Dans les pays en développement au contraire, là où 70% de la population reste liée aux activités agricoles, l’alimentation des familles dépend essentiellement de la production vivrière et des marchés locaux. Bien que cruciaux pour la survie de milliards de personnes, ces échanges qui ne génèrent pas ou peu de taxes sur la valeur ajoutée pour les Etats, n’intéressent guère les économistes ni les statisticiens.
C’est pour faire sortir de l’ombre l’importance de l’agriculture familiale que le mouvement paysan ouest-africain a mené, à la suite de la FONGS, une longue enquête auprès de ses membres pour évaluer l’impact économique et environnemental de la production agricole familiale. Il est parvenu à prouver que les petits paysans sont en mesure de nourrir leur pays. Ces preuves, il leur reste à les faire connaître aux décideurs politiques : « le modèle agricole où le chef d’exploitation vit sur place, est ancré dans sa communauté et son environnement, et dispose d’une force de travail mobilisable à tout moment, est susceptible de générer des niveaux de productivité par actif ou par hectare que l’agriculture industrielle ne peut égaler », reconnaissent désormais également les chercheurs en agronomie.