Alors que les systèmes de certification conventionnelle dans le secteur agroalimentaire font l’objet de nombreuses controverses, un système alternatif a émergé : les systèmes participatifs de garantie. Mais est-ce que ceux-ci pourront réussir là où le conventionnel a échouer ? Le Phosphore n°4 cherche à répondre à cette question.
Les normes de qualité ont acquis un rôle clé dans la régulation des systèmes agroalimentaires. Leur application repose de plus en plus sur la « certification tierce partie », un complexe système d’audits croisés effectués par des organismes indépendants dont les relations sont régies par des mécanismes marchands. Cependant, les dynamiques concurrentielles qui lui sont inhérentes génèrent des conflits d’intérêts ainsi qu’un nivellement par le bas dans les bonnes pratiques, alors que ses coûts élevés et sa complexité administrative la rendent peu adaptée aux producteur·ices de petite échelle. Les « systèmes participatifs de garantie », valorisant la participation horizontale des acteur·ices locaux (producteur·ices, consommateur·ices…) dans l’élaboration des normes et l’évaluation, se proposent comme des espaces de cocréation citoyenne alternatifs à ce modèle.
La Collection Phosphore est une série d’études lancée par le collectif SIA (Humundi, Iles de Paix, Autre Terre) sur les enjeux des systèmes alimentaires. Elle se caractérise par l’analyse d’enjeux contestés qui animent les arènes de décision des systèmes alimentaires. Elle cherche à comprendre les grilles de lecture qui sous-tendent les discours politiques, les arguments en compétition et leur validité scientifique. Chaque numéro se veut un état des lieux d’un débat, et vise à armer les lecteurs dans la controverse.