Dans le Sud global, le passage à une économie zéro carbone peut-il être le moteur d’un développement durable ? Une équipe dirigée par des chercheurs de l’Institut de recherche sur la durabilité (RIFS), à Potsdam, Allemagne, a élaboré la première méthode quantitative permettant de déterminer dans quelle mesure, dans le Sud global, les transitions énergétiques intègrent des éléments de justice énergétique.
Préparée par l’auteure principale Maria Aspergi et une équipe de chercheurs, l’étude intitulée An energy justice index for the energy transition in the Global South, (un indice de justice énergétique au service de la transition énergétique dans le Sud global) permet d’effectuer une comparaison quantitative normalisée des processus de transition de différents pays. Une évaluation quantitative de la mesure dans laquelle les transitions énergétiques des pays du Sud global respectent l’impératif de justice énergétique faisait défaut jusqu’à maintenant. L’indice présenté en mars 2024 dans la revue Renewable and Sustainable Energy Reviews comble ce déficit.
L’étude est basée sur les évaluations empiriques de quatre études de cas pour les années 2010–2019 dans les pays suivants : Kenya, Jordanie, Chili et Malaisie. Ces pays ont été choisis de manière à disposer d’un échantillon représentatif de régions du monde pouvant être associées au Sud global. Par ailleurs, ces quatre pays ont, dans une certaine mesure, été des pionniers de la transition énergétique dans leurs régions respectives.
L’étude met en lumière d’une part la disponibilité limitée de données secondaires pour évaluer certains éléments de la justice énergétique et d’autre part la difficulté de trouver des informations sur les processus appliqués dans l’élaboration de projets d’énergies renouvelables, notamment dans le cas de la Malaisie. Selon les auteurs, cela souligne la nécessité d’améliorer la disponibilité de données pertinentes.