Alors que l’escalade de la crise climatique menace l’accès à l’eau pour des millions de personnes en Afrique, ce rapport, publié par Oakland Institute, dévoile l’impact dévastateur des plantations agricoles à grande échelle sur le droit à l’eau sur le continent.
Depuis la crise alimentaire de 2007-2008, l’Afrique est la première destination des investisseurs privés internationaux pour les projets d’agriculture à grande échelle. Les gouvernements justifient l’octroi de l’accès à la terre et à l’eau aux investisseurs pour répondre aux besoins du développement et de la sécurité alimentaire. L’examen de 15 projets agricoles à grande échelle dans 11 pays africains révèle au contraire un terrible impact. Les projets ont souvent entraîné la disparition de cours d’eau et de marécages – détournés ou détruits pour établir des plantations. L’utilisation intensive de produits chimiques et de pesticides a non seulement pollué les sources d’eau, mais a également entraîné la perte d’eau potable, de récoltes, de poissons et de pâturages. Cette situation a un impact disproportionné sur les femmes, qui doivent également assumer la charge de la collecte de l’eau.
Le manque d’irrigation en Afrique est signalé comme un facteur majeur entravant la production agricole et la sécurité alimentaire. Cependant, lorsque des infrastructures d’irrigation sont mises en place, elles profitent aux entreprises privées pour l’agriculture à grande échelle – souvent pour les cultures d’exportation – plutôt qu’aux agriculteurs et aux communautés locales.
Le rapport explique en détail comment de nombreux projets avancent sans se soucier de leur impact potentiel sur l’environnement, entraînant une pollution importante due à l’utilisation intensive de produits chimiques et de pesticides. Alors que la plupart des pays exigent des évaluations d’impact sur l’environnement, de nombreux projets sont mis en œuvre avant que ces évaluations ne soient réalisées ou rendues publiques.
Le rapport révèle également le rôle joué par les institutions internationales pour inciter les gouvernements africains à accorder aux investisseurs de vastes étendues de terre et un accès favorable à l’eau afin d’établir des projets agricoles à grande échelle. Par l’intermédiaire des agences de promotion des investissements mises en place par la Banque mondiale, les pays africains annoncent actuellement des dizaines de millions d’hectares de terres irrigables et de ressources en eau « sous-utilisées », malgré l’impact dévastateur de ces projets sur les communautés locales.
Rapport disponible en anglais.