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publié dans Ressources le 15 mars 2006

Le Miondô, une denrée prisée des Camerounais

Cameroun

Luidor Nono, auteur de plusieurs articles pour Grain de sel, nous a adressé les deux articles suivants, qui n’ont malheureusement pas pu être publiés dans la revue… les voici sur le site de l’Inter-réseaux.

Le Miondô, une denrée prisée des Camerounais

Les populations du Mungo commercialisent le Miondô sans grands efforts. Sa réputation dépasse les frontières du pays.

Dans son salon, ce sont des relents d’odeurs fétides de manioc trempé qui accueillent le visiteur de Rose Douala. Elle est vendeuse à Bonono-gare, un village du département du Mungo dans la province du Littoral.

La mère et la fille s’affairent à la confection du Miondô ; aliment à base de pâte de Manioc trempé. D’un côté, la fille lave les feuilles appelées « ndolo ». De l’autre la maman, à l’aide d’une cuillère, étale la pâte de manioc sur les feuilles. Rose Douala enfin attache le bâton doublé de mince épaisseur, avec des fibres de palme de raphia. Constituées en paquets de 20, ils ont exposés en bordure de route pour la vente.

Chargés dans des seaux, ou autres ustensiles placés dur des tonneaux vides, ces bâtons de Miondô ornent quotidiennement les abords de l’axe routier Douala-Nkongsamba, dans la province du Littoral. Il coûte 200 FCFA le paquet et les voyageurs ne se font pas prier pour acheter le précieux aliment, dont Mme Jeanne Epoté en fait son affaire. « Les voyageurs sont nos principaux clients. Les week-ends rapportent plus que les autres jours. Mes revenus varient entre 5 000 et 10 000 F CFA » Rose Douala fait parfois le Miondô sur commande. Celles-ci sont parfois si excessives que je suis obligée de solliciter l’aide d’autres vendeurs. Cela arrive surtout lorsque les revendeuses ou Bayam-sellam viennent de Douala pour acheter nos produits, le mardi et le dimanche ». Au fil des ans, la commercialisation presque archaïque du bâton de manioc version Mungo est devenue la principale source de revenus des villages tels que Bekoko, Bonono-gare, Tilo, Nkapa,Souza, etc.

La demande du Miondô ne se limite pas aux frontières du Cameroun. Gabonais et Congolais en pincent pour cette denrée. A peine débarqués au port de Douala, la nouvelle se répand à travers le réseau Miondô. Le prix du produit grimpe au point de doubler. « Nous savons que ces étrangers possèdent beaucoup d’argent, alors nous augmentons le prix par paquet jusqu’à 500 FCFA » confesse C. Augustin Njiomeni, vendeur à Nkapa. Malgré cela, nos étrangers, sûrs de leur affaire rentrent avec plusieurs sacs de 50 kg.

Pourquoi cet attrait singulier pour cette denrée ? Edouard Nkake qui s’est arrêté chez R. Douala, sa vendeuse favorite affirme qu’il « préfère les Miondô du Mungo à ceux de l’Ouest ou de l’Est-Cameroun. Ce Miondô a un bon goût, il est rarement acide, son esthétique est présentable. Il ne colle pas aux doigts, se conserve longtemps et est facile à cuire ». Il se mange froid surtout avec du Ndolé, une sauce à base de légumes et d’arachides plus des crevettes.

Luidor NONO mars 2005

luidornn@yahoo.fr

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