La crise actuelle fournit une occasion de renouveler les stratégies de développement des pays pauvres, particulièrement en Afrique subsaharienne. Le modèle traditionnel repose sur une croissance tirée par les exportations, sur le dynamisme spontané de marchés ouverts, sur un climat d’investissement favorable et sur la “bonne gouvernance”. Mais cette approche est-elle encore vraiment convaincante, alors que la demande mondiale est moins dynamique et que les exportations chinoises de produits manufacturés ont évincé des marchés de ces pays leur propre production manufacturière ? Celle-ci n’y représente que 15 % du produit intérieur brut (PIB) et atteignait à peine en 2005, hors Afrique du Sud, celle du Bangladesh.