» Les paysanneries africaines ont payé au prix fort la priorité politique donnée à l’alimentation des villes à bas coûts, le fameux « biais urbain ». Appauvries, décapitalisées, mais encore majoritaires dans la population active de leur pays, elles sont en outre les premières victimes de dérèglements climatiques tout aussi importés. Aujourd’hui les villes africaines suffoquent et ne sauraient accueillir 1 milliard de femmes et d’hommes en plus d’ici 2050. Et les « périphéries », qui partagent les mêmes aspirations de vie, n’accepteront plus d’être négligées et tenues à l’écart des droits essentiels. L’extension des cultures sur la forêt, bien qu’elle ne soit aujourd’hui plus une option, est prévisible si des choix consistants ne sont pas faits. Quant à l’agrobusiness, il s’est montré un modèle énergivore, extraverti et prédateur qui ne peut répondre aux attentes des centaines de millions de familles paysannes. »
Dans son nouvel essai « Une solution pour l’Afrique », l’économiste togolais Kako Nubukpo plaide pour un nouveau modèle de développement fondé sur les biens communs du continent. Cet article du monde en propose quelques extraits.