Dans le cadre de ses actions pour la défense des terres malgaches et pour le soutien au développement des citoyens et paysans malgaches, le Collectif TANY réclame depuis quelques années la mise en place d’une politique agricole malgache cohérente qui développera l’agriculture familiale et permettra une alimentation décente et suffisante pour la majorité de la population du pays. Dans l’attente et au vu des évènements actuels, le Collectif tient à partager ses inquiétudes et questionnements.
I – Comment l’agrobusiness s’impose à Madagascar
1) Un projet d’investissement sans réelle concertation
La Grande Île se trouve engagée dans un projet phare conçu par la Commission de l’Océan Indien (COI) sous le slogan « Madagascar, grenier de l’océan indien » (1), qui a pour ambition de renforcer la sécurité alimentaire et l’intégration régionale. En fait, il parie sur des monocultures intensives (riz, maïs, oignons, grains secs, par exemple) pour alimenter la sous-région et conquérir d’autres marchés à l’exportation.
Ce plan élaboré en pleine crise politique sans aucune consultation de la population malgache, avance inexorablement. Le Conseil des ministres de la COI du mois d’avril 2014 a décidé l’organisation d’une conférence des bailleurs pour concrétiser des projets d’investissements sur les trois régions pilotes cibles du Menabe, Sofia et Vakinankaratra, avant le 4e sommet de la Commission de l’Océan Indien qui se tiendra à Moroni le 26 juillet (2), alors que la présidence de la COI est assurée actuellement par Madagascar. Ce projet de la COI constitue une menace pour l’agriculture familiale, il se détourne des paysans, véritables laissés pour compte (3).
Lire le communiqué (3p.):
http://www.inter-reseaux.org/IMG/pdf/Un_choix_de_projet_de_societe.pdf