The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "48 : Mécanisation et motorisation agricole en Afrique : entre mythe et réalités", publiée le 15 décembre 2009.

Le boom des motoculteurs au Lac Alaotra à Madagascar

Andriatsitohaina Rakotoarimanana/Éric Penot/marie-helenedabat/Philippe Grandjean

Mécanisation - MotorisationMadagascar

Depuis le début des années 2000, les motoculteurs rencontrent un succès important dans la région du Lac Alaotra au nord de Madagascar. Au delà d’un investissement quasi égal à celui de l’attelage traditionnel, c’est son caractère multifonctionnel qui séduit les populations.

La région du Lac Alaotra, située à 250 km au Nord de la capitale Antananarivo, a connu une formidable diffusion des petits motoculteurs chinois (appelés localement « Kubota » du nom de la marque japonaise qui y a été vulgarisée dans les années 70) au cours des dernières années. Ce phénomène est intéressant à étudier tant sur le plan de la façon dont cet équipement s’est inséré dans les pratiques locales que des facteurs qui ont permis cette mécanisation.
Les premières expériences de mécanisation de l’agriculture au Lac Alaotra remontent aux années 1930 avec la vulgarisation de la charrue brabant double attelée. Les premiers essais de motoculteurs à roues de fer datent des années 1940. Tandis que les opérations de vulgarisation des premiers motoculteurs ont démarré dans les années 1970-1980 avec démonstration des possibilités de substitution aux travaux attelés traditionnels. Mais le vrai boom des motoculteurs au Lac Alaotra est récent.

Rôle de la mécanisation agricole en riziculture irriguée dans la région du Lac Alaotra.
La riziculture est la première activité agricole dans la région du Lac Alaotra, véritable grenier à riz de Madagascar. La riziculture irriguée se concentre dans les bas fonds et les plaines. Sur 100 000 ha dans la plaine du lac, 30 000 ha ont été aménagés pour l’irrigation de 1930 à 1991. Ce type de riziculture est fait sur des sols lourds de type hydromorphes tourbeux allant du limoneux au sablo-argileux, avec un apport alluvionnaire. La forte descente de la nappe phréatique en période sèche réduit fortement les possibilités de cultures de contre-saison. La sécheresse rend le sol très compact pendant l’intersaison. La préparation du sol nécessite ainsi un labour assez profond (20 à 30 cm) et régulier pour assurer un bon lit du semis et un bon repiquage. Le labour joue un rôle déterminant pour la production car il permet d’enfouir les mauvaises herbes non appétées par les zébus en contresaison. Ce labour est suivi d’un passage à la herse pour émotter et, dans certains cas, est suivi d’un piétinement par les zébus pour disposer d’une boue dans laquelle le riz est repiqué.
Le riziculteur en périmètre irrigué est soumis à des obligations de coordination de ses activités avec les autres usagers de l’eau pour respecter le calendrier cultural dicté par la date prévisionnelle du lâché d’eau du barrage et le photopériodisme de la variété Makalioka qui y est largement plantée. Tout retard est sanctionné par une baisse significative des rendements. Le travail de préparation du sol, avant sa mise en eau, requiert une force de travail qui, au Lac Alaotra se fait le plus souvent à la charrue de type Bajac, attelée avec deux paires de zébus. Il est alors fréquent en système traditionnel que chaque exploitation détienne au moins deux paires de zébus, également utilisés pour le transport (charrette) et pour le battage du riz. L’exploitant doit donc disposer d’un parc à boeufs, d’un bouvier et d’une aire de pâturage. Une alternative est de louer les zébus pour des travaux à façon. Puisque toutes les demandes arrivent au même moment, la disponibilité des zébus influe fortement sur les coûts de ces travaux.
La recrudescence des vols de boeufs depuis les années 80 et la réduction des aires de pâturage, due à l’extension des cultures sur les collines combinée à la dégradation des ressources fourragères, ainsi qu’à l’insuffisance de la couverture de soins vétérinaires ont réduit l’offre en boeufs de trait. L’ensemble de ces facteurs a contribué au développement des motoculteurs, alternative plus rapide et indépendante des aires de pâturages.

