The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "Grain de Sel n°77 – Le conseil agricole a-t-il encore un sens aujourd’hui ?", publiée le 18 juillet 2019.

Les paysans relais : retour d’expériences

Amandine Schlur/Ando Ravoninahitra/Augustin Douillet/Ibrahim Sana

Conseil agricoleBurkina FasoKenyaMadagascar

On les appelle producteurs pilotes, paysans formateurs, auxiliaires de santé animale ou paysans relais : depuis près de dix ans, au sein d’organisations de producteurs, des agriculteurs assument la fonction de conseil auprès de leurs pairs. Retour d’expériences au Burkina Faso, au Kenya et à Madagascar.

Convaincues de l’importance d’un conseil agricole orienté par la demande, les organisations de producteurs (OP) ont développé dans les années 1990 des dispositifs reposant sur des techniciens salariés. Face à l’ampleur des besoins en services de proximité et la baisse des financements, la figure de paysans relais émerge pour assurer l’interface entre l’OP faitière et les groupements de base dont ils font partie.

Le paysan relais combine un savoir endogène et la connaissance de techniques expérimentées sur sa propre exploitation. Il a une forte capacité de persuasion et sa crédibilité est d’autant plus grande qu’il entretient des relations de proximité avec eux. Enfin, contrairement aux techniciens qui vont et viennent au gré des financements disponibles, les paysans relais sont plus résilients et assurent un service minimum en toute circonstance. Ils se distinguent par leur charisme, leur niveau de technicité et leurs qualités relationnelles. Choisis par leurs pairs, ils sont formés sur des aspects techniques et à l’animation.

À chaque organisation sa formule. Mandatés par leurs groupements, les paysans relais assument des missions variées comme en témoigne un paysan malgache : « J’interviens dans un rayon limité, je suis connu par tout le monde. J’assume les fonctions que mon groupement m’attribue, même si ce n’est pas contractuel, juste verbal ». Ainsi, au Burkina Faso, les animateurs endogènes forment aux pratiques agroécologiques ; à Madagascar, les paysans relais se spécialisent et dispensent des prestations pour lesquelles ils sont rémunérés (vaccination animale, vente de semences, etc.). Au Kenya, les farmers trainers vont jusqu’à animer des réunions d’analyse de résultats technico- économiques. Ils sont motivés par les opportunités en termes d’accès aux innovations et de renforcement de capacités. Ils ont aussi envie de partager leurs connaissances avec leurs pairs, ce qui leur confère une reconnaissance sociale. Pour certains, ce statut est l’occasion d’avoir un revenu supplémentaire, d’acquérir du petit matériel, de gagner en responsabilités. Certains passent même plus de temps hors de leur ferme et sont courtisés par d’autres. « Au Kenya, les farmers trainers sont approchés par les entreprises d’intrants… ils sont parfois plus intéressés par vendre des produits que par former leurs pairs ! » constate la Cereal Growers Association. Se pose alors la question des conflits d’intérêts et de la motivation, entre ambition personnelle et engagement communautaire.

Un paysan formateur au Kenya, animant une formation sur le cash-flow dans le comté de Narok.

Un maillon complémentaire. À l’échelle d’une région, l’OP doit assurer un accompagnement technique très demandé par les paysans relais pour permettre la mise à jour de leurs compétences. Les paysans relais ne se substituent pas aux conseillers salariés de l’OP, mais consolident leur action en élargissant le nombre d’exploitations agricoles suivies. Or, la tentation est grande d’abandonner les conseillers rémunérés au profit de paysans relais bénévoles. « Il y a un risque que le paysan relais se transforme en technicien qui n’a plus le temps de s’occuper de son propre champ » témoigne un responsable de Fifata à Madagascar. Or, c’est bien le binôme conseiller salarié – paysan relais qui permet un conseil de qualité et une diffusion à plus grande échelle.

Un dispositif peu coûteux. Le dispositif paysan relais est peu coûteux. Il n’y a pas de rémunération versée ; seule une indemnité pour les déplacements effectués ou pour compenser l’absence sur leur exploitation est parfois donnée. Ce qui rend originale cette forme de conseil est la prise en charge par le paysan relais lui-même, ou par son groupement de base, des frais de déplacement et des repas, définis au cas par cas dans les règlements intérieurs de ces groupements. Selon les cas, ces coûts peuvent être en partie financés par l’OP faîtière. Le président de la société coopérative de Dablo, au Burkina Faso explique : « Au niveau de notre coopérative, chaque coopérateur contribue en nature en donnant deux boites de niébé par an aux animateurs endogènes ». Et au Kenya, un autre paysan : « Oui, cela engendre des coûts mais je suis payé indirectement par les marges sur la vente de produits par exemple ».

