L’écrivain ivoirien Gauz’ livre un récit engagé, entre théâtre, nouvelle et poésie, qui plaide pour la transformation locale des fèves en chocolat.
Pour sa nouvelle production littéraire, le romancier et scénariste Gauz’ a choisi un titre en forme de jeu de mots. A partir des termes cacao et cocaïne, il a imaginé les Cocoaïans autrement dit les habitants du Cocoaland, « 322 000 km2 avec vue sur l’océan Atlantique dans le ventre du golfe de Guinée », une contrée d’Afrique de l’Ouest ressemblant à s’y méprendre à sa Côte d’Ivoire natale. Cependant, au-delà du clin d’œil, le propos tenu par l’auteur se veut éminemment politique. Autrefois colonisé par une puissance européenne, le Cocoaland s’est vu imposer l’exploitation à grande échelle du cacao, jusqu’à se hisser au troisième rang de la production mondiale, une soixantaine d’années après son accession à l’indépendance. Mais quelle indépendance ? « Le succès de ce pays repose sur un malentendu, écrit Gauz’ dans le prologue. Nous serions en train de parler d’autre chose si nous étions les premiers producteurs mondiaux de chocolat plutôt que de cacao. »