The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "48 : Mécanisation et motorisation agricole en Afrique : entre mythe et réalités", publiée le 15 décembre 2009.

La vente groupée de soja, un moyen pour mieux vendre ?

guezolionel

Commercialisation - MarchésOrganisations de producteurs et de productricesSojaBénin

Au Bénin et en particulier à Zogbodomè, beaucoup délaissent la production de coton au profit de celle de soja, plus rentable. L’Union communale des producteurs de Zogbodomè s’est lancée dans l’appui à cette culture à travers l’octroi de crédits à ses membres et la vente groupée de leur production grâce à un contrat avec un industriel.

Dans le département du Zou, au centre du Bénin, l’Union communale des producteurs de Zogbodomè (UCPZ) a entrepris depuis 2007 un processus de mise en marché collective de produits agricoles. L’union a ciblé le soja dans cette démarche en raison de deux importants marchés potentiels d’écoulement de ce produit : deux industries de production d’huiles végétales (à Zogbodomè et dans la commune voisine de Bohicon) ayant une capacité totale de transformation d’environ 1 000 000 de tonnes par an, et des femmes transformatrices de soja en fromages et autres produits dérivés.
La première opération de mise en marché collective, menée en 2007-2008, n’a pas été une réussite : sur la base d’un objectif contractuel de 100 tonnes à livrer à un industriel, l’UCPZ n’a pu livrer que 10 tonnes. En effet, les producteurs n’ont pas respecté leurs engagements car beaucoup étaient contraints de rembourser en nature les usuriers et collecteurs de produits agricoles qui avaient préfinancé leur campagne. Pour lever cette contrainte, l’UCPZ a décidé de pré-financer partiellement ses producteurs à travers des crédits intrants pour la campagne 2008-2009, ainsi que des crédits pour les frais de campagne en 2009-2010. Cette action a permis d’augmenter de façon substantielle la quantité de soja vendue via l’organisation, à la grande satisfaction du client.

Des contraintes au niveau des semences et de la mise en marché du soja.
À Zogbodomè, le coton occupait il y a quelques années une place très importante. Mais aujourd’hui le contexte n’est plus favorable à cette culture : les prix s’effondrent sur le marché international, les producteurs sont payés avec des retards. Dans la vague de restructuration au sein du réseau Fupro, l’UCPZ s’est engagée dans un processus de diversification des productions et d’offres de services économiques à ses membres. Ainsi elle a identifié plusieurs contraintes dans la filière soja locale :

  • Un approvisionnement difficile en semences au moment opportun : pour se procurer des semences de soja, les producteurs sont parfois obligés de parcourir de longues distances. Ces déplacements, parfois infructueux, rendent difficiles les planifications des producteurs et obligent à des semis tardifs, ce qui provoque des baisses de rendement ;
  • Une faible disponibilité des semences de qualité : les semences livrées et achetées ne sont pas toujours certifiées et produites par des spécialistes. Il s’agit parfois de réserves sur des productions ordinaires : il s’ensuit de faibles taux de germination, une maîtrise difficile du cycle de la variété et des rendements faibles ;
  • Une mise en marché du produit « hasardeuse » : la plupart des producteurs de soja ont des difficultés à trouver des acheteurs offrant des prix suffisamment rémunérateurs, ou utilisent une grande partie de leur production pour rembourser les crédits de campagne qui leur sont octroyés par des usuriers. Ces crédits sont parfois remboursés à des taux d’intérêt de 100%, du fait des techniques de remboursement en nature pratiquées. Le soja est cédé au prix le plus bas de la campagne, sans aucune marge de négociation possible de la part des producteurs.