De la traction bovine au motoculteur : un changement majeur dans le paysage.
Malgré plusieurs tentatives antérieures de mécanisation dans la région du Lac Alaotra, le vrai boom coïncide avec une conjonction d’opportunités dans les années 2000: 1) L’arrivée sur le marché de motoculteurs chinois « bon marché » qui ont bénéficié de la part du gouvernement d’une détaxation à l’importation en 2002 pour promouvoir l’agriculture mécanisée. Ces motoculteurs sont d’autant moins onéreux qu’ils arrivent en « pièces détachées » dans des conteneurs (ce qui en réduisant l’encombrement diminue les coûts de fret) et sont montés sur place par les revendeurs locaux à bas coût (le montage ne nécessite pas de main d’oeuvre qualifiée) ; 2) Le moindre intérêt pour les attelages à quatre zébus pour les diverses causes mentionnées plus haut (vol, maladie, alimentation, gestion des animaux, etc.) ; 3) La possibilité de générer un complément de revenus en diversifiant les usages du motoculteur : service de travail à façon auprès des autres producteurs, utilisation comme moyen de transport, etc. ; 4) Enfin l’amélioration du prix de vente du paddy donnant les moyens financiers de l’acquisition de ces motoculteurs.
L’acquisition d’un boeuf de trait coûte 800 000 Ariary en 2009 (300 euros) soit 3 200 000 Ariary pour quatre têtes (1200 euros) sans compter les coûts de dressage, gardiennage, alimentation et entretien.
Si le tracteur agricole reste hors d’atteinte pour la plupart des exploitations familiales du Lac, un motoculteur de 15 CV est proposé sur le marché à partir de 3 500 000 Ariary en 2009 (1 320 euros), pratiquement équivalent au prix d’un attelage bovin équipé d’une charrue. L’entretien est beaucoup plus simple que celui d’un tracteur et reste à la portée des exploitations familiales : des garages pouvant entretenir ou réparer les motoculteurs se trouvent dans presque chaque village bordant les routes, et certains revendeurs assurent même un service après vente. Ces derniers disposent de jeux de pièces de rechange pour toutes les pièces courantes (courroies, câbles, filtres, carburateurs, segments, pistons). L’approvisionnement en carburant se fait de manière régulière via 5 stations services présentes dans la zone et un réseau de taxi brousses assurant le transport de fûts de carburant sur leurs trajets.
L’adaptation du motoculteur pour le transport (fixation d’une remorque) est relativement facile. Ces « motoculteurs transporteurs » supplantent de plus en plus les charrettes traditionnelles. L’activité de service de transport est très appréciée par les villageois car les motoculteurs desservent des axes que n’atteignent pas les transports publics (« taxi-brousses »). Rançon du succès de ces motoculteurs, les autorités communales ont dû prendre des mesures pour que les conducteurs de motoculteurs transporteurs soient initiés au code de la route. Ainsi, 445 conducteurs ont été formés en maintenance et conduite durant la période 2006 à 2009.
Les paysans deviennent ainsi de plus en plus mobiles et les produits agricoles peuvent être plus rapidement transportés sur des distances plus grandes. Si la charge maximale pour une charrette est d’environ 500 kg, les remorques associées aux motoculteurs peuvent charger 1 000 kg, pour un motoculteur de puissance moyenne (15 CV).
Il n’est pas rare également de voir de petites unités de décortiqueries rurales alimentées en énergie par les motoculteurs dont le moteur relié à une dynamo est exploité comme groupe électrogène, ou parfois directement relié aux machines.
Depuis 2002, le nombre de motoculteurs est en progression constante au Lac Alaotra. Une enquête auprès de 120 exploitations (Durand C., Nave S., 2007) a révélé en 2007 un taux de diffusion de 9% des motoculteurs dans les exploitations. La même année, sur les 919 exploitations suivies par le projet BVLac, 71 disposaient d’un ou plusieurs motoculteurs (soit 8% des exploitations) avec un maximum de 5 machines pour une seule exploitation. Les boeufs de trait sont toujours utilisés dans 46 de ces 71 exploitations, en complémentarité avec le motoculteur : les motoculteurs sont alors plutôt affectés aux travaux des rizières, et les attelages bovins réservés aux terrains situés sur les collines, pour le travail de préparation des sols, le transport des intrants (fumier, poudrette de parc), et le transfert des récoltes jusqu’à des points accessibles aux motoculteurs.
Cette progression de la mécanisation au Lac Alaotra montre comment une synergie de facteurs a joué pour pallier la carence de la traction animale. L’appui de l’État, la dynamique productive de la région, l’incitation du marché et l’aptitude de l’équipement à répondre à plusieurs types de besoins, ont permis aux motoculteurs de pénétrer de façon significative ce milieu rural.

