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publié dans Ressources le 9 septembre 2014

Discours Thomas DIEMER – Sommet international des jeunes agriculteurs

Jeunes Agriculteurs

Agriculture familialeJeunes

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Monsieur le ministre,

mesdames, messieurs les élus

mesdames, messieurs les responsables d’organisations professionnelles de France et du monde.

Permettez-moi d’abord de vous dire la fierté que nous avons avec Afdi d’avoir pu organiser un tel événement, dans le cadre de l’année internationale de l’agriculture familiale.

Évènement qui a été permis aussi par le soutien de nos partenaires : la ville de Bordeaux, la FNSAFER, la Fondation de France, le ministère de l’agriculture, le ministère des affaires étrangères, le Forum Rural Mondial, Agricord, merci à vous

Permettez-moi ensuite de vous féliciter pour la richesse des débats, la richesse des échanges que nous avons pu avoir tout au long de la journée. Grâce à vous, participants aux différentes tables rondes, et délégations dans la salle, nous allons tous ce soir repartir plus riche de votre vision, de votre expérience. Vous nous avez confortés dans l’idée que les agricultures familiales sont une solution pour la dynamique de nos territoires, pour tous les enjeux de notre société. Et aussi dans l’idée que pour pérenniser ce modèle il y a des conditions :

  • Première condition : une réelle reconnaissance économique, sociale et juridique du métier d’agriculteur à tous les échelons. Les agriculteurs sont des professionnels, l’agriculture c’est un métier. Comment peut-on concevoir qu’un agriculteur puisse être considéré comme sans emploi ? Partout nous méritons un statut. Et au-delà, nous devons bénéficier des moyens pour nous organiser. En syndicats, en coopératives. Nos Etats, les organisations internationales doivent non seulement nous en donner le droit mais même nous y encourager et nous y aider. C’est le moins qu’on puisse faire pour un métier vital, fondamental pour l’humanité.
  • Autre condition, des politiques d’installation fortes. La formation, l’accompagnement, la promotion du métier d’agriculteur sont des leviers naturels. Mais les politiques publiques doivent aller plus loin. On ne peut qu’être frappé, au regard de la considérable diversité de nos agricultures, des contextes si différents dans lesquels nous évoluons les uns et les autres, on ne peut qu’être frappé de voir que les jeunes agriculteurs rencontrent tous les mêmes limites : accès au crédit, accès aux terres pour produire. Permettez-moi d’insister sur le foncier. Un Etat responsable, ce n’est pas un Etat qui prend à son compte la gestion de toutes ses terres agricoles. Ce n’est pas un Etat qui les vend ou les met à disposition à des investisseurs privés qui n’y recherchent qu’une rentabilité à court terme. Un Etat responsable vis-à-vis de son foncier agricole, c’est celui qui en facilite la préservation et l’accès aux agriculteurs, qui sont les mieux à même de le gérer, de le valoriser, de le faire vivre. Il faut faire confiance aux nouvelles générations d’agriculteurs pour relever ce défi !
  • A une échelle plus large, plus macroéconomique, il nous faut, c’est la troisième condition, des politiques publiques fortes nationales et internationales en faveur de l’agriculture, comme des politiques de régulation des marchés de matières premières agricole ou comme des politiques de développement des territoires ruraux. Je sais que vous y êtes sensible monsieur le ministre. Notre activité de production, qui crée de la valeur ajoutée, qui nourrit les populations, est soumise à des aléas, à des rythmes qui méritent qu’on ne la considère pas comme une production de biens comme les autres. C’est à mon sens toute la responsabilité des pays de l’ONU, de la FAO, du CSA (ça tombe bien il y en a un dans un mois) et aussi bien sûr des pays du G20.

Ce sont bien ces propositions-là que nous portons, nous jeunes agriculteurs, dans le cadre du manifeste que nous allons ratifier dans un instant. J’aimerais insister sur un point : le travail que nous avons su initier, tous ensemble, autour de ce thème de l’agriculture familiale et plus particulièrement sur l’enjeu de la jeunesse, ce travail-là, il ne faut pas qu’il s’arrête ce soir. Bien au contraire il faut que nous continuions à cultiver cette dynamique que nous avons su créer, il faut que nous continuions à avoir une réelle visibilité mondiale.

Les propositions concrètes que nous avons su faire, il faut qu’elles soient entendues dans nos différentes instances nationales et internationales, et je me tourne en ce qui me concerne plus particulièrement vers nos élus et vers vous monsieur le ministre, pour que vous soyez aussi le vecteur des propositions des jeunes agriculteurs, en France bien sûr, mais aussi partout où la France siège. Avant de vous céder la parole, monsieur le ministre, je souhaiterai conclure en disant que défendre l’agriculture familiale, c’est défendre les hommes et les femmes qui la composent, c’est militer pour un développement harmonieux de nos territoires, c’est vouloir une agriculture performante, dynamique, tout simplement une agriculture d’avenir.

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