The content bellow is available only in French.

Ceci est un article de la publication "59-62 : Quelles politiques pour les populations rurales pauvres du Sahel ?", publiée le 7 décembre 2013.

Filets sociaux en Afrique de l’Ouest : des outils en constante évolution

Inter-réseaux

Politique agricole et rurale nationaleSécurité alimentaire et nutritionnelle

Les filets sociaux sont largement utilisés pour lutter contre la faim en Afrique de l’Ouest. Ils ont connu de nombreuses évolutions au cours des dernières années, se diversifiant et visant des objectifs dépassant la simple réponse à une situation d’urgence.

Les « filets de sécurité sociaux » (Traduction du terme anglais « social safety net ») sont des transferts de ressources non contributifs (aucune participation financière n’est demandée aux bénéficiaires) visant à venir en aide aux populations pauvres ou vulnérables. En Afrique de l’Ouest, ils ont d’abord été conçus et utilisés pour faire face à des situations de crises alimentaires suite à des chocs de production agricole (grandes sécheresses dans le Sahel des années 70 et 80). Ils visaient à apporter directement de la nourriture aux populations affectées par une crise. Ils prenaient essentiellement la forme de distributions gratuites et généralisées de vivres au sein des zones touchées par une crise.

Ces premiers dispositifs ont essuyé de nombreuses critiques. Exigeant une logistique coûteuse et complexe, les distributions de vivres sont difficiles à mettre en œuvre de manière rapide et efficace. Par ailleurs, elles peuvent provoquer des distorsions sur les marchés (comme une chute des prix). Plus fondamentalement, les dernières crises alimentaires, en particulier celle de 2005 au Niger, ont montré que la sécurité alimentaire des populations ne dépend pas uniquement du niveau de production agricole, mais qu’elle est aussi liée à l’accès des populations à la nourriture et à la qualité sanitaire et nutritionnelle des aliments, de l’eau et des régimes alimentaires.

L’essor de la question de la malnutrition a également mis en évidence que de nombreuses populations souffrent de troubles nutritionnels, en dehors de tout contexte de « crise ». Elle a ainsi montré que l’insécurité alimentaire ne se limite pas à la faim transitoire on conjoncturelle (suite à une crise). Elle est également cyclique (touchant chaque année, lors de la soudure, une partie importante de la population) voire dans certains cas chronique : certaines personnes souffrent de faim et/ou de malnutrition en permanence.

À partir du milieu des années 2000, les filets sociaux mis en place en Afrique de l’Ouest ont évolué. Cela pour mieux intégrer ces différentes dimensions et temporalités de la faim. Ils ont cherché à prendre en compte toutes les composantes de la sécurité alimentaire (disponibilité de la nourriture, nutrition et accès des ménages à l’alimentation). Les méthodes de ciblage de ces filets se sont élargies pour intégrer des indicateurs fondés sur le suivi de l’état nutritionnel des populations ou de leurs moyens d’existence. Elles cherchent davantage à identifier des ménages ou des groupes pauvres ou vulnérables, et non plus seulement des zones touchées par une crise. La forme de ces filets a aussi évolué pour répondre à ces objectifs de nutrition et d’accès à la nourriture. Il existe ainsi aujourd’hui une grande diversité de filets sociaux, variant dans la nature du transfert (vivres, argent, intrants, petit bétail, aliments nutritifs…) et la contrepartie demandée (aucune, travail).

Les transferts monétaires en particulier ont connu un succès croissant ces dernières années, car ils permettent à la fois de renforcer le pouvoir d’achat des ménages, de leur donner les moyens d’accéder à une diversité d’aliments, voire de s’engager dans des processus de développement. Dans certains cas, ces transferts permettent en effet aux ménages de démarrer une petite activité économique, ou encore de scolariser leurs enfants par exemple. Afin de renforcer ce potentiel « transformateur » des transferts monétaires, certains programmes intègrent des conditionnalités (scolarisation ou suivi médical des enfants).