Conscients des défis liés à la pérennisation de ces services, les producteurs et leurs organisations semblent avoir trouvé, avec les paysans relais, une alternative encourageante et adaptable à la diversité de leurs contextes. Pour l’avenir, il sera intéressant d’apprécier plus finement l’impact de ces nouveaux acteurs du conseil.

Amandine Schlur (a.schlur@fert.fr) est chargée de projets à Fert et animatrice d’un groupe de travail sur le conseil agricole entre techniciens de Fert et d’organisations de producteurs partenaires en Afrique Subsaharienne.

Ibrahim Sana est chargé de l’accompagnement des organisations de producteurs de niébé au Burkina Faso pour Fert.

Ando Ravoninahitra est coordinateur de Cap Malagasy, organisation de conseil agricole membre du groupe Fifata à Madagascar.

Augustin Douillet est conseiller technique Fert auprès de la Cereal Growers Association (CGA) au Kenya et du groupe.

Pour aller plus loin vous pouvez lire le compte-rendu de la Table ronde Les paysans relais : Des acteurs clés pour des systèmes de conseil plus pérennes au plus près des agriculteurs, organisée le jeudi 20 juin 2019, à Nakuru, Kenya dans le cadre des rencontres internationales TransFert 2019.

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Edito : Un conseil à sens unique ?
François Doligez, Ninon Avezou

Un conseil à sens unique ? Le temps semble loin où, à de rares exceptions, le conseil agricole façon « training and visit », s’organisait comme une cascade ruisselant du « sachant », chercheurs et techniciens, vers les paysans afin de satisfaire les priorités de la planification de l’État et de ses partenaires financiers. Les politiques d’austérité budgétaire et d’ajustement structurel ont eu raison de la plupart des dispositifs étatiques qui organisaient ce conseil. Dès lors, de nombreux…

Lire PDF
Repères : Depuis 2010, un conseil agricole multiforme et participatif ?
Inter-réseaux

Évolutions d’une notion complexe La notion de conseil agricole étant complexe, cette définition tente de rendre compte de la pluralité des formes de conseil agricole qui interviennent en synergie et se renforcent mutuellement. « Un ensemble de démarches et dispositifs permettant d’apporter un appui aux exploitations agricoles (productions végétales, animales et halieutiques, transformation et commercialisation des produits) et à leurs organisations dans les domaines de la gestion de la production (choix des techniques, organisation du travail, etc.), de…

Lire PDF
Diversité des formes de conseil agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre
Guillaume Fongang, Guy Faure, Patrick Dugué

Le conseil agricole est un service important pour renforcer les capacités des agriculteurs et les performances de leurs exploitations et organisations. La pluralité des démarches et des formes de conseil témoigne des nombreuses visions de l’agriculture portée par les acteurs des filières agricoles et des territoires. À l’échelle mondiale, les États ont massivement investi dans le conseil après 1945 pour moderniser l’agriculture. En Afrique, le conseil s’est développé à partir des années 1960 avec une approche d’encadrement. Jusqu’aux…

Lire PDF
Une transformation des services de conseil agricole grâce au numérique ?
Chloé Alexandre, Florentin Modeste Bationo

Cet article propose une analyse des services de conseil agricole mobilisant les technologies de l’information et de la communication (TIC) au Burkina Faso. Innovation de niche ou effet de mode, à quelles conditions ces outils numériques répondent-ils aux besoins en conseil agricole ? Dans les pays en développement, les technologies de l’information et de la communication (TIC) et le « D4Ag » (digital for agriculture) sont promus pour faciliter les activités de planification, production, transformation et commercialisation des…

Lire PDF
Les champs-école paysans, une approche novatrice de conseil agricole ?
Myriam Mackiewicz

Un des enseignements de l’expérience d’AVSF au Nord Togo en matière de champs-écoles paysan est que cette méthode de conseil agricole, certes consommatrice de temps et en ressources humaines, permet aux producteurs de rechercher par eux-mêmes les solutions à leurs problèmes et ainsi d’acquérir de nouvelles compétences. Le champ-école est une méthode d’apprentissage mutuel par l’action : un groupe de vingt à trente paysans issus d’un même village (dont des femmes) se constitue, questionne les pratiques agricoles locales,…

Lire PDF
Un réengagement de l’État dans le conseil agricole ? Le cas du Bénin
Ismail Moumouni

Après un désengagement du conseil agricole par les États d’Afrique de l’Ouest, ceux-ci semblent se réinvestir à travers des agences et des fonds nationaux de développement agricole. Le cas du Bénin, où le gouvernement opère une réforme du secteur agricole témoigne de ces changements institutionnels du conseil agricole. La libéralisation des services de conseil agricole au début des années 1990 a permis l’implication des organismes privés et des organisations paysannes, aussi bien dans le financement que dans la…

