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publié dans Ressources le 16 décembre 2010

Les moyens de commercialisation de l’agriculture familiale chilienne – Entretien avec Rigoberto Turra Paredes, président du Mucech

Mickaël Ramseyer/Rigoberto Turra

Commercialisation - MarchésPolitique agricole et rurale nationaleAmérique latine

Entretien avec R. T. PAREDES, propos recueillis par Mickaël Ramseyer: Les moyens de commercialisation de l’agriculture familiale chilienne

Mickaël Ramseyer (MR) : Bonjour. Pouvez-vous présenter votre association Mucech et son influence dans le monde agricole?
Rigoberto Turra Paredes (RTP) :
Mon nom est Rigoberto Turra Paredes. Je préside actuellement le mouvement unitaire des paysans et ethnies du Chili, Mucech. La base du mouvement paysan s’étend de la première région, Arica, à la dixième, Chiloé : nous n’arrivons pas encore à accéder aux régions les plus extrêmes du pays. Le mouvement est constitué de huit organisations nationales incluant des associations corporatives paysannes, des coopératives mais également, et je crois qu’il s’agit d’un atout, des associations ethniques : on trouve des peuples originaires du nord, du centre et du sud du pays (les Quechuas au nord très amis avec les Aymaras, au centre les Mapuches et au sud d’autres peuples comme les Guilliches).
Au sein de Mucech on trouve des petits agriculteurs – des agriculteurs familiaux comme on les appelle ici – qui peuvent être d’anciens « parceleros » de la réforme agraire, fermiers ou métayers, ainsi que des travailleurs salariés. Nous sommes une organisation reconnue et un interlocuteur privilégié du gouvernement, des services publics et du secteur privé depuis les années 70. Nous avons été au cœur de la mise en place du mouvement ouvrier paysan et avons aussi participé aux renforcements des partis politiques en lien avec l’Eglise catholique. Mais au delà de ce cadre historique, nous sommes surtout une organisation unitaire : ensemble dans l’action, nous laissons de coté nos divisions qui tiennent de l’existence de différents courants politiques et idéologiques (communistes, socialistes, chrétiens-démocrates se retrouvent dans Mucech). Et ceci est peut-être la clé pour comprendre l’origine de la concertation politique qu’a connue notre pays.

MR : Qu’en est-il de la politique agricole chilienne : ses origines et les conséquences du coup d’Etat de Pinochet ?
RTP :
Du point de vue des politiques agricoles, on peut voir que l’agriculture du Chili a radicalement changé en 30 ou 40 ans. Depuis les années 70, avec la réforme agraire et tout ce qui a suivi, je crois que le Chili a parié sur le fait qu’il pouvait nourrir ses concitoyens. Il a aussi misé sur le fait que celui qui sème puisse vendre, de même que si quelque chose lui manque, il puisse l’acheter sans difficultés. Autrement dit, il a permis aux producteurs de pouvoir vendre leur surplus de production à l’Etat et d’obtenir ainsi un capital qu’ils pouvaient alors dépenser dans un nouvel investissement ou bien de consommation. Devenus la propriété de l’Etat, les produits agricoles étaient alors revendus sur le marché national pour alimenter les populations, les écoles, les casinos, les forces armées etc.
Je crois donc que l’essor exportateur que connaît le Chili est le produit de cette idéologie, s’appuyant par ailleurs sur une fruiticulture balbutiante et une main d’œuvre temporaire qui existait déjà il y a 40 ans. Mais ce qui a aujourd’hui changé, c’est qu’à l’époque l’Etat défendait davantage les cultures traditionnelles et vitales, en laissant de côté les cultures de « desserts » que sont les fruits. Or, on a depuis pu observer une mutation de l’agriculture traditionnelle vers une agriculture d’exportation, permise par la création d’instruments et de discours politiques dans lesquels il était dit plus ou moins en filigrane aux producteurs, qu’il était souhaitable de se reconvertir et investir dans une agriculture plus moderne, plus novatrice et viable. Pour ces politiques et ces penseurs, il n’existait pas d’autres alternatives que les fruits et le bois. Par conséquent beaucoup d’entre nous avons arrêté de semer du mais, ou du blé pour planter des pêches, des kiwis et du raisin, d’autant plus que parallèlement l’Etat du début des années 70 avait mis en place l’achat des produits agricoles par ses entreprises publiques ce qui avait pour conséquence d’assurer des débouchés pour les producteurs chiliens et a rendu possible la planification agricole. On a pu démontrer que cela n’a pas servi aux petits agriculteurs. Nous pensons donc que la petite paysannerie chilienne doit continuer de miser sur une agriculture alimentaire et non d’exportation.
A la fin des années 70, le nouvel Etat militaire a commencé à créer une agriculture de contrats en privatisant les entreprises étatiques. C’est l’exemple de Watt’s, Luchetti, Chile Tabacos, ou encore Mayoa. Le paysan a alors cru voir de nouvelles possibilités de vendre à meilleur prix. C’est le début d’un marché au sein duquel le rôle que jouait l’Etat du temps de Frei-Allende (1960-1973) a été repris par les entreprises privées. Ces nouvelles entités ont exigé, de la part des producteurs, des rendements élevés et une qualité accrue, en leur disant : “Je veux des pommes de terre de cette qualité, voilà les semences, les engrais chimiques, je te paierai au fur et à mesure”. Ce procédé pouvait paraître intéressant au paysan, mais il n’y a concrètement jamais gagné. Ce cercle vicieux rendait, et rend toujours aujourd’hui, le producteur dépendant de demandes de plus en plus contraignantes et le met en compétition avec des productions étrangères à plus bas prix.

