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Ceci est un article de la publication "51 : Le Nigeria", publiée le 18 octobre 2010.

Production et consommation vivrières : le Nigeria sur le chemin de l’autosuffisance alimentaire

Inter-réseaux

CéréalesRacines et TuberculesNigeria

Doté de ressources naturelles abondantes, le Nigeria jouit d’un potentiel agricole considérable. S’il se place au premier rang des producteurs agricoles de la région, il est aussi le plus grand importateur de produits vivriers de l’Afrique de l’Ouest.

En dépit du poids prépondérant des hydrocarbures, le secteur agricole continue de jouer un rôle déterminant dans le développement économique du Nigeria. Il contribue pour environ 36,5 % à la formation du produit intérieur brut de la Fédération et occupe près de 45 % des actifs du pays. Avec 150 millions d’habitants, le Nigeria reste incontestablement la première puissance agricole et le plus vaste marché d’Afrique de l’Ouest. Si la production vivrière nigériane a fait un bond important ces 25 dernières années, elle ne parvient pourtant pas encore à couvrir l’augmentation de la demande en produits vivriers, notamment dans le secteur céréalier. Cet article apporte un éclairage sur la production et la consommation de produits vivriers au Nigeria. Il n’aborde qu’à la marge les cultures de rente et l’élevage.

Un potentiel considérable de production agricole

Des écosystèmes très divers. Le Nigeria se singularise par la diversité de ses écosystèmes, ce qui constitue un atout pour la production d’une gamme variée de spéculations agricoles. Le pays couvre un gradient pluviométrique qui oscille entre 500 mm en zone sahélienne au Nord et près de 3 000 mm dans le Sud du pays. Les zones forestières du Sud du pays, au climat subtropical, sont dominées par la production de racines et de tubercules (manioc, igname, taro, patate douce), de bananes plantains, de riz, de légumineuses et de maïs. La zone soudanienne centrale (middle belt), semi-humide, est caractérisée par une grande diversité des productions, liée à la variété des profils climatiques et agro-pédologiques : les principales productions de cette « mosaïque agro-écologique » sont l’igname, le manioc, le maïs, le riz, le sorgho, le mil, le haricot et les légumineuses. C’est également une zone où se développe l’agriculture mécanisée. La zone sèche du Nord abrite des systèmes de culture à prédominance céréalière : sorgho et mil en pluvial, riz irrigué et/ou pluvial, légumineuses, oignon et arachide.

Une importante disponibilité en terre et en eau. Le Nigeria dispose d’abondantes ressources naturelles encore faiblement exploitées, notamment en termes de terres arables et de ressources en eaux de surface et souterraines. Le pays disposerait de plus de 70 millions d’hectares de terres cultivables, soit 30 % des terres cultivables de la Cedeao, dont 40 % seraient exploités pour l’agriculture. Il regrouperait 25 % des surfaces arables non cultivées de la Cedeao. Malgré leur forte urbanisation, ce sont les zones côtières et soudaniennes qui concentrent les plus fortes disponibilités foncières du Nigeria. Le Nigeria dispose également d’un potentiel d’irrigation relativement élevé (2 330 000 ha), soit 26 % du potentiel régional. Environ un million d’hectares sont actuellement irrigués. Les bas fonds (fadama) constituent également une ressource considérable pour le développement agricole. On estime qu’ils représentent de 5 à 8 millions d’hectares au Nigeria, soit la moitié du potentiel de la Cedeao.

La prédominance d’exploitations agricoles familiales. La très grande majorité des exploitations agricoles du Nigeria (80 à 90 %) sont de type familial, de petite taille (en moyenne 1,2 ha), faiblement mécanisées et s’appuyant principalement sur la valorisation de la main d’œuvre disponible. Elles cohabitent avec de grandes exploitations agro-industrielles, mieux équipées (70% des 30 000 tracateurs la Cedeao sont nigérians), et dont la taille moyenne se situe autour de 50 hectares (avec parfois des superficies atteignant plus de 1 000 hectares). Le middle belt nigérian regorge de ces grandes exploitations, propriétés d’hommes d’affaires ou de hauts fonctionnaires, dont une bonne partie a vu le jour au moment de la révolution verte et des nombreux programmes du gouvernement des années 80 et 90. Plus récemment, en 2006, de grandes concessions de terres ont été faites à des colons agricoles zimbabwéens dans les États de Kwara et de Nassarawa.