Récupération mécanique des sols dégradés à la charrue Delphino : une technique efficiente en zone sahélienne
La charrue Delfino, inventée par un ingénieur italien (V. Vallerani) pour la restauration mécanisée à grande échelle des glacis et autres terres marginales a été expérimentée à la fin des années 1990 par la FAO dans les régions sèches du Burkina Faso et du Sénégal. La technique permet de réaliser de façon mécanique des tranchées ou de micro-bassins en forme de demi-lunes qui collectent les eaux de ruissellement des pluies.
Du point de vue de la productivité du travail, un tracteur de 180 CV et une charrue permettent potentiellement de réaliser de 10 à 15 ha/jour, ce qui aurait nécessité au moins 142 jours de travail pour une personne en travail manuel.
Cette technologie est aussi bien utilisable pour l’agriculture que pour l’amélioration des pâturages et pour le reboisement. Le coût de réalisation par hectare est évalué de 40 à 50 $US. Plusieurs intervenants étatiques et ONG y ont recours de nos jours au Burkina Faso.
L’évaluation agronomique et environnementale de cette technologie au Nord Burkina a montré ses effets spectaculaires sur la régénération de la végétation herbacée et l’amélioration des rendements, avec un doublement des rendements céréaliers (mil-sorgho) soit en moyenne de 1 200 à 1 500 kg/ha.
Selon l’inventeur de la technologie, son coût/bénéfice serait supérieur à un rapport de 1/4. Les conclusions de l’étude de la FAO de 1999 confirment cette tendance. Selon cette étude, les impacts économiques et financiers de 40 à 56 $/an en année 1 seraient jugés suffisamment importants pour permettre aux collectivités rurales de prendre en charge les frais d’utilisation de ces équipements au bout de 2 à 3 ans, voire de les renouveler si besoin au bout de 7 à 8 ans. Ceci montre qu’il existe, dans certaines conditions, des formes de mécanisation utiles et valorisables par les pays sahéliens, ne constituant pas un investissement trop lourd et pouvant être supporté par les pays, et plus particulièrement par les collectivités rurales.
L’étude du Cilss en 2009 dans la région sahélienne du Burkina Faso a montré que, associée au semis direct d’espèces forestières, la technologie est économiquement très efficiente car elle permet d’obtenir une densité ligneuse au moins deux fois plus économique que les techniques habituellement utilisées.
La mécanisation avec la charrue Delfino, si elle est correctement utilisée, peut ainsi être un excellent catalyseur et accélérateur pour la restauration du potentiel agro-sylvo pastoral et le développement dans les régions arides.
Edwige Botoni, Bertrand Reysset, Sibiri Ouedraogo

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Expérience des Gumac au Tchad : se regrouper pour un meilleur accès à la mécanisation (version longue)
ataderdoba

Au Tchad, l’association tchadienne des acteurs du développement rural (Atader) et l’association Afdi Poitou- Charentes travaillent en partenariat pour favoriser l’accès des petits producteurs à la traction animale et au tracteur, à travers la création de Groupements d’utilisation du matériel agricole en commun (Gumac). Grain de sel : Quelles sont les activités du partenariat Afdi Poitou-Charentes et l’Atader au Tchad ? M’Baïtelsem Betel Esaïe : L’Atader et Afdi Poitou-Charentes interviennent dans la petite région du Logone Oriental, qui…

Lire
Analyse des performances des exploitations dans l’ouest du Burkina Faso suivant le niveau de mécanisation : d’anciens résultats toujours d’actualité
Guy Faure