MR : Et comment les paysans ont-ils vécu ces changements ?
RTP :
Je crois que jusqu’en 1973 les paysans ont fait parti d’un processus démocratique de discussion des politiques publiques : les lois de la réforme agraire et de syndicalisation ont été créées. Mais ceci fut effacé par le coup d’Etat de 1973 et depuis lors, Pinochet a mis en place une contre-politique générale : contre-réforme agraire, contre-syndicalisme. Nous avons eu des années horribles de mort et de torture et dans ce même temps tout ce que l’agriculture familiale et paysanne chilienne possédait a été effacé ; à savoir, des politiques de développement productif et d’appui au secteur. Tous les producteurs qui appartenaient à ce processus ont été “étouffés” par de nouvelles réformes lapidaires visant à endetter l’agriculteur : récupération de terres pas les anciens propriétaires, ceci ayant pour conséquence une baisse globale de la production agricole.
De plus, les entreprises forestières ont commencé à se rapprocher des communautés paysannes pour pouvoir installer un nouveau modèle d’agriculture dans le domaine forestier. L’entreprise s’implantait ainsi au centre de la communauté et commençait à acheter des terres pour au final en expulser les petits agriculteurs.
Il est également important de comprendre que tout type d’organisation paysanne a été détruit, tant au niveau commercial que représentatif. On a divisé les agriculteurs. Les coopératives étaient considérées comme des structures communistes, et touts ceux qui étaient syndicalistes considérés comme des terroristes. Ainsi la dictature a créé une nouvelle organisation, les associations corporatives, dans le but de neutraliser les structures existantes en faisant exactement la même activité mais dans des conditions de contrôle dictatoriales. Heureusement, notre organisation a pu infiltrer ces associations corporatives et aujourd’hui elles sont entre nos mains.

