour à la fois créer des emplois non agricoles en milieu rural et rendre valorisants et rémunérateurs les emplois dans la production agricole. Aujourd’hui aucune politique ne travaille sur cet aspect.

GDS : Il existe en effet une multitude de dispositifs de formation et d’insertion, mais qui n’accompagnent en général que quelques milliers de jeunes sur quelques années. Qu’en pensez-vous ?
CF : Les dispositifs de formation et d’aide à l’insertion sont souvent dispersés sous la tutelle de différents ministères (emploi, jeunesse, formation professionnelle, travail, agriculture…), avec peu de coordination transversale. Les difficultés de coordination entre bailleurs de fonds contribuent largement à cet éparpillement. Des efforts restent aussi à faire sur la mise au point des outils de suivi-évaluation et de mesure des effets et impacts des dispositifs de formation-insertion, et sur la capitalisation des bonnes pratiques. Sur cette base des argumentaires devront être adressés aux politiques pour une reprise à plus grande échelle.
IH : La plupart des écoles de formation de jeunes sont fondées sur des modèles coûteux, peu reliées à la demande et dont l’efficacité est souvent douteuse. Une formation qui touche un grand nombre de jeunes requiert des ressources financières, matérielles et humaines énormes souvent hors de portée des pays en développement. Malgré tout, le financement de la formation professionnelle exige un engagement des États qui doivent la considérer comme une priorité dans leurs choix budgétaires.

Marie Louise Cissé : L’étude du Réseau des organisations paysannes et de producteurs d’Afrique de l’Ouest (Roppa) sur la situation des jeunes ruraux a montré que malgré l’existence de dispositifs de formation, de politiques et de programmes, les moyens pour encourager les jeunes à s’insérer durablement dans l’agriculture sont insuffisants, et souvent inadaptés. Les curricula de formation sont conçus de manière à fabriquer plutôt des techniciens de bureau que de véritables praticiens de terrain. Lorsque les formations sont plus près de la pratique, comme c’est le cas de celles qui sont données dans les centres spécialisés pour jeunes déscolarisés, elles disposent rarement de moyens suffisants pour générer un grand nombre de compétences.
BGS : Aujourd’hui la formation se dégrade de plus en plus. Non seulement, une partie importante de jeunes n’ont pas accès à la formation, mais ceux qui sont formés sortent pour la plupart avec des niveaux de compétences et de savoir faire très faibles. Il y a des centres de formation qui n’ont aucune qualification, parfois même pas d’autorisation officielle pour exercer. Des milliers de jeunes sortent ainsi chaque année de formation, mais ils ne savent rien faire. Les formations ne permettent pas non plus de combattre les préjugés sur l’agriculture. Et d’ailleurs la plupart des jeunes qui suivent des programmes de formation agricole ne s’installent pas en agriculture ensuite. Les jeunes qui veulent s’installer après leur formation quant à eux ne bénéficient en général d’aucun accompagnement post-formation alors même que les conditions d’installations sont difficiles. Ils finissent souvent par se décourager.

GDS : Comment financer de manière durable la formation professionnelle des jeunes ruraux ?
MLC : Il faudra l’implication des gouvernements, des partenaires techniques et financiers, mais aussi du secteur privé et des organisations paysannes. Il est possible d’envisager de nombreux mécanismes de financement durable. Le sponsoring des jeunes ruraux par des banques agricoles ou des entreprises privées permettrait d’adapter une formation professionnelle aux besoins. Le mentorat dans les organisations paysannes permettrait de former les jeunes agriculteurs de façon concrète et pertinente, en leur montrant qu’ils peuvent gagner leur vie dans l’agriculture, qu’ils peuvent être des exemples à suivre et que le développement se fera avec eux.
CF : On peut recommander la lecture des travaux faits par le Groupe d’experts en formation professionnelle, par l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique, ou encore par le Réseau FAR (Formation agricole et rurale), sur financement de l’AFD. Les budgets nationaux dédiés à la formation professionnelle sont très faibles (souvent moins de 5 % du budget de l’éducation), et encore plus faibles lorsqu’il s’agit de formation agricole. Les transferts de responsabilité et de moyens aux régions et communes dans le cadre des politiques de décentralisation, restent encore très théoriques. Les fonds de financement de la formation professionnelle financent en partie des formations de jeunes ruraux, mais à des échelles très réduites. Plusieurs exemples de bonnes pratiques sont donnés par des pays d’Amérique latine, ou d’Afrique australe (notamment des taxes agricoles dédiées à la formation agricole, gérées par des fonds ad hoc).

