Promesse d’un monde décarboné, la transition énergétique n’est ni juste ni durable même si elle connait un grand engouement partout dans le monde. On lui prête beaucoup de vertus à travers notamment ses principaux vecteurs, les technologies bas carbone, les greentechs, censés nous libérer de la dépendance à la matière, en offrant une source inépuisable d’énergie. Fortement associée aux technologies numériques, cette transition énergétique serait porteuse d’une perspective de réduction de notre empreinte physique sur le vivant et d’un potentiel de création d’emplois et de croissance. Trêve d’illusions, avertit Laurent Delcourt, sociologue et historien, chargé d’études au CETRI, dans un article qui met à nu les enjeux et les revers d’une course aux énergies vertes finalement pas si vertueuses et durables que le laissent croire ses prophètes. De cet article, l’on retient également que cette mise au vert des économies est fortement tributaire de métaux dits « rares », « critiques » ou encore « stratégiques ». En conséquence, l’auteur plaide pour une transition énergétique fondée sur des valeurs de justice et d’équité et qui soit à-même de corriger les asymétries Nord-Sud en matière de gouvernance énergétique et environnementale.