Enfin, de plus en plus, des programmes sont mis en place en dehors de contexte de « crises » et sur des durées plus longues (plusieurs années). Ce caractère durable vise à permettre aux filets sociaux de prévenir les crises et de s’attaquer à la faim chronique, en agissant notamment sur la pauvreté des ménages. De tels systèmes reviendraient moins chers que des filets sociaux « curatifs » mis en place à la hâte et à répétition.

Ces évolutions sont néanmoins relativement lentes et tardives en Afrique de l’Ouest. Certes, depuis la fin des années 2000, les États et la Cedeao intègrent les filets sociaux dans leur politique agricole (Ecowap). On assiste aussi au développement de filets sociaux « prévisibles » (mis en place sur plusieurs années), mais qui ne touchent que peu de ménages, et qui sont essentiellement financés et déployés par des acteurs extérieurs, notamment la Banque mondiale. Les pouvoirs publics nationaux se retrouvent surtout cantonnés à un rôle de supervision, souvent théorique, de ces programmes.

L’institutionnalisation et la mise à l’échelle apparaissent ainsi aujourd’hui comme des conditions sine qua non pour la mise en œuvre de véritables filets de protection sociale en Afrique de l’Ouest, qui soient prévisibles, pour partie indépendants des conjonctures de crises et inscrits dans la loi.

Restez informé⸱e !

Abonnez-vous à nos publications et bulletins pour les recevoir directement dans votre boîte mail.

  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Autres articles qui pourraient vous intéresser

Sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest : un renouvellement des approches ?
Inter-réseaux

En juillet 2003, les chefs d’État africains prenaient l’engagement d’accorder 10 % de leur budget à l’agriculture afin de favoriser la croissance agricole et réduire la faim. Dix ans plus tard, la situation de l’Afrique de l’Ouest et plus particulièrement du Sahel reste problématique. Des crises de forte ampleur se sont succédé : crise alimentaire et nutritionnelle grave au Niger en 2005, crise régionale liée à la hausse des prix en 2007/8, crises pastorales en 2009 et 2011,…

Lire PDF
Sécurité alimentaire, nutrition, résilience : quelques définitions
Inter-réseaux

Sécurité alimentaire, moyens d’existence, risques, résilience… Ce glossaire apporte des éléments de définition des principaux concepts utilisés actuellement dans le domaine de la lutte contre la faim. Le concept de sécurité alimentaire a été constamment élargi depuis sa première définition en 1974. Axé initialement sur la quantité de nourriture disponible, il a évolué notamment vers la notion d’accès des populations à l’alimentation. La définition la plus consensuelle aujourd’hui est celle du Sommet mondial de l’alimentation de 2009 :…

Lire PDF
Les travaux des OP sur les réalités des exploitations familiales
Marc Gansoré, Nadjirou Sall

Plusieurs organisations paysannes ouest-africaines réalisent actuellement des travaux de suivi des exploitations familiales, pour mieux comprendre leurs situations et cibler leurs besoins d’accompagnement. Ces travaux témoignent des réalités vécues par les agriculteurs ouest-africains, de leurs réussites, leurs difficultés et leurs perspectives. GDS : La CPF travaille actuellement à la mise en place d’un dispositif de suivi des exploitations familiales (EF) au Burkina. Pourquoi avoir lancé un tel travail ? Marc Gansoré (MG) : Le dispositif sur lequel la…

Lire PDF
Les exploitations familiales d’éleveurs à travers les enquêtes de l’Apess
Ibrahima Aliou, Loic Barbedette

L’Apess a récemment mené, avec le sociologue Loïc Barbedette, des enquêtes auprès des exploitations familiales d’éleveurs au Sahel. Ce travail apporte des éléments sur la situation de ces exploitations, les difficultés auxquelles elles sont confrontées, ainsi que les stratégies de sécurisation développées par les populations. GDS : L’Apess a réalisé des enquêtes sur les exploitations familiales (EF) d’éleveurs. Quels en étaient les objectifs et la méthode ? Ibrahima Aliou (AI) : L’Apess a mené en 2010 et en…