GDS : On assiste à une multiplication de fonds de financement de la formation professionnelle En Afrique. Que pensez-vous de ces outils ?
CF : Ces fonds ne sont pas de création récente, pour la plupart. Pour ne parler que de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, il existe depuis 10 ans un Réseau africain des institutions et fonds de formation professionnelle (le Rafpro) qui compte 12 membres. Plusieurs fonds se sont récemment restructurés, et affichent de nouvelles ambitions : augmenter de façon significative leurs ressources en devenant organisme collecteur à la source (taxe d’apprentissage, taxe de formation professionnelle sur les salaires), labelliser les dispositifs de formation, déconcentrer les guichets, élargir les cibles (ne pas rester sur du financement de la formation continue et élargir à certaines formations initiales ou à des formations de chômeurs ou publics vulnérables). Les fonds de financement de la formation professionnelle peuvent et devraient devenir dans les années à venir de véritables leviers pour un financement durable de la formation professionnelle. Cela implique de la volonté politique en ce sens : rendre obligatoire dans les faits les contributions des entreprises formelles, identifier des modalités de contribution des entreprises informelles via leurs représentations formelles, professionnaliser les personnels des fonds.
MLC : Ces initiatives portant sur la création de fonds destinés à accompagner l’installation des jeunes dans l’agriculture sont bonnes et à saluer. Mais la portée de ces fonds est souvent limitée. Dans la plupart des cas, il s’agit de fonds à durée de vie et ressources limitées. De ce fait un grand nombre de jeunes n’arrive pas à y accéder en quantité suffisante pour assurer des investissements dans leur exploitation. De même, le suivi des bénéficiaires est souvent très mal assuré, notamment lorsque des motivations politiques accompagnent l’allocation des ressources.

GDS : Quelles sont les autres limites des politiques et programmes existants à destination des jeunes ruraux ?
BW : Il me semble que de nombreuses initiatives (y compris celle de l’Organisation mondiale du travail) se concentrent sur le renforcement des capacités d’« entrepreneuriat » des jeunes, ce qui est un peu une façon de dire : « nous ne pouvons pas créer des emplois pour vous, débrouillez-vous pour inventer les vôtres ! ». Mais les problèmes d’emplois des jeunes sont trop importants pour être laissés aux mécanismes du libre marché. Les gouvernements ne devraient pas oublier qu’il est de leur responsabilité de créer des emplois via des investissements publics. Ce n’est pas une opinion très populaire dans le contexte néo libéral actuel, mais il est temps de comprendre les échecs des stratégiques néo libérales pour aller vers des politiques publiques moins libérales et plus sociales.