MR : C’est-à-dire ? Pouvez-vous caractériser cette reconquête du pouvoir par les paysans ? A quels obstacles se sont-ils heurtés ?
RTP :
Des années 73 à 90, l’artificialisation et l’approfondissement du modèle économique d’alors, avec réduction des appareils de l’Etat et des budgets, n’a permis que le simple maintien et la survie du monde de la petite paysannerie. Depuis la fin de la dictature, dans les années 90, je crois que l’espérance du pauvre, comme nous disons ici, n’a jamais disparu. Un nouveau processus a alors commencé, celui de la récupération contre vents et marées de quelques instruments politiques et le rétablissement de lois que nous possédions par le passé. Nous avons ainsi récupérer, du point de vue légal car ils n’avaient jamais réellement disparu, les appareils de l’Etat que sont INDAP ou CONAF, tout en les adaptant à un nouveau contexte général. _ Il existait à la fin de la dictature déjà trois différents modèles d’agriculture : – une agriculture d’exportation qui investissait dans les sciences, la technologie, les ressources, le marché, les marques, – une agriculture moyenne qui fondamentalement est l’agriculture du Sud (de la sixième région jusqu’au sud) constituée de cultures traditionnelles à base de grains et de lait, – et une agriculture pauvre où l’on retrouve le « parcelero », qui survivait, qui se « lève après [chaque] tremblement de terre » et, malgré tous ses problèmes, ne veut pas quitter sa terre pour aller vivre en ville.
Nous avons commencé par positionner des gens dans les ministères ayant un rapport avec l’agriculture, afin d’entreprendre la révision de politiques et la construction de nouvelles qui nous paraissaient, voire continuent de nous paraître importantes. Mais il existe des facteurs limitants, inhérents au modèle de développement politique et économique du pays. Les instruments étatiques et la politique publique s’adressent au monde urbain et non au monde rural. On peut alors entrevoir une première contradiction car 80% de la population chilienne est rurale : sur les 354 communes qui composent le Chili, 278 vivent de la ruralité. De plus tous ces programmes comme CORP ou CERCOTECH s’intéressent à des entreprises non agricoles.
Un obstacle qui perdure, est que 85% des petits agriculteurs n’ont pas fait la démarche de reconnaissance légale de leurs terres. Par exemple, un agriculteur ayant une parcelle et des papiers déclarant qu’il en est propriétaire, mais qui ne serait pas inscrit auprès de l’organisme publique, ne peut pas établir des factures et s’insérer dans le système fiscal (achats avec TVA et ventes sans). Première conséquence, dans cette situation il lui est impossible de postuler aux programmes d’aides de l’Etat. De plus, il éprouve des difficultés à commercialiser sa production : comment vendre sans papiers ? Personne n’achète aujourd’hui sans TVA, et les petits producteurs en sont réduits à faire des transactions au noir avec leurs intermédiaires. De véritables pressions sont ainsi exercées sur eux : “Si tu ne me vends pas tes produits à tel prix alors je vais voir ailleurs”. Et ce n’est pas que la population ne veut pas, mais cela revient cher de se faire régulariser. Le centre des impôts condamne les petits producteurs voulant être régularisés à payer des amendes, sous le prétexte de ne pas s’être déclarés plus tôt. L’Etat et la petite paysannerie y perdent.

MR : Pouvez-vous me préciser ce qui empêcherait aujourd’hui les paysans de bien vendre ?
RTP :
A propos de la commercialisation de ses produits, le paysan chilien ne vend pas, il brade. Les accords commerciaux et les traités de libre échange ont porté préjudice aux différents secteurs de l’économie chilienne comme le textile, le secteur industriel, et bien sûr, l’agriculture. Les paysans ont été exclus des discussions, lesquelles allaient fortement influencer, voire remettre en cause leur devenir. Il s’agissait d’une option politique prise par le gouvernement et nous, qui avions comme objectif de protéger notre agriculture et nos ressources, en avons été violemment affecté. A tel point que nous nous sommes sentis privés, directement ou indirectement, de notre forme de vie et de notre savoir-faire. Cette asphyxie est venue s’ajouter au manque de technologies, d’assistance technique et de crédits dont souffrait notre petite agriculture. L’un dans l’autre, ces traités ont détruit plus qu’ils n’ont créé. L’Etat s’est mis à légiférer sur notre système de production sans en comprendre les tenants et les aboutissants. Aujourd’hui d’ailleurs les députés ne veulent plus entendre parler d’accords commerciaux car une des conséquences de ces politiques libérales a été la préférence à l’importation (car cela lui revient moins cher) plutôt que de protéger l’agriculture nationale, à l’image de ce que fait si bien l’Europe. Ce choix de défendre la qualité de son alimentation, sa nature et son environnement sont des choses qui n’existent pas dans notre pays, se focalisant sur l’export. Le Chili, actuellement 16ème exportateur mondial du secteur primaire, souhaite arriver au 10ème rang et le gouvernement affiche comme slogan : “ Le Chili, puissance agroalimentaire et forestière”.
Il apparaît ainsi en filigrane que ceux qui ne prendraient pas part à cet essor seraient exclus du système. Le pays privilégie des cultures d’exportation (raisin, vin, saumon, bois, viande…) aux cultures vivrières (haricots, pommes de terre, courges…) sans que nous puissions donner notre avis. Or, quand bien même notre pays serait une puissance exportatrice, plus de 50% de la production nationale reste aujourd’hui entre nos mains : 52% du lait, 57% des légumes, 48% de la viande. De plus tous les marchés en amont et en aval de notre activité représentent plus de 9 millions d’emplois.