Lire PDF
Les Greniers de sécurité alimentaire au Burkina Faso
Dominique Lesaffre, Ganamé Amidou, Soré Adama

Au Burkina Faso, la Fédération nationale des Groupements Naam (FNGN) a mis en place depuis les années 1970 des banques de céréales qui ont connu ces dernières années une série d’évolutions leur permettant d’améliorer leur fonctionnement, de renforcer leur autonomie financière et de mieux répondre aux enjeux de la sécurité alimentaire. Les « banques de céréales » (BC) avaient été promues au Sahel dans les années 70, suite aux sécheresses qui ont sévi dans la région. Si les…

Lire PDF
Le warrantage paysan, un outil de protection des ressources
Andrea Ghione, Félicité Kambou, Gauthier Malnoury, Tristan Le Cotty, Élodie Maître d’Hôtel

Souvent présenté comme un outil de spéculation sur les fluctuations de prix et d’accès au crédit, le warrantage permet aussi aux producteurs de se protéger d’une pression sociale qui les pousse à ponctionner régulièrement une partie de leurs récoltes et peut mettre en danger la sécurité alimentaire de leur ménage en période de soudure. Le warrantage existe au Burkina Faso depuis 2005 et connaît un vif succès auprès des producteurs et des institutions financières. Les deux plus anciennes…

Lire PDF
Niger : points de vue sur l’initiative 3N
Mamoudou Hassane, Moussa Tchangari

En avril 2012, le Niger a adopté une nouvelle politique de lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Reposant sur une approche décentralisée et multisectorielle, cette stratégie se veut résolument novatrice. Mamoudou Hassane (Haut commissariat à l’i3N) et Moussa Tchangari (Alternative Niger) exposent leur point de vue sur cette initiative. GDS : Dans quelle mesure l’initiative 3N (i3N) constitue- t-elle une approche novatrice pour lutter contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Niger ? Mamoudou Hassane (MH) : Pour rappel,…

Lire PDF
Burkina Faso : vers une nouvelle politique nationale de sécurité alimentaire
Stéphane Degueurce, Tinga Ramdé

Le Burkina Faso révise actuellement sa stratégie de sécurité alimentaire. Tinga Ramdé (Conseil national de sécurité alimentaire) et Stéphane Degueurce (Pam) évoquent les enjeux et objectifs de cette stratégie, ainsi que les outils développés par l’État pour lutter contre l’insécurité alimentaire. GDS : Pourquoi vous êtes-vous engagés dans une révision de la stratégie de sécurité alimentaire du Burkina Faso ? Tinga Ramdé : Cette stratégie était en place depuis plusieurs années et notre contexte évolue vite. Avant les…

Lire PDF
Filets sociaux en Afrique de l’Ouest : des outils en constante évolution
Inter-réseaux

Les filets sociaux sont largement utilisés pour lutter contre la faim en Afrique de l’Ouest. Ils ont connu de nombreuses évolutions au cours des dernières années, se diversifiant et visant des objectifs dépassant la simple réponse à une situation d’urgence. Les « filets de sécurité sociaux » (Traduction du terme anglais « social safety net ») sont des transferts de ressources non contributifs (aucune participation financière n’est demandée aux bénéficiaires) visant à venir en aide aux populations pauvres…

Vers des filets sociaux « prévisibles » en Afrique de l’Ouest ?
Henri Leturque, Nathalie Jarno, Yoann Jolly