GDS : Les stratégies des jeunes ruraux dépassent largement le domaine de la production agricole. Les programmes et politiques en place prennent-ils bien en compte cette pluriactivité ?
CF : En effet les jeunes ont plusieurs territoires et espaces de vie, qu’il est difficile de prendre en compte dans les politiques et programmes-projets de développement, qui s’adressent en général à des populations locales ancrées sur un territoire. Des efforts sont faits cependant pour intégrer cette dimension, notamment dans les centres de formation professionnelle, en proposant des formations polyvalentes qui devraient aider les jeunes à s’adapter à leurs différents contextes de vie : par exemple, des centres de formation agricole proposent des formations aux bases de la maintenance (petite mécanique, soudure, électricité). Il y a aussi des initiatives intéressantes pour que les jeunes puissent être formés dans plusieurs établissements, afin d’acquérir des connaissances complémentaires (parcours de formation). Cependant cette question reste d’actualité, et nécessiterait que l’on fasse un inventaire des initiatives et pratiques intéressantes.
IH : La pluriactivité est une donnée essentielle avec laquelle composent les jeunes ruraux dans leurs stratégies d’insertion et d’adaptation à un environnement de plus en plus changeant. Les jeunes ruraux évoluent dans des réseaux informels où la maitrise et la diffusion de l’information ainsi que l’offre de tutorat constituent des éléments essentiels du dispositif d’insertion. Dans ces conditions, l’apprentissage et l’exercice d’un métier dépendent plus des antécédents des tuteurs (anciens migrants par exemple) et de leur possibilité de coaching. La compréhension des modes d’accès aux activités est un premier pas pour une réponse appropriée des politiques et programmes. Au-delà de la question spécifique des jeunes, les programmes et politiques ont tendance à promouvoir la spécialisation alors que l’agriculture familiale est par essence adossée sur la diversification des activités et des sources de revenus, une façon aussi de se prémunir contre certains risques.

GDS : Avez-vous un exemple d’État en Afrique qui aurait mis en place une politique plus ou moins exemplaire touchant les jeunes ruraux ?
CF : Le Cameroun est un bon exemple. Grâce au C2D (contrat de désendettement-développement entre le Cameroun et la France, mis en œuvre par l’AFD) le gouvernement camerounais a décidé de consacrer dans la durée des ressources importantes à la formation et à l’emploi des jeunes ruraux. Plusieurs programmes ont été mis en place, parmi lesquels le programme Afop (Appui à la rénovation et au développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, lire p. 11-12), qui est parvenu à fédérer les réseaux (centres publics, privés, centres portés par des ONG, des organisations confessionnelles) jusqu’à lors épars de formation agricole et rurale au sein d’un même réseau regroupant plus de 70 centres. Le cas de ce programme met en évidence qu’il faut se donner du temps pour modifier durablement le paysage de la formation : la construction du programme a commencé il y a une dizaine d’années. Il met aussi en évidence la difficulté à inscrire de manière durable les acquis du programme dans la politique nationale. Pour l’instant le programme, qui a pourtant fait ses preuves, est encore dépendant d’un financement extérieur.

Marie Louise Cissé est chargée de programme « Plaidoyer et genre » au secrétariat exécutif du Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest (Roppa).
Christian Fusillier est chef de projet au sein de la division « Éducation, formation professionnelle et emploi » de l’Agence française de développement (AFD).
Ibrahima Hathie est directeur de recherche au sein de l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) au Sénégal.
Bio Goura Soulé est chargé de programme au Laboratoire d’analyse régionale et d’expertise sociale (Lares) au Bénin.
Ben White est professeur émérite en sociologie rurale à l’International Institute of Social Studies, de La Haye aux Pays Bas. Il est spécialisé sur les processus de changements agraires et sur l’anthropologie et l’histoire de l’enfance et de la jeunesse, en particulier en Indonésie.

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

« * » indique les champs nécessaires

Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Editorial : Place aux jeunes !
François Doligez, Liora Stührenberg

Selon les prévisions des Nations Unies, en 2015, 23 millions de personnes arrivent chaque année sur le marché du travail en Afrique. En 2030, elles seront 32 millions. La population active africaine devrait ainsi croitre de 300 millions de personnes d’ici 2030. L’arrivée de ces jeunes va augmenter la quantité de travail disponible et ainsi la capacité productive de ces pays. Les niveaux de vie pourront progresser car le nombre de personnes actives par rapport aux bouches à…

Lire PDF
Jeunes ruraux : qui sont-ils et pourquoi s’y intéresser ?
Liora Stührenberg

Si l’intérêt pour les jeunes ruraux n’est pas nouveau, la question du devenir et du potentiel des jeunes en milieu rural suscite aujourd’hui de nombreux écrits et programmes. Pourquoi la jeunesse rurale est-elle devenue un enjeu majeur ? Comment peut-on la définir ? En Afrique subsaharienne, les « jeunes ruraux » sont parfois perçus comme une chance (la force vive dont les pays ont besoin pour développer leurs économies), souvent comme un danger (potentiel de délinquance et d’instabilité)….