MR : Et l’Etat ne fait rien pour vous intégrer à ce développement de l’exportation ?
RTP :
Des programmes – ou devrais-je dire des promotions – ont été mis en place pour pousser les petits producteurs à exporter. Ne répondant pas nos envies, ces programmes sont faits pour nous intégrer au processus, du moins en apparence. Car, bien sûr la classe politique actuelle veut voir les exportations du pays augmenter, mais comment faire sans les outils techniques qu’elle ne nous fournit pas. Nous réalisons bien qu’une mutation de notre secteur est inévitable mais il nous reste toujours dans la tête ce savoir-faire et être qui nous caractérise et que nous ne voulons pas perdre. Et ceci pour une bonne raison : un paysan qui a 4, 5 ou 7 hectares ne peut pas tout semer en maïs, il faut qu’il sème aussi de quoi se nourrir.
En ce qui concerne la sylviculture, les paysans veulent aussi vendre du bois mais se heurtent aux monocultures de pins et d’eucalyptus des entreprises capitalistes qui bénéficient de toutes les dernières innovations. C’est pourquoi, nous souhaiterions planter du noisetier européen, arrêter le désert avec des productions sylvo-pastorales, produire de l’aloe-vera… Nous voulons mettre en place des projets que l’Etat aujourd’hui ne laisse pas se développer et le problème de fond est bel et bien le thème de la commercialisation.
Où vendent les petits producteurs aujourd’hui? Où bradent-ils leurs produits? Essentiellement à Lo Valledor, le grand centre d’approvisionnement de Santiago ou dans les autres grandes régions, dans quelques supermarchés restaurants. Mais il faut bien se rendre compte qu’une minorité de producteurs vend directement sur ces marchés, la majorité ayant recours à des intermédiaires. Ceci diminue leur pouvoir sur la décision des prix et donc leur marge.

MR : Et l’Etat est-il seul responsable de la situation actuelle?
RTP :
Non, il y a aussi une grande part de responsabilité qui est de notre fait. Nous devons être honnête avec nous-mêmes, il nous manque une caractéristique essentielle dont il faut prendre conscience de l’importance et de la nécessité : l’associativité entre petits producteurs. J’ai l’exemple d’une organisation paysanne, un syndicat de 20 agriculteurs qui plantaient des courges, des melons, et qui à présent sèment de l’avoine. Chaque agriculteur loue son propre camion pour vendre sa production. Or, si avec deux camions il est possible de livrer l’intégralité de la production, pourquoi en louer 20 ? La question est la même pour l’achat groupé ou non d’intrants. A cela, beaucoup répondent que s’organiser en syndicat ou en coopérative au Chili n’est pas viable. Nous sommes pourtant catégoriques, les organisations doivent être entre les mains des producteurs et il est nécessaire que nous devenions responsables. On ne peut pas faire des propositions sans que celles-ci soient en adéquation avec le marché de l’offre et de la demande. Or, comment faire sans un regroupement des producteurs ?
Il ne s’agit pas de remettre en cause les organismes représentatifs, parce qu’au final, nulle part au monde ce type d’organisation ne vend réellement ; il s’agit plutôt de redéfinir des organismes commerciaux (société ou coopérative), pour former des structures au contact des agriculteurs, permettant de vendre au bon prix et dans le respect des règles.

