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publié dans Ressources le 27 avril 2009

Comment les media font la promotion des cultures GM

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OGM

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Christophe Noisette – Inf’OGM ACTU n°19 – avril 2009

La façon dont sont traités les OGM dans les media africains a été dénoncée par le journaliste John Mbaria qui écrit principalement pour le journal kenyan East African et qui depuis 2000 suit la problématique des OGM. Pour lui, les journaux parlent des projets « miracles » de l’industrie biotechnologique, sans critique ni mise en contexte. Il poursuit : la transparence n’existe pas sur les projets proposés à l’Afrique et ces derniers, souvent des solutions miracles, ont surtout comme but de faciliter l’acceptabilité de cette technologie.

Inf’OGM ACTU n°19 avril 2009

  • — Comment les media font la promotion des cultures GM —- par Christophe Noisette

La façon dont sont traités les OGM dans les media africains a été dénoncée par le journaliste John Mbaria qui écrit principalement pour le journal kenyan East African (1) et qui depuis 2000 suit la problématique des OGM (2). Pour lui, les journaux parlent des projets « miracles » de l’industrie biotechnologique, sans critique ni mise en contexte. Ainsi, récemment, les journaux se sont faits l’écho des promesses les plus folles : les Etats-Unis vont proposer une aide de 770 millions de dollars pour lutter contre la crise alimentaire, enveloppe qui servira notamment à faciliter l’introduction des OGM dans l’agriculture africaine ; le Royaume Uni a débloqué 13 millions de dollars pour aider la recherche au Kenya et en Tanzanie afin de mettre au point des variétés transgéniques de bananes, riz, maïs, patate douce et noix de coco, résistant à des insectes ravageurs ; un consortium international doté d’un budget de 21 millions de dollars travaille sur une variété transgénique de sorgho enrichi en vitamine A et E, fer, etc. pour lutter efficacement contre les problèmes de carences, responsables de la mort de milliers d’enfants africains… Le journaliste estime que la façon dont sont présentés les problèmes en Afrique, toujours en des termes larmoyants, et la façon dont les OGM sont présentés comme une réponse à ces problèmes fait que, progressivement, s’installe dans l’esprit des citoyens et des gouvernants l’idée que les OGM sont une solution durable. Ainsi, écrit-il, « malgré eux, les pays africains sont persuadés et contraints à cultiver et consommer des produits génétiquement modifiés, dans une campagne financée par des géants multinationaux de la biotechnologie et exécutée par des organisations ‘scientifiques’ nanties, qui vantent la technologie comme étant la panacée contre la faim et la faible productivité agricole sur le continent ». Or, cette campagne est diffusée et amplifiée par les journaux. Ainsi, il dénonce ses confrères qui, dans leurs articles, n’évoquent que trop rarement les risques sur la santé et l’environnement, potentiels ou reconnus, liés à la technique du génie génétique et à la brevetabilité du vivant qu’elle impose. Pour lui, au niveau international, le débat n’est pas tranché. L’Union européenne se montre prudente, certains de ses Etats-membres votent des moratoires, alors qu’aux Etats-Unis aucun débat n’entoure le développement du génie génétique. Enfin, continue ce journaliste, très peu de journalistes questionnent les sommes investies dans la recherche en biotechnologie : qui finance ? à qui est destiné l’argent ? quelles sont les réalisations concrètes ?. Pour lui, la transparence n’existe pas sur les projets proposés à l’Afrique et ces derniers, souvent des solutions miracles, ont surtout comme but de faciliter l’acceptabilité de cette technologie.

1, http://allafrica.com/stories/200805260186.html

2, J. Mbaria a été deux fois lauréat du prix Peter Jenkins qui récompense les meilleurs journalistes environnementalistes au Kenya, Ouganda et Tanzanie. J. Mbaria contribue aussi à d’autres périodiques, comme Daily Nation, Sunday Nation, le magazine de Greenpeace Allemagne (cf. http://www.greenpeace-magazin.de/index.php?id=5092). Enfin, il a aussi travaillé, en tant que journaliste, pour des organisations des Nations unies basées au Kenya et des centres de recherches internationaux.

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