Les stratégies mises en oeuvre par l’UCPZ.
L’UCPZ a mis en place un certain nombre de stratégies pour tenter de partiellement libérer ses membres de l’emprise des usuriers et des collecteurs. C’est ainsi que, grâce aux appuis du Programme d’appui à la diversification des filières agricoles (PADFA) et du Centre communal pour la promotion agricole (CeCPA), l’UCPZ a sélectionné 10 producteurs pour produire localement des semences de soja, et ainsi réduire la dépendance de la Commune de Zogbodomè vis-à-vis de l’extérieur pour l’approvisionnement en semences de qualité. Chaque producteur semencier dispose en moyenne d’un hectare pour produire des semences de soja. Cette opération a permis à l’UCPZ de disposer d’un stock de 9 tonnes de semences à la fin de la campagne 2008-2009 ; cette quantité permettra d’emblaver environ 450 ha. L’opération devrait se poursuivre et être renforcée dans les années à venir pour rendre la commune entièrement autonome en semence de soja, la quantité produite cette année ne représentant en effet que 15% de la demande locale.
Les semences sont ensuite fournies par l’UCPZ à crédit aux producteurs en début de campagne. Les producteurs remboursent l’UCPZ en « équivalent poids » au moment de la récolte. Les semences sont ainsi indirectement subventionnées, car le remboursement en nature n’a pas la même valeur marchande que les semences initialement fournies. En 2008-2009, environ 6 000 producteurs ont bénéficié de semences à crédit. Les frais de distribution sont pris en charge par les producteurs (ils sont fonction de la quantité fournie et de l’éloignement des villages).
Les crédits intrants sont octroyés aux producteurs progressivement : la première année, un producteur ne peut bénéficier que d’un crédit semences ; si le remboursement se passe bien, l’UCPZ peut lui octroyer à partir de la campagne suivante un crédit intrants (2 sacs d’engrais par hectare) et un crédit de campagne pour les frais d’entretien de la culture et de récolte (maximum de 40 000 FCFA/ha).
La mise en marché du soja est collective, à travers un contrat avec un industriel. L’UCPZ et l’industriel s’accordent en début de campagne sur un prix plancher de vente du soja. Les termes de l’accord sont signés par les deux parties. Ce prix plancher était de 150 FCFA/kg pour la campagne 2008-2009 (145 FCFA/kg payés au producteur et 5 FCFA/kg prélevés pour les frais de fonctionnement de l’union). Le prix de vente est ensuite renégocié en cours de campagne, à la hausse, entre l’UCPZ et l’industriel. Il est censé être supérieur à celui des usuriers. En 2008-2009, l’industriel a renégocié le prix à 155 FCFA/kg.
Au moment de la récolte, l’UCPZ met en place un comité en charge de la pré-collecte du soja dans les 77 villages de la commune, puis évacue les productions vers l’usine.
L’UCPZ implique fortement les autorités locales dans le processus. Cela permet, entre autres, de dispenser de taxes locales les véhicules transportant le soja.

Des résultats encore mitigés mais encourageants.
Au cours de la campagne 2008-2009, les surfaces emblavées en soja ont augmenté de façon spectaculaire : 3 280 hectares contre 300 hectares prévus par l’UCPZ en début de campagne (sur la base des semences livrées par l’union). Les producteurs se sont montrés enthousiastes par le fait que le paiement du soja soit comptant, et qu’ils soient impliqués dans tout le processus (fixation du prix, contrôle de qualité, pesée et livraison à l’usine). Ils ont délaissé le coton, au profit du soja plus rentable. Si les livraisons de l’UCPZ à l’industriel ont augmenté de 400% entre les deux dernières campagnes, le contrat avec l’industriel n’a toutefois pas pu être complètement honoré. En effet, afin de ne pas perdre leur marché, les usuriers ont volontairement augmenté leurs prix de 5 à 10 FCFA/ kg au dessus du prix négocié avec l’industriel et se sont hâtés d’acheter le soja aux producteurs, pour le revendre aux fabricants d’aliments pour animaux des grands centres urbains. L’UCPZ n’a donc pu livrer à l’industriel que 60% des 300 tonnes initialement prévues. Il faut noter que cette hausse des prix par les usuriers a tout de même participé à l’amélioration des revenus des producteurs. Mais les usuriers ne pesant pas les productions achetées bord champs (à la différence de l’UCPZ pour la vente à l’industriel), il n’est toutefois pas exclu qu’il y ait eu des tromperies de la part des usuriers sur le poids des sacs…
Par contre, plus de 90% des crédits octroyés via l’UCPZ ont été remboursés. La forte implication de l’industriel à tous les stades de l’opération a permis de nouer un partenariat durable, malgré les difficultés rencontrées.
Par ailleurs, avec cette nouvelle approche, l’UCPZ commence à disposer de statistiques précises sur la production (surfaces, quantités de semences, nombre de producteurs, rendements, etc.), ce qui constitue un véritable outil de planification et de décision.
La mise en place du crédit et l’organisation de la vente groupée ont permis de générer des ressources internes pour le fonctionnement de l’union (environ 350 000 FCFA, soit 27% des salaires).
Cette expérience montre que l’organisation des producteurs peut avoir un impact sur les négociations des prix des produits agricoles. Par ailleurs, l’offre de services économiques permet à l’organisation de générer des ressources internes indispensables à son fonctionnement. Enfin, la fidélisation des producteurs à la vente groupée passe par un contrat soutenu et par un crédit en début de campagne.
L’UCPZ ne compte pas s’arrêter là. Son objectif pour les années à venir : pré-financer les charges de production de 500 producteurs avec écoulement de la totalité de leur production via le système de vente groupée mis en place. Une expérience à suivre !