Lire PDF
Quels positionnements des bailleurs en matière de conseil agricole ?
Claude Torre, Mouldi Tarhouni

Traditionnellement, les bailleurs interviennent dans le financement de projets ou de stratégies sur le conseil agricole. Mais depuis quelques années, leurs rôles et stratégies semblent avoir évolué, notamment vers le soutien à des dispositifs de conseil privé. Grain de Sel (GDS) : En matière de conseil agricole en Afrique, comment ont évolué les rôles des bailleurs de fond ? Claude Torre (CT) – AFD : À partir de 2005, devant la faiblesse de l’aide publique au développement pour…

Lire PDF
Les défis du conseil agricole pour les organisations paysannes à Madagascar
Gérard Andriamandimby

À Madagascar, certaines organisations paysannes participent à l’élaboration, au suivi et à la mise en oeuvre des politiques de services agricoles. Cet entretien revient sur les nouveaux enjeux et rôles de ces organisations, bénéficiaires et fournisseurs de conseil agricole, dans un contexte de désengagement de l’État. Grain de Sel (GDS) : Pouvez-vous revenir sur les spécificités de la politique de services agricoles à Madagascar ? Comment le conseil y est-il promu ? Gérard Andriamandimby (GA) : Les orientations…

Lire PDF
Nouveaux acteurs du conseil agricole en Afrique de l’Ouest : intérêts, limites et implications stratégiques
Patrice Djamen

La diversité des fournisseurs de conseil agricole en Afrique de l’Ouest depuis 20 ans, qui résulte de plusieurs facteurs, est une opportunité pour améliorer l’offre en conseil. Mais des défis apparaissent, exigeant une (re)définition des orientations stratégiques pour que le conseil agricole contribue à la transformation de l’agriculture. En Afrique de l’Ouest, les demandes en conseil agricole des producteurs se diversifient fortement depuis vingt ans. Cette diversification contribue au pluralisme des fournisseurs de conseil agricole avec des corollaires…

Lire PDF
Dispositif de conseil multi-acteurs autour de centres de collecte laitiers
Abdelmajid Ali Dandakoye, Christophe Rigourd

Cet article met en lumière un dispositif de conseil multi- acteurs autour de centres de collecte laitiers au Niger. Il témoigne des enjeux de l’implication croissante d’acteurs du conseil issus du secteur privé local (collecteurs de lait, vétérinaires privés et auxiliaires d’élevage, centre de prestation de services) pour la filière lait. Le système national de conseil agricole adopté au Niger en 2017 valorise une multitude de dispositifs de conseil de l’État, de la profession agricole et du secteur…

Lire PDF
Les paysans relais : retour d’expériences
Amandine Schlur, Ando Ravoninahitra, Augustin Douillet, Ibrahim Sana

On les appelle producteurs pilotes, paysans formateurs, auxiliaires de santé animale ou paysans relais : depuis près de dix ans, au sein d’organisations de producteurs, des agriculteurs assument la fonction de conseil auprès de leurs pairs. Retour d’expériences au Burkina Faso, au Kenya et à Madagascar. Convaincues de l’importance d’un conseil agricole orienté par la demande, les organisations de producteurs (OP) ont développé dans les années 1990 des dispositifs reposant sur des techniciens salariés. Face à l’ampleur des…

De nouveaux modèles de gouvernance pour le conseil agricole
Amadou Ndiaye, Kristin Davis, Modibo G Coulibaly

For the original English version, please read : here En Afrique de l’Ouest, le modèle de gouvernance des services de conseil agricole dominant reste celui d’un conseil porté par le secteur public. Mais depuis 10 ans, l’émergence de nouveaux acteurs affecte les modèles de gouvernance, qui deviennent plus complexes et multi-acteurs. En Afrique de l’Ouest, l’organisation des services de conseil agricole, traditionnellement prise en charge par les gouvernements, est de plus en plus assurée par divers acteurs (gouvernements…

Lire PDF
Financer les dispositifs de conseil agricole pour assurer leur pérennité
Cheikh Oumar Ba, Mélanie Moussours, Ninon Avezou

Le financement du conseil agricole est globalement insuffisant, non durable et non vertueux. Or, ces trois conditions doivent être satisfaites afin d’assurer la pérennité du service. Des mécanismes de financement dits innovants ont été élaborés, dont certains pilotés par la demande, s’appuient sur la contribution des producteurs et des filières. Le conseil coûte cher. Il faut financer les dispositifs de terrain, les salaires, les moyens logistiques, les investissements mais aussi les fonctions support aux niveaux national et régional…

Lire PDF
Séparer le conseil et la vente d’intrants ? Points de vue
Alain Herbinet, Emilie Duclos, Valentin Beauval

