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publié dans Ressources le 3 octobre 2012

Etude de faisabilité de la proposition « Paysans investisseurs » du Sexagon au Mali

SEXAGON

Agriculture familialeRizMali

Partant du constat que la taille des exploitations familiales de la zone Office du Niger (Mali) est devenue insuffisante pour assurer la rentabilité des exploitations et que le rythme des aménagements des zones irriguées par l’État malien est trop lent, le Syndicat des exploitants agricoles de la zone Office du Niger (Sexagon) a décidé de faire une nouvelle proposition en matière de gestion du foncier en zone ON et d’en vérifier la faisabilité.

Cette proposition du Sexagon appelée « Paysans investisseurs » repose sur le principe suivant : les exploitants familiaux, jusqu’à présent bénéficiaires à titre gratuit de leur parcelle (aménagée aux frais de l’Etat ou des bailleurs de fonds) verseraient, pour l’acquisition de nouvelles parcelles, une contribution foncière significative à un fonds d’investissement permettant de financer des aménagements destinés aux exploitants familiaux. Cela encouragerait l’Etat et les bailleurs de fonds à étendre plus rapidement ce genre d’aménagement. En contrepartie de ce versement limité dans le temps, les exploitants se verraient octroyer le droit réel, sécurisé, cessible et transmissible, d’exploiter la parcelle en question, au moyen d’un bail emphytéotique.

Cette première partie de l’étude de faisabilité de la proposition du Sexagon a pour objet de vérifier le constat du Sexagon et la faisabilité économique de ses propositions.

Pour cela, environ 640 enquêtes ont été réalisées. Le traitement des données a permis de construire 60 modèles graphiques correspondant à la combinaison de 3 variables : 5 combinaisons culturales, 3 niveaux d’équipement et 4 compositions familiales différentes.
L’étude est ainsi très riche en données (tableaux, graphes, etc.) sur la répartition des exploitations par niveau d’équipement, par combinaison de cultures et par système de production, les superficies des exploitations et des différentes cultures, les revenus des exploitations, la démographie et les besoins de consommation des familles.

L’étude montre que la superficie des parcelles irriguées attribuées aux exploitations agricoles familiales de la zone de l’Office du Niger est généralement inférieure à la superficie nécessaire pour subvenir aux besoins de consommation des exploitant(e)s et de leur famille et très inférieure à la superficie nécessaire pour dégager de surcroît une capacité d’investissement suffisante afin, non seulement de contribuer de manière significative à l’investissement foncier prévu, mais encore d’investir pour améliorer les moyens de production et les conditions de vie et de travail sur l’exploitation.

L’étude montre aussi que la superficie des parcelles attribuées à ces exploitations est très inférieure à la superficie maximale que peuvent cultiver les exploitant(e)s et leurs aides familiaux. La superficie maximale est de l’ordre de 5 hectares pour un famille simple à une cellule maternelle, 8,5 hectares pour une famille double à deux cellules, 11 hectares pour une famille triple à trois cellules et ainsi de suite pour les grandes familles composées de plus de trois cellules maternelles, en ajoutant 2,5 hectares par cellule supplémentaire.

L’étude montre que les exploitations familiales de la zone sont parfaitement capables d’atteindre un revenu suffisant pour subvenir aux besoins de l’exploitant(e) et de sa famille, de participer significativement à l’investissement foncier et d’investir sur l’exploitation, à condition que ces exploitations disposent d’un équipement attelé et d’une superficie irriguée aussi proche que possible de la superficie maximale qu’elles peuvent cultiver, de manière à assurer le plein emploi de la famille et à maximiser son revenu.

Plus précisément, l’étude conclut que les exploitations familiales ainsi équipées et pourvues en terre irriguée, peuvent verser une contribution foncière de l’ordre de 50 000 Fcfa/ha/an pendant 20 ans, soit au total 1 000 000 Fcfa, si les parcelles qui leur sont attribuées sont :

  • convenablement irriguées et drainées pendant la saison des pluies, sur toute leur étendue, pour y cultiver le riz d’hivernage ;
  • convenablement irriguées durant la saison sèche et froide, sur le dixième au moins de leur étendue, pour y cultiver des plantes maraîchères de contre-saison (comme l’échalote).

Si, en plus de cela, les parcelles permettent de cultiver du riz de contre saison sur le quart au moins de leur étendue, les exploitations familiales peuvent alors verser une contribution foncière de 75 000 Fcfa/ha/an pendant 20 ans, soit au total 1 500 000 Fcfa.

L’accès à des crédits d’équipement et de campagne appropriés, suffisants et supportables, sera toutefois indispensable au succès de l’opération. Il en est de même concernant les appuis techniques aux exploitations familiales et aux Organisations Paysannes de la zone.

Ainsi équipées, dimensionnées et irriguées, la moitié des exploitations familiales de la zone de l’Office du Niger auraient pu subvenir entièrement à leurs besoins, payer leur contribution foncière, rembourser leurs emprunts et continuer d’investir.

L’opération proposée par le Sexagon est donc économiquement tout à fait faisable.

Pour consulter l’étude (95p.) : http://www.inter-reseaux.org/IMG/pdf/Rapport_final_-_Paysans_Investisseurs_-_Partie_1_annexes_-_Cecid_-_avril_2012-1.pdf

Pour lire le Dynamiques Paysannes (SOS Faim) consacré à cette étude (8p.) : http://www.sosfaim.org/pdf/publications/dynamiques_paysannes/sos-12-dp27-fr-final.pdf

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