Souvent perçus comme des êtres contemplatifs non économiques, les pasteurs commercialisent néanmoins leurs produits sur les marchés. Leur principal motif de vente est de dégager des recettes permettant de couvrir leurs dépenses courantes et assurer leur sécurité alimentaire. Au terme d’une enquête sur cinq sites du Ferlo entre la saison des pluies 2005 et celle de 2006, une étude détaillée des ventes des pasteurs montre que la présence de forages, souvent considérée comme élément structurant de l’activité pastorale, n’accroît pas systématiquement les ventes de produits pastoraux. Les recettes sont tirées essentiellement de la commercialisation d’animaux de rente (97,9% des ventes globales dont bovins à 40%, petits ruminants à 60%). Les ventes de produits laitiers (lait frais et caillé, beurre) restent marginales (0,50%) et inversement liées au degré d’enclavement des lieux de résidence et d’activité des pasteurs. La diversification observée dans les productions et dans les activités ne se traduit pas dans la commercialisation. Les concepts de pauvreté, de vulnérabilité, de fourniture de services sociaux de base, sont repensés en fonction des caractéristiques du pastoralisme en zones arides (mobilité, éclatement des familles, dispersion de l’habitat).