Le commerce équitable (CE) constitue un mode d’échange entre Sud et Nord qui donne l’opportunité de renverser le processus de marginalisation des agricultures paysannes d’Afrique. Historiquement, le CE s’est développé depuis une quinzaine d’années autour des organisations de producteurs (OP) d’Amérique Latine, initialement sur le café, puis à partir du début des années 2000 sur de nombreux autres produits tropicaux comme le cacao, la banane, la mangue, l’ananas… Le développement de ce segment de marché favorable aux producteurs économiquement marginalisés est par contre beaucoup plus récent en Afrique de l’Ouest. (En 2009, le chiffre d’affaire mondial des ventes en CE labellisé FLO s’élevait à 3,4 milliards d’euros en 2009 et concernait 827 OP réparties dans 60 pays. En France, plus d’un foyer sur trois achètent régulièrement des produits issus du commerce équitable). Dans le même temps, l’accélération de la demande au Nord pour des produits certifiés en Commerce Equitable a impliqué une augmentation rapide du nombre d’organisations insérées dans ces filières en laissant toutefois des « temps d’apprentissage » moins longs aux nouvelles organisations entrant sur le marché et rendant les conditions d’insertion moins favorables pour les structures les plus faibles.