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Expérience des Gumac au Tchad : se regrouper pour un meilleur accès à la mécanisation (version longue)
ataderdoba

Au Tchad, l’association tchadienne des acteurs du développement rural (Atader) et l’association Afdi Poitou- Charentes travaillent en partenariat pour favoriser l’accès des petits producteurs à la traction animale et au tracteur, à travers la création de Groupements d’utilisation du matériel agricole en commun (Gumac). Grain de sel : Quelles sont les activités du partenariat Afdi Poitou-Charentes et l’Atader au Tchad ? M’Baïtelsem Betel Esaïe : L’Atader et Afdi Poitou-Charentes interviennent dans la petite région du Logone Oriental, qui…

Lire
Analyse des performances des exploitations dans l’ouest du Burkina Faso suivant le niveau de mécanisation : d’anciens résultats toujours d’actualité
Guy Faure

Afin d’accompagner les exploitations mais aussi afin de construire des politiques publiques visant à renforcer la place de la mécanisation dans les systèmes de production, il est important d’évaluer les performances techniques et économiques de ces exploitations en fonction du niveau de mécanisation. À l’heure actuelle, il existe peu de données disponibles pour traiter cette question. C’est la raison pour laquelle nous présentons les résultats d’anciens travaux de recherche, menés de 1990 à 1992, dans le bassin cotonnier…

Lire PDF
Quand un technicien du cacao relaie les innovations paysannes
François Ruf, Yoddang

Muhtar, planteur, et Husin, technicien, sont les héros discrets d’une révolution cacaoyère à Sulawesi, en Indonésie. Muhtar construit des clones remarquables par leur productivité et la qualité du cacao qu’ils produisent. Husin adapte les innovations pour relancer la production de Sulawesi. Une leçon de développement rural. Au cours des deux dernières décennies, Sulawesi, à l’est de l’archipel indonésien, a connu un des booms du cacao les plus rapides de l’histoire. D’une production méconnue de quelques dizaines de tonnes…

Lire PDF
Quelques perspectives pour la mécanisation agricole en Afrique subsaharienne
Henry-Hervé Bichat

Avec une démographie et une urbanisation croissantes, l’Afrique subsaharienne doit relever le défi d’améliorer la productivité des sols et du travail, tout en tenant compte des enjeux écologiques du xxi e siècle. Dans cette perspective, de nouvelles formes de coopération et de recherche sont à espérer. Depuis l’origine, l’histoire de l’agriculture est celle d’une co-évolution des sociétés humaines, des systèmes agricoles et de leurs équipements sous la pression de l’évolution démographique. C’est particulièrement vrai en Afrique subsaharienne où,…

Lire PDF
Quand l’État motorise des exploitations agricoles…
Joachim Saizonou

Au Bénin, l’État a mis en place le Programme de promotion de la mécanisation agricole (PPMA) qui a permis de mettre à disposition du monde paysan des tracteurs d’origines indienne et chinoise. Mais le bilan de la première campagne est mitigé du fait de la sous utilisation du matériel, des difficultés de paiement, et des nombreuses pannes survenues. Le Plan stratégique de relance du secteur agricole (PSRSA) adopté en conseil des ministres en juin 2008 veut faire du…

Lire PDF
La fabrication locale d’équipements agricoles : l’expérience de la Socafon au Mali
Ousmane Djiré

Au Mali, dans la zone Office du Niger, les forgerons se sont organisés depuis les années 90 et ont mis en place une structure efficace et rentable pour assurer l’approvisionnement des producteurs de la zone en outils de qualité, à bas prix, adaptés à leurs besoins, et leur offrir un service de proximité en maintenance et réparation. Depuis sa création en 1932, l’Office du Niger (ON) a fortement encadré la diffusion de la traction animale. Il intervenait ainsi…

Lire PDF
Quelle mécanisation agricole envisager pour l’Afrique soudanienne ?
Marc Dufumier