Lire PDF
Panorama et lexique
Inter-réseaux

Cet article vise à donner quelques grandes données et définitions sur les jeunes en Afrique subsaharienne, notamment sur les enjeux de l’emploi. Les données présentées ici sont basées sur des estimations, qu’il convient de reprendre avec prudence, tant obtenir des données en Afrique s’avère souvent difficile, en particulier sur le marché du travail. Les informations présentées ici proviennent du rapport 2012 des « Perspectives économiques en Afrique » et de la Division de la population des Nations Unies,…

Lire PDF
Jeunesse rurale africaine : deux regards à 35 ans de distance
Loic Barbedette

Cet article s’appuie sur des témoignages recueillis dans les années 1970 et 2010 en Afrique de l’Ouest et du Centre auprès de la jeunesse rurale. Il permet à la fois d’interroger les invariants de la « problématique jeunes » et de mettre en lumière ce qui a changé en 35 ans. Il faut garder à l’esprit que « les adultes d’aujourd’hui sont les jeunes d’ hier; les jeunes d’aujourd’hui sont les adultes de demain ». Hamidou Ganamé s’exprime…

Lire PDF
L’AFOP au Cameroun : un exemple à suivre ?
Pierre-Blaise Ango

Le Cameroun met en œuvre depuis 2008 un processus de rénovation du dispositif de formation professionnelle agropastorale et de pêche qui constitue pour de nombreux acteurs un exemple en la matière dans la région. Comment a-t-il été mis en œuvre ? Quelles sont ses réussites, ses difficultés et ses enseignements pour la région ? Grain de sel : Quand et pourquoi le programme Afop a-t-il été mis en place ? Pierre-Blaise Ango : Le programme d’Appui à la…

Lire PDF
La politique « jeunes » du Nigeria
Atsuko Toda, Dr George Mavrotas

Depuis 4 ans, la création d’emplois et l’aide à la jeunesse sont des piliers centraux de l’Agenda de transformation agricole du gouvernement du Nigeria. Cet article décrit les grandes lignes des initiatives mises en oeuvre dans ce cadre. Pour la majorité des jeunes ruraux, les opportunités d’emploi les plus accessibles se trouvent dans le secteur agricole ou informel (auto-emploi). Étant donné les prix actuels relativement élevés dans le secteur alimentaire, le fort potentiel de croissance des surfaces cultivées…

Lire PDF
The Nigerian Youth Story
Atsuko Toda, Dr George Mavrotas

During the last 4 years, employment creation and youth development have been core pillars of the Transformation Agenda of the Nigerian Federal Government to address the challenges of unemployment and poverty. This article looks at the main policies in favor of the youth in Nigeria. Dr. George Mavrotas (G.Mavrotas@cgiar.org) works at International Food Policy Research Institute. He is Senior Research Fellow in the Development Strategy & Governance Division at IFPRI HQs in Washington DC and is also the…

Lire PDF
La politique d’installation française : acquis et défis
Jérémy Decerle, Terre de Liens

La France a développé depuis les années 1950 une politique visant à accompagner l’installation des jeunes en agriculture. Les deux articles suivants soulignent les acquis et les limites de cette politique. Le premier article est un entretien avec le vice Président des Jeunes Agriculteurs. Le second a été réalisé par l’association Terre de liens. Grain de sel (GDS) : Quelles sont les principales difficultés auxquelles les jeunes agriculteurs sont aujourd’hui confrontés en France ? Jérémy Decerle (JD) :…