Afin d’accompagner les exploitations mais aussi afin de construire des politiques publiques visant à renforcer la place de la mécanisation dans les systèmes de production, il est important d’évaluer les performances techniques et économiques de ces exploitations en fonction du niveau de mécanisation. À l’heure actuelle, il existe peu de données disponibles pour traiter cette question. C’est la raison pour laquelle nous présentons les résultats d’anciens travaux de recherche, menés de 1990 à 1992, dans le bassin cotonnier…

Lire PDF
Quand un technicien du cacao relaie les innovations paysannes
François Ruf, Yoddang

Muhtar, planteur, et Husin, technicien, sont les héros discrets d’une révolution cacaoyère à Sulawesi, en Indonésie. Muhtar construit des clones remarquables par leur productivité et la qualité du cacao qu’ils produisent. Husin adapte les innovations pour relancer la production de Sulawesi. Une leçon de développement rural. Au cours des deux dernières décennies, Sulawesi, à l’est de l’archipel indonésien, a connu un des booms du cacao les plus rapides de l’histoire. D’une production méconnue de quelques dizaines de tonnes…

Lire PDF
Quelques perspectives pour la mécanisation agricole en Afrique subsaharienne
Henry-Hervé Bichat

Avec une démographie et une urbanisation croissantes, l’Afrique subsaharienne doit relever le défi d’améliorer la productivité des sols et du travail, tout en tenant compte des enjeux écologiques du xxi e siècle. Dans cette perspective, de nouvelles formes de coopération et de recherche sont à espérer. Depuis l’origine, l’histoire de l’agriculture est celle d’une co-évolution des sociétés humaines, des systèmes agricoles et de leurs équipements sous la pression de l’évolution démographique. C’est particulièrement vrai en Afrique subsaharienne où,…

Lire PDF
Quand l’État motorise des exploitations agricoles…
Joachim Saizonou

Au Bénin, l’État a mis en place le Programme de promotion de la mécanisation agricole (PPMA) qui a permis de mettre à disposition du monde paysan des tracteurs d’origines indienne et chinoise. Mais le bilan de la première campagne est mitigé du fait de la sous utilisation du matériel, des difficultés de paiement, et des nombreuses pannes survenues. Le Plan stratégique de relance du secteur agricole (PSRSA) adopté en conseil des ministres en juin 2008 veut faire du…

Lire PDF
La fabrication locale d’équipements agricoles : l’expérience de la Socafon au Mali
Ousmane Djiré

Au Mali, dans la zone Office du Niger, les forgerons se sont organisés depuis les années 90 et ont mis en place une structure efficace et rentable pour assurer l’approvisionnement des producteurs de la zone en outils de qualité, à bas prix, adaptés à leurs besoins, et leur offrir un service de proximité en maintenance et réparation. Depuis sa création en 1932, l’Office du Niger (ON) a fortement encadré la diffusion de la traction animale. Il intervenait ainsi…

Lire PDF
Quelle mécanisation agricole envisager pour l’Afrique soudanienne ?
Marc Dufumier

Les choix de mécanisation agricole pour les pays d’Afrique soudanienne doivent être raisonnés en fonction des objectifs de réduction de la pénibilité du travail humain et d’augmentation de sa productivité, sans pour autant occasionner de chômage ni de dégâts environnementaux. Dans les pays du Nord anciennement industrialisés, l’emploi de tracteurs et d’engins motorisés pour déplacer et actionner les machines agricoles est intervenu à un moment où les agriculteurs équipés de divers équipements attelés avaient déjà les moyens de…

Lire PDF
Le financement de l’équipement, élément clé de la modernisation de l’agriculture familiale
Betty Wampfler

L’accès au crédit d’équipement, notamment pour la mécanisation des exploitations africaines, n’est pas chose simple. Quelques institutions financières en Afrique innovent en la matière. L’exemple des Cecam à Madagascar est encourageant. Dans la majorité des pays d’Afrique subsaharienne, l’investissement dans la mécanisation et, à fortiori, la motorisation, dépasse les capacités d’autofinancement de la plupart des ménages agricoles, rendant incontournable le recours au crédit de moyen terme (CMT). D’autre part, l’offre de CMT reste peu développée, malgré le regain…