La récurrence des crises alimentaires et la prévalence de la faim en Afrique de l’Ouest ont conduit les partenaires au développement et les États à envisager des systèmes de transferts sociaux allant au-delà de la réponse ponctuelle d’urgence suite aux crises. Cet article s’intéresse à l’émergence de ces filets sociaux « prévisibles » en Afrique de l’Ouest. Filets sociaux : systèmes réactifs versus prévisibles En Afrique de l’Ouest, la plupart des filets sociaux existant sont de nature réactive…

Lire PDF
Lutter contre la vulnérabilité et la faim à l’échelle régionale ?
Alain Sy Traoré, Ibrahima Aliou, Kalilou Sylla

Quelles initiatives la Cedeao a-t-elle initié pour faire face à l’insécurité alimentaire des populations de la région ? Avec quels succès et limites ? Quelles sont les priorités pour les années à venir ? Alain Sy Traoré (Cedeao), Kalilou Sylla (Roppa) et Aliou Ibrahima (Apess) apportent quelques éclairages à ces questions. GDS : Huit ans après son adoption, la politique agricole de la Cedeao (l’Ecowap) est-elle toujours adaptée aux enjeux auxquels l’Afrique de l’Ouest est confrontée ? Alain…

Lire PDF
L’Alliance « Agir » : une opportunité pour les populations vulnérables au Sahel ?
Hélène Berton, Jan Eijkenaar, Philippe Thomas, Zoltan Agai

L’Alliance globale pour l’initiative résilience — Sahel et Afrique de l’Ouest (Agir) vise l’éradication de la faim et de la malnutrition dans cette région d’ici 20 ans. À court terme, son objectif est de renforcer la résilience des ménages et communautés vulnérables. Entretien avec des responsables de la Commission européenne. GDS : Pourquoi l’alliance Agir a-t-elle été lancée ? Philippe Thomas & Zoltan Agai : Le Sahel a connu ces dernières années des crises alimentaires qui n’ont plus…

Lire PDF
Nutrition : enjeux et intégration dans les politiques publiques
Anne Bichard, Nanthilde Kamara

La malnutrition touche l’Afrique de l’Ouest avec une ampleur et des impacts considérables. Depuis peu à l’agenda politique, la vulnérabilité nutritionnelle nécessite des approches multisectorielles et intégrées, que les États de la région ont encore des difficultés à mettre en œuvre. L’Afrique de l’Ouest et le Sahel en particulier présentent des taux de malnutrition aiguë et chronique chez les enfants parmi les plus élevés au monde. Selon l’Unicef, 18 % des enfants de moins de 3 ans, soit…

Lire PDF
Lutter contre la malnutrition au Sénégal : les enjeux de la coordination
Abdoulaye Ka

Abdoulaye Ka est le Coordonnateur national de la Cellule de lutte contre la malnutrition, créée en 2001 au Sénégal. Il témoigne dans cet entretien de l’expérience sénégalaise en matière de coordination de la lutte contre la malnutrition. GDS : Pourquoi la malnutrition est-elle encore aussi répandue au Sénégal alors que des traitements efficaces et relativement peu coûteux sont connus ? Abdoulaye Ka : Si on sait ce qu’il faut faire contre la malnutrition, il est désormais crucial de…

Lire PDF
Quelles perspectives pour l’agriculture ouest-africaine ?
Sibiri Jean Zoundi

Quelles sont les perspectives démographiques de l’Afrique de l’Ouest d’ici 2050 ? Quelles sont les implications de ces transformations pour les agriculteurs et le monde rural ? Quelle est la responsabilité des pouvoirs publics face aux enjeux de demain ? Quelques questions auxquelles répond Sibiri Jean Zoundi dans cet entretien. GDS : Quelles sont les perspectives démographiques en Afrique de l’Ouest pour les années à venir et leurs implications pour la sécurité alimentaire ? Sibiri Jean Zoundi :…

Lire PDF
Intégrer la question de l’emploi dans les politiques publiques
Jérôme Coste