Lire PDF
Jeunes et organisations paysannes : l’expérience du Sénégal
El hadji Babacar Samb

Le collège des jeunes du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux est un espace de réflexion, de formation et d’action ouvert aux jeunes au sein de la plateforme nationale des organisations de producteurs du Sénégal. Cet article revient sur les acquis de ce collège, ainsi que sur les défis qu’il doit encore relever. De plus en plus, les jeunes se désintéressent d’une agriculture qui a du mal à « nourrir son homme » pour se…

Lire PDF
Jeunes et accès au crédit : l’expérience du Crédit rural de Guinée
Gilles Goldstein, Lamarana Sadio Diallo

Quelles sont les difficultés des jeunes en termes d’accès au crédit ? Comment les institutions de microfinance peuvent-elles répondre aux besoins des jeunes en milieu rural ? Entretien avec le Directeur général du Crédit rural de Guinée. Gilles Goldstein (GG) : Pouvez-vous présenter en quelques phrases le Crédit rural de Guinée (CRG) ? Lamarana Sadio Diallo (LSD) : La réorganisation bancaire intervenue en décembre 1985 a entraîné la suppression de l’unique Banque nationale de développement agricole du pays….

Lire PDF
Accompagner les jeunes : quel défi pour une organisation paysanne ?
Gérard Andriamandimby, Julie Lecomte

Le réseau SOA à Madagascar a récemment décidé d’accompagner les jeunes agriculteurs pour leur permettre d’être davantage pris en compte dans les politiques publiques. Accompagner les jeunes soulève une série de questionnements sur la définition de l’installation. À Madagascar, les jeunes ruraux sont peu intégrés dans l’élaboration des politiques publiques. Face à ce constat, le réseau SOA a décidé en 2014 de les aider à faire entendre leur voix dans les programmes de développement agricole. Pour cela, SOA…

Lire PDF
Former les jeunes ruraux : les conditions d’une insertion réussie
Fert, IECD

L’IECD et Fert travaillent depuis plusieurs années sur des dispositifs de formation et d’insertion des jeunes en milieu rural. Ils tirent de leurs expériences une série de conditions nécessaires à une insertion réussie des jeunes à la fin de la formation. En milieu rural, l’insertion professionnelle des jeunes passe par un effort de formation agricole. Dans des pays où celle-ci est peu développée, des ONG soutiennent des centres de formation. Ces centres visent à former les jeunes aux…

Lire PDF
Allier formation agricole et formation rurale : l’exemple des Maisons familiales rurales
Benjamin Duriez, Patrick Guès

Dans de nombreuses communautés villageoises, l’agriculture, si elle garde un rôle essentiel, n’est plus le seul secteur d’activité dominant. Comment dans ce contexte envisager la formation des jeunes ruraux ? L’expérience des Maisons familiales rurales témoigne de ces réflexions. Parmi les enfants d’agriculteurs, en Occident et dans les pays en développement et émergents, il y a celles et ceux qui sont passionnés par la vie en zone rurale et qui recherchent la formation et l’accompagnement nécessaires à l’exercice…

Lire PDF
L’agriculture, une réponse au « chômage » des jeunes ruraux ?
Abraham Sarfo, Bio Goura Soulé, Christian Fusillier, Courtney Paisley, Dr. Ibrahima Hathié, Marie Louise Cissé

L’agriculture est à la fois présentée comme une des principales solutions face au défi de l’emploi en Afrique et comme une activité qui ne parvient plus à « attirer » les jeunes. Constitue-t-elle vraiment une réponse au « chômage » des jeunes ? À quelles conditions ? Plusieurs acteurs livrent ici leur point de vue. Grain de sel : Pensez-vous que l’agriculture soit la réponse au défi de l’emploi face aux milliers de jeunes qui vont arriver sur…

Lire PDF
L’agroalimentaire : une opportunité pour l’emploi des jeunes ?
Sara Mercandalli

