Le Mali constitue un cas intéressant en matière de production céréalière pour le marché. En effet, en dépit de deux grands bassins de production céréalière (l’Office du Niger pour le riz et la région cotonnière méridionale pour les céréales pluviales), certaines zones connaissent des situations d’insécurité céréalière chronique. Cela repose avec acuité la question de la contribution réelle du marché et, au-delà, celle de la prise de décision des producteurs ruraux. Comment les ménages ruraux effectuent-ils les arbitrages entre part autoconsommée et part commercialisée ? Quels en sont les déterminants ? Quels sont leurs impacts sur les disponibilités céréalières ? Pour y répondre, nous avons procédé à plusieurs enquêtes en 2010 et 2011 dans plusieurs communes rurales de ces deux zones, dans un contexte d’insécurité civile croissante. Elles ont permis de confirmer qu’il n’y avait pas de liaison étroite entre disponibilités et ventes céréalières. En matière d’offre céréalière, les facteurs décisifs sont moins liés aux structures de production qu’aux situations économiques contextuelles.