Les choix de mécanisation agricole pour les pays d’Afrique soudanienne doivent être raisonnés en fonction des objectifs de réduction de la pénibilité du travail humain et d’augmentation de sa productivité, sans pour autant occasionner de chômage ni de dégâts environnementaux. Dans les pays du Nord anciennement industrialisés, l’emploi de tracteurs et d’engins motorisés pour déplacer et actionner les machines agricoles est intervenu à un moment où les agriculteurs équipés de divers équipements attelés avaient déjà les moyens de…

Lire PDF
Le financement de l’équipement, élément clé de la modernisation de l’agriculture familiale
Betty Wampfler

L’accès au crédit d’équipement, notamment pour la mécanisation des exploitations africaines, n’est pas chose simple. Quelques institutions financières en Afrique innovent en la matière. L’exemple des Cecam à Madagascar est encourageant. Dans la majorité des pays d’Afrique subsaharienne, l’investissement dans la mécanisation et, à fortiori, la motorisation, dépasse les capacités d’autofinancement de la plupart des ménages agricoles, rendant incontournable le recours au crédit de moyen terme (CMT). D’autre part, l’offre de CMT reste peu développée, malgré le regain…

Lire PDF
Le système de culture sur couverture végétale (SCV) : un système de culture durable ?
Jean-François Richard

Le SCV n’est pas une alternative à la motorisation. C’est une option technique qui, en permettant l’amélioration des qualités agronomiques des sols, permet d’inscrire l’activité agricole dans la durée. En Afrique subsaharienne, le SCV est encore peu développé et soulève de nombreux défis. La matière organique (MO) est un élément essentiel de la fertilité des sols. De son niveau dépendent le potentiel de production et la stabilité des sols agricoles. Or le labour et le travail du sol…

Lire PDF
Expérience des Gumac au Tchad : se regrouper pour un meilleur accès à la mécanisation
ataderdoba

Au Tchad, l’association tchadienne des acteurs du développement rural (Atader) et l’association Afdi Poitou- Charentes travaillent en partenariat pour favoriser l’accès des petits producteurs à la traction animale et au tracteur, à travers la création de Groupements d’utilisation du matériel agricole en commun (Gumac). Grain de sel : Quelles sont les activités du partenariat Atader – Afdi Poitou- Charentes au Tchad ? M’Baïtelsem Betel Esaïe : L’Atader et Afdi Poitou-Charentes interviennent au Logone Oriental, une région productrice de…

Lire PDF
Le boom des motoculteurs au Lac Alaotra à Madagascar
Andriatsitohaina Rakotoarimanana, Philippe Grandjean, marie-helenedabat, Éric Penot

Depuis le début des années 2000, les motoculteurs rencontrent un succès important dans la région du Lac Alaotra au nord de Madagascar. Au delà d’un investissement quasi égal à celui de l’attelage traditionnel, c’est son caractère multifonctionnel qui séduit les populations. La région du Lac Alaotra, située à 250 km au Nord de la capitale Antananarivo, a connu une formidable diffusion des petits motoculteurs chinois (appelés localement « Kubota » du nom de la marque japonaise qui y…

Lire PDF
La motorisation est-elle utile aux exploitations familiales du bassin cotonnier malien ?
Patrick Dugué, Pierre Girard

À partir des résultats d’une étude d’impact de la motorisation sur le fonctionnement des exploitations agricoles familiales de Koutiala au Mali, les questions de rentabilité de l’investissement dans le tracteur et de l’impact de son utilisation sur la fertilité des sols sont posées. Au cours de l’année 2006, la promotion de la motorisation agricole prend de l’ampleur au Mali avec la vente à crédit par l’État de 300 tracteurs au « monde paysan » et la construction d’une…

Lire PDF
Évolution de la traction animale en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale
Philippe Lhoste, ericvall, michelhavard

Introduite en Afrique subsaharienne dans les années 50, la traction animale est souvent présentée comme le moteur de la modernisation de l’agriculture familiale. La présentation de son évolution dans quelques pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre met en lumière l’appropriation de ces équipements par les paysans mais aussi quelques difficultés. En Afrique subsaharienne, la traction animale a été introduite dans les années 50, afin de développer les cultures industrielles administrées (coton et arachide), destinées à satisfaire les…

Lire PDF
Mécanisation dans le contexte africain : notions préliminaires sur les techniques et enjeux
Nathalie Boquien, Valentin Beauval

