Né des luttes paysannes dans les années 1990, le concept de souveraineté alimentaire a
connu de nombreuses évolutions. Depuis 2018, il est inscrit dans le droit international.
La Déclaration des Nations unies sur les droits des paysan·nes affirme que celles et ceux
qui nourrissent le monde doivent pouvoir choisir leurs moyens de production, participer aux
décisions qui façonnent notre agriculture et notre alimentation, et accéder à une nourriture saine,
culturellement ancrée dans les valeurs des peuples, et produite dans le respect de l’environnement.
Mais comment passer du principe à la réalité? Comment transformer un droit en pratiques et
stratégies agricoles et alimentaires?
À l’occasion du Forum Global de Nyéléni 2025, Inter-réseaux et INADES-Formation proposent un
numéro double de Grain de Sel: treize podcasts à écouter et un livret interactif pour analyser
la souveraineté alimentaire dans toute son actualité en Afrique de l’Ouest et du Centre. Chaque
épisode est présenté dans ce livret avec un QR code, permettant d’accéder directement à
l’entretien audio complet. Des champs sahéliens aux marchés urbains, des rivages de l’Atlantique
aux collines des Grands Lacs, les voix d’Afrique et d’Europe interrogent: quelles cultures privilégier?
Qui contrôle les semences? Comment protéger les marchés locaux sans se fermer au monde?
Quelles dépendances croisées? Comment unir celles et ceux qui produisent, transforment, vendent
et consomment? Avec en toile de fond, cette question démocratique: qui décide de l’alimentation?
Pour INADES-Formation, la réponse passe notamment par le retour des « vivres de souveraineté »
au cœur des systèmes alimentaires et par l’agroécologie comme socle d’une vision globale qui relie
les piliers et logiques du développement durable en vue du bien commun. C’est le fil rouge de ce
numéro: croiser analyses et expériences pour transformer un droit en action, et vous proposer un
outil pour débattre et agir, afin que la souveraineté alimentaire ne soit pas qu’un concept disputé,
récupéré ou fragmenté selon les agendas des acteurs politiques, mais devienne un projet commun
des organisations paysannes, porteur de changements durables. Nous espérons qu’il contribuera à
nourrir les réflexions dans la poursuite de Nyéléni 2025 et au-delà. Bonne écoute!




