La COP29 qui s’est achevée fin novembre 2024 à Bakou a une fois de plus mis en lumière les inégalités criantes à travers le monde en termes de financement de l’adaptation au changement climatique et de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Les négociateurs africains sont arrivés à Bakou avec l’ambition d’obtenir 1.300 milliards USD par an à partir de 2025 pour financer l’action climatique des pays en développement. Bien que cet objectif reflète l’ampleur des besoins du continent, l’accord final ne prévoit qu’un engagement d’au moins 300 milliards USD annuels d’ici 2035. Un montant jugé « trop faible, trop tardif et trop ambigu » par le groupe africain qui a largement critiqué le fossé persistant entre les promesses et la réalité du financement climatique, particulièrement pour l’Afrique.

Cette situation illustre une double injustice. D’une part, l’Afrique, qui n’est responsable que de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est une des zones les plus vulnérables aux effets du changement climatique. D’autre part, le continent peine à accéder aux liquidités nécessaires pour financer à la fois son développement et ses ambitions climatiques. En effet, l’Afrique ne reçoit qu’une fraction des fonds climat, à peine 30 milliards USD en 2020, et une part significative de ces financements est orientée vers des instruments de dette plutôt que des subventions, augmentant ainsi la pression financière sur les pays bénéficiaires.

Construit en partenariat avec la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde (FARM), ce bulletin de veille thématique partage des clefs de compréhension sur le fonctionnement et l’état actuel des fonds et financements climatiques, en particulier en Afrique. Il est conçu en deux parties, diffusées en amont de la prochaine conférence internationale de FARM.

Cette première partie s’intéresse à l’inéquité dans l’accès à ces fonds : entre 2016 et 2021, seuls 17% des fonds étaient destinés aux pays les moins avancés, les petites agricultures familiales ne recevant que 0,3% des financements climatiques. La diversité des mécanismes de financement peut créer un manque de coordination, et l’absence de définition standardisée du « financement climatique » entraîne des incohérences dans la comptabilisation des flux financiers​. Ces mécanismes soulèvent aussi la question des responsabilités et de la dette environnementale Nord/Sud.

La deuxième partie, diffusée le 23 janvier prochain, proposera des ressources éclairantes sur les leviers pour accéder à ces financements tout en présentant des initiatives innovantes au niveau local et national pour faire face au défi climatique.

Ces ressources montrent que les obstacles sont autant institutionnels que structurels. Il est donc temps de repenser en profondeur les mécanismes de financement climatique. La COP30, prévue en novembre 2025 au Brésil, a pour principal objectif de réviser et d’augmenter les engagements de financement climatique. A voir si cela passera aussi par une refonte des critères d’attribution et des modalités d’accès à ces financements.

La Fondation FARM organise sa prochaine Conférence internationale le mardi 28 janvier 2025 à la Cité internationale universitaire de Paris et accessible en ligne, à distance. Cette édition, dans la continuité des travaux de 2024 sur le financement de la transformation des agricultures, sera dédiée à la mesure d’impact dans les investissements agricoles.

Programme et inscriptions :
https://irdev.org/4gIHION</p&gt;

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