L’objectif de cet article est de présenter les potentiels et les limites de la cogestion des pêcheries artisanales au Sénégal. L’analyse révèle que les conseils locaux de pêche artisanale (CLPA) peinent à assumer pleinement le rôle de leadership qui leur est assigné par l’État et leur base sociale. Compte tenu de leur dépendance financière vis-à-vis de l’État et des partenaires de développement, leur capacité d’influence reste faible et leur positionnement sociopolitique, limité. Malgré ces limites d’ordre principalement organisationnel et économique, la cogestion de la pêche artisanale présente des potentialités. En plus de se positionner comme un nouveau cadre local pour la gestion des pêches, les CLPA ont entamé une recomposition de l’architecture institutionnelle locale et constituent des espaces de construction d’initiatives techniques (pour la durabilité des ressources halieutiques) et socioéconomiques (pour l’amélioration des moyens d’existence des acteurs de la pêche).