Afin d’améliorer la productivité du travail dans les exploitations agricoles africaines, différentes stratégies de mécanisation sont testées et adaptées aux divers contextes techniques et environnementaux. Mécanisation, motorisation, techniques alternatives, quelles solutions pour quels enjeux ? Accroître la productivité du travail des agricultures familiales des pays en développement est une absolue nécessité. Plusieurs raisons à cela : pour permettre de mieux nourrir les populations de ces pays, pour produire des denrées plus compétitives, et pour freiner l’exode rural des…

Lire PDF
Des agricultures manuelles à la motorisation lourde : des écarts de productivité considérables
Laurence Roudart, Marcel Mazoyer

La révolution agricole et la révolution verte ont permis à un certain nombre d’agriculteurs d’accroître de façon considérable la productivité de leur travail. Mais tous n’ont pas eu accès à ces progrès techniques, et aujourd’hui la pauvreté et les insuffisances alimentaires sont le lot quotidien de la majorité de la paysannerie mondiale. La population agricole active du monde, qui s’élève à 1 milliard 300 millions de personnes, soit environ 43% de la population active du monde, ne dispose…

Lire PDF
Introduction du dossier
Daouda Diagne

C’est vrai, il y a une part de mythe et d’idéologie qui accompagne l’exaltation de la motorisation agricole par les autorités politiques d’Afrique subsaharienne. Mais au-delà de ce constat, la volonté de mécaniser n’est-elle pas également le reflet d’un choix stratégique de « moderniser » l’agriculture africaine ? Un choix implicite d’une transformation en profondeur de l’agriculture, qui va tendre de la petite agriculture familiale vers une agriculture industrielle et commerciale ? De ce point de vue, une…

Lire PDF
La vente groupée de soja, un moyen pour mieux vendre ?
guezolionel

Au Bénin et en particulier à Zogbodomè, beaucoup délaissent la production de coton au profit de celle de soja, plus rentable. L’Union communale des producteurs de Zogbodomè s’est lancée dans l’appui à cette culture à travers l’octroi de crédits à ses membres et la vente groupée de leur production grâce à un contrat avec un industriel. Dans le département du Zou, au centre du Bénin, l’Union communale des producteurs de Zogbodomè (UCPZ) a entrepris depuis 2007 un processus…

La régulation du marché de l’oignon au Sénégal
Idrissa Wade, Oumar Samba Ndiaye

Au Sénégal, la production locale d’oignon était fortement concurrencée par les importations, surtout lors des pics de récolte. Des concertations au sein d’un comité oignon, initié par l’Agence de régulation des marchés, permettent de réduire cette concurrence, grâce à un gel temporaire des importations. L’oignon occupe le premier rang des cultures maraîchères au Sénégal, avec une superficie de près de 5100 ha en 2007. La production locale provient essentiellement de deux zones : des Niayes, bande côtière s’étendant…

Lire PDF
Quels outils de régulation pour relancer la riziculture au Sénégal ?
barisp

Face à la situation de variabilité brutale des prix du riz importé et local sur le marché de Dakar, la question de la mise en place d’outils de régulation de marché est plus que jamais d’actualité. Contenter producteurs et consommateurs tout en se prémunissant des aléas de prix et de taux de change est un défi à relever. Le prix du riz brisé non parfumé importé vient de tomber en octobre 2009 à 250 FCFA/ kg à Dakar,…

Lire PDF
Aide à l’agriculture : des promesses aux réalités de terrain

Rapport Oxfam International, Jean-Denis Crolas (Oxfam France – Agir ici) http://www.oxfamfrance.org/pdf/ Oxfam_des-promesses-aux-realites-de-terrain.pdf Les conférences se succèdent, les sommets mondiaux sur l’alimentation se suivent et se ressemblent souvent, sans parler des Sommets du G8, Forum de haut niveau et autres événements. Les objectifs ? Savoir « Qui va nourrir le monde », comment « Garantir la sécurité alimentaire pour tous », « Comment nourrir le monde en 2050 ? ». Les titres nous interpellent, les annoncent sont grandiloquentes mais…

Lire PDF
Entre nous

Projet Réseau Paar, les choses avancent ! Inter-réseaux assure la maîtrise d’ouvrage du projet de renforcement des capacités des réseaux d’organisations agricoles en matière de politiques agricoles, alimentaires et rurales (Réseau Paar) financé par l’Agence française de développement (AFD). Depuis la parution du dernier numéro de Grain de sel, de nombreux événements ont eu lieu. En octobre s’est tenu le premier comité d’orientation du projet. Cette réunion a rassemblé des représentants de l’AFD, du Réseau des organisations paysannes…

