Les zones arides et semi-arides d’Afrique de l’Ouest sont connues pour être particulièrement vulnérables au changement climatique en raison de la forte variabilité du climat, de la forte dépendance à l’agriculture pluviale, de la capacité économique et institutionnelle limitée pour répondre à cette variabilité et aux effets néfastes corolaires. Dans ce contexte, une meilleure compréhension des réactions des paysans face aux variabilités climatiques dans les systèmes de productions agroforestières est essentielle pour informer les politiques susceptibles de contrecarrer les effets néfastes de ce phénomène planétaire. Une enquête socio-économique a été effectuée. Les résultats obtenus ont montré que les agriculteurs sont affectés par les variabilités climatiques et qu’ils ont adopté des stratégies pour y faire face. Les indicateurs de la variabilité climatique les plus perçus par les agriculteurs sont la quantité des précipitations (75%), les hautes températures (76%) et l’air plus sec (80%). Les agriculteurs de Mafèya perçoivent la variabilité climatique depuis 15 ans. Les stratégies d’adaptation les plus pratiquées sont les activités génératrices de revenus, la diversification des cultures, le choix des spéculations à cycle cout, demi-lune, cordon pierreux et paillage. La variabilité climatique est une réalité des agriculteurs qui doit être dans la priorité des gouvernants et leurs partenaires de développement. Pour mieux appréhender l’effet des variabilités climatiques sur les conditions de production des agriculteurs, il serait souhaitable d’étendre cette étude à plusieurs terroirs villageois.