Le secteur agroalimentaire présente d’énormes opportunités pour la croissance et l’emploi des jeunes en Afrique sub-saharienne à condition de mettre la priorité sur des formations adaptées et des investissements et partenariats inclusifs. La croissance démographique en Afrique subsaharienne et l’urbanisation s’accompagnent de la demande accrue d’une alimentation de la population (cf. graphique), à la fois des capitales et des petites et moyennes villes en plein essor. Cette croissance est à la fois une préoccupation majeure pour les États…

Lire PDF
Quel bilan des politiques en faveur des jeunes ruraux ?
Ben White, Bio Goura Soulé, Christian Fusillier, Dr. Ibrahima Hathié, Marie Louise Cissé

Les pouvoirs publics prennent-ils davantage en compte les jeunes ruraux dans leurs politiques ? Les programmes et dispositifs accompagnant les jeunes ruraux sont-ils pertinents et efficaces ? Comment financer de façon durable de tels dispositifs pour des milliers de jeunes ? Nous avons posé la question à plusieurs acteurs. Grain de Sel (GDS) : La volonté affichée de nombreux gouvernements africains de développer des stratégies en faveur des jeunes s’est-elle traduite par des changements politiques concrets ? Ben…

Quelle mobilisation collective des jeunes ruraux ?
Liora Stührenberg, Zakaria Kadiri

Les jeunes ruraux se mobilisent-ils collectivement en Afrique ? De quelle manière ? Cet article présente quelques éléments d’analyse et de réflexion sur la mobilisation collective des jeunes ruraux ouest-africains ainsi que sur l’émergence de jeunes leaders en milieu rural au Maroc. Les jeunes ruraux sont particulièrement concernés par les mobilisations collectives. Interrogés sur la raison d’un tel dynamisme, beaucoup d’entre eux estiment avoir « une plus grande compréhension de leur environnement » qui alimente un sentiment de…

Lire PDF
Radicalisme religieux : quel attrait sur les jeunes ?
Hans De Marie Heungoup

Selon Hans De Marie Heungoup, cela fait plusieurs décennies qu’un fondamentalisme religieux se développe dans la région, notamment auprès des jeunes. Plusieurs éléments expliquent ces évolutions. Grain de Sel : L’Afrique de l’Ouest et du Centre connaît-elle une radicalisation religieuse selon vous ? Hans De Marie Heungoup : Oui, principalement autour du bassin du lac Tchad. Avant le développement de Boko Haram, ces évolutions ont déjà donné lieu par le passé à des affrontements mortels, comme ceux de…

Lire PDF
Cahiers Agricultures : un numéro sur les jeunes ruraux au Maghreb
Hichem Amichi, Marcel Kuper, Sami Bouarfa, Zakaria Kadiri

La revue Cahiers Agricultures a consacré son numéro de novembre-décembre 2015 aux « Trajectoires innovantes des jeunes ruraux en agriculture irriguée au Maghreb ». Il apporte de nombreux éléments d’analyse et des éclairages originaux sur la dynamique des jeunes ruraux au Maghreb, qui font écho aux contributions de ce Grain de sel. Le numéro thématique des Cahiers Agricultures a pour objet de renseigner la diversité des trajectoires de jeunes ruraux et d’analyser les nouvelles formes d’agriculture qu’ils impulsent,…

Lire PDF
Poursuivre la lecture
Inter-réseaux

Un cycle d’échange et de réflexions sur les jeunes ruraux Ce numéro de Grain de sel s’inscrit dans le cadre d’un cycle de réflexions et d’échanges animé par Inter-réseaux et qui a impliqué plusieurs membres et partenaires. Il restitue un certain nombre d’éléments de ces réflexions. Nous vous invitons à retrouver sur le site web d’Inter-réseaux d’autres produits de ce cycle thématique consacré aux jeunes ruraux, notamment : un Bulletin de synthèse sur les jeunes ruraux en Afrique…

Lire PDF