Lire PDF
Le système de culture sur couverture végétale (SCV) : un système de culture durable ?
Jean-François Richard

Le SCV n’est pas une alternative à la motorisation. C’est une option technique qui, en permettant l’amélioration des qualités agronomiques des sols, permet d’inscrire l’activité agricole dans la durée. En Afrique subsaharienne, le SCV est encore peu développé et soulève de nombreux défis. La matière organique (MO) est un élément essentiel de la fertilité des sols. De son niveau dépendent le potentiel de production et la stabilité des sols agricoles. Or le labour et le travail du sol…

Lire PDF
Expérience des Gumac au Tchad : se regrouper pour un meilleur accès à la mécanisation
ataderdoba

Au Tchad, l’association tchadienne des acteurs du développement rural (Atader) et l’association Afdi Poitou- Charentes travaillent en partenariat pour favoriser l’accès des petits producteurs à la traction animale et au tracteur, à travers la création de Groupements d’utilisation du matériel agricole en commun (Gumac). Grain de sel : Quelles sont les activités du partenariat Atader – Afdi Poitou- Charentes au Tchad ? M’Baïtelsem Betel Esaïe : L’Atader et Afdi Poitou-Charentes interviennent au Logone Oriental, une région productrice de…

Lire PDF
Le boom des motoculteurs au Lac Alaotra à Madagascar
Andriatsitohaina Rakotoarimanana, Philippe Grandjean, marie-helenedabat, Éric Penot

Depuis le début des années 2000, les motoculteurs rencontrent un succès important dans la région du Lac Alaotra au nord de Madagascar. Au delà d’un investissement quasi égal à celui de l’attelage traditionnel, c’est son caractère multifonctionnel qui séduit les populations. La région du Lac Alaotra, située à 250 km au Nord de la capitale Antananarivo, a connu une formidable diffusion des petits motoculteurs chinois (appelés localement « Kubota » du nom de la marque japonaise qui y…

La motorisation est-elle utile aux exploitations familiales du bassin cotonnier malien ?
Patrick Dugué, Pierre Girard

À partir des résultats d’une étude d’impact de la motorisation sur le fonctionnement des exploitations agricoles familiales de Koutiala au Mali, les questions de rentabilité de l’investissement dans le tracteur et de l’impact de son utilisation sur la fertilité des sols sont posées. Au cours de l’année 2006, la promotion de la motorisation agricole prend de l’ampleur au Mali avec la vente à crédit par l’État de 300 tracteurs au « monde paysan » et la construction d’une…

Lire PDF
Évolution de la traction animale en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale
Philippe Lhoste, ericvall, michelhavard

Introduite en Afrique subsaharienne dans les années 50, la traction animale est souvent présentée comme le moteur de la modernisation de l’agriculture familiale. La présentation de son évolution dans quelques pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre met en lumière l’appropriation de ces équipements par les paysans mais aussi quelques difficultés. En Afrique subsaharienne, la traction animale a été introduite dans les années 50, afin de développer les cultures industrielles administrées (coton et arachide), destinées à satisfaire les…

Lire PDF
Mécanisation dans le contexte africain : notions préliminaires sur les techniques et enjeux
Nathalie Boquien, Valentin Beauval

Afin d’améliorer la productivité du travail dans les exploitations agricoles africaines, différentes stratégies de mécanisation sont testées et adaptées aux divers contextes techniques et environnementaux. Mécanisation, motorisation, techniques alternatives, quelles solutions pour quels enjeux ? Accroître la productivité du travail des agricultures familiales des pays en développement est une absolue nécessité. Plusieurs raisons à cela : pour permettre de mieux nourrir les populations de ces pays, pour produire des denrées plus compétitives, et pour freiner l’exode rural des…

Lire PDF
Des agricultures manuelles à la motorisation lourde : des écarts de productivité considérables
Laurence Roudart, Marcel Mazoyer

