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publié dans Les Synthèses d'Inter-réseaux le 1 juin 2013

Bulletin de synthèse n°9 – Politiques agricoles et finances publiques en Afrique : éléments de suivi et d’évaluation depuis Maputo

Inter-réseaux

Financement

Dix ans après la déclaration de Maputo, qui devait soulever de grands espoirs parmi les agriculteurs africains, de nombreux acteurs s’interrogent : les Etats africains investissent-ils effectivement davantage d’argent public dans l’agriculture, comme ils l’avaient promis ? Nous chercherons dans cette synthèse à répondre en partie à cette question, compte tenu des informations que nous avons pu collecter, qu’elles soient officielles ou indépendantes. Mais nous chercherons également à présenter plus généralement l’intérêt et la difficulté de l’exercice consistant à suivre et examiner les dépenses publiques allouées à l’agriculture. Il s’agit d’un enjeu important du point de vue de la société civile, celui de disposer d’informations pour étayer leur plaidoyer et demander des comptes. Mais il s’agit aussi d’un enjeu du point de vue des Etats : disposer d’informations fiables (dans un contexte de pénurie statistique) pour évaluer leurs actions, les comparer dans le temps et l’espace, pour finalement améliorer leurs politiques. A ce titre, le suivi et l’analyse des budgets sont un aspect de l’évaluation des politiques publiques. Cette synthèse puise de nombreux exemples dans la zone Cedeao, qui se trouve être la plus avancée d’Afrique subsaharienne (aux niveaux régional et national) dans la mise en oeuvre du PDDAA, programme continental de relance de l’agriculture initié à Maputo.

Pour lire la synthèse (8 pages) :
http://www.inter-reseaux.org/IMG/pdf/BDS_Maputo_mis_en_page_FINAL_.pdf

Pour lire la synthèse en anglais :
http://www.inter-reseaux.org/IMG/pdf/BDS_Maputo_mis_en_page_FINAL_EN.pdf

En deux mots…
Lors de la déclaration de Maputo en 2003 les États africains ont affiché une réelle motivation à relancer l’agriculture, alors délaissée par les pouvoirs publics et les partenaires techniques et financiers. Cette motivation s’est traduite par des engagements ambitieux.
Depuis cette déclaration, des organismes de suivi de ces engagements se sont progressivement constitués et sont reconnus comme des références officielles. On peut citer le Resakss en particulier. Les résultats qu’ils avancent se heurtent à certaines limites, liés notamment au degré de transparence des Etats, mais constituent une base de données incontournable. Il existe également des travaux indépendants de suivi des dépenses publiques agricoles en Afrique, menés par des ONG ou des organisations de la société civile et des OP.
Les résultats officiels du suivi des engagements permettent de dégager certains éléments forts :

  • Très peu de pays atteignent la cible de 10% des dépenses publiques nationales allouées à l’agriculture. Il s’agit principalement de pays sahéliens et ouest-africains.
  • Les dépenses publiques consacrées à l’agriculture ont plutôt tendance à baisser sur la longue durée. Une question demeure quant au regain d’intérêt pour l’agriculture après la crise de 2008. On manque de données pour observer une réelle inversion de la tendance.
  • Les pays qui investissent le plus dans l’agriculture sont généralement très dépendants de l’aide internationale.
  • De l’avis du Nepad, l’agriculture n’est toujours pas une priorité pour les gouvernements africains. A cela plusieurs raisons, en particulier un manque de volontarisme, des problèmes internes aux différents ministères de l’agriculture, ainsi que la prévalence d’autres priorités (éducation, santé, notamment).

Aussi éclairants soient-ils, ces résultats offrent peu de réponses à certaines questions complémentaires intéressant la société civile. Elles touchent en particulier au ciblage et à la destination des dépenses : Vers quelles catégories d’acteurs sont-elles dirigées prioritairement ? Vers quelles filières ? Vers quels services agricoles ? Vers quels bassins de production ?
Autre point intéressant particulièrement les agriculteurs africains : les impacts des politiques agricoles, au-delà de l’analyse des flux financiers. Ceux-ci sont malheureusement peu mesurés à ce jour.
Enfin, en arrière fond de l’analyse des dépenses publiques agricoles se pose la question des recettes des États africains. Comment augmenter les ressources des États africains ? La voie de l’aide internationale est certes indispensable à court terme mais elle n’est ni optimale ni durable. La voie de l’impôt en revanche semble une voie plus porteuse et de nombreux États y travaillent.
Dernière question, qui n’est pas abordée dans cette synthèse : celle du rôle du secteur privé (banque, entreprises, et même OP) dans le cofinancement du développement agricole. Elle fait pourtant l’objet de nombreux espoirs.

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