La question de l’emploi en Afrique est un enjeu crucial placé sous une triple contrainte : la population agricole continue d’augmenter, les terres disponibles sont de plus en plus rares et les créations d’emploi dans les autres secteurs demeurent lentes. Dans ce contexte, les solutions devront combiner les instruments de plusieurs politiques sectorielles. Au cours des 15 prochaines années, 330 millions de jeunes vont arriver sur le marché du travail en Afrique subsaharienne, dont 190 millions dans les…

Lire PDF
Poser la question de la démographie en Afrique de l’Ouest
Jean-Pierre Guengant, Liora Stührenberg

Enjeux cruciaux pour le développement et la sécurité alimentaire de l’Afrique de l’Ouest, les questions de population sont pourtant encore insuffisamment intégrées dans les politiques publiques des États. Accélérer la transition démographique et la maîtrise de la fécondité devrait constituer l’une des priorités majeures des pays. L’Afrique de l’Ouest est l’une des dernières régions du monde à ne pas avoir achevé sa transition démographique. Si la première phase de cette transition (baisse de la mortalité) est bien avancée,…

Lire PDF
Les transferts monétaires au Niger : des conditionnalités mal perçues et contournées
Jean-Pierre Olivier de Sardan

Il existe toujours des écarts entre une politique sur le papier et son application sur le terrain. La mise en œuvre des transferts monétaires (CT) au Niger est un exemple typique de l’imposition de normes externes contestées et contournées par les destinataires. Cet article décrit les perceptions et les stratégies des populations face à ces transferts. Cet article est la version longue de l’article du même auteur publié dans le numéro 59-62 de la revue Grain de Sel….

Lire PDF
Cibler les politiques de sécurité alimentaire sur les plus pauvres
Bakari Seidou

Les politiques de sécurité alimentaire mises en œuvre en Afrique de l’Ouest parviennent-elles à toucher les plus pauvres ? Comment les approches de ciblage ont-elles évolué ces dernières années ? Dans cet entretien, Dr Bakari Seidou témoigne des enjeux du ciblage des interventions en faveur de la sécurité alimentaire. GDS : Les politiques de sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest sont-elles ciblées sur les plus pauvres ? Bakari Seidou : Très peu, même si la situation commence à…

Lire PDF
L’aide internationale face aux enjeux de la sécurité alimentaire au Sahel
Alain Sy Traoré, Jean-Luc François, Éric Hazard

Les récentes crises alimentaires au Sahel ont conduit les partenaires au développement à revoir leurs modes d’action pour intégrer les « nouveaux » enjeux de la sécurité alimentaire. Cette évolution n’est pas sans poser plusieurs défis, dont témoignent dans ces entretiens Jean-Luc François (AFD), Éric Hazard (Oxfam) et Alain Sy Traoré (Cedeao). GDS : Les récentes crises alimentaires au Sahel ontelles conduit les partenaires au développement de la région à revoir leurs approches pour lutter contre l’insécurité alimentaire…

Lire PDF
La « résilience » : renouvellement des approches contre l’insécurité alimentaire ?

Le concept de « résilience » a envahi ces dernières années le champ de la réflexion et de l’action dans le domaine de la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest. Quelles avancées concrètes apporte-t-il ? Quels défis soulève-t-il ? Différents acteurs impliqués dans les questions de sécurité alimentaire s’expriment à ce sujet. GDS : Le concept de « résilience » évoque-t-il quelque chose de nouveau pour vous ? Alain Sy Traoré (Cedeao) : Le terme de résilience est…

Lire PDF
Comment financer des politiques en faveur des ruraux pauvres ?
Alain Sy Traoré, Frédéric Bontems, Moussa Kaboré, Roger Blein, Éric Hazard

Comment financer les politiques en faveur des plus démunis ? Les États disposent-ils de marges de manœuvre suffisantes ? L’aide internationale et le secteur privé offrent-ils des opportunités ? Plusieurs personnes de diverses institutions apportent quelques éclairages sur ces questions. GDS : En 2003 à Maputo, les États africains se sont engagés à allouer au moins 10 % de leur budget à l’agriculture, afin de réduire de moitié l’extrême pauvreté et la faim d’ici 2015 ou 2020. Ces…

