Le patriarcat et le conservatisme sont rarement évoqués par les défenseurs occidentaux de l’agriculture familiale. La plupart d’entre-eux considèrent, souvent à juste titre, qu’il n’est pas de leur ressort de décider de la fin du patriarcat et se démarquent d’un rapport d’asymétrie politique où l’Occident est en mesure d’imposer unilatéralement ses vues et de conditionner ses prêts en les subordonnant à la reproduction de ses propres modèles.
Oser le néologisme douteux que contient le titre de cet article et aborder de front les questions relatives au patriarcat et au conservatisme dans les agricultures familiales de pays pauvres a néanmoins l’avantage de permettre, en contrepoint, une démonstration des bonnes raisons qui méritent que ces agricultures soient défendues, malgré certaines de ses caractéristiques qui peuvent heurter un nombre de principes et d’idéaux égalitaires.