Cette note défend la nécessité d’une re-politisation de la question des « conflits agriculteurs éleveurs », une question hautement médiatisée mais mal caractérisée. Elle questionne les rôles respectifs de l’Etat et des institutions locales dans la sécurisation des espaces pastoraux et examine les opportunités et les limites de la gestion décentralisée du foncier pastoral au regard des expériences du code rural du Niger et d’une approche territoriale de la sécurisation mise en œuvre dans la région de l’Est du Burkina-Faso. Elle analyse la problématique transfrontalière et les difficultés à faire émerger une régulation régionale adaptée aux évolutions contemporaines des mobilités pastorales dans un contexte caractérisé par la dichotomie entre les pays sahéliens (qui reconnaissent la rationalité et l’apport économique du pastoralisme) et les pays côtiers (qui tendent à fermer leurs frontières en brandissant l’argument sécuritaire). Elle met en lumière l’importance des échanges d’expériences, au cœur de la mission des organisations pastorales régionales, pour faire évoluer les visions.
La note dégage enfin un ensemble d’axes de réflexions pour la construction d’un cadre d’analyse du foncier pastoral à même d’informer l’action publique.