Lire PDF
Construire une vision partagée des enjeux ruraux ouest-africains
Roger Blein

Dans la conclusion de ce Grain de sel consacré à l’évolution du débat et des politiques concernant la sécurité alimentaire au Sahel, Roger Blein relève les avancées qui ont eu lieu ces dernières années. Il montre aussi que beaucoup reste à faire pour bâtir des stratégies de sécurité alimentaire durables et émancipées de l’aide extérieure. Ce numéro reflète l’évolution du débat et des politiques consacrés à la sécurité alimentaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Il illustre…

Lire PDF
Le HEA au Sahel : Les enseignements tirés de 3 ans de travail de terrain
Jérôme Bernard

Les enquêtes HEA fournissent une description dynamique de l’économie alimentaire des ménages ruraux. 51 profils de référence utilisant le cadre d’analyse complet du HEA ont été réalisés à ce jour depuis 2010 dans sept pays du Sahel. Cet article détaille les enseignements tirés de 3 années de travail de terrain. Le cadre d’analyse de l’approche HEA (Household Economy Approach), ou Analyse de l’Economie des Ménages (AEM), a été développé par l’ONG Save the Children et le Food Economy…

Lire
Soutenir et renforcer la résilience de l’élevage pastoral
Bernard Bonnet

Longtemps oubliés des politiques publiques, les systèmes pastoraux ont fait preuve de grandes capacités d’adaptation et de résistance, toutefois mises à mal par des facteurs de vulnérabilité croissants. La reconnaissance accrue de l’importance de ces systèmes pourrait permettre de renforcer les politiques publiques en leur faveur. Les sociétés pastorales des espaces saharo-sahéliens font preuve de longue date de capacités de résilience et d’un capital social exceptionnel, leur permettant de tirer parti d’un accès très aléatoire aux ressources vitales…

Lire PDF
Pauvreté et vulnérabilité en Afrique de l’Ouest : quelles évolutions ?
Mado Evrard Diakité

La pauvreté et la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire ont connu des évolutions profondes au cours des dernières décennies dans les zones rurales ouest-africaines. Ces transformations nécessitent de renouveler les analyses ainsi que les outils de prévention et gestion des crises et de lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Une fragilisation progressive de l’environnement et des moyens d’existence. Ces dernières décennies, le Sahel rural a été globalement marqué par une dégradation progressive de l’environnement et des systèmes et moyens…

Lire PDF
Mooriben : des banques de céréales pour la sécurité alimentaire
Amadou Moussa Abdoulaye

Amadou Moussa Abdoulaye, Secrétaire exécutif de la Fédération des Unions de groupements paysans du Niger (FUGN-Mooriben), détaille la stratégie mise en place par son organisation face à des crises alimentaires de plus en plus récurrentes au Niger depuis le milieu des années 2000. GDS : Comment sont nées et ont évolué les banques de céréales (BC) de Mooriben ? Amadou Moussa Abdoulaye : Elles sont nées de la volonté des membres de lutter contre l’insécurité alimentaire, se protéger…

Lire PDF
Construire la résilience des ménages grâce à la gestion durable des terres
Edwige Botoni, Sébastien Subsol, mbadiao

L’ampleur de la dégradation des terres dans les pays ouest-africains nécessite de développer les techniques de gestion durable des terres, qui ont déjà prouvé leur efficacité. Cet article évalue les effets d’une telle mise à l’échelle sur la résilience des populations, ainsi que ses coûts et bénéfices pour les pays. Les pays sahéliens sont particulièrement sujets à la dégradation des terres. Au Niger, ce sont plus de la moitié des terres agricoles qui sont considérées comme dégradées, au…

Lire PDF