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publié dans Ressources le 1 septembre 2009

CHAPITRE 2 : Actions individuelles et collectives de producteurs : fiches d’analyses croisées

alothore/Patrick Delmas

Commercialisation - MarchésDocument de capitalisation

Parmi les actions que les producteurs et OP mènent en termes d’accès au marché et de commercialisation, une quinzaine d’entre elles sont présentées ici. Elles se succèdent l’une après l’autre sous forme de fiches relativement indépendantes pour être utilisables une à une, « à la carte ». Pour beaucoup de producteurs, les ventes sont menées individuellement avec des collecteurs ou des intermédiaires au bord du champ (Fiche 1) ou sur des marchés de proximité (Fiche 2). Quant aux actions d’OP illustrées ici, on peut les regrouper en 4 grands ensembles :
1) Actions d’OP en aval de la production pour écouler une production donnée : transport de produits des membres par l’OP pour accéder à des marchés ou des acheteurs éloignés ; achat-stockage des produits des membres par l’OP et vente après une période de stockage ; crédit facilité par l’OP pour la commercialisation des produits (le crédit warranté facilité par l’OP est une forme de crédit pouvant permettre de différer une vente) ; transformation et conditionnement post-récolte pour créer de la valeur ajoutée, accéder à d’autres marchés ou se donner les moyens de vendre mieux plus tard (Fiches 3 à 6).
Ces activités « classiques » visent souvent un gain au niveau du prix : gain via un différentiel géographique (différentiel de prix entre village et ville), gain sur un différentiel temporel (différence de prix entre récolte et soudure), gain sur de la valeur ajoutée. Ces gains sont de fait très variables pour les producteurs et leurs OP : de nombreuses expériences illustrent des échecs et des orientations finalement vers la contractualisation avec des privés ou des organisations extérieures pour mener ces activités.
2) Actions d’OP bien en amont de la mise en marché, visant la maîtrise des productions (itinéraires techniques, qualités) et des coûts associés par les producteurs dans une perspective de mise en marché (Fiches 7 et 8). Ces activités développées en vue de marchés donnés (lieux, volumes, qualités et acheteurs spécifiques) participent très souvent à améliorer l’accès aux marchés des produits et leur valorisation au bénéfice des producteurs.
3) Actions d’OP visant à améliorer les conditions de transaction et de réalisation de marchés, avec une meilleure rencontre et plus de transparence entre l’offre et la demande de produits. Dans ce cas on trouve : la recherche d’acheteurs, les actions pour une meilleure visibilité de l’offre et de la demande, l’amélioration des pesées et des mesures, la concentration de l’offre en un lieu unique de marché, la régulation de l’offre, l’organisation de bourses agricoles, etc. (Fiches 9 à 13). L’OP joue ici un rôle d’intermédiation entre producteurs et acheteurs, mais n’achète pas les produits : elle facilite la mise en contact des acteurs, leurs transactions et les éventuelles contractualisations. En plus de diminuer les coûts des transactions, ces actions tendent à équilibrer les rapports de force et de négociation entre producteurs et acheteurs. Ainsi, les producteurs qui vendent individuellement leurs produits mais sous certaines règles communes, voient leur situation s’améliorer grâce à un accès au marché amélioré et à une meilleure rémunération de la vente de leurs produits.
4) Actions et participation d’OP avec d’autres acteurs des filières au niveau de plates-formes de concertation, d’espaces de régulations interprofessionnelles et/ou avec l’État. Dans ce cas des accords et des modes de régulations peuvent être établis et aider les OP à faire valoir leurs positions, à participer à mettre en place des règles, accords et régulations de marchés qui ne leur sont pas défavorables. Les OP peuvent aussi participer à des négociations de politiques sectorielles, voire agricoles, comme par exemple des actions de l’OP au niveau des frontières (Fiches 14 et 15).
Ici, les actions des OP visent à établir des modes de fonctionnement et des régulations qui doivent permettre de travailler sur la durée, et de développer des activités sur les filières, pour permettre aux producteurs de s’en sortir au mieux. Les formes d’organisations interprofessionnelles sont très variées et pas toutes opérationnelles quand elles comptent trop d’objectifs ou d’acteurs « éparpillés ». Dans les organisations interprofessionnelles qui « fonctionnent », les OP ne s’y retrouvent que si elles sont préparées et y interviennent avec des positions bien définies. Au niveau politique, des OP ont gagné manifestement en légitimité et en reconnaissance, mais la route est encore longue…
À chaque fois on trouvera une description illustrée (objectifs recherchés, principes, exemples concrets) et des éléments d’analyse critique soulignant des aspects qu’il paraît nécessaire de prendre en compte pour les OP, ONG ou organismes d’appui menant avec les producteurs ce type d’actions.

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