Un traité régulant les activités des entreprises transnationales en matière de droits humains est en cours de négociation au sein de l’ONU. Alors que se multiplient les mesures nationales imposant un « devoir de vigilance » contraignant aux entreprises, est discutée une directive européenne allant dans le même sens. Autant de signes de la volonté des États, sous la pression des mouvements sociaux, de (re)prendre quelque peu le contrôle.
La remise en question du pouvoir de l’acteur économique le plus puissant de la globalisation néolibérale marque-t-elle une nouvelle phase de l’ordre mondial? Au cours de ces dernières années, à mesure que l’impact des grandes entreprises au Sud se faisait plus visible, leurs violations des droits humains, sociaux, économiques et environnementaux, ainsi que leur impunité, plus évidentes, leur image auprès du public du Nord s’est largement détériorée, et leur autorégulation est apparue pour ce qu’elle est: un mythe.
Mais les multinationales n’en continuent pas moins de bénéficier de politiques publiques accommodantes, voire complices, et d’une architecture économique mondiale à leur avantage, sinon à leur service, tandis que les organisations sociales, plus encore dans les pays du Sud, demeurent sans véritable accès à la justice. Au-delà du contrôle des acteurs économiques, l’enjeu est la priorité des droits humains sur le commerce, et le renversement de l’asymétrie des pouvoirs.
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