Au cours des deux décennies ayant précédé la crise financière, les habitudes alimentaires dans l’UE ont subi de profonds changements, les consommateurs manifestant davantage d’intérêt pour des produits aux qualités différentes, telles que la méthode de production ou le lieu d’origine. Cette tendance a donné naissance à une Politique de qualité des produits agricoles officielle de l’UE, qui fait maintenant partie intégrante du processus de réforme de la politique agricole commune (PAC) de l’UE, mais qui a également conduit à une prolifération des normes du secteur privé : en 2012, l’utilisation des « écolabels ou des normes de durabilité volontaires (NDV) » a augmenté de 41 %, créant une situation où coexistent maintenant « pas moins de 435 normes de durabilité ou d’écolabels revendiquant un certain aspect de la durabilité ».
À ce jour, il semble que, dans un contexte ACP-UE, une attention politique insuffisante a été accordée aux conséquences en matière de marché et de commerce de ces normes privées. Il s’agit là d’une lacune politique importante, avec des conséquences potentiellement sérieuses pour les exportateurs ACP. L’émergence des exigences de certification de la durabilité du secteur privé revêt différentes formes. Il apparaît que, « comme les NDV sont devenues la règle, le niveau d’exigence de ces normes a baissé, ce qui souligne l’importance de comprendre les impacts d’une adoption généralisée ». Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne l’impact des NDV sur les agriculteurs pauvres et sur les petits producteurs en général.