MR : Que manque-t-il aux paysans pour bien faire leur travail ?
RTP :
Le manque de formation et d’aide technique professionnelle sont énormes. C’est tout simplement impossible d’obtenir un crédit sans se retrouver enchaîné aux décisions des autres. Pour bénéficier d’un crédit de l’INDAP, il faut être en règle avec l’Etat, et cela suppose que ce soit l’INDAP qui oriente les productions, en conseillant par exemple : “Regarde, ne vends pas de pommes de terre, car avec la terre que tu as, c’est très risqué !”. Le problème c’est qu’elle laisse ensuite le producteur se débrouiller jusqu’à ce que la situation dégénère. C’est pourquoi, à mon avis, l’INDAP donne des crédits pour nous enterrer.
Paradoxalement, être livré à nous-mêmes ne convient pas non plus : nous n’avons en effet aucune orientation générale de production. Dans ces conditions, il est évident que ce que nous produisons et ce que nous pouvons vendre n’est que le résultat d’un pur et heureux (ou malheureux) concours de circonstances. Un producteur d’oignons peut connaître une bonne année, mais il n’a pour autant aucune perspective claire de là où il veut aller. Et je pense qu’il est vital de miser sur le modèle agricole tel que le souhaite la petite paysannerie chilienne. Si les agriculteurs dans le Sud du pays veulent produire du lait, il faut les encourager. De même pour les éleveurs de caprins dans la IVe région. Chaque année l’Etat donne des subventions aux producteurs pour l’affouragement de leurs bêtes sans que cela ne leur empêche de traverser la frontière argentine pour trouver d’autres espaces nécessaires à la survie de leur troupeau de taille importante. A leur retour du coté chilien, les autorités peuvent décider d’euthanasier et de brûler les animaux pour des raisons de santé publique. Cela fait 10 ans que nous réclamons des abattoirs pour pouvoir résoudre le problème du surnombre des animaux qui poussent les éleveurs à transgresser les règles, et des camions frigorifiques pour conserver la viande. Car au lieu de brûler cette viande, elle pourrait être vendue ! Aujourd’hui la population de Santiago ne peut pas manger de chevreaux, elle est rare et hors de prix. C’est pourquoi nous avons voulu mettre en place ces nouveaux dispositifs.

MR : Pouvez-vous me dire un dernier mot sur l’avenir de la paysannerie chilienne à court terme ?
RTP :
Si l’on considère que les tarifs douaniers mis en place par le MERCOSUR vont prendre fin en 2012, la situation déjà critique sera pire demain. Quelle est la politique à adopter pour enrayer cela ? Que faut-il dire par exemple aux céréaliers? Il y a selon moi deux possibilités : continuer à leur donner des subventions sous forme d’engrais à prix réduit ou ordonner l’arrêt des semences du blé ou du maïs.
Nous sommes unanimes, une des solutions est l’achat public. Au lieu de distribuer des engrais à tire larigot, il ferait mieux de consacrer une partie de son budget au rachat de 40 à 60 % de la production des petits agriculteurs. Il pourrait ainsi alimenter écoles, hôpitaux, casinos. Je crois que cela résoudrait une grande quantité de problèmes et engendrerait une stabilité du marché intérieur et une protection de notre existence. Que faire avec le reste ? Et bien on peut le vendre, le reste de la population mange bien !

Retrouvez également un autre interview de Rigoberto Turra Paredes, réalisé dans le cadre du dossier de Grain de sel sur les leaders paysans: Entretien avec Rigoberto Turra, président du Mouvement unitaire des paysans et ethnies du Chili (Mucech)

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