Dans le contexte du Sénégal, la place des femmes du bassin arachidier dans la promotion du développement rural, particulièrement dans la construction sociale de la sécurisation alimentaire engendre de nombreux mythes et malentendus liés aux changements significatifs intervenus dans le secteur agricole au cours des vingt dernières années. Ces changements ont profondément affecté cette place et les perceptions que la société se fait d’elle de façon négative. Mieux, l’absence de politiques et de stratégies de programmations adéquates conduit à occulter la contribution des femmes du bassin arachidier à la sécurisation alimentaire et au développement local rural à travers l’agriculture et d’autres activités économiques secondaires à Birkelane. Le refus permanent de reconnaître et de prendre en compte le savoir et le travail agricole des femmes du bassin arachidier, l’incapacité à intégrer la réalité de la condition féminine dans les théories, les politiques et les programmes de développement local rural sont manifestes à tous les niveaux de la construction du développement au Sénégal. Ainsi, ce présent article se propose d’analyser, à travers une approche constructiviste inspirée de l’anthropologie du développement telle qu’elle est conçue par Jean Olivier De Sardan, les manières dont les femmes du bassin arachidier arrivent, de façon participative, interactive, inclusive et endogène, à contribuer à la sécurisation alimentaire et à tenir une bonne partie de l’économie rurale tout en faisant la promotion du développement local rural.