Une production vivrière importante. Le Nigeria est de loin le plus grand producteur agricole de produits vivriers de la Cedeao. La production vivrière du pays aurait augmenté de 30 à 40 % entre 2008 et 2009 (NDLR: la production vivrière en Afrique de l’Ouest est passée de 59 millions de tonnes en 1980, à 160 millions en 2000 et 212 millions en 2006). Les enjeux agricoles les plus importants du Nigeria se concentrent d’une part sur les racines et tubercules, et d’autre part sur les céréales.

Racines et tubercules. Les racines et tubercules dominent la structure de la production, avec 89 millions de tonnes produites en 2008, soit 69 % de l’offre régionale. Elles représentent plus des deux tiers de la production vivrière totale au Nigeria. Leur production aurait triplé ces vingt dernières années, d’abord en raison d’un accroissement des surfaces, puis d’une augmentation des rendements. Le Nigeria est le premier producteur mondial de manioc, d’igname et de taro, et le deuxième de patate douce. Depuis la fin des années 90, la production nationale de manioc a fortement augmenté (+ 44 % en 7 ans pour atteindre 44 millions de tonnes en 2008). Cette hausse est surtout due à une extension des surfaces, les rendements en manioc stagnant à un niveau peu élevé (12 t/ha). La production d’igname se situait autour de 35 millions de tonnes en 2008.

© M. Mitaut

Céréales. Le Nigeria représente à lui seul environ 50 % (69 % de la production ouest africaine pour le mil, 53 % pour le maïs, 48 % pour le riz) de la production céréalière ouest africaine. Cette production a doublé ces vingt dernières années. À l’instar de la quasi-totalité des pays ouest africains, l’augmentation de la production céréalière est davantage due à l’extension des superficies emblavées qu’à une amélioration significative des rendements. Le mil et le sorgho (56 % du volume de la production céréalière), ont vu leur rendement, soit stagner (cas du sorgho), soit progresser à un rythme très lent, situant le rendement moyen de ces deux céréales à 1-1,5 t/ha au cours de la période 2000-2006. Leur production a été respectivement multipliée par 3,8 et 3,4 entre 2000 et 2006, et avoisine aujourd’hui les 9 millions de tonnes chacun. Le riz et le maïs sortent du lot pour afficher des rendements qui s’approchent des 2 t/ha. Cependant, si les rendements du maïs sont passés d’environ 1 t/ha au début de la décennie 90 à environ 2 t/ha en 2006, ceux du riz stagnent autour de 2 t/ha depuis 1990. Le maïs a enregistré de bonnes performances au Nigeria, avec un volume de production qui est passé d’environ 1 million de tonnes en 1980 à plus de 7,5 millions de tonnes en 2008. Le volume de la production du riz a été multiplié par 3,4 entre 1980 et 2008, pour se situer à 4,,2 millions de tonnes de riz en 2010 (voir article p 19). La production du blé reste faible, avec environ 60 000 tonnes par an ces dernières années, malgré les importants investissements consentis par le gouvernement fédéral pour promouvoir cette céréale et en réduire les importations (grains et farine).

Légumineuses et oléagineux. Avec environ 3 millions de tonnes produites en 2008, le Nigeria est le premier producteur mondial de niébé (58 % de la production régionale). Il produit également 3,9 millions de tonnes d’arachide, soit 57 % de la production ouest africaine.

Une production encore insuffisante par rapport à la demande. Au-delà de l’offre dont on connait la tendance globale, on dispose d’une très faible connaissance de la structure de la demande en produits vivriers au Nigeria, fortement influencée par plusieurs facteurs et segmentée entre besoins intérieurs et sollicitations des pays voisins (notamment pour les céréales). La faible connaissance des flux d’importation et d’exportation avec les pays voisins rend également difficile l’établissement d’un bilan alimentaire global.

Un double régime alimentaire. Le régime alimentaire du Nigeria est double : il est basé sur les céréales et sur les racines/tubercules, qui fournissent respectivement 46 et 20 % des calories et 52 et 8 % des protéines consommées. Les consommations en céréales et en racines/tubercules s’élèvent respectivement à 150 kg et 214 kg par personne et par an (en 2007).

Le développement rapide des marchés urbains. La demande intérieure en produits vivriers augmente sous l’effet de l’accroissement de la population, de l’urbanisation (une des plus élevée de la région), de l’amélioration des conditions de vie des populations, des besoins d’une industrie de transformation en pleine croissance (notamment les brasseries) et de l’élevage (filière avicole). Si l’autoconsommation en milieu rural prédomine encore (surtout pour le mil et le sorgho), les marchés urbains, en développement rapide, constituent une destination importante des productions locales : ils absorbent aujourd’hui plus de 50 % de la production de manioc et d’igname, près de 30 % de celle de mil et de sorgho, la moitié du maïs et 72 % du riz local. Au niveau des racines et tubercules, la quasi-totalité de la production est destinée à la consommation intérieure (principalement la consommation humaine), de faibles quantités de gari et d’igname étant exportées vers les autres pays de la sous région (en particulier la Sierra Leone). Concernant les céréales, la demande reste dominée par la consommation humaine, suivie par l’industrie agroalimentaire et la production de biocarburants. Le reste part en direction des pays voisins. Ces proportions peuvent varier en fonction de la conjoncture économique. Pour le mil et le sorgho, le pays dégage un excédent conséquent qui alimente les exportations (Voir article p. 25.). La situation sur le maïs est plus mitigée et dépend très fortement du niveau de la demande intérieure, en constante hausse pour l’industrie agro-alimentaire et pour l’alimentation des volailles (1,3 millions de tonnes en 2009). La croissance urbaine a notamment entraîné une augmentation continue de la consommation annuelle de riz, qui est passé de 8 kg par habitant en 1960, à 15 kg en 1980, puis à plus de 20 kg en 2007.

Des importations nécessaires, surtout en riz et en blé. Si les villes nigérianes sont nourries principalement par des produits locaux, le pays reste structurellement déficitaire pour deux céréales : le riz et le blé. en riz porte sur environ 5 millions de tonnes par an depuis 2008, et le Nigeria en importe plus d’un million de tonnes par an, ce qui le place parmi les plus grands importateurs au niveau mondial. Il importe également plus de deux millions de tonnes de blé (farine) par an. Ce pays demeure ainsi un énorme importateur net de céréales. Entre 2000 et 2008, les importations annuelles en céréales du Nigeria ont représenté en moyenne 939 millions de dollars. Le Nigeria concentre à lui seul entre 30 et 40 % des importations en céréales de la région. Sa dépendance aux importations doit néanmoins être relativisée, dans la mesure où le Nigeria rassemble la moitié de la population ouest africaine : environ 10 % des besoins en céréales du Nigeria seraient ainsi couverts par les importations. Il n’en reste pas moins que le déficit de la balance du commerce agroalimentaire du Nigeria est important, avec près de 1,5 milliards de dollars en 2002-04. Au final, le Nigeria est l’économie agricole la plus puissante de la région et exporte vers les pays voisins , principalement du mil, du sorgho, du gari et de l’igname (les exportations de céréales du Nigeria vers les pays voisins sont très variables suivant les années. Pour plus d’informations, voir l’article p. 23). Mais, c’est aussi le pays de la Cedeao qui importe le plus (notamment de céréales) pour satisfaire la consommation urbaine, en concentrant 36 % des importations agro-alimentaires de la Cedeao. Comment cette situation va-t-elle évoluer dans un contexte d’accroissement de la population, d’urbanisation et d’amélioration du niveau de vie dans les villes ? Quels impacts sont à prévoir sur les importations du Nigeria et sur l’excédent de production exportable dans les pays voisins ? Au regard du poids du Nigeria dans l’économie agricole et alimentaire régionale, il va de soi que c’est dans ce pays que se joue la « souveraineté alimentaire régionale », objectif poursuivi tant par la Cedeao que par les réseaux d’organisations de producteurs. Le Nigeria dispose du potentiel pour réduire sa dépendance alimentaire et celle de la région, mais la valorisation de ce potentiel exige des politiques internes volontaristes et suffisamment stables. Elle exige aussi que le Nigeria joue un rôle plus actif dans l’harmonisation et la mise en œuvre des politiques agricoles, commerciales et fiscales à l’échelle de la région.

Cet article a été rédigé sur la base de plusieurs documents :

  • L’économie céréalière du Nigeria, B. G. Soulé, D. Balami, R. Blein, SOS Faim, Roppa, novembre 2010 ;
  • Cadre opérationnel d’intervention pour un développement des cultures vivrières pluviales en Afrique de l’Ouest et du Centre, AFD, Cirad, Fida, juillet 2010 ;
  • Potentialités agricoles de l’Afrique de l’Ouest, R. Blein, B. Soulé, B. Faivre- Dupaigre, B. Yérima, Farm, 2008.

Les statistiques sur l’agriculture nigériane ne sont pas nombreuses et parfois contradictoires. Cet article se base surtout sur les données de la FAO. Comme pour beaucoup de données sur les pays ouest africains, celles présentées ici ne sont pas toujours fiables et donc à considérer avec précaution.

Le marché de Dawanau à Kano
Situé à Kano le marché de Dawanau est le plus grand marché céréalier d’Afrique de l’Ouest. Créé en 1985, il rassemble plus de 10 000 magasins et 662 entrepôts (d’une moyenne de 6 000m3)
Ce marché occupe une zone d’environ 3 km de long sur 400 m de large, et se divise en 5 zones : la zone A regroupe principalement le niébé et le sésame ; la zone B l’arachide, le blé et le manioc ; la zone C l’igname ; la zone D le maïs, le mil et le sorgho ; et la zone E est utilisée par les transporteurs.
Il compte 27 associations, spécialisées ou non par produits agricoles. Il est nécessaire d’appartenir à l’une de ces associations pour opérer sur ce marché. En 1996, ces organisations ont créé une organisation faitière : Dawanau Market Development Association. On y retrouve toutes les ethnies du pays, ainsi que des commerçants de la sous région (principalement du Niger, Tchad, Cameroun, Bénin, Togo, Ghana et Mali). C’est un marché entièrement privé, ouvert tous les jours, de 6h à minuit en saison creuse et 24h/24 en pleine saison. S’y commercialisent surtout des productions du Nord Nigeria : niébé, maïs, sorgho, mil, riz. Des milliers de personnes gravitent autour du marché : on compte plus de 4 000 manutentionnaires, 500 vigiles, des agents des services de l’immigration, de la police, etc.
L’accès au crédit est facilité sur place (de manière informelle). Les prix peuvent varier très rapidement et les commerçants sollicitent massivement leurs réseaux (transporteurs, transformateurs…) pour s’informer via le téléphone portable sur les prix, les quantités, etc.

L’élevage avicole en pleine expansion au Nigeria
L’aviculture est la première forme de production de viande au Nigeria : elle représente 32 % de la production fournie par les différents élevages (avec 350 000 tonnes par an) et couvre 19 % des besoins nationaux en viande
Pour améliorer la consommation en protéines animales de sa population croissante, le Nigeria mise ainsi sur l’augmentation de la productivité des élevages à cycle court, notamment de volailles. Le déficit domestique par rapport à la demande potentielle en volailles est estimé à 25 000 tonnes par an. Cette évolution est favorisée par l’augmentation de la classe moyenne, la croissance de la consommation hors ménage (restauration) et le développement des fast-foods dans les grandes villes
En juillet 2002, le gouvernement fédéral a interdit l’importation des produits de volailles, dans le but d’accélérer la croissance de la production nationale. Malgré cette interdiction, des poulets congelés illégalement importés se retrouvent sur le marché. Cependant le volume de telles importations illégales a diminué en raison des contrôles et des saisies régulières menées par les autorités.
Même si l’on rencontre des élevages semiindustriels, l’aviculture reste largement dominée par la production rurale familiale, les femmes y occupant une place privilégiée. Le niveau de consommation et la place des produits de la volaille dans le panier alimentaire des ménages varient considérablement selon les milieux : en milieu rural, la consommation de volaille est faible et occasionnelle ; par contre, en milieu urbain elle est nettement supérieure. En moyenne, les nigérians consomment 1,6 kg de viande de volaille par personne et par an.
En ce qui concerne la production d’œufs, le pays a atteint un niveau de production lui permettant d’exporter vers ses voisins, comme le Bénin, le Niger et le Tchad. La consommation nationale en œufs a fortement augmenté, la moyenne au Nigeria (3,2 kg /pers/an) étant nettement au dessus de la moyenne régionale (2,2 kg/pers/an). L’épidémie de grippe aviaire au Nigeria, entre 2006 et 2008, a fortement pesé sur la filière avicole. Cette maladie semble toutefois éteinte, puisque aucun foyer de grippe ne serait réapparu depuis septembre 2008.
Source : Impacts socio-économiques de la grippe aviaire en Afrique de l’Ouest : « Étude de cas au Nigeria », Cilss, Fewsnet, Cedeao, République Fédérale du Nigéria, octobre 2006.

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