Mis en œuvre conjointement par le gouvernement du Sénégal, le CIRAD, l’ISRA-BAME, la FAO et la DyTAES, avec le soutien financier de la GIZ pour le compte du BMZ, AgroEco2050-Sénégal visait à clarifier et à quantifier deux visions différentes de ce que pourraient être l’agriculture, l’alimentation, la nature, l’emploi et le bien-être au Sénégal d’ici 2050.
Une vision était basée sur l’intensification de l’agriculture industrielle conventionnelle (IA), tandis que l’autre était basée sur la mise à l’échelle de l’agroécologie (AE). L’objectif était de comparer et de comprendre les implications de ces deux voies différentes et de vérifier leur cohérence.
Les résultats d’AgroEco2050-Sénégal suggèrent que le scénario Agroécologique envisage une voie de “développement des agriculteurs”, mettant l’accent sur des pratiques durables, une production diversifiée et une distribution équitable des revenus. En revanche, le scénario Agroindustriel dépeint un avenir caractérisé par la mécanisation, les monocultures et la réduction de l’emploi agricole. Les deux scénarios sont confrontés à l’impératif d’intensifier la production tout en répondant aux préoccupations en matière d’emploi, de revenus et d’environnement.
L’originalité d’AgroEco2050-Sénégal est de combiner des approches qualitatives, quantitatives et participatives, et de couvrir les grandes dimensions qui structurent les systèmes agroalimentaires (usage des terres, population, emploi, productivités, valeurs ajoutées, inégalités) afin de mieux comprendre la logique et les impacts des deux scénarios et la pertinence des visions élaborées. Les visions contrastées agroécologique (AE) et agro-industrielle (AI) construites dans AgroEco2050-Sénégal peuvent alors servir à construire des scénarios intermédiaires désirés par certains acteurs, comme cela a été fait lors de l’exercice de prospective, aboutissant à la vision de la « Coexistence verte ».