Cet article écrit par Yahau Justin Kouassi Bedou, doctorant de l’Institut des Sciences Anthropologiques du Développement(ISAD) d’Abidjan, analyse le mode de gouvernance actuelle qui impacte le contexte sécuritaire (sécurité sociale, sécurité alimentaire, accès sécurisé et durable aux terres agricoles) dans le jeu foncier des départements d’Aboisso et Guiglo.
Le mode de gouvernance de la terre agricole dans ces deux terroirs a fait place à une arène foncière où les parties-prenantes usent de leurs stratégies pour maximiser leurs gains, butins (portions de terres arables ; opportunités d’affaires financières ou économiques) et consolider leur présence sur les parcelles conquises. Ces différentes stratégies et opérations ont conduit à une vulnérabilité foncière de la quasi-totalité des acteurs autochtones ; à Guiglo, des constats d’incursion de bandes armées dans le milieu agricole sont en cours.
L’étude conclut que le mode de gouvernance des terres agricoles à Aboisso et Guiglo est confronté à des dualismes tradition/modernité, conservateur/capitaliste, sacralisation/monétisation, et légalité/légitimité. Ces contradictions entraînent des dysfonctionnements des systèmes agraires coutumiers et exacerbent la vulnérabilité foncière. La gouvernance efficace des terres agricoles est essentielle pour assurer la sécurité alimentaire, réduire la pauvreté, stabiliser la société et garantir la durabilité environnementale. Des politiques inclusives qui reconnaissent les droits des agriculteurs et encouragent la participation communautaire seraient nécessaires pour atteindre ces objectifs.