En 2019, la France s’apprête à promulguer une ordonnance sur la séparation de la vente de produits phytosanitaires et des activités de conseil agricole. Cette mesure, qui vise à rendre le conseil plus indépendant des objectifs de vente, pose aussi la question de la pérennité des modèles économiques des coopératives. Qu’en est-il ? Un levier efficace pour la transition agro-écologique La France est le premier utilisateur de pesticides en Europe. Mais les mesures décidées avec le premier «…

Lire PDF
Évaluer le conseil à l’exploitation familiale
Gifty Narh

Face au désengagement de l’État des services de conseil agricole, suivre et mesurer les impacts du conseil aux exploitations familiales est important. Cela suppose de s’intéresser aux méthodes d’évaluation employées, à leur portée et à leurs limites. Exemple au Burkina Faso. Un enjeu important du conseil agricole aujourd’hui est l’évaluation de ses impacts sur les exploitations agricoles, les familles et les communautés rurales. Alors que les ressources allouées à l’agriculture se raréfient, les évaluations qualitatives sommaires du conseil…

Lire PDF
Rénover les dispositifs de formation agricole
Frédéric Lhoste

La formation agricole, comme le conseil, vise à accompagner les producteurs et à les autonomiser dans la gestion de leurs exploitations. Elle répond aussi à de réels besoins pratiques et techniques. Pourtant, les rares formations existantes sont souvent inadaptées et concernent encore peu de personnes. Cet article propose des pistes de réflexions. Formation et conseil agricole visent à relever les mêmes enjeux pour le secteur agricole : produire, s’adapter aux évolutions de marché et aux changements climatiques, alimenter…

Lire PDF
Des services de conseil agricole inclusifs vecteurs de changement
Cécile Broutin, Mame Coumba Faye, Marc Petitdan

Un des défis du conseil agricole est la prise en compte de la dimension genre. Cet article revient sur une expérience de prise en compte du genre dans un service de conseil à l’exploitation familiale au Sénégal pour une gestion concertée de la production laitière, et en montre les défis. Pour permettre aux exploitations familiales (EF) d’élevage d’accroître leur production laitière et leur revenu, une démarche de conseil à l’exploitation familiale (CEF) spécifique à l’élevage laitier dans les…

Lire PDF
Regards croisés : le conseil agricole a-t-il encore un sens aujourd’hui ?
Bouba Moumini, Salifou Sare, Sow Yaye Mbayang Touré

Donner un sens au conseil agricole, aujourd’hui en Afrique de l’Ouest, suppose de regarder tout à la fois ses formes, les besoins des bénéficiaires auxquels il répond et les visions de l’agriculture qu’il soutient. Face aux défis à venir du conseil, les acteurs interrogés plaident pour des démarches participatives et globales. Grain de Sel (GDS) : Quels sont les impacts des reconfigurations actuelles du conseil agricole en Afrique de l’Ouest ? Salifou Sare – SS (DDC) : Depuis…

Lire PDF
Références : Du côté des membres d’Inter-réseaux
Inter-réseaux

Du côté des membres d’Inter-réseaux Plusieurs organisations membres d’Inter-réseaux publient régulièrement des ressources sur le conseil agricole. Nous vous invitons à les consulter sur leur site web. Agronomes et vétérinaires sans frontières (AVSF) est une association de solidarité internationale qui accompagne les producteurs sur divers projets en lien avec le conseil agricole, notamment dans des démarches de champs-écoles paysans et en faveur de pratiques agroécologiques : www.avsf.org Agriculteurs français et développement international (Afdi) est un acteur historique du…

Lire PDF
Acteurs privés dans le conseil agricole : le secteur maraîcher en Algérie
Nadhir Laouar, Patrick Dugué

Face au désengagement de l’État, les services de conseil agricole ont évolué en accordant une place importante au secteur privé. Cet article revient sur les implications d’une telle évolution pour le secteur maraîcher de Biskra, en Algérie, où fournisseurs et détaillants d’intrants sont les principaux opérateurs de conseil. Dans un contexte de retrait de l’État des services agricoles, les dispositifs de conseil en Algérie et en particulier dans la Wilaya (région) de Biskra sont dominés par les fournisseurs…

Lire PDF
Concurrence ou complémentarité des réseaux institutionnels de conseil agricole ?
Max Olupot, Nicole Aphing Kouassi, Rasheed Sulaiman V

Depuis 2010, les réseaux de conseil agricole se structurent aux niveaux mondial, continentaux et sous-régionaux. La multiplication de leurs échelles d’actions pourrait questionner la cohérence de leurs activités. Qu’en est-il ? Nous avons interrogé des représentants de ces différents réseaux. Grain de Sel (GDS) : Pouvez-vous présenter brièvement votre institution et pourquoi elle a été mise en place ? Rasheed Sulaiman V (RSV) – GFRAS : Le Forum Mondial pour le Conseil Agricole (GFRAS) a été créé sur…

Lire PDF