Lire PDF
Commerce du bétail en Afrique de l’Ouest, atouts et défis pour les éleveurs
Bernard Bonnet, Bertrand Guibert

En Afrique de l’Ouest, le secteur de l’élevage pastoral et de la commercialisation du bétail est en pleine mutation. Pour répondre à la demande croissante en viande, notamment des grands centres urbains, des politiques incitatives sont mises en place et des éleveurs s’organisent. Cet article vient en complément du dossier Élevage du Grain de sel nº 46-47. Il s’appuie sur une étude réalisée pour la SNV (Organisation néerlandaise de développement) par l’Iram et le Laboratoire d’analyse régionale et…

Lire PDF
L’invité de Grain de sel : Bassiaka Dao
tressapoulou

Bassiaka Dao est président de la Confédération paysanne du Faso (CPF). Grain de sel : Pouvez vous nous présenter votre parcours ? Bassiaka Dao : Je suis un producteur de maïs basé à Bobo Dioulasso au Burkina Faso. En 1966, je me suis installé comme agriculteur au côté de mon père. À cette époque, je lui servais de secrétaire au sein de l’Union régionale des coopératives agricoles et maraîchères du Burkina Faso. Voilà comment je suis entré dans…

Lire PDF
Grain de sel n°48 : Mécanisation et motorisation agricole en Afrique : entre mythe et réalités

_ La mécanisation et la motorisation ont joué un grand rôle dans l’évolution des agricultures du monde. Qu’en est-il en Afrique au sud du Sahara ? Cette région se caractérise en effet au sein des agricultures familiales par une mobilisation très forte du travail manuel, par une progression lente de l’utilisation des animaux de trait et par un très faible recours à la motorisation (la plus faible proportion par rapport aux autres régions du monde). Alors que la…

Lire
Actualité d’Inter-réseaux (GDS48)

Bulletin de veille électronique Ce trimestre, plusieurs bulletins de veille électroniques (BDV) ont été envoyés à plus de 6000 personnes. Ces bulletins sont toujours aussi appréciés. Si vous n’êtes pas encore inscrit ou si vous souhaitez inscrire des collègues, n’attendez plus ! L’inscription se fait très facilement à partir du site internet d’Inter-réseaux. Durant les prochains mois, nous continuerons la publication de BDV sur la souveraineté alimentaire avec 8 numéros sur 2010. Des BDV spéciaux sont aussi prévus…

Lire PDF
Editorial : L’ Afrique et la mécanisation : un paradoxe et une nécessité ?
Philippe Jouve

Le continent africain dispose de conditions physiques plutôt favorables à la mécanisation de l’agriculture : vastes étendues de terres cultivables, faibles contraintes topographiques. A priori les obstacles naturels à son développement ne sont donc pas majeurs si ce n’est la vulnérabilité des sols tropicaux à des interventions mécaniques inappropriées. Or en dépit de ces conditions la mécanisation y est encore peu développée. Pourtant, de nombreuses tentatives d’introduction de la mécanisation-motorisation ont été faites en Afrique subsaharienne. La coopération…

Lire PDF
Le président du Roppa s’exprime sur la mécanisation-motorisation
Ndiogou Fall

Grain de sel : Ces dernières années, plusieurs programmes de motorisation de l’agriculture africaine, à travers l’acquisition de tracteurs indiens et chinois, ont vu le jour. Quelle est la position du Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (Roppa) par rapport à ces programmes ? N’Diogou Fall : Le Roppa est incontestablement d’accord avec le principe de moderniser les agricultures familiales à travers la mécanisation. Jusqu’à présent, très peu d’efforts ont été consentis…

Lire PDF
Évaluer la productivité de l’agriculture familiale : aiguisons nos outils de mesure…
Isabelle Touzard, khalidbelarbi

La productivité est au cœur des mécanismes économiques globaux. L’agriculture étant un secteur productif clé, les gains de productivité, moteurs de la croissance économique, constituent une des priorités des États. L’Afrique vient de dépasser le milliard d’habitants. Comment améliorer la productivité des agricultures locales pour nourrir cette population ? D’autant plus que la plupart des pays africains revendiquent leur souveraineté alimentaire. À leur niveau, les agriculteurs eux aussi cherchent à être les plus efficients possibles, c’est-à-dire à produire…

Lire PDF