La révolution agricole et la révolution verte ont permis à un certain nombre d’agriculteurs d’accroître de façon considérable la productivité de leur travail. Mais tous n’ont pas eu accès à ces progrès techniques, et aujourd’hui la pauvreté et les insuffisances alimentaires sont le lot quotidien de la majorité de la paysannerie mondiale. La population agricole active du monde, qui s’élève à 1 milliard 300 millions de personnes, soit environ 43% de la population active du monde, ne dispose…

Lire PDF
Introduction du dossier
Daouda Diagne

C’est vrai, il y a une part de mythe et d’idéologie qui accompagne l’exaltation de la motorisation agricole par les autorités politiques d’Afrique subsaharienne. Mais au-delà de ce constat, la volonté de mécaniser n’est-elle pas également le reflet d’un choix stratégique de « moderniser » l’agriculture africaine ? Un choix implicite d’une transformation en profondeur de l’agriculture, qui va tendre de la petite agriculture familiale vers une agriculture industrielle et commerciale ? De ce point de vue, une…

Lire PDF
La vente groupée de soja, un moyen pour mieux vendre ?
guezolionel

Au Bénin et en particulier à Zogbodomè, beaucoup délaissent la production de coton au profit de celle de soja, plus rentable. L’Union communale des producteurs de Zogbodomè s’est lancée dans l’appui à cette culture à travers l’octroi de crédits à ses membres et la vente groupée de leur production grâce à un contrat avec un industriel. Dans le département du Zou, au centre du Bénin, l’Union communale des producteurs de Zogbodomè (UCPZ) a entrepris depuis 2007 un processus…

Lire PDF
La régulation du marché de l’oignon au Sénégal
Idrissa Wade, Oumar Samba Ndiaye

Au Sénégal, la production locale d’oignon était fortement concurrencée par les importations, surtout lors des pics de récolte. Des concertations au sein d’un comité oignon, initié par l’Agence de régulation des marchés, permettent de réduire cette concurrence, grâce à un gel temporaire des importations. L’oignon occupe le premier rang des cultures maraîchères au Sénégal, avec une superficie de près de 5100 ha en 2007. La production locale provient essentiellement de deux zones : des Niayes, bande côtière s’étendant…

Lire PDF
Quels outils de régulation pour relancer la riziculture au Sénégal ?
barisp

Face à la situation de variabilité brutale des prix du riz importé et local sur le marché de Dakar, la question de la mise en place d’outils de régulation de marché est plus que jamais d’actualité. Contenter producteurs et consommateurs tout en se prémunissant des aléas de prix et de taux de change est un défi à relever. Le prix du riz brisé non parfumé importé vient de tomber en octobre 2009 à 250 FCFA/ kg à Dakar,…

Lire PDF
Aide à l’agriculture : des promesses aux réalités de terrain

Rapport Oxfam International, Jean-Denis Crolas (Oxfam France – Agir ici) http://www.oxfamfrance.org/pdf/ Oxfam_des-promesses-aux-realites-de-terrain.pdf Les conférences se succèdent, les sommets mondiaux sur l’alimentation se suivent et se ressemblent souvent, sans parler des Sommets du G8, Forum de haut niveau et autres événements. Les objectifs ? Savoir « Qui va nourrir le monde », comment « Garantir la sécurité alimentaire pour tous », « Comment nourrir le monde en 2050 ? ». Les titres nous interpellent, les annoncent sont grandiloquentes mais…

Lire PDF
Entre nous

Projet Réseau Paar, les choses avancent ! Inter-réseaux assure la maîtrise d’ouvrage du projet de renforcement des capacités des réseaux d’organisations agricoles en matière de politiques agricoles, alimentaires et rurales (Réseau Paar) financé par l’Agence française de développement (AFD). Depuis la parution du dernier numéro de Grain de sel, de nombreux événements ont eu lieu. En octobre s’est tenu le premier comité d’orientation du projet. Cette réunion a rassemblé des représentants de l’AFD, du Réseau des organisations paysannes…

Lire PDF
Commerce du bétail en Afrique de l’Ouest, atouts et défis pour les éleveurs
Bernard Bonnet, Bertrand Guibert

