Cette publication rend compte des trajectoires contrastées des politiques de sécurisation du foncier pastoral en Afrique de l’Ouest en interrogeant à la fois le contenu et l’opportunité des législations et des politiques publiques mises en œuvre. Celles-ci trouvent leur source dans les différentes représentations sociocognitives et schèmes socioculturels que la régulation juridique catalyse dans toutes ses dimensions. Nous verrons dans cette note que les trajectoires politiques émanent d’une forme de colonialisme juridique qui en est le soubassement.
Néanmoins, un large éventail se dégage dans le rapport à la terre selon les situations, extrêmes, comme celle du Nigeria, soumis à une véritable tragédie de l’appropriation, jusqu’à des situations plus nuancées comme au Niger qui s’ouvre sur un rapport plus partagé à la terre et où l’espace terre n’est pas seulement un espace foncier, mais un support de ressources.
Cette note propose d’engager une véritable remise en cause de la manière de concevoir les rapports à la terre pour aller plus loin dans la régulation et les politiques de l’accès aux ressources naturelles.