Ces dernières années, l’achat ou la location par des gouvernements et des institutions privées de terres à l’étranger a imprimé une nouvelle orientation aux investissements dans le secteur agricole. Si la récente vague d’acquisitions foncières dans des pays étrangers touche la totalité de la planète, l’Afrique pourrait être le principal point névralgique. Une étude réalisée conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Institut international pour l’environnement et le développement (IIED) et le Fonds international de développement agricole (FIDA) indique que, depuis 2004, les « allocations confirmées de terres» représentent près de 2,5 millions d’hectares dans cinq pays africains, à savoir l’Éthiopie, le Ghana, Madagascar, le Mali et le Soudan. Le Soudan a loué 1,5 millions d’hectares de terres agricoles de première qualité aux États du Golfe, à l’Égypte et à la Corée du Sud pour 99 ans. Le Gouvernement éthiopien a déclaré tenir 2,7 millions d’hectares à la disposition des investisseurs du Moyen-Orient et d’Asie de l’Est. L’une des plus grosses transactions (qui finalement ne s’est pas réalisée) visait à permettre à l’entreprise sud-coréenne Daewoo d’obtenir un bail de 99 ans pour cultiver du maïs et d’autres produits agricoles majoritairement destinés à l’exportation sur 1,3 million d’hectares de terres agricoles à Madagascar – soit la moitié de la superficie de terres arables du pays.