En Afrique de l’Ouest, le secteur de l’élevage pastoral et de la commercialisation du bétail est en pleine mutation. Pour répondre à la demande croissante en viande, notamment des grands centres urbains, des politiques incitatives sont mises en place et des éleveurs s’organisent. Cet article vient en complément du dossier Élevage du Grain de sel nº 46-47. Il s’appuie sur une étude réalisée pour la SNV (Organisation néerlandaise de développement) par l’Iram et le Laboratoire d’analyse régionale et…

Lire PDF
L’invité de Grain de sel : Bassiaka Dao
tressapoulou

Bassiaka Dao est président de la Confédération paysanne du Faso (CPF). Grain de sel : Pouvez vous nous présenter votre parcours ? Bassiaka Dao : Je suis un producteur de maïs basé à Bobo Dioulasso au Burkina Faso. En 1966, je me suis installé comme agriculteur au côté de mon père. À cette époque, je lui servais de secrétaire au sein de l’Union régionale des coopératives agricoles et maraîchères du Burkina Faso. Voilà comment je suis entré dans…

Lire PDF
Grain de sel n°48 : Mécanisation et motorisation agricole en Afrique : entre mythe et réalités

_ La mécanisation et la motorisation ont joué un grand rôle dans l’évolution des agricultures du monde. Qu’en est-il en Afrique au sud du Sahara ? Cette région se caractérise en effet au sein des agricultures familiales par une mobilisation très forte du travail manuel, par une progression lente de l’utilisation des animaux de trait et par un très faible recours à la motorisation (la plus faible proportion par rapport aux autres régions du monde). Alors que la…

Lire
Actualité d’Inter-réseaux (GDS48)

Bulletin de veille électronique Ce trimestre, plusieurs bulletins de veille électroniques (BDV) ont été envoyés à plus de 6000 personnes. Ces bulletins sont toujours aussi appréciés. Si vous n’êtes pas encore inscrit ou si vous souhaitez inscrire des collègues, n’attendez plus ! L’inscription se fait très facilement à partir du site internet d’Inter-réseaux. Durant les prochains mois, nous continuerons la publication de BDV sur la souveraineté alimentaire avec 8 numéros sur 2010. Des BDV spéciaux sont aussi prévus…

Lire PDF
Editorial : L’ Afrique et la mécanisation : un paradoxe et une nécessité ?
Philippe Jouve

Le continent africain dispose de conditions physiques plutôt favorables à la mécanisation de l’agriculture : vastes étendues de terres cultivables, faibles contraintes topographiques. A priori les obstacles naturels à son développement ne sont donc pas majeurs si ce n’est la vulnérabilité des sols tropicaux à des interventions mécaniques inappropriées. Or en dépit de ces conditions la mécanisation y est encore peu développée. Pourtant, de nombreuses tentatives d’introduction de la mécanisation-motorisation ont été faites en Afrique subsaharienne. La coopération…

Lire PDF
Le président du Roppa s’exprime sur la mécanisation-motorisation
Ndiogou Fall

Grain de sel : Ces dernières années, plusieurs programmes de motorisation de l’agriculture africaine, à travers l’acquisition de tracteurs indiens et chinois, ont vu le jour. Quelle est la position du Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (Roppa) par rapport à ces programmes ? N’Diogou Fall : Le Roppa est incontestablement d’accord avec le principe de moderniser les agricultures familiales à travers la mécanisation. Jusqu’à présent, très peu d’efforts ont été consentis…

Lire PDF
Évaluer la productivité de l’agriculture familiale : aiguisons nos outils de mesure…
Isabelle Touzard, khalidbelarbi

La productivité est au cœur des mécanismes économiques globaux. L’agriculture étant un secteur productif clé, les gains de productivité, moteurs de la croissance économique, constituent une des priorités des États. L’Afrique vient de dépasser le milliard d’habitants. Comment améliorer la productivité des agricultures locales pour nourrir cette population ? D’autant plus que la plupart des pays africains revendiquent leur souveraineté alimentaire. À leur niveau, les agriculteurs eux aussi cherchent à être les plus efficients possibles, c’est-